Cette rencontre dans un bar est à noter dans les évènements rares et productifs entre eux. D’habitude, ils se gueulent dessus inutilement, incapable de se supporter plus de deux secondes. Eli évoque son futur entretien avec la mère de Castiel, évidemment, elle a d’autres idées en tête et ne s’étonne pas des deux mots prononcés par son cousin. Eli acquiesce « Bien sûr. » Bien sûr, bien sûr, celle qui fonce dans le tas sans vraiment réfléchir va faire attention ? Oui, elle doit faire attention, sentant bien qu’elle touchait quelque chose d’important. Eli est bien heureuse d’avoir une telle piste sous la main, il va falloir la garder précieusement. Ses yeux reviennent sur Leo quand elle l’entend refaire un récapitulatif de tout ce qu’elle venait de lui dire. « Je peux ajouter des trucs ? Il ne m’a pas parlé de ce projet directement, en fait, ce soir là je l’ai croisée avec deux types que je connaissais. Ces types-là travaillent illégalement, je voulais simplement prévenir DeWitt de ne rien signer avec eux. Je lui ai expliqué qu’à l’époque, je n’avais pas vraiment le choix de bosser pour eux. C’est là qu’il m’a parlé de la fondation de sa mère qui est censée œuvrer pour les enfants et les familles dans les situations similaires à la mienne. Je lui ai dit que je voulais participer à ce projet puisqu’il y a encore un groupe de filles dans la galère. Je veux en parler à sa mère pour que ces situations disparaissent. » Eli reprend une inspiration. « A aucun moment, il ne m’a parlé d’étendre ce projet en achetant une maison ou autre. J’ai été en colère car je pensais vraiment qu’il le faisait contre moi. Je l’ai appris bien plus tard, il ne m’a rien dit, c’est sa mère qui a parlé de l’achat de la maison pour aider les jeunes femmes en galère. » Eli soupire légèrement. « Bien sûr, maintenant c’est cohérent, mais on ne prend pas en compte le temps où il m’a laissé poiroter sans rien expliquer. » Est-ce que Leo est du côté de Castiel ? Non, il cherche juste à comprendre et à certainement rééquilibrer la balance. Cette mésentente dépasse certainement l’entendement, Eli commence à avoir l’habitude de passer pour une personne bornée, surtout face à Castiel, persuadée qu’il lui veut du mal continuellement.

Eli ne reprendra pas la maison car le projet l’a finalement apaisé, elle n’a rien à redire et gardera un œil dessus. En tout cas, c’est grâce à la mère de Castiel qu’elle pourra être dans le projet, pas grâce à lui, certainement pas. Eli finit par hausser les épaules : « Je leur laisse la maison. » Il a de la chance de se couvrir avec un tel projet, sa grand-mère aurait été heureuse de l’apprendre.

La journaliste évoque rapidement Søren, sans lui, la situation aurait pu exploser. Sa présence a calmé Eli, bien qu’elle se soit laissé marcher dessus, incapable de réagir, faible, vulnérable. « Oui c’est clair ! Il sera là avec sa mère. » Ajoute Eli avec un sourire amusé. « Dans une semaine, à New York. Tu la connais ? » Voilà, il sait presque tout, c’est déjà pas mal. A voir si elle lui fera un compte rendu à la suite de cette rencontre… Quoi qu’il en soit, elle a simplement hâte d’y être.

Petit sourire quand Eli lui confirme qu'elle fera attention. Pas son problème à lui, au fond, mais l'envie qu'elle évite justement toute confrontation inutile, d'autant plus qu'elle risquait d'aggraver son conflit avec Castiel DeWitt s'il apprenait que la journaliste cherchait à impliquer sa mère dans une organisation qu'on souhaitait rendre illégale – sans réellement avoir de preuves concrètes. N'en rajoute cependant pas une couche; loin de là l'envie de la braquer. En revanche, au fil de la conversation, a bien du mal à comprendre l'exaspération et les émotions négatives que lui inspiraient Castiel DeWitt. Un petit récap de la situation pour comprendre au fond quel était son problème. On ajoute un nouveau flux d'informations. Dommage qu'il n'ait pas pris un bloc-notes, mais c'était typique Eli, de toute manière. La journaliste lui parle en substance de deux hommes qu'elle connaissait dans le passé, pour avoir collaboré avec eux. Si leur conversation n'avait pas pour but premier d'aborder ses projets avec Eli (en même temps pourquoi le ferait-il ?) il comprend tout de même que le sujet est arrivé sur le tapis lors de leur conversation. Qu'est-ce que ça change, then ? Il acquiesce. Je comprends. Qu'il répond, en se disant que si la cause lui tenait à cœur, c'était probablement parce qu'elle avait eu des galères financières, comme elle venait de lui évoquer un peu plus tôt. Ne comprend pas l'histoire avec les autres filles. Ne sait pas s'il est supposé poser des questions, sait que ça ne lui réussit jamais vraiment. Mais pourtant, t'as l'air toujours aussi agacée ? C'est là, qu'il peine à comprendre, malgré le recul. D'où son interrogation de base. Après, pas qu'il lui doive réellement des comptes mais Leo veut bien concéder : J'imagine que ça aurait pu être plus clair, ouais. Personne n'aime être dans le flou. Une nouvelle gorgée de vin.

Malgré tout l'envie de se rétracter a été songée. Je leur laisse la maison qu'elle décide finalement – s'imagine de toute manière que cette entrée d'argent ne pouvait pas lui faire de mal. Eli évoque la présence de Søren dans le conflit, au milieu entre Castiel DeWitt et elle. Blasé, mais physiquement neutre, l'avocat ne répond pas vraiment. Pas vraiment fan de l'idée qu'ils continuent à se fréquenter. Quand on a rien de sympa à dire… Autant se la fermer, yes. Refocus la conversation sur ce fameux rendez-vous important avec la mère de son ennemi juré. Eli indique qu'il sera également présent lors de cette entrevue qui aura lieu dans une semaine. Il hoche la tête, tique intérieurement quand elle lui demande s'il la connaissait - pourquoi ce serait le cas ? L'homme qui se demande si elle cherche à le capter dans un mensonge, dans la mesure où il a toujours affirmé ne pas connaître Castiel DeWitt plus que de réputation. Il secoue négativement la tête. Pas du tout. Haussement d'épaules. C'est un privilège pour ceux qui le connaissent bien ou qui l'agacent particulièrement j'imagine. Petit sourire taquin, drôle de fucking vibe en vrai. A croire qu'aucune porte ne saurait se refermer sur la journaliste. Verre vide, regard qui se repose sur sa cousine. Je te resserre ou tu ne vas pas tarder ? Qu'il demande par la suite pour adapter son programme.