Hm hm. Un hochement de tête. Tout ce qu’il fit, d’abord. O, seule réaction aux paroles de Sarah. Inquiétantes, pourtant. Il le voyait bien, Owen, que quelque chose tracassait sa soeur comme elle le disait. Oui, merci. « J’ai remarqué ouais. » Déjà, oui, il le précisait ensuite. Owen ne savait juste pas à quoi c’était dû, à la présence de Sarah, à la réaction de Josephine qui semblait mettre un point d’honneur à ignorer la chanteuse, ou à autre chose. Ça le touchait que Sarah se soucie d’Hailee, mais il avait ce réflexe protecteur qui prenait souvent le dessus, celui qui lui criait, en son fort intérieur, que c’était à lui de voir. Il n’eut pas le temps de réagir davantage, de toute façon, Sarah annonçait son départ. Une sortie qu'il trouva dramatique, pas franchement nécessaire maintenant qu’ils étaient tous là, ce qu’il ne dit pas. Il hésita à la retenir, se retourna un instant, hésita encore cinq secondes et puis « Merde. Non. » Je sais pas pourquoi je la ménage comme ça. Pas cette fois. Il aurait été ridicule de la rattraper, de lui confier le fond de sa pensée, de faire une scène, là, des paillettes sur les paupières. L’image le fit marrer au-dedans. Pas le look pour être pris au sérieux, sauf peut-être pour se mettre au piano. Il était là pour ça et il ne l’oubliait pas, n’oubliait pas qu’il faisait de Birdie sa priorité aujourd’hui. « Tant pis. » Lança-t-il à l’intention des deux jeunes femmes. Tant pis pour Sarah, dans le fond. Elle ratait une occasion, avec Joséphine, pour elle-même peut-être. Ses bras passèrent instinctivement autour de leurs épaules, comme pour palier à un manque, une déception, pour Hailee surtout et il les entraîna en direction de la scène, lançant un regard équivoque à sa fille. Show time. « Ça va bien se passer. Je suis là, t’auras qu’à te concentrer sur moi si t’as un doute. » Si tu flanches, si t’as peur, si ta vue se brouille. Elle n’avait qu’à fermer les yeux et se concentrer sur la musique, comme à la maison. C’est ce qu’il essayait de lui dire. « T’as la caméra ? » Sous-entendu, est-ce que ça tourne ? qu’il demanda à Hailee ensuite, un autre genre de sourire aux lèvres. Devil in disguise. Ça non plus il n’avait pas oublié et B. n’y échapperait pas. Il attendait son feu verre pour se manifester à l’entrée de la scène.  

@Josephine Burrows @Hailee Burrows @Sarah Jaïs

Elle avait attendu ce moment depuis des semaines mais ne pensait qu’à une chose : rentrer se terrer dans l’appartement – plus précisément dans son coin lecture. C’était déjà dur pour elle de sociabiliser, mais s’il fallait en plus de cela faire semblant que tout n’était pas en train de se fissurer autour d’elle, l’après-midi s’annonçait terrible. Heureusement, sa famille avait le pouvoir de lui redonner de l’énergie en toute circonstance. Les rejoindre apaisait un peu son cœur.
L’historienne portait toute son attention sur Owen et Birdie, se permettait même d’échanger quelques blagues. Non, pas de maquillage, ça ira ! Les gens qui la connaissaient bien pourraient quand même déceler cette crispation, cet air un peu ailleurs qu’elle arborait depuis qu’elle était arrivée. Mais c’est que l’atmosphère tendue n’était pas uniquement générée par elle seule. Elle pouvait le voir, l’effet Sarah sur la petite famille. Et en la voyant s’éloigner d’eux, elle lui glissa un sourire résolument positif. Merci Sarah, que cette dernière pouvait lire sur les lèvres de l’historienne sans qu’un son ne sorte. C’était évident que son ancienne belle-sœur s’était doutée que quelque chose clochait avec elle. Et Hailee la remerciait de ne pas avoir posé de questions. « Bien sûr, elle est prête à enregistrer. » fit-elle en dégainant la caméra, prête à appuyer sur rec à tout moment. « Bonne chance ! Je vous aime ! » qu’elle se dépêcha de leur dire en les voyant s’éloigner d’elle pour monter sur scène. Elle décida sur le moment de canaliser toutes ses mauvaises ondes sur ce moment. Peut importe que son monde se retrouvait sans dessus dessous, elle capterait cette prestation coûte que coûte, et n’en perdrait pas une seule seconde.

@Sarah Jaïs @Josephine Burrows @Owen Burrows

Pride

Wilson is Chery de la Mouche

S’occuper du stand de maquillage de la Pride m’avait pris bien plus de temps que je ne l’avais songé. Je l’avais même dit à l’organisation, vu le monde prévu sur scène, cette journée était déjà une réussite. J’étais content de ce que j’avais fait sur ma tenue, et des premiers maquillages que j’avais donné… Mais voir Darren était réellement mon plus beau plaisir de cette journée. Le jeune homme avait réussi ç m’effrayer, ne l’ayant pas entendu dans mon dos. L’entendre me fit sourire, notre proximité, rougir et ses propos, rire. Il était incorrigible, mais cette folie était l’une des plus belles choses qu’il avait —et qui me plaisait, mais j’étais bien trop fier pour le dire ! —

—Attention, je pourrais vous prendre au pied de la lettre, très cher Mr. Callighan, murmurai-je en l’observant embrasser ma main.

Grand dieu, heureusement que j’étais solidement tucké car ce simplement échange avait réveillé des papillons dans mon ventre. On continua brièvement la conversation avec l’organisateur, mais ce n’était là que des banalités sans grande importance. Quant à l’arrivé de Castiel, j’aurai apprécié participer à la conversation, mais une fils d’attente me rappelait lourdement ma tâche du jour. J’écoutais d’une oreille, mais j’étais obligée de laisser Darren et son interlocuteur partir. Je le salua lorsque notre regard se croisa une dernière fois, un sourire probablement trop naïf pour ne pas être innocent.


Et je passais une bonne partie de l’après-midi avec des pinceaux dans les mains. Bon, il est vrai que quand ils ne sont pas pour le maquillage, ces derniers me servent à nettoyer des ossements ; je n’étais pas si dépaysé que ça. J’avais eu de toutes les demandes : des jolis visages de queens, des kings valeureux ou encore des monstres à en faire pâlir Hollywood ! Une chose était certaine : l’année prochaine une seconde paire de main ne serait pas de trop, bien au contraire.

Maquiller toutes ses personnes me rappelaient pourquoi j’aimais le drag et pourquoi j’en avais fait autant de temps. Le partage, la capacité de jouer d’assembler et déstructurer le genre à travers l’art : il n’y avait rien de plus beau —enfin si, j’ai des exemples de chose bien plus beau, mais si je venais à les citer, je connais un jeune homme qui dirait que je suis encore un accro du travail ! — dans cette pratique.

Le temps passe, et je méritais une bien belle grande pause. J’avais envie de voir la scène. Eventail en main —et qui me rafraichissait avec un battement frénétique— le nom de Darren fut annoncé. Et bien, le hasard faisait particulièrement bien les choses. C’était amusant, si on ne prenait pas en compte ce baiser qui, étrangement, me dérangeait un peu. Nous étions clair à ce sujet, et je ne pouvais pas ressentir une jalousie à ce sujet, et pourtant, je le sentais. Une profonde inspiration, et ça allait bien se passer. Je devais moi-même bientôt passer sur scène, alors ce n’était pas le moment de laisser mes organes choisir ce que je devais ressentir.

Je m’approchais du petit groupe où Darren était, un air particulièrement vantard, propre à la drag-queen que j’étais. —Fake it, until you male it ! —

—Et bien, et bien, en voilà un spectacle qui va en faire pleuvoir des dollars. Bravo Darren, disais-je en arrivant vers eux. Comme quoi, l’effeuillage, c’est toujours une valeur sure !

Je lui adresse un sourire suivi d’un clin d’œil fier. C’était impressionnant quand on sait qu’il n’est jamais monté sur scène —ou alors très peu, je n’étais pas certain de l’information—. Mon regard se posait enfin sur Castiel, Bailey et Peter.

— Oh, je ne me suis pas présentée, je m’appelle Wilson Montgomery, mais aujourd’hui, je suis Cherry De La Mouche. Enchantée. Vous avez aussi prévu de passer sur scène ? Le public est déchainé. Ça me rappelle les bar new-yorkais, j’adore cette ambiance.

Ouais il y avait quelque chose de magie dans cette atmosphère qui parvenait à me détendre, mon cœur ne pouvait pas continuer de débattre, et mon visage le laisser le transparaitre.  

Dezbaa pour Redwood Hills

Tenue de Wilson/Cherry de la Mouche:

Hors RP:

 Josephine et Owen on stage  

Comment ça la caméra ? Le rictus s’intensifia un peu plus. Exactement l’effet escompté. Et il pouvait compter sur Hailee -toujours, pour lui répondre le plus sérieusement du monde. Elle le rassurait, la caméra était prête à enregistrer. Alors il fallait se laisser là, y aller, comme le sommait Josephine. Le grand moment était venu. Hailee leur souhaita bonne chance et cette-fois, la contrariété sur son minois était immanquable. Plutôt qu’un merci -qui portait malheur paraît-il, il déposa un baiser sur le sommet de son crâne, comme il avait coutume de le faire. Sa façon de lui répondre moi aussi. Il aurait préféré qu’elle ne reste pas seule dans la foule mais plutôt avec Sarah ou une autre pour lui tenir compagnie. Mais elle n’était jamais vraiment seule, Birdie et lui n'étaient jamais loin. Il la suivit jusqu'à la scène et s’annonça pour eux deux. Devant les marches, il échangea un dernier regard pour s’assurer qu’elle était prête, après quoi, il serait au piano et il faudrait qu’elle se retourne vers lui. Owen avança le premier, pas d’expérience dans le domaine mais la capacité de s’en foutre, juste choper le micro et le faire tinter pour capter un peu l’attention. Il s’éclaircit brièvement la voix. Le micro contre les lèvres, un peu trop près sans doute, il se tourna vers B' alors qu’il s’adressait à l’audience. « Ok faites pas attention à moi, c’est elle qu’il faut regarder. Birdie Burrows everyone. » Ça lui vint comme ça, un nom de scène qu’il trouva approprié. Meant to be. Il n’aurait pu l’appeler autrement. Lui tendant le micro, il alla se placer au piano, prit une grande inspiration pour chasser le trac qu’il ressentait pour elle et non pour lui et attendit son signal pour jouer les première notes du hit de Cher que Josephine avait choisi. Ils le revisitaient en balade.

@Josephine Burrows @Hailee Burrows @Sarah Jaïs

J’étais à peine retourné avec le groupe que Wilson débarqua, comme sorti de nulle part. Il est vrai que je n’avais pas songé à sa réaction en embrassant le millionnaire mais, une fois de plus, nous avions convenu que nous n’étions pas exclusifs. Nous ne formions pas un couple. Et puis… Je m’étais juste laissé emporter par le moment et ma soif de vengeance tandis que mon « adversaire » et moi ne cessions de nous tourmenter l’un après l’autre depuis six mois maintenant. Le retour de bâton ferait mal ce coup-ci. Très mal. Comptait-il me préparer une chambre de torture ? J’y songerai plus tard puisque, pour l’instant, je ne pouvais m’octroyer le luxe de me perdre dans mes pensées. Je reçus ses compliments avec un sourire chaleureux. Finalement, j’avais raison de ne pas m’en faire. Il paraissait s’en foutre complètement ! De toute manière, il n’y avait aucune chance pour que cela se reproduise ! Je profitai de sa proximité pour lui glisser :

- Où est-ce que t’as planqué les jumelles ?

Mine de dire : « je sais que tu as bien profité de la vue même à distance ». La pudeur ce n’était pas notre truc comme le prouvait quasiment chacune de nos rencontres. Suite à quoi, je le laissai se présenter et se mêler au groupe présent autour de nous. Je restai silencieux, profitant de la scène avec un léger sourire accroché au visage. Nous avions beau nous connaître depuis longtemps maintenant, aucun de nous ne s’était trouvés au contact des proches de l’autre (tout du moins si on considérait que Castiel et Peter en faisaient partie). Ce n’était pas désagréable !

Je fus distrait par un nouveau numéro, beaucoup plus sage, qui mêlait piano et voix. Reposant et une franche réussite. Mes applaudissements se mêlèrent à ceux de Bailey puis je jetai un nouveau coup d’œil à Wilson avant de lâcher pour tous :

- Allez ! C’est pas tout ça mais j’ai besoin d’une bonne douche.

Il faut dire que je me sentais bien crade après avoir été touché par tant d’étrangers. Je rêvais de me prélasser dans une eau parfumée et de profiter d’un silence bienvenu. Je me tournai vers les Trois Mousquetaires, commençant par le seul blond de notre petit rassemblement.

- Ce fut un plaisir ! dis-je en lui serrant la main avant de me contenter d’un vague tapotement sur l’épaule de Peter. Face à Castiel, j’ajoutai : Je te ferai livrer un bain de bouche. Tous frais payés.

Une scène du Disney Kuzco où le lama se purifiait le gosier après un bouche-à-bouche rapproché avec Pacha s’imposa à mon esprit. Ouais. Ça lui allait bien comme rôle. De retour près de « Cherry », j’ajoutai :

- Ne tarde pas trop.

Un clin d’œil puis je filai vers la sortie, ayant hâte d’être propre comme un sou neuf.