« C’est ennuyant, d’être normal, » avait répondu Henrik à la remarque de Nicki. Il était vrai que, à part leur première rencontre au bar, ils ne s’étaient jamais vus à des occasions banales. Il y avait eu la panne de la décapotable de Nicki, et puis la soirée à New-York. S’ils finissaient empoisonnés par la nourriture, ce serait une troisième rencontre des moins communes. Henrik esquissa un sourire peu assuré et continua de manger. À chaque bouchée, il s’attendait à s’étouffer, à développer des plaques de boutons ou à sentir ses membres se paralyser. Il n’en fut rien. Henrik et Nicki, et sûrement quelques autres convives, se méfiaient de la nourriture alors qu’ils auraient dû se méfier d’autre chose. Technique de diversion, rien de plus basique. Henrik n’avait pas terminé son assiette quand des hommes masqués firent irruption dans la salle de restaurant, armes à la main.

Oh Lord. Non, pitié. Henrik déposa doucement sa fourchette à côté de son assiette et, après un bref regard en direction des agresseurs, il focalisa son attention sur Nicki. Définitivement, leurs entrevues n’avaient jamais rien de normal ; jamais rien d’ennuyant. Cette fois-ci, Henrik aurait préféré l’ennui.

When I am afraid, I will trust in you.
In God, whose word I praise, in God I trust;
I will not be afraid.
What can mortal man do to me?

Henrik avait toujours su maîtriser ses émotions à merveille. Cela pouvait être le tourment complet dans son esprit sans qu’il n’en laisse rien paraître. Henrik avait peur. Redwood Hills était censé être un petit village calme, pas un endroit où se déroulait des incendies criminels et des prises d’otages. Il avait peur et, comme dans tous ses moments de trouble, Henrik s’en remettait à la religion. Il se répétait inlassablement la même prière, pour ne pas céder à la panique.

Juliet passait un excellent moment. Elle était contente d'être ici avec Duncan et d'y croiser la famille et les amis… La réflexion de Fynn par contre, la fit ouvrir grand les yeux. Il était un peu à côté de ses pompes aujourd'hui… elle ne fit aucun commentaire espérant qu'elle passerait inaperçue. Bientôt des enfants… quelle drôle d'affirmation. Surtout que selon ses infos, il était célibataire. Hesther et lui s'installèrent en face de Duncan et elle, elle en était ravie, elle les aimait beaucoup ces deux-là et espérait bien les voir se mettre ensemble, maglré les bouts étranges de leur histoire. Ils se servirent et commencèrent à manger. Juliet avait déjà oublié les paroles étranges du maître d'hôtel, pourquoi y prêter attention ? Elle invita Duncan à passer, vu qu'elle souhaitait organiser un barbecue prochainement, elle lui donnerait la date. Elle avait plaisir à passer du temps avec lui et il lui permettait d'oublier un moment tout le bordel de sa vie et juste profiter de la présence d'un vieil ami à qui elle tenait beaucoup. Un sourire aux lèvres, elle hocha la tête, ravie de sa réponse. Hesther voulut ensuite savoir ce qu'ils mangeaient et elle haussa les épaules. "Un peu de tout, je fais la gourmande !" C'était le secret pour manger moins à la maison… manger plus que c'était gratuit. C'était une drôle de manière de penser mais vu qu'elle avait coupé ses portions alimentaires, c'était la solution toute trouvée. Si son entourage savait à quel point elle était mal prise financièrement, ils seraient choqués sans aucun doute. Elle ne put que sourire en entendant un convive qu'elle ne connaissait pas affirmer haut et fort que ça manquait de citron. Hesther lui en donna et elle recommença à papoter avec Duncan. Et puis soudain tout bascula… Des hurlements. Quatre hommes armés et masqués débarquent. Personne ne doit bouger. Une prise d'otage. Juliet s'était figée. Les services en l'air, regardant les hommes en question avec un regard à moitié vide. Une blague ? C'était peut-être une blague ? Mais ils étaient à Redwood Hills… ce n'était sûrement pas une blague. Un long frisson la parcourut et les services qu'elle tenait lui échappèrent des mains pour s'écraser avec fracas sur la table. Effrayée n'était pas le mot adéquat. Elle était terrorisée. La réaction de Duncan la fit lever les yeux sur lui, il avait l'air si calme… elle vit mieux les armes et s'accrocha à la table. Que fallait-il faire dans ce genre de cas ? Elle n'en avait aucune idée. Mais s'enfuir en hurlant serait sûrement l'option pour se faire tirer dessus. Alors elle resta assise. Elle pensa à sa fille. À Duncan. Et puis à Judd, elle pria pour qu'il ne joue pas au héros. À Sean, pour qui elle fit la même petite prière silencieuse. Pourvu que personne ne joue au héros et que tout cela finisse vite… qu'allait-il se passer ? Tout avait basculé et à quelque part au fond d'elle, elle espérait encore à une farce idiote…

Dehors il fait beau, il fait chaud aussi et tout semble être parfait pour cette journée. Avec la famille on s'est arrangé pour que deux groupe soit fait et qu'on se retrouve à l'heure du repas. Je suis forcément très heureux d'être Casey et ma grande sœur est sûrement très heureuse d'être avec notre mère. Alors que Casey et moi sommes à table, là où nous devions avoir rendez-vous tous les quatre, ma mère et ma sœur elles ne sont pas encore là. Qu'importe je sais qu'elles arriverons et puis j'ai bien trop faim moi. "T'inquiètes elle va pas l'oublier ! Et non, pas de copains. Mais y'a des parents, j'crois qu'eux, ils en ont." Casey elle semble pas forcément très à l'aise avec tout ça, avec tout se monde alors j'essaie à mon niveau de la détendre comme je peux. "C'est peut-être les parents d'un ou d'une copine à toi !" J'essaie de regarder les personnes qu'elle me montre, pas très évident lorsqu'on est encore un enfant et qu'autour de vous il n'y a des personnes qui font une dizaine de tête de plus que vous. « Ah ouais, je crois que c'est les parents de Jay, mais lui il est pas là. » Je regarde autour de moi, « Je suis le seul enfant ? » Je sais pas si je dois être plutôt content d'être en quelque sorte un privilégier ou alors si je dois prendre peur de m'ennuyer comme n rat mort ici. Tant pis de toute façon maintenant je suis là et puis surtout la nourriture arrive. "A l'attaque alors ! Y'a plein de choses, c'est cool, hein ?" On ne saurait où donner de la tête, c'est tellement génial que je risquerais de rouler en sortant d'ici. Faisant un grand oui avec ma tête à Casey je m'empresse de commencer. "Ta maman et ta sœur savent pas ce qu'elles loupent ! On va se régaler !" C'est étonnant qu'elles ne soit pas là. « Tu as envoyé un message à maman ? » J'ai huit ans, ma sœur onze et maman refuse de nous donner un téléphone à Melo et moi. Alors que tout se déroule très bien, que je profite pour bien manger, voilà que tout bascule « Que personne ne bouge, ceci est une prise d’otages ! » Waouh, c'est comme dans les films, mais est-ce que comme dans les films il va y avoir un super-héros pour nous sauver ?

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{Hakuna Matata !
What a wonderful phrase
Hakuna Matata !
Ain't no passing craze}
crédit/ tumblr ✰ w/everyone  

Un tour à droite, puis un tour à gauche et ton ventre qui gargouille. Tout se passe beaucoup trop vite pour toi ce matin, tu comprends rien. Absolument rien, mais t'es là. Le cul sur la chaise et t'es prêt à manger, en même temps … vous êtes là pour ça le tour rapide de la salle t'indique qu'il y a des gens que tu as envie de voir -en plus de l'autre à tes côtés- et d'autre pas du tout. Le cerveau émerge en douceur, tout vient à point qui sait attendre. Tu remarques que l'autre Pumba agit différemment, d'abord parce qu'elle prend ton téléphone. Pas que ça te dérange, t'as rien à cacher, pas aux dernières nouvelles .. tu réfléchis un instant, mais rien te vient. Excepté que tu te demandes et tu lui demandes pourquoi le tien et non le sien. Sauf que pour réponse, tu obtiens : une fourchette dans la bouche. Ça tu l'avais pas vu venir. Pas du tout. Encore moins le manque de citron. Ouais t'aimes les trucs un peu relevé. Tu vois qu'une petite blonde t'en propose, tu t'apprêtes à répondre, lorsqu'on fait irruption dans la pièce. Et là une fois de plus : bah tu comprends rien. À peine as-tu le temps d'ouvrir la bouche ou de la tourner que l'autre Bee te sort un  mais t'aurais pas pu te taire franchement ?  tu restes la bouche ouverte à la regarder. C'est le moment ou une mouche de rentrer et faire la course, mais tu la refermes bien vite. L'examen des amygdales et compagnie, c'est pas pour aujourd'hui. L'autre cinglée à tes côtés qui commence à s'échauffer. Toi ? Tu la regardes elle, parce que là t'en prends plein ton grade et t'as rien demandé. « non mais t'es sérieuse ?  » tu plantes ton regard dans le sien. Elle te regarde avec son regard … « au passage avant que tu m'sortes une de tes conneries, c'était TON idée ! » que tu lui rétorques en la pointant du doigt. Ouais parce que tu la connais Bee et rien qu'en voyant sa tête, tu sais à quoi elle pense. Qu'à Chicago, vous avez jamais vécu ça et que là dans une petite bourgade du Vermont et bien … C'était TON idée de venir te perdre dans une ville de cinglés ! Je t'ai rien demandé moi. Et me pointe pas du doigt, c'est malpoli qu'elle te sort. Tu écarquilles les yeux, alors là tu hallucines. « mais jt'ai jamais demandé de me suivre. Puis j'te pointe si j'veux d'abord ! » tu renforces ton pointage de doigt sur sa poitrine. Oui elle a très bien compris, tu la pointes et vu les regards qui sont sur vous : ils ont compris.  Arrête ou j'te le coupe, ton doigt  Tu arques un sourcil et la vois te pointer le couteau à beurre, oui, oui à beurre, c'est Bee après tout,  et vous, arrêtez de nous pointer avec votre machin. C'est dangereux ces trucs là !  et son couteau, toujours à beurre, part en direction de ces cavaliers. « mais t'es malade ou quoi ? » que tu lui sors en attrapant le couteau. Oui ce qui est sûr c'est qu'à ce moment précis l'attention est sur vous .. et pourtant tu es pas habillé en vahiné.

Spoiler:

Fynn fait jamais vraiment attention à ce qui se passe autour de lui. Trop tête en l’air pour entendre les murmures inquiets de certains invités, trop amusé par sa théorie du complot sur le pâté de crabe. Ça parle de saucisson d’ours et tout à coup il se dit que pour avoir goûté tout un tas d’aliments inhabituels lors de ses nombreux voyages, celui-là n’en faisait pas partie. Un sourire s’étire lentement sur ses lèvres quand il sent le baiser d’Hesther sur sa joue. Alors, il la regarde et hausse un sourcil, « C’est peut-être ça le piège, ça se mange pas vraiment et ils vont nous voir faire une sale tête quand on essaiera de mâcher ça. » Il décide de goûter malgré tout et grimace un peu en regardant Hesther d’un ai consterné. Il avale difficilement. « C’est pas la folie mais je dirais que ça se mange. », déclare-t-il en haussant les épaules. Hesther fait la conversation avec les autres invités mais il est trop absorbé par la dégustation de la salade pour faire réellement attention à ce qu’il se passe. Ça parle de citron apparemment et il jette à coup d’œil aux principaux intéressés. Le repas s’annonce bien, tout le monde semble à son aise et il est trop heureux de sortir tranquillement avec Hessy pour remarquer directement ce qu’il se passe et s’agite autour de lui. Ça hurle et il déglutit en s’étranglant presque avec sa salade. Il pouffe un peu de rire en regardant autour de lui, « Vous allez nous obliger à manger du fromage à l’ail ? » Il remarque une dispute un peu plus loin et fronce un peu les sourcils, « C’est pas très printanier comme mise en scène ça, non ? », glisse-t-il à Hesther. Ça peut pas être une vraie prise d’otage, ça arrive que dans les films. Ou dans les grandes villes. Ou pas à lui.