feat robin & manny

Alors qu'il entreprend des projets pour sa boutique, Manny fait la rencontre de Ava, conseillère en stratégie d'affaire. Rapidement, Manny se voit intrigué par cette jeune femme charmante et intelligente - qui parle autant que lui, ce qui est un miracle en soi. Après un premier rendez-vous qui avait instantanément allumé une petite étincelle entre eux, ils s'étaient échangé une multitude de messages. Ava, directe et ouverte, n'avait pas caché son intérêt pour Manny, ce qui l'avait légèrement déconcerté, lui qui n'était pas habitué à recevoir une telle attention. Toutefois, il y a un obstacle majeur: Ava déteste les jeux vidéo et ne voit pas du tout leur intérêt. Pour Manny, qui est propriétaire d'une boutique de jeux vidéo et concepteur, cela représente un problème en soi. Mais il reste ouvert à mettre de côté cette différence pour voir où cette connexion pourrait les mener. Après tout, les gens ne sont pas obligé d'aimer les mêmes choses. Ainsi, lorsqu'Ava a insisté pour organiser leur deuxième rendez-vous chez lui, suggérant fortement qu'il lui prépare à dîner, Manny accepté malgré ses compétences limitées en cuisine. Il était loin de s'imaginer que ça allait mal se passer.

Lorsque Manny ouvre la porte à Ava, il est pris au dépourvu par la façon dont sa modestie et son amour pour les jeux vidéo sont immédiatement mis à l'épreuve. Son regard balaie rapidement la pièce, où ses collections sont exposées avec fierté, pour se poser sur le repas simple qu'il a préparé avec autant de soin qu'il le peut. Mais avant même qu'elle n'ait prononcé un mot, une tension palpable envahit l'atmosphère, comme si leurs univers étaient déjà sur le point de se séparer. Ava, avec son charme indéniable et sa confiance inébranlable, ne retient pas ses opinions, surtout lorsqu'il s'agit des loisirs de Manny. Au fil de la soirée, chacun de ses commentaires bien intentionnés semble approfondir un peu plus le fossé entre eux. Malgré tout, il se trouve étrangement incapable de résister à l'insistance d'Ava. Il prie silencieusement pour que la soirée se termine rapidement, mais elle semble déterminée à ne pas laisser leurs différences les séparer. Il se retire donc brièvement dans sa salle de bain, sentant le poids de la situation s'abattre sur ses épaules. Les doigts pressent fébrilement les touches de son téléphone, rédigeant un message d'urgence à sa meilleure amie. « Besoin de renfort. ASAP. Chez moi. » Pas le temps fournir plus de détails, il espère que Robin comprendra rapidement la situation. Après tout, il lui a bien dit qu'il avait un rendez-vous ce soir. On croise les doigts. Message envoyé, il retrouve avec nervosité son invitée. Chaque minute semble s'étirer dans une lente agonie alors qu'il surveille, du coin de l’œil, la porte d’entrée. Chaque son, chaque mouvement, amplifie sa nervosité, l'amenant à se demander si l'aide arrivera à temps pour interrompre cette soirée devenue inconfortable.

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Le bruit sourd de quelqu’un qui tambourine à la porte retentit soudainement, coupant à travers la tension qui s'était installée dans l’appartement. Manny, dont l’angoisse est palpable depuis l’arrivée d’Ava, ressent un soulagement immédiat. C’est Robin. Elle est là. Hallelujah ! La voix de cette dernière, légèrement étouffée à travers la porte, est une douce musique réconfortante à ses oreilles. « Juste, euh… » tente-til de s’excuser auprès d’Ava. « Une minute. » Il se lève et se précipite pour ouvrir, ses mouvements trahissant son empressement. En déverrouillant la porte, il jette un coup d’œil par-dessus son épaule vers Ava, qui observe la scène avec une expression mêlée de confusion et de curiosité. Quand la porte s’ouvre, Robin apparaît, portant Leo qui s’endort contre elle et un sac encombrant pendu à son autre épaule. Dos à Ava, Manny en profite pour lancer un regard plus que reconnaissant à sa meilleure amie. Son visage, éclairé brièvement par une gratitude intense, montre combien il lui en doit une. Il lui fait un petit signe de tête, presque imperceptible, une communication silencieuse qui transmet des remerciements profonds et un soulagement évident. « Robin ? » lance-t-il, avec quelques secondes de retard, adoptant un ton faussement surpris qui aurait pu rivaliser avec celui d'un personnage de soap opera. « Tout va bien ? Leo va bien ? » Sa voix porte une note d'urgence fabriquée, tandis qu'il scanne rapidement son visage à la recherche d'indices sur l'histoire qu'elle pourrait inventer pour justifier sa présence ici, à l'improviste. Manny peut sentir son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, conscient qu'il n'est pas le meilleur improvisateur qui existe. « Hey, p’tit bonhomme. » souffle-t-il en posant sa main sur le dos de Leo, qui le regarde d’un air un peu confus. Leo semble épuisé, ses yeux lourds balayant lentement l'appartement avant de se fixer sur Manny. Cette vision suffit à faire naître un pincement de culpabilité chez Manny. Dans son appel désespéré à Robin, il n'avait pas vraiment envisagé les conséquences de son geste sur le petit garçon, ni le fait qu'elle allait devoir le traîner avec elle en pleine soirée. « Entre, entre. » lance-t-il, se tassant un peu sur le côté pour faire de la place. Il ouvre davantage la porte, geste d'accueil qui se veut chaleureux mais qui trahit aussi son besoin urgent de soutien. En invitant Robin à entrer, il jette un regard furtif en direction d'Ava, espérant que son expression reste neutre et accueillante malgré la surprise de la situation. Il veut croire que leur performance est convaincante, que leur petit jeu de dupes tient la route face à l'œil l'observateur d’Ava.

Dans le même temps, Ava, restée légèrement en retrait, tente de recomposer ses pensées, son regard alternant entre Manny et la silhouette de Robin à la porte. La dynamique de la soirée change subitement, introduisant un élément imprévu. Elle se redresse, ajustant instinctivement sa posture, une manière de se préparer à intégrer cette nouvelle variable dans son évaluation de la soirée. Ava s’approche doucement du trio, ses mouvements mesurés révélant une frustration subtile mais palpable. Elle n'apparaît pas jalouse, mais il est évident que l'interruption de ce tête-à-tête bien entamé la laisse quelque peu déconcertée. « Moi, c’est Ava, » lance-t-elle à Robin d'une voix ferme, tendant la main avec un sourire figé. Elle observe Robin avec une expression calculée, cherchant des indices sur la nature de sa relation avec Manny. « Manny ne m’a pas prévenu que nous attendions d'autres invités. » Son ton est poli mais dépourvu de chaleur, une stratégie pour imposer sa présence et réclamer un semblant de contrôle sur la situation. Elle attend les présentations, ses yeux observant attentivement Robin, cherchant des indices sur la nature de sa relation avec Manny. D’ailleurs, à cette question, ce dernier peut sentir son cœur s'accélérer légèrement et sa nuque s’humidifier légèrement sous le stress. C’est clair qu’elle sait que l’Indien a appelé des renforts. « Moi non plus, j'savais pas. » lance-t-il, un rire qui se veut un peu trop crédible quitte ses lèvres, essayant de prouver son innocence.

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On ne le répétera jamais assez : Manny n’est pas doué pour mentir. Sa maladresse dans l’art de la tromperie est si évidente qu'il préfère confier cette tâche délicate à son amie Robin. Elle seule peut inventer un mensonge convaincant qui le sortirait de cette interminable soirée ennuyeuse. Conscient de ses limites, Manny se laisse guider par Robin, hochant la tête avec un air très sérieux et concerné à chaque mot qui sort de sa bouche. Pourtant, malgré sa grande confiance en Robin, une partie de lui reste anxieuse. Il appréhende l’excuse qu'elle va concocter pour justifier leur interruption soudaine, craignant que même le talent de Robin ne suffise pas. Leo, ça va, mais le reste… c’est une catastrophe ! Chaque mot est soigneusement choisi pour donner le ton de la situation. Manny hoche la tête de manière calculée, ses yeux s’écarquillent légèrement, et sa bouche s’ouvre d’un centimètre, juste assez pour montrer une surprise mesurée. Il s'efforce de se convaincre que ses réactions sont aussi naturelles que si la situation était réelle et imiter à la perfection la manière dont il réagirait authentiquement face à un tel désastre. « Non, mais non, tu ne déranges pas. Pas du tout, » dit-il avec un sourire forcé, essayant de masquer sa nervosité. Il tourne légèrement la tête pour regarder son invité du coin de l'œil, cherchant à évaluer sa réaction. « On était juste en train de manger, mais ce n’est pas plus important que… bah que la… » Il s'interrompt, réalisant soudainement qu'il n'a pas encore fourni de mise en contexte adéquate pour justifier l'interruption. Il déglutit discrètement, tentant de gagner quelques précieuses secondes pour rassembler ses pensées. « La catastrophe, » ajoute-t-il enfin, avec une emphase dramatique, espérant que cela suffira à détourner l'attention de son invité. Mais cette dernière vient les rejoindre, se présente et contredit un peu le Singh en disant que la visite de Robin n’est pas prévue.

Encore les hochements de tête exagérés alors que Robin avance très lentement dans son histoire. À un moment, il lui glisse un regard insistant, presque désespéré, qui semble crier « Accouche ! ». Enfin, Robin semble comprendre le message et accélère le rythme. « Oh non ! » s’exclame l'Indien d’un ton horrifié - la réaction est bien évidemment surjouée. And the Oscars does not go to… Manny, malgré sa nervosité, essaie de suivre le fil avec attention, laissant échapper un « La maison est vide ?! » Un peu too much, non ? Bref. Hochement de tête, encore une fois. « Tu ne devrais pas aller au poste de police ? » demande Ava, visiblement à moitié choquée par l’histoire que Robin est en train de raconter. Manny sent le regard insistant d'Ava sur lui, cherchant des indices pour savoir si elle croit à toute cette histoire. Il tente de rester calme et répond avec une certaine hésitation calculée, « Elle l’a déjà fait. » Il réalise que sa réponse manque de conviction et se reprend rapidement. « Je veux dire, elle doit l’avoir déjà fait. Des inspecteurs doivent être en train d’inspecter la maison pour des preuves, à l’instant même, c’est pour ça qu’elle est là. » Sa nervosité se trahit légèrement dans le ton de sa voix, mais il continue, espérant que cela passe pour de la sincérité. « Pour les laisser faire leur boulot et trouver le coupable. » Manny retourne son regard sur Robin, cherchant son soutien. Son expression supplie silencieusement qu’elle confirme toutes les informations qu’il vient de donner.

« Tu restes autant de temps que tu veux. » lance-t-il à Robin, alors qu’elle prend ses aises. Ava, elle, ne semble pas du tout enchantée. Ses yeux lancent des éclairs de désapprobation alors qu'elle croise les bras. « C’est juste qu’on était en conversation importante, tu vois, » dit-elle, ses mots teintés de frustration. Dire que Manny ne ressent aucune culpabilité à cet instant serait mentir. C’est Manny, après tout. Il se sent constamment coupable, et ce moment n’échappe pas à la règle. « Ça peut attendre, non ? Elle s’est fait cambrioler, ce n’est pas rien. » Sans trop insister, il se retourne de nouveau vers Robin et Leo, cherchant à alléger l’atmosphère.  « Vous devez avoir faim. Je crois qu’il en reste, attend je vais voir. » Il s’éclipse à la cuisine, le cœur battant. Il prend une bonne inspiration, essayant de calmer ses nerfs, puis revient dans la salle à manger avec une assiette en main, arborant un sourire. « Je vais y aller. » Les mots tant attendus. Pourtant, Manny sent son cœur se resserrer dans sa poitrine, remarquant le regard quelque peu vexé de son invitée. Il tente de s’objecter, mais trop tard… Son sac en main, elle franchit la porte sans même regardé derrière. Manny reste figé un instant, partagé entre le soulagement et la culpabilité. Il devrait célébrer, non ? Après tout, leur plan a fonctionné. Mais la réalité de la situation le frappe de plein fouet. « Je suis une mauvaise personne. »

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Décevoir les gens n’a jamais été une partie de plaisir pour Manny. Encore moins lorsque c'est volontaire. Il ressent ce poids étrange, une lourdeur sourde, chaque fois qu’il esquive un regard ou qu’il improvise un détail pour étoffer son mensonge. Ava, elle, observe la mise en scène. Elle semble comprendre, d’un simple regard, que l’arrivée de Robin n’a rien de hasardeuse. Pourtant, Manny continue à dérouler le fil de son récit. Il joue ce jeu avec Robin, et Robin s’y prête avec une aisance qui le surprend presque (ou pas vraiment). Comme tous les mauvais menteurs, ils se perdent dans les détails. Des éléments que son invitée ne manque jamais de questionner. Pourtant, chaque fois, une réponse leur vient, bafouillée et presque immédiate. Il acquiesce toujours de la tête, à chaque mot prononcé par son amie. « On sait jamais. Avec les récents événements, peut-être qu’ils essaient de s’en prendre à elle, » lâche Manny, se raccrochant à cette excuse bidon, une justification qu’il sait exagérée mais qu’il n’ose pas freiner. Dire que sa meilleure amie pourrait être la cible de quelqu’un… Peut-être est-il allé trop loin. Mais dans le moment, il s’y accroche, comme à une bouée de sauvetage dans ce naufrage qu’est en train de devenir cette soirée. « Vaut mieux être prudent. » La patience d’Ava semble s’étirer à mesure que leur récit s’effiloche, et Manny sent poindre une tension presque palpable. Il ne sait pas si elle va partir ou les confronter, mais il continue de broder, d’inventer.

Puis, la jeune femme finit par se lasser de leurs explications boiteuses et décide de mettre fin à cette soirée, laissant Manny avec cette petite boule de culpabilité qui gronde dans sa gorge. Arrête, t’as eu ce que tu voulais, non ? « Oui, oui, c’est juste que… » Les mots ne viennent pas. Et pourtant, elle a raison. Il sent la pression dans ses épaules se relâcher depuis qu’Ava a quitté. Robin reprend, récitant des paroles pour le réconforter, lui faire comprendre qu’il n’a pas mal agi. Mais j’aimerais quand même que tu m’expliques le problème. Maintenant qu’on lui pose la question, chaque reproche qu’il pensait avoir envers Ava se réduit en poussière, chaque critique sonne vide, presque ridicule. À mesure qu’il y repense, il se rend compte qu’il cherchait surtout des excuses, une manière de justifier son malaise. « Elle était juste… un peu… intense, » finit-il par lâcher, hésitant, cherchant ses mots. « Elle parlait beaucoup de nous au… genre, de nous dans… plus tard. » Ses mains dessinent un geste vague dans l’air, comme s’il essayait de saisir ce concept qui lui échappe encore. « Alors qu’on s’est vu deux fois, t’sais. » Il tente un sourire, mais il sent son cœur cogner contre sa poitrine, presque douloureusement. « C’est intense, non ? » demande-t-il, plus pour se convaincre lui-même que pour obtenir l’approbation de Robin. Au fond, il n’est même pas sûr de savoir si c’est vraiment un problème d’intensité ou juste une peur diffuse qui l’habite. Peut-être qu’il ne sait tout simplement pas comment gérer ce genre d’attention, cette projection de quelqu’un d’autre dans un futur où, habituellement, il ne sait pas se voir. L’idée que quelqu’un imagine un avenir avec lui… c’est presque inconcevable. Il n’a jamais été celui à qui l’on parle de plans futurs, celui avec qui l’on imagine des dimanches matins ou des vacances d’été. Il s’est toujours considéré comme un peu en marge, discret. « Peut-être que c’est moi qui… sais pas, qui… » Sa voix se brise, et il se force à expirer lentement, tentant de dissiper ce nœud d’anxiété qui le comprime. Et dans une tentative de vouloir balayer son aveu naissant, il préfère se contenter d’ajouter, tout simplement : « J’savais pas quoi lui dire ou quoi faire, donc, je t’ai appelée. » Mais ce début d’aveu l’effraie, alors, dans un geste presque défensif, il se racle la gorge et se contente d’ajouter, le ton plus léger : « J’savais juste… pas quoi dire ou quoi faire, donc… je t’ai appelé. » Un simple sourire, comme si c’était rien, comme si cette soirée étrange avec Ava n’était qu’une péripétie amusante. « Et elle aime pas les jeux vidéos », ajoute-t-il comme détail bien important !