i won't be impressed with technology
until i can download food

feat eugen & manny

Manny plisse les yeux d'un air consterné devant la vieille caisse de la boutique, une relique du passé aux touches usées, prêtes à faire grève à tout moment. Le son grinçant qui en résulte évoque une mélodie d'horreur digne d'un film des années 80, donnant l'impression que la caisse est sur le point de rendre son dernier soupir. Un moment de silence s'installe, rompu uniquement par le bruit désespéré du chauffage tentant de maintenir la boutique à une température décente en ces temps froids. Manny, les yeux écarquillés, observe la caisse comme s'il venait de perdre son plus vieil ami. On l'a pourtant prévenu, mais il a préféré fermer les yeux, aveuglé par le budget serré qui lui dictait de croire en la loyauté éternelle de l'objet. Dans un élan d'optimisme, Manny décide d'appeler un technicien. Tout peut être réparé, non ? Après plusieurs tonalités d'attente et une mélodie d'ascenseur semblant durer une éternité, Manny finit par parler à un technicien. Cependant, ses espoirs sont écrasés comme une manette de jeu sous une manche rageuse lorsqu'on lui annonce que le technicien ne sera disponible que la semaine prochaine. Une semaine sans caisse ? Impensable.

C’est donc armé de son diplôme en game design et de ses expériences à monter des ordinateurs de gaming, Manny se prépare à affronter la bête par lui-même. Avec la confiance d'un joueur débutant se lançant dans une quête (ou peut-être juste une once de foi), il ouvre la caisse avec enthousiasme. Cependant, cela cède rapidement la place à une réalité cruelle. La caisse se révèle être un labyrinthe techno-démentiel, avec des fils emmêlés et des composants déroutants. Les minutes s'étirent en heures alors que Manny lutte contre les câbles rebelles et les circuits capricieux. Chaque tentative de réparation semble créer plus de problèmes qu'elle n'en résout. La caisse, autrefois une simple machine, se transforme lentement en un monstre électronique aux tentacules insaisissables. Manny réalise avec désespoir qu'il a peut-être sous-estimé la complexité de l'adversaire. Entre deux soupirs, il jette un regard de détresse au chauffage, qui continue vaillamment sa bataille perdue d'avance pour maintenir une chaleur illusoire dans la boutique.

Résigné devant la complexité grandissante de la caisse, Manny n'a d'autre choix que de faire appel à quelqu'un avec une expertise supérieure. Mais une semaine, c’est beaucoup… Un éclair d'illumination traverse son esprit embrouillé par les fils de la caisse défectueuse, et il pense instantanément à Eugen. Ce dernier, avec sa passion pour les robots et son talent inégalé pour dénouer les situations technologiques les plus compliquées, semble être le sauveur idéal. Manny, le regard teinté d'un espoir renouvelé, se hâte de sortir son téléphone, ses doigts tapotant frénétiquement le clavier pour composer le numéro d'Eugen. L'idée de voir son vieil ami débarquer, armé de sa science et de son savoir-faire, lui redonne une lueur d'optimisme. Après tout, Manny se dit qu'un ingénieur en robotique pourrait bien avoir quelques astuces pour dompter le monstre électronique qui menace de faire un trou dans son budget. Lorsque le blond Eugen franchit la porte de la boutique, Manny lui lance un sincère « Merci d'être là. » Cependant, il ajoute rapidement, avec une pointe d'autodérision, « Par contre, je préfère t'avertir que j'ai peut-être empiré la situation. » Cette affirmation n'est guère difficile à croire, étant donné le chaos qui règne derrière le comptoir.

i won't be impressed with technology
until i can download food

feat eugen & manny

Il serait certainement surprenant pour beaucoup d'observer Manny se débattre avec cette vieille caisse. Mais en vérité, malgré sa maîtrise des arcanes de la technologie, il ne brille pas particulièrement quand il s'agit de mettre en pratique ses connaissances. Ses doigts, plus habitués aux touches d'un clavier qu'à la manipulation d'outils, trahissent souvent son manque d'aisance dans les travaux manuels. Bien qu'il saisisse aisément les concepts et la logique derrière le fonctionnement des machines, il semble souvent déconnecté lorsqu'il s'agit de les réparer. Ses efforts pourraient être comparés à quelqu'un essayant de jouer du piano avec des gants de boxe. Ainsi, remettre entre ses mains le manuel d'instructions semble être la meilleure solution, lui permettant de diriger les autres vers la solution plutôt que de tenter lui-même de réparer quoi que ce soit. Quoi qu' avec Eugen, il n’a pas besoin de le guider dans quoi que ce soit. « T’es là, c’est déjà ça. » Que son ami réussisse ou non à arranger le problème, Manny pouvait déjà le remercier de s’être pointé et d’essayer. Tu as attendu combien de temps avant de m’appeler ? Contemplant le petit chaos qu'il a créé, l’Indien relève la tête vers Eugen pour répondre avec une certaine hésitation : « Oh, euh, pas si longtemps que ça, mais j'ai voulu tenter ma chance, voir si je pouvais trouver une solution avant ton arrivée. » Face à la scène, il est difficile de déterminer si Manny a réellement contribué à la solution ou s'il a simplement aggravé la situation. Les pièces de la caisse éparpillées semblent témoigner d'une tentative maladroite, mais l'expression de détermination sur le visage de Manny révèle son désir sincère de contribuer à la résolution du problème, même s'il doit humblement reconnaître ses faiblesses. « La réponse est assez claire. » admet-il finalement, adressant un sourire mêlé d'amusement et d'exaspération à son compagnon ingénieur.

De l’espace pour travailler. Oui. Manny peut faire ça. « Bien sûr, bien sûr ! Attends un instant, je m'en occupe ! » s'exclame-t-il avec enthousiasme. D'un pas déterminé, il se dirige vers le cœur de la boutique, conscient de l'urgence de la situation. Avec une aisance presque instinctive, il déplace quelques étagères, libérant ainsi un espace considérable pour son ami. « Voilà, ça devrait être parfait, » annonce-t-il avec satisfaction une fois sa tâche accomplie, guidant son ami vers l'endroit nouvellement dégagé. « Tu peux t'installer ici, » propose-t-il en montrant l'emplacement désormais disponible, tandis qu'il aide son ami à transporter les pièces éparpillées de la caisse vers leur nouveau lieu de travail au centre de la boutique. « Même si je dois remplir quelques papiers, je serai derrière le comptoir, si besoin, » assure-t-il, désireux de s'assurer que son ami se sente soutenu et encouragé. « À moins que t'aies absolument besoin de moi, » Bien qu’il doute qu’il se soit prouvé capable de l’aider, vu le petit chaos qu’il a créé avant que l’aide arrive. « Je me suis dit que j'avais fait assez de ravage comme ça. » Un rire échappe ses lèvres alors qu'il se dirige vers le comptoir où il sort un cartable et se met à valider quelques entrées de données. « Tu vas bien, sinon ? »

i won't be impressed with technology
until i can download food

feat eugen & manny

Manny se demande si, même avec plus de temps, il aurait pu faire quelque chose de significatif avec la vieille caisse enregistreuse. « Peut-être que j’aurais pu la transformer en ordinateur de gaming, » plaisante-t-il, une lueur d’auto-dérision dans les yeux. « Mes cours sont loin. » La vérité, c’est que Manny n’a jamais vraiment travaillé dans la réparation de matériel électronique, et ses connaissances dans ce domaine se sont érodées au fil des années. Ses souvenirs des techniques de dépannage se sont estompés, et certains détails techniques, qu’il jugeait autrefois essentiels, se sont évaporés de sa mémoire. S’il est encore capable de maintenir un ordinateur en bon état de fonctionnement, une antique caisse enregistreuse représente un tout autre défi, bien au-delà de sa zone de confort. « Mes employés m’ont prévenu qu’elle allait rendre l’âme bientôt. Et moi, je suis allé dire que j’allais pouvoir l’arranger si ça arrivait. » En réalité, Manny avait surestimé ses compétences autant que la machine. Jokes on him. Bref, il donne l’espace de travail nécessaire à son ami, prêt à le laisser travailler. Mais bon, ça ne prend que quelques minutes de silence pour que l’Indien vienne le briser, prenant des nouvelles de son ami. « Oh… » souffle-t-il à la réponse de l’ingénieur, les épaules qui s'affaissent légèrement. « Comment ça, c’est compliqué avec Luzia ? Si je peux… Enfin, si je peux me permettre. Si t’as pas envie d’en parler, on n’est pas obligé. » Il n’est pas toujours simple de parler de nos histoires de famille compliquées. Même si bon, il doute que Eugen en aurait fait mention s’il ne voulait pas en parler.

« Ça va, » répond-il à son tour en haussant les épaules. « Je t'ai dit que j'avais reçu une mise en demeure, qu'on m'accusait de plagiat ? » Ça fait déjà un moment. Manny s'est fait discret à ce sujet, un peu embarrassé par toute cette situation. Mais Calypso s'en est occupé et maintenant que c'est presque réglé, il s'est permis d'en parler à quelques personnes. « Ça devrait se régler bientôt. » Heureusement. Ce serait catastrophique si le studio venait à gagner. Un problème de moins à gérer. Enfin, un deuxième, puisque Eugen semble avoir identifié celui de la caisse enregistreuse. Un simple fusible. « Ah... » lâche-t-il en observant son ami lui faire la démonstration. Aussi simple que cela. Mais parfois, sous le coup de la panique, on ne voit plus clair et cela lui était passé sous le nez, sans qu'il s'en rende compte. « Bah, tant mieux. » Soudainement, un léger frisson parcourt les bras de Manny alors qu'il sent le comptoir de service vibrer légèrement sous ses avant-bras. Intrigué, son regard se détourne instinctivement vers le téléphone d’Eugen, posé devant lui. Il se surprend à ressentir une pointe de curiosité, bien qu'il ne veuille pas être indiscret. Son regard s'attarde sur l'écran illuminé du téléphone, captivé par le nom qui s’affiche. « Tu viens de recevoir un message de Lena, » lâche-t-il finalement, sa voix teintée d'une légère surprise. Un air curieux se dessine sur son visage alors qu'il relève la tête pour rencontrer le regard d'Eugen. « Je savais pas que tu la connaissais, » poursuit-il, laissant échapper un léger souffle d'étonnement. Puis, comme s'il avait soudainement réalisé la nature de leur lien, il ajoute, « C’était ma coloc, » comme pour expliquer sa réaction initiale. Un léger silence s'installe alors que Manny laisse ses pensées vagabonder, se remémorant le moment où Lena a pris la décision de partir. « J’ai toujours pas compris pourquoi elle est partie, » avoue-t-il finalement, une pointe de déception perçant dans sa voix. Il s’est replongé dans ce souvenir à plusieurs reprises, cherchant désespérément à comprendre ce qui avait pu motiver son départ soudain, sans jamais vraiment obtenir de réponse satisfaisante. « C’était bizarre, » conclut-il, ses yeux se perdant alors qu'il revit les événements dans sa tête. « Son départ, pas de vivre elle, je veux dire. » précise-t-il en réalisant que ses paroles pouvaient être interprétées autrement.

i won't be impressed with technology
until i can download food

feat eugen & manny

« Pour une rare fois, je crois que je me suis surestimé moi-même. » Un rire amer s'échappe de ses lèvres, teinté d’autodérision. La caisse enregistreuse n’a rien à voir avec un ordinateur, malgré leur apparente ressemblance. Il l'a appris à la dure, après plusieurs tentatives infructueuses. Maintenant, il se sent un peu idiot, se demandant comment il a pu penser que ce serait aussi simple. Du côté d’Eugen, ce ne sont pas les machines qui posent problème, mais bien sa petite sœur. Manny ne la connaît pas vraiment, en réalité. Ils se sont croisés à quelques occasions, mais ces rencontres ont été brèves et elle semblait toujours assez indifférente à sa présence. Et lui, il n'est pas du genre à forcer les choses, préférant rester en retrait, observer de loin, plutôt que de se mettre en avant ou de chercher à briser la glace. « Elle te cache quel genre de truc ? Rien de grave j’espère. » Manny peut se mettre à sa place. Disons qu’il n’a pas le petit frère le plus sage, ni le plus sage. Parfois, lui aussi se surprend à apprendre des choses. Avec le temps, il a appris à se taire, à ne plus poser de questions. Après tout, certaines vérités sont plus faciles à vivre lorsqu’on ne les connaît pas. Puis, l’Indien aussi à ces petits secrets. Comme son jeu, qui en est presque un. Ce n’est pas tant que le projet en lui-même soit un secret, mais plutôt le sujet qui l’est devenu. Les quelques fois où il a osé en parler, les réactions ont été pour le moins mitigées, allant de l’indifférence à la critique ouverte. Cette réception tiède, voire hostile, le rend nerveux à l'idée d'aborder le sujet. « J’ai envoyé une démo à un studio, » confie-t-il finalement, avec une pointe d’amertume dans la voix, « et ils m’ont retourné une mise en demeure. » Un léger rire sans joie s'échappe de ses lèvres. Parce qu'après tout, rien de bon ne peut lui arriver, du moins, c'est ce qu'il semble croire. « Ils ont dit que j’ai volé leur idée, leur contexte, » ajoute-t-il, en haussant les épaules avec une nonchalance feinte, avant de rouler légèrement les yeux. « Mon avocate dit que c’est n’importe quoi, qu’ils veulent juste me faire peur. » Après tout, elle lui inspire plus de crainte que le studio, et s'il y a bien une personne en qui il a confiance, c’est elle. Elle a cette assurance, cette force qui le pousse à croire que, peut-être, tout ira vraiment bien.

Bref, il n’a pas non plus envie d’entrer dans les grands détails. Surtout qu’il vient de voir le nom de Lena apparaître sur le téléphone de son ami, et ça suffit pour dévier le sujet vers son ancienne colocataire. Manny ment légèrement en prétendant qu'il ne comprenait pas vraiment les raisons de son départ. La vérité est plus complexe, mais il préfère garder ça pour lui. Lena avait reçu une Rose, une menace subtile mais terrifiante, et à cause de cela, elle ne se sentait plus en sécurité chez lui. Manny hoche la tête aux explications supposées d’Eugen. Elle t’a dit autre chose ? « Elle avait peur, » finit-il par admettre. « On a reçu une Rose, à l’appart’, qui lui était adressée. » Manny n’avait pas tout compris l’histoire, assez choqué d’apprendre que la Rose Lunaire connaissait son adresse. Il s’est déjà demandé, après son départ, si elle était y lié, comme sa famille. Réalisant que c’était peut-être un peu lourd, tout d’un coup comme sujet, Manny demande : « Mais toi, tu la connais d’où ? »