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Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina)

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Almina Curtis
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Almina Curtis

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MessageSujet: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptyMar 3 Sep - 11:00


Je suis athée, dieu merci
Révérant Asael & Sœur Almina

Nouveau pays, nouvelle maison, nouvelle paroisse, nouvelle vie.  
L’aéroport d’Heathrow était bondé, cacophonie de roulettes de chariots, d’ouverture de stores métalliques, agitation de petits pas de foule pressée entrecoupés d’annonces micro. Les parents poule de sœur Almina se frayaient difficilement un chemin derrière leurs fille chérie, incapable de la laisser s’envoler seule pour les Etats-Unis sans la couvrir de baisers dans le terminal. Virgile aussi avait fait le déplacement pour l’occasion, les deux poings profondément enfoncés dans les poches usées de son Levi’s faisant les cent pas devant la porte d’embarquement.

« T’étais obligée de mettre le pyjama I love Jesus pour le vol ? », grommela son frère à l’attention de Mina, toute fière dans son habit de jeune sœur. Lui dire au revoir pour une période aussi longue lui retournait l’estomac, mais hors de question de le lui montrer.

« Si tu t’occupais plutôt de ton cul ? », suggéra-t-elle avec complicité, lisant en Virgile comme dans un livre.

« Bah dis donc, pas très gracieux dans la bouche d’une nonne tout ça ! A ce compte-là, tu pourrais tout aussi bien é..- »

« Ne termine pas cette phrase, quoi que tu dises, ça ne va pas me plaire ! Tu veux l’absolution avant que je monte ? », plaisanta-t-elle bien qu’elle ne fut pas autorisée à la lui donner. Virgile s’esclaffa en lui tapant sur l’épaule alors que l’hôtesse de l’air invitait les derniers passagers à embarquer.

« C’est ça allez, monte Dieu va t’attendre… Et ne te fais pas embarquer dans une secte ! », bougonna Virgile qui serrait sa sœur contre elle pendant que sa mère se mouchait bruyamment.

Les embrassades terminées, sœur Almina monta dans l’avion qui l’amenait loin de sa terre natale. Le cœur serré mais galvanisé par l’adrénaline, elle adressa une prière de gratitude à l’univers avant de repenser à tout ce qui l’avait conduite jusqu’ici. Sa paroisse l’avait autorisée à quitter le couvent pour résider dans une maisonnette de fonction jouxtant l’église de Redwood Hills. Elle devra y vivre dans les règles, avec le strict minimum vital, dans la décence et la pudeur. Le pasteur Asael O’Neil a la bonté de bien vouloir l’héberger dans sa propre maison, il y occupera tout le rez-de-chaussée et Mina prendra l’étage. Elle avait perdu l’habitude de vivre seule, d’avoir un libre accès a tout un pan de logement. Au couvent, toutes les novices vivent ensemble, compartimentées dans différents dortoirs où elles se reposent à quatre tandis que tous les autres espaces sont communs. Les jardins, la cour, le réfectoire, les toilettes, les douches… Almina grimaça au souvenir des courtes minutes quotidiennes dans les salles d’eau du couvent. Ses petits doigts crispés trituraient son chapelet pour chasser les images dérangeantes qui s’imposaient régulièrement à son esprit dans des moments toujours plus inopinés. A Redwood elle oublierait tout ça… A Redwood elle échapperait au diable et à ses tentations.
On vint la chercher à l’aéroport pour la conduire directement à destination. Son cœur s’emplit de reconnaissance à la découverte du cadre où elle allait désormais vivre. Un petit écrin de verdure paisible et isolé où était posé comme sur un jeu de construction, une petite bicoque en bois blanc qui ne manquait pas de charme. Juste derrière, un cimetière pittoresque et enfin l’église qui s’élevait fièrement vers le ciel. Sœur Almina se signa rapidement et fit un pas en avant pour saluer le pasteur qui vint à sa rencontre.

« Révérant, bien le bonjour. Je suis sœur Almina, je suis enchantée de faire votre connaissance ! »
, claironna-t-elle-même si le pasteur avait l’air plutôt austère.
« Cette maison… C’est bien trop d’honneur. », bredouilla Mina en serrant la poignée de sa petite valise en cuir. « Vous résidez là depuis longtemps ?».



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Don't ever take a single second to breathe, they're going to send me on a murdering spree. I can not wait to dance upon your grave.They don't even have a soul left to be saved. You would eat your young. We swam among the northern lights, and hid beyond the edge of night. Waiting for the dawn to come and sang a song to save us all. I am alive I'm just playing dead. I'm going to say what should have never been said.The giants of the world crashing down. The end is near I hear the trumpets sound

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Asael O'Neil
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Asael O'Neil

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MessageSujet: Re: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptyDim 8 Sep - 0:30

Je suis athée, dieu merci
Almina & Asael

« Disons que c’est une idée… Originale. » Dans l’intimité de son bureau, le pasteur fronce les sourcils sans retenue, caché par les milliers de kilomètres qui le sépare de la personne qu’il a au bout du fil. Éprouve-t-il l’envie d’accueillir pour une durée indéterminée une jeune sœur catholique sous son toit ? Non, clairement pas. Asael a bien d’autres chats à fouetter ces temps-ci ; Des temps difficiles et peu propices aux égarements futiles. Des temps qui poussent également à une méfiance toujours plus prononcée, si bien que l’idée d’avoir quelqu’un dans les pattes à chaque instant ne lui donne qu’un peu plus envie de décliner la proposition de sa vieille amie sœur Bénédicte. Or, on ne décline pas les propositions de Bénédicte. Inflexible, malgré toute l’affection qu’elle porte à cette amitié qui remonte à davantage de décennies que son orgueil ne lui permettrait d’en avouer. « J’ai entendu dire que tu étais bien seul, depuis l’internement d’Anahid. » Décidément. Cette nouvelle qui n’en n’est pas une aura donc fait le tour de la terre, traversé les océans, percé jusqu’aux portes des couvents. Agacé, le pasteur. Sincèrement irrité de la réflexion bien qu’il faille également reconnaître à Bénédicte de toucher juste sur ce point précis : à défaut d’avoir réellement besoin d’aide à la paroisse, sans doute Asael pourra-t-il au moins profiter de cette compagnie. Et puisqu’elle doit de toute façon envoyer sa protégée Almina en assistanat auprès d’un frère d’une autre branche de la chrétienté, autant la confier à ce très cher Asael en lequel elle a entièrement confiance.

Soit. Admettons. Par amitié envers Bénédicte et parce qu’il doit malgré tout reconnaître que la solitude pèse à son cœur, le pasteur finit par accepter. L’affaire de quelques mois. Une année, au maximum. On lui vante les mérites de cette Almina, élève studieuse et entièrement dévouée au service de Dieu. Pourquoi pas. Quelque part, les maniaqueries catholiques ont toujours eu un charme particulier aux yeux d’Asael ; Semblable à celui des avis médicaux datant du Moyen Âge - on sait que tout est faux mais les hypothèses formulées à tâtons par ces grands érudits ne manquent pas de faire sourire pour autant. Puis, il s’imagine également pouvoir en tirer quelques bénéfices, ne serait-ce qu’en déléguant les menus travaux chronophages de la paroisse pour consacrer son temps à des tâches plus pressantes et en toute discrétion, bien sûr. Peut-être une aubaine, un cadeau envoyé directement par le Seigneur. Avec l’aide de quelques paroissiens de confiance, Asael fait donc préparer l’étage afin d’y installer celle qui deviendra officiellement sa protégée. Un pincement au cœur lorsqu’il se charge de ranger lui-même les affaires d’Anahid demeurées en place. Elle lui manque tellement. Les mauvaises langues de Redwood se tairaient sans doute, si elles pouvaient lire la douleur en son âme à chaque fois que ses pensées s’égarent vers le souvenir de son épouse ; Soit à peu près tout le temps. Comme un deuil, sans pour autant le réconfort de la savoir déjà auprès du Seigneur. Rien que la souffrance de l’avoir perdue.

« Appelez-moi Asael » corrige immédiatement le vieil homme tout en posant un regard qui se veut bienveillant sur la jeune femme qui se présente à lui. L’enthousiasme incarné, n’est-ce pas ? La vision lui tire un sourire, alors que ses pas entraînent ceux d’Almina en direction de la maison après l’avoir accueillie au sein du parc. « C’est un grand honneur que sœur Bénédicte m’a fait en décidant de vous placer sous ma responsabilité, Almina. J’en suis très heureux également. » Moui, bon. Toujours pas tellement, mais faisons avec. Il a en tout cas préparé son arrivée avec application, à cette jeune étrangère qui ne tardera sans doute pas à découvrir à quel point même les petites paroisses de campagne peuvent connaître de fortes turbulences. « Depuis décembre 1985. » Les yeux qui s’attardent sur son visage à la recherche d’une réaction, de la moindre étincelle ; Celle date ne manque jamais d’en éveiller une auprès des habitants de Redwood. Mais si Almina n’est pas originaire de Redwood, sa sœur référente l’aura-t-elle mise au courant des évènements de l’année 1985 ? De ses hanches fatiguées, Asael poursuit le chemin jusqu’à gravir les quelques marches du perron pour enfin ouvrir la porte d’entrée. « Bienvenue dans votre nouvelle résidence, en espérant que vous vous y plaisiez. Nous partagerons ces espaces… Entrée, salon, cuisine. » Il l’accompagne au gré des pièces, sobres. Ce n’est qu’un logement de fonction attaché à la paroisse après tout, sans extravagance particulière mais dont la décoration chaleureuse porte encore le parfum sucré d’Anahid. « Cette porte donne sur ma chambre, l’escalier sur votre étage. Mes genoux ne me permettaient plus vraiment d’y accéder, alors… C’est bien, que vous soyez là. » Et peut-être que malgré ses réticences, sentir de nouveau un peu de vie entre ces murs parviendra tout de même à atteindre le cœur de cet homme qui ne demeure que cela : un homme, seul, en fin de vie, stratège impuissant au-dessus d’un jeu d’échecs dont il ne distingue plus si bien les pions des rois. « Voulez-vous vous rafraîchir pendant que je prépare du thé ? » L’occasion de la laisser découvrir sereinement son espace : sa chambre, une pièce réaménagée en salle d’études, puisque cela fait partie de son emploi du temps régulier, une salle de bain. Pas grand-chose, seulement des murs qui n’abritent plus aucun rire depuis bien des années déjà.

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MessageSujet: Re: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptyDim 8 Sep - 21:02


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Révérant Asael & Sœur Almina

Mina grattait nerveusement la poignée de sa valise en échangeant avec son nouveau propriétaire. Elle avait du mal à détacher son regard de lui comme s’il lui rappelait quelqu’un. Il fallait dire que c’était un homme charismatique : le visage expressif, des yeux bleus luisants comme des billes qui contrastaient à merveille avec ses cheveux immaculés. Bien qu’elle soit de prime abord intimidée par ce personnage, elle se sentait étrangement en confiance. Le pasteur dégageait quelque chose de rassurant, c’était peut-être dû à son air aguerrit, un petit côté grand sage qui ne déplaisait pas à la jeune sœur.

« Appelez-moi Asael », corrigea-t-il dans un sourire apaisant. Mina acquiesça en lui emboitant le pas vers la maison.

« C’est un grand honneur que sœur Bénédicte m’a fait en décidant de vous placer sous ma responsabilité, Almina. J’en suis très heureux également. »
Elle rougit comme chaque fois que l’on lui faisait un compliment et afficha une moue mi gênée, mi reconnaissante.

« Comment avez-vous… Euh.. », elle secoua la tête et reprit. « Comment as-tu connu sœur Bénédicte ? », non parce que même si elle avait un profond respect pour sa maîtresse, il fallait reconnaitre que cette dernière n’était pas commode. Elle lui faisait un peu peur à vrai dire. Le psychologue qu’elle fut forcée de consulter dans son adolescence s’était cru malin en lui affirmant qu’elle recherchait constamment l’affection, même celle des inconnus pour éviter de revivre l’enfer qu’elle avait vécu. L’humiliation et l’injustice laissaient des cicatrices profondes que sœur Bénédicte venait parfois gratter quand elle menaçait d’un ton sévère. Quand sœur Abigail était entrée dans son dortoir pour la première fois avec son air désinvolte et son petit baluchon sur l’épaule, toute cette nervosité s’était évanouit. C’était elle désormais la cible des réprimandes fréquentes de la maîtresse des novices mais visiblement cela n’affectait pas Abby de la même façon qu’Almina… Elle te manque, hum ?, souffla la vilaine voix dans sa tête, celle qui dormait dans sa chair et se réveillait chaque fois pour faire des commentaires désobligeants.
Mina regardait partout à l’intérieur de la maison, elle n’était pas d’une première jeunesse certes, mais elle était adorable, tellement rustique avec un potentiel incroyable. Elle se serait presque crue dans un conte en tout cas c’était isolé, calme : tout ce qu’il lui fallait. Elle se demanda depuis combien de temps Asael vivait ici.

« Depuis décembre 1985. »

C’était précis. Mina pouvait se tromper mais elle décelait une sorte de… Disons que l’œil du pasteur devint plus vif et semblait poser des questions inaudibles. Elle espérait secrètement que ce n’était pas en rapport avec ce que lui avait raconté Virgile par rapport à cette prétendue secte meurtrière qui avait décimé Redwood à peu près à cette époque. Elle s’était toujours dit que son frère inventait des rumeurs glauques pour lui faire peur et la retenir en Angleterre. Elle n’avait pas pris la peine de faire de plus amples recherches ne sachant pas allumer un ordinateur surtout par peur que ses doutes se confirment. Faisait-il partie du complot ? Non, impossible, jamais sœur Bénédicte ne l’aurait envoyée chez un hérétique, un détracteur de la religion chrétienne ! Ou peut-être qu’elle voulait la piéger pour mettre à l’épreuve sa foi ?

« 1985… ! », répéta Mina en hésitant jusqu’à la dernière seconde pour lui poser la question. « Je n’étais pas née ! », plaisanta-t-elle sans avoir trouvé le courage de l’interroger au sujet de la secte. Elle posa sa valise dans ses nouveaux quartiers et contempla tout l’étage avec effarement.


« Bienvenue dans votre nouvelle résidence, en espérant que vous vous y plaisiez. Nous partagerons ces espaces… Entrée, salon, cuisine. », Asael lui faisait l’inventaire des pièces toutes aussi charmantes les unes des autres. Mina avait toujours secrètement désiré vivre dans un cottage rural tout près d’une église, c’était comme si son rêve était… presque réalisé.

« Cette porte donne sur ma chambre, l’escalier sur votre étage. Mes genoux ne me permettaient plus vraiment d’y accéder, alors… C’est bien, que vous soyez là.»

Elle retrouva enfin l’usage de la parole après quelques minutes d’évasion mentale. « Asael c’est magnifique, je suis gênée... Vraiment c’est bien trop, je ne suis pas certaine d’avoir droit à autant de confort et d’indépendance. Merci, je dirai à sœur Bénédicte que la chambre était jonchée d’araignées et qu’il n’y avait pas l’électricité ! », plaisanta Mina qui se voyait offrir son premier rafraichissement depuis son arrivée.

« Voulez-vous vous rafraîchir pendant que je prépare du thé ? »
Elle hocha vivement la tête. « Quelle délicate attention, merci je crois que je vais en profiter pour prendre une petite douche, le voyage a été long. ».
Enfermée à double tours dans la petite salle de bain de l’étage, Mina ôta à contrecœur son habit qui la rendait bonne pour couvrir son corps dévêtu de ses petits bras maigres, comme pour se cacher de son propre reflet. Avec son scapulaire et son voile elle était sœur Almina, un titre qui l’absoudrait de tout péché, qui léchait ses blessures encore à vif. Sans, elle n’était que Mina ou « la p’tite » ou « trainée » ou « mocheté » ou… Elle soupira longuement et se décida enfin à entrer dans la douche où l’eau chaude coulait à flots. Quel bonheur ! Elle se mit carrément à rire en repensant aux huit minutes chronométrées de douche froide quotidienne au couvent. Quand elle fut propre, elle redescendit à la hâte pour s’asseoir près du pasteur.
« Ce n’était pas de trop cette douche, merci pour le thé ! », dit-elle en agitant nerveusement son pied. Il fallait qu’elle le lui demande, c’était plus fort qu’elle.

« Dis-moi… Bon je sais que c’est une question un petit peu… équivoque ou que sais-je mais… La date de 1985 m’évoque quelque chose… J’ai entendu parlé d’une tragédie qui se serait passée ici dans ces années-là… », vraiment elle prenait des gants de peur que Virgile se soit encore foutu de sa gueule. « Peut-être que je fabule, je… Enfin si vous voulez bien m’en parler… », bredouilla Mina qui avait encore du mal à tutoyer le pasteur.

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MessageSujet: Re: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptySam 14 Sep - 22:13

Je suis athée, dieu merci
Almina & Asael

Voici donc la fameuse Almina. Le vieil homme l’observe sans a priori particulier, certes assez peu ravi de l’avoir dans les pattes pour les mois à venir mais tout de même décidé à lui offrir un accueil chrétien. Puis, il remarque inévitablement la nervosité de la jeune femme qui lui fait face, tente d’adoucir l’air qu’il sait sévère sur ses traits ; Pas qu’il le soit tant que cela, selon son propre avis. Il est vieux, surtout. Vieux et fatigué. Il aimerait retrouver une forme de tranquillité d’esprit, profiter de ses dernières années de vie, concentrer son énergie sur ce qu’il y a de beau dans le Seigneur : impossible. L’assistance d’Almina pourrait-elle lui être bénéfique ? Sans doute pas pour les plus urgentes de ses affaires, mais le pasteur s’imagine pouvoir trouver mille occasions d’en tirer profit malgré tout. De façon plus personnelle, il refuse également de s’avouer qu’il en a tout simplement besoin, de cette compagnie à ses côtés – désespérément même, depuis que son épouse n’est plus présente. « Bénédicte est une vieille amie, nous nous sommes rencontrés au cours d’un séminaire il y a… » Il s’interrompt en observant le jeune visage embarrassé, sa mémoire remontant silencieusement la ligne du temps. « Environ soixante ans, je dirais. » Vertigineux. Pas de quoi affoler l’homme qui esquisse d’ailleurs un sourire tranquille avant de reprendre sa marche en direction de la petite maison paroissiale qu’il habite depuis presque autant de temps ; Sans réellement s’en être lassé depuis. Sobre, banale, elle fut cependant un foyer pendant des décennies. Tant qu’Anahid y habitait à ses côtés. Cela appartient au passé désormais.

Malheureusement pour le vieux pasteur, la Rose Lunaire aura à de multiples égards marqué sa vie. Son regard s’attarde sur Almina lorsqu’il mentionne la date de son emménagement officiel, équivalent à celui de sa prise de fonctions après la fuite du précédent révérend. Un homme courageux, le révérend Tom… Qui n’avait même pas pris la peine de mettre en terre les victimes avant de filer à l’anglaise, drôle de façon de se tenir debout dans la lumière de Dieu. Cependant, Almina ne réagit pas, ou à peine. Sa remarque arrache un léger sourire à Asael qui opine doucement. « Non, évidemment. Quel âge avez-vous, exactement ? » Elle est jeune, cela saute aux yeux, par curiosité et parce que le lien lui semble naturel, le pasteur n’hésite cependant pas à l’interroger de façon un peu plus personnelle. Ne seront-ils pas amenés à vivre ensemble, de toute manière ? L’heure est donc appropriée pour faire connaissance. Arrivés dans la maison, Asael propose une rapide description des lieux, sans amertume en dépit de la nostalgie qui accompagne son regard au gré des pièces. Une bonne partie de sa vie s’est vécue ici, entre ce salon et cette cuisine, sans trop de fioritures. « Oh, très bien. Je confirmerai, si nécessaire. » Appréciant la plaisanterie, le pasteur n’hésite pas à la prolonger tout en souriant gentiment à Almina. Dire que ce sont les protestants, qui ont la réputation de se gâcher inutilement la vie. Cette manie de vouloir torturer les prétendants au service de Dieu l’étonnera toujours, mais il est finalement assez satisfait de constater que les lieux conviennent aux besoins de la jeune femme et propose rapidement de lui laisser un peu d’intimité, le temps d’aller préparer du thé.

« Prenez votre temps… Faites comme chez vous. » Nouveau sourire, Asael s’éclipse. Il n’a plus l’habitude de sentir la vie entre ces murs ni d’entendre des bruits depuis l’étage, étrangement cela lui est assez vite agréable. Une solitude qui lui pèse, malgré ce qu’il pourrait prétendre pour dissimuler l’ampleur du vide laissé dans sa poitrine depuis le départ d’Anahid. Lorsque la jeune sœur reparaît au rez-de-chaussée, Asael s’est installé au salon et a disposé sur la table basse tasses, théières, muffins. « Avec plaisir. Josie, une de nos paroissiennes, a préparé ces gâteaux pour votre arrivée. Tout le monde a hâte de vous rencontrer. » Ce qui est vrai. La nouvelle de cet apprentissage a été accueillie avec beaucoup de joie dans leur communauté : les disputes idéologiques sont réservées aux membres de la secte, pas aux chrétiens un peu superstitieux qui en dépit de leurs bizarreries n’en demeurent pas moins de fervents serviteurs de leur Dieu, Jésus Christ. C’est à ce propos, justement, qu’Almina relance la conversation. « Hm. » Le pasteur repose sa tasse de thé, réfléchit une seconde. Étonne que Bénédicte n’en ait rien dit, mais sans doute sous-estime-t-elle l’impact de ce fléau dans leur petite ville ; Comment se douter, lorsqu’on s’en trouve aussi éloigné ? « Le trois juillet 1985 est effectivement une date tragique dans l’histoire de Redwood Hills. Je n’habitais pas encore ici, mais je connaissais la ville pour avoir été, comme vous, assistant du pasteur de cette époque. » Un bref sourire en coin, début d’une connivence qui cherche également à se ménager le temps de trouver les bons mots. Comment expliquer tout cela de manière aussi simple que compréhensible ? « J’ai également connu la secte qui a provoqué cette tragédie. Puissante. Dévastatrice. Beaucoup de ses membres ont décidé de s’ôter la vie, en cette sombre journée de juillet 85. Malheureusement, tous ne sont pas morts avec elle. » Les traits du pasteur perdent tout à coup en chaleur, inévitable alors qu’il mentionne à demi-mot ce qui aura finalement été le combat de sa vie et le demeure encore : vaincre la Rose Lunaire, peu importe le prix.


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MessageSujet: Re: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptySam 12 Oct - 16:00


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Révérant Asael & Sœur Almina

« Bénédicte est une vieille amie, nous nous sommes rencontrés au cours d’un séminaire il y a… Environ soixante ans, je dirais. »
Malgré tout le tact dont elle était capable, Almina ne peut refreiner un haussement de sourcils qui n’était pas nécessairement flatteur.

« Oh c’est… Une très belle amitié. Je dois dire que même avec toute la bonne volonté du monde, j’ai toujours eu du mal à imaginer sœur Bénédicte dans ses jeunes années ! », Mina se gifla mentalement pour avoir osé se permettre une telle remarque. Pour qui se prenait-elle au juste ? Dieu merci Asael n’eut pas l’air de s’en formaliser outre mesure puisqu’il lui demanda son âge accompagné d’un sourire presque espiègle.
« Vingt ans. J’ai vingt ans… », souffla Mina qui ressentait toujours une sorte de honte ou d’illégitimité chaque fois qu’elle évoquait son âge. jeune, c’était évidemment le premier adjectif que l’on utilisait pour la décrire et c’était vrai en somme mais… Mina ne s’était jamais vraiment sentie jeune. Son petit corps maigre portait dans ses entrailles un poids dont elle ne pouvait se délester. Elle avait tenté à plusieurs reprises de le déposer quelque part et s’enfuir en courant, s’enfuir… En volant. Elle se souvenait encore parfaitement de l’odeur stagnante des couloirs de l’hôpital, du bip incessant du cardioscope et de ses avant-bras momifiés. Le ballet de blouses blanches qui allait et venait dans sa chambre, l’engourdissement de ses membres, le bourdonnement de ses oreilles, ses paupières lourdes. La perfusion de morphine qui soulageait ses bobos, les cris larmoyants de sa mère au loin et la honte. La culpabilité. Le poids, le même, toujours présent, plus lourd encore que la veille. Vingt ans c’était bien assez long.
Tout ça il fallait l’oublier ou plutôt l’accepter. Dieu lui avait tendu la main et désormais Mina ne craignait plus la solitude. Mina avait été sauvée et pourtant, malgré toute sa dévotion et son implication à l’église, elle se sentait parfois prise au piège d’une imposture grotesque. C’était un sentiment récurrent qui refaisait surface chaque fois qu’elle était nerveuse, chaque fois qu’elle avait envie de saisir la perche qu’un petit malin lui tendait pour la déstabiliser. Quand une blague graveleuse la faisait rire, quand le fumet épicé d’un joint stagnait dans l’air, quand la flemme ankylosait son corps, quand sœur Abigail chuchotait une fois la lumière éteinte ou quand on lui disait des choses telles que : « Josie, une de nos paroissiennes, a préparé ces gâteaux pour votre arrivée. Tout le monde a hâte de vous rencontrer. ». Ah bon ?
Qui pourrait avoir envie de te rencontrer ? Tu sais à peine mettre un pied devant l’autre !.

« Redwood semble tellement plus chaleureux et accueillant que là où j’ai l’habitude de vivre. Prenez garde, je pourrais facilement m’y habituer ! », s’exclama-t-elle d’une petite voix claironnante alors qu’elle dévisageait les mignardises préparées par Josie. Tout le monde semblait impatient de faire sa connaissance, comme quand un nouveau voisin pose ses valises dans un lotissement chic, elle savait qu’elle serait traitée comme le petit animal de foire qui amusait la galerie jusqu’à ce qu’elle leur montre son vrai visage et qu’ils se détournent d’elle. En tout cas, c’était ce que lui soufflait son anxiété. Comment elle parviendrait à faire ses marques ici, à calmer les cœurs en détresse et à gagner la confiance des habitants ? Elle avait été précipitée, échouée ici sans avoir eu le temps d’étudier l’histoire de la ville et voilà qu’elle se retrouvait à poser des questions gênantes qui mettaient en lumière sa parfaite ignorance.

« Le trois juillet 1985 est effectivement une date tragique dans l’histoire de Redwood Hills. Je n’habitais pas encore ici, mais je connaissais la ville pour avoir été, comme vous, assistant du pasteur de cette époque. J’ai également connu la secte qui a provoqué cette tragédie. Puissante. Dévastatrice. Beaucoup de ses membres ont décidé de s’ôter la vie, en cette sombre journée de juillet 85. Malheureusement, tous ne sont pas morts avec elle. ».
Almina déglutit bruyamment. Alors quoi, c’était avéré cette histoire de secte ? Elle qui pensait que ce n’était que du folklore pour faire trembler les moins téméraires dans les soirées Halloween autour du feu de camp. Le visage dur d’Asael lui déchira le cœur. Elle avait toujours eu cette sensibilité exacerbée qui lui faisait absorber la douleur de tout individu. Elle était chargée d’un magnétisme vibrant qui, sans le vouloir, parvenait parfois à apaiser les blessures, à « couper le feu » comme certain disaient. Miracle ou malédiction en fonction des jours.

« Vous voulez dire que cette secte est encore active aujourd’hui et continue de recruter ? », bredouilla-t-elle sans vraiment savoir dans quoi elle venait de s’embarquer.



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Don't ever take a single second to breathe, they're going to send me on a murdering spree. I can not wait to dance upon your grave.They don't even have a soul left to be saved. You would eat your young. We swam among the northern lights, and hid beyond the edge of night. Waiting for the dawn to come and sang a song to save us all. I am alive I'm just playing dead. I'm going to say what should have never been said.The giants of the world crashing down. The end is near I hear the trumpets sound

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Asael O'Neil
-- membre qu'on adore --
Asael O'Neil

PERSONNAGE
Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) 470b
LITTLE TALKS : 134
PSEUDO : Schnappi
AVATAR : Ian Mckellen
CREDITS : Sweetiesplum
ALTER-EGO : Till, Billie, Andrea, Søren, Ángel, Beth & Kat
ÂGE : 85
QUARTIER : Community church
MÉTIER : Pasteur
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: Re: Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) Je suis athée, dieu merci (Asael & Almina) EmptyMar 22 Oct - 9:49

Je suis athée, dieu merci
Almina & Asael

La réflexion d’Almina au sujet de sa sœur révérente tire un sourire en coin au vieux pasteur : évidemment, chacun sait que Sœur Bénédicte n’est guère réputée ni pour sa chaleur ni pour son caractère amical. S’il était plus précis sur la genèse de leur relation, sans doute Asael préciserait-il que son épouse y avait joué le rôle principal de médiation entre deux caractères qui au départ ne s’étaient pas nécessairement si bien entendu que cela ; Inutile cependant de tant en révéler. « Nous sommes tous jeunes avant d’être vieux » se contente-t-il d’indiquer sobrement, comme pour rappeler à la toute jeune femme – vingt ans à peine !- qu’aucune fleur n’est éternelle. Poussière, tu redeviendras poussière. La pensée le fait sourire avec indulgence, cependant. L’homme d’église n’éprouve aucune envie de se montrer désagréable ou remontrant, le souvenir de ses propres vingt ans lui semblant après tout encore assez familier – presque chaud dans sa mémoire. On ignore tout, à cet âge. C’est bien normal. On a souvent peur, aussi. Almina est-elle impressionnée, redoute-t-elle cette nouvelle page qui s’ouvre pour elle ? Assez courageuse pour oser monter dans l’avion, ceci dit, et désormais pour s’installer chez un vieux pasteur dont elle ignore tout, si ce n’est son lien avec sa référente. Asael s’applique à la recevoir correctement, espérant la mettre à l’aise : nul mal n’est à craindre au sein de cette maison, et même s’il a bien d’autres choses à faire que de s’occuper d’une apprentie, l’hospitalité chrétienne le pousse à mettre les petits plats dans les grands. Il sourit d’ailleurs à la plaisanterie tout en disposant quelques gâteaux dans l’assiette de son hôte. « Vous êtes la bienvenue aussi longtemps que vous le souhaiterez. Les habitants de cette ville sont effectivement très soudés. Du moins, les paroissiens le sont. » D’autres, en revanche… Le sous-entendu à peine dissimulé qui ne tarde pas à se manifester avec plus de présence dans la pièce.

La Rose Lunaire, secte mortifère dont les racines n’ont pas péri en 1985, au contraire : toujours vivantes sous la surface, elles se sont contentées d’attendre le moment propice pour ressurgir. Bien que sa voix soit calme, le pasteur évoque avec une certaine rigidité le suicide collectif et les ravages psychologiques qui y sont associés. Il a passé toute sa vie à la combattre, cette maudite rose. Correction : il passe sa vie à la combattre, et l’étonnement de sa jeune apprentie ne peut que lui arracher l’ombre d’un sourire navré. « Je pensais que Sœur Bénédicte vous en aurait parlé. » N’aurait-ce pas été la moindre des choses, après tout ? Peut-être avait-elle oublié, peut-être pensait-elle que la situation était désormais sous contrôle. Ce n’est pourtant pas le cas et, en dépit de ses efforts répétés et acharnés, Asael ne peut qu’avouer son impuissance à éradiquer tout à fait le mal qui les ronge, ici, dans cette petite ville d’apparence banale : « La Rose Lunaire est encore active, en effet, et puissante. Ses membres se cachent à peine, juste assez pour qu’aucun motif légal ne permette de les arrêter. Quant à leur recrutement… » Le vieil homme repose sa tasse de thé sur la table, réfléchit une seconde tout en laissant son regard se perdre sur le tapis. « Almina, vous devrez sans cesse être très vigilante aux personnes qui vous approchent, y compris au sein de notre communauté chrétienne. J’ai de bonnes raisons de penser que… Ils sont partout. Ils nous épient. Ne faites confiance à personne en dehors de moi, m’entendez-vous ? »


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Even God herself has enemies and once the water starts to rise and heaven's out of sight, She'll want the devil on her team.
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