CREDITS : ethereal (avatar) soeurdelune (icons) u2 (citation)
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ÂGE : 23
QUARTIER : 67, willow street.
MÉTIER : étudiante en médecine.
COEUR : en relation à distance.
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Sujet: the eternal (zeppelin) Sam 7 Sep - 22:15
tw : deuil.
Procession moves on, the shouting is over Praise to the glory of loved ones now gone Talking aloud as they sit round their tables Scattering flowers washed down by the rain. (Joy Division)
La date du jour n’est pas une date anniversaire. Il n’y a aucune raison symbolique pour que Charlotte prenne ce chemin, franchisse cette grille, et c’est sûrement pour cela qu’elle le fait aujourd’hui. Prendre ce chemin, franchir cette grille – marcher vers toi, Maman. C’est si étrange, c’est irréel de penser que ce lieu sera le seul où elle pourront se rencontrer maintenant, qu’il lui faut remonter l’allée des tombes pour la trouver. Elle se souvient, les images sont très floues mais elle peut dire qu’elle se souvient, d’il y a trois ans, la première mais aussi la dernière fois qu’elle est venue jusqu’ici. Elle portait une robe noire qui doit à l’heure actuelle être suspendue dans son placard, dans la maison où elle ne compte pas retourner, sage et droite sur un cintre. Elle se souvient avoir serré aussi fort que possible la main de sa sœur à ses côtés, comme elles n’ont pas cessé de se cramponner l’une à l’autre depuis trois ans. Mais maintenant elle porte un jean et se tient seule devant le nom gravé de sa maman. Ce qui n’a pas changé, c’est ce sentiment d’étrangeté, tout paraît irréel, ça n’a jamais pu arriver. Toute seule dans son jean ordinaire, Charlotte n’est pas certaine d’être vraiment courageuse. Ça se fissure, son visage se craquèle, ça arrive assez vite à force de regarder les petites lettres sur la pierre grise, elle serre les lèvres, laisse tout couler, ça ne fait pas de bruit. À l’intérieur pourtant, la douleur n’a pas d’âge, et elle est toute puissante. Vieille comme le monde, et Lottie sait qu’elle sentira toujours cela.
Elle n’a pas très envie de lui parler. Dans son champ de vision, il y a une autre silhouette ; c’est pas vraiment que ça la gêne, cette personne se trouve loin lui semble-t-il et ne l’entendrait pas, on ne vient pas ici pour observer les autres de toute façon. C’est juste qu’elle ne le sent pas. Elle essuie ses deux yeux avec un geste dépourvu de toute délicatesse, voilà, c’est bon. Elle avale sa salive, elle a du mal à tourner les talons, alors qu’il n’y a rien d’autre à faire, se répète-t-elle. Elle se demande si elle enverra un message à sa sœur un peu plus tard. J’y suis allée mais je n’ai pas apporté de fleurs. Peut-être qu’elle aurait dû ; elle posera la question à Victoria, plutôt, de ce qu’elle veut qu’elle mette, en leur nom à elles deux. Les poings un peu serrés le long de ses hanches, Charlotte descend l’allée, passe la silhouette qui n’était pas si loin, mais sans la regarder.
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Zeppelin Hemmings
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— a prétendu s'appeler osborn hastings entre 2014 et courant 2024
CREDITS : av. lune [ profil ] bann. ethereal [ sign ] sign. self, lyrics. pearl jam (alive)
ALTER-EGO : bossy jackie (lb), cutie romy (rm)
ÂGE : 32
QUARTIER : farming area, sur une parcelle de terrain appartenant aux black, dans son van aménagé.
MÉTIER : assistant de rédaction au redwood echo, poste obtenu par un vague piston, ça lui permet de se rapprocher de la rose — c'est ce qu'il se répète, en tout cas.
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Mar 10 Sep - 17:50
( the eternal )
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tw: deuil, rapide mention de suicide et dépression
Errance nostalgique. Pris d'une soudaine envie de quitter son van, d'un besoin d'aller sans savoir exactement vers quelle destination, il erre, Zeppelin. A travers les rues, les ruelles ; à travers la ville et les sentiers. Ses pas le guident jusqu'au cimetière sans qu'il ne l'ait prémédité. Lieu qu'il côtoie peu alors même qu'il sait que c'est ici qu'elle se trouve. Ici qu'il pourrait venir pour s'asseoir, essayer de se sentir proche d'elle. Il l'a fait, par le passé — au fil des années, une ou deux fois, guère davantage. Il s'est présenté à la pierre, aux lettres gravées. Un bouquet déposé, les larmes perlant au coin de ses yeux sans qu'il n'arrive à les retenir ou les dissimuler et puis rien d'autre. Pas de mot pour lui parler. Il ne sait pas comment il peut s'adresser à Bonnie, Zep. Il ne se sait pas autorisé à l'appeler maman, ce mot qu'il n'a jamais vraiment prononcé et encore moins pour l'attribuer à quelqu'un qui pourrait lui faire face. Ce mot renvoie à une entité que les autres enfants avaient et dont il était dépourvu. Il a un goût de malédiction comprimé dans ces cinq lettres. Alors il ne lui parle jamais, Zeppelin. Il la regarde, la photo retrouvée dix ans plus tôt dans la main et le coeur vide. Pas d'émotion si ce n'est l'absence qui l'accompagne depuis toujours. Et ce n'est pas normal, n'est-ce pas ? Il devrait ressentir quelque chose — et puis, si les larmes lui viennent si facilement, c'est bien qu'il éprouve un petit quelque chose, non ? Mais il ne l'identifie pas, n'est pas en mesure de mettre le moindre mot dessus et, finalement, il n'est pas certain que ce soit autre chose qu'un réflexe, ces larmes. Ou peut-être sont-elles celles de son frère et de son père, celles qu'ils ont, eux, eu l'occasion de verser toutes ces années plus tôt. De nouveau, il s'est assis, les genoux relevés et les bras posés dessus, un brin d'herbe torturé entre ses doigts. Le regard erre à son tour, se pose et se dépose ici et là avant d'aller voler ailleurs, un autre point d'ancrage où il n'échouera que quelques secondes avant de chercher autre chose. De nouveau, il ne sait pas quoi lui dire. Désolé de ne pas avoir assumé mon identité en arrivant. Désolé de ne pas avoir usé du prénom que tu m'as choisi. Désolé de ne pas être venu depuis un an et demi, peut-être même plus. Désolé de ne pas savoir t'appeler comme je le devrais. Désolé de ne pas savoir quoi te raconter. Désolé de ne pas t'avoir connu. Désolé de ne pas avoir su t'empêcher de prendre ce poison. Désolé de ne pas avoir été le fils que t'aurais sans doute voulu. Désolé de t'avoir tuée. Les yeux accrochent le nom doré et il déglutit, Zeppelin. C'est pour elle qu'il est venu à Redwood. Pour elle qu'il reste encore. Et pourtant, elle est la dernière personne à qui il cherche à parler, avec qui il voudrait communiquer et il en vient à se demander s'il ne chasse pas une chimère, ce qu'il attend réellement de son enquête. De cette ville. Il tord les lèvres, se frotte la nuque avant de passer la main dans ses cheveux, boucles courtes. Le brin d'herbe est abandonné au profit de la bague qu'il ne quitte pas et avec laquelle il joue un instant en la faisant tourner sur sa phalange. Et moi, est-ce que je finirai comme toi ? La question qu'il voudrait lui poser, la conscience pesante de ce mal qui le ronge à l'intérieur, qui vient et va à son bon gré sans qu'il n'ait la moindre prise dessus. Il plisse le nez avant de le gratter du bout de l'ongle, aperçoit du mouvement quelques rangées plus loin et il se relève aussitôt, comme s'il craignait tout à coup que s'asseoir sur la tombe de sa mère était prohibé par une loi quelconque. Est-ce que tu me manquerais davantage si je t'avais connue ? Est-ce que j'en voudrais à la Rose ? Aurai-je envie de les rejoindre ? La tête rejetée en arrière, les yeux clos, il se passe une main sur le visage avec un soupir. Pourquoi est-il venu ici, aujourd'hui ? Pourquoi ne parvient-il pas à lui tourner le dos, à s'éloigner, rentrer chez lui, chercher réconfort dans le câlin brutal que Goldie lui réserverait sans aucun doute ? Qu'est-ce qui le retient donc ? Rien, pourtant. Du mouvement dans sa périphérie et il tourne la tête automatiquement, Zep. Les yeux qui se déposent sur un visage jeune et rond et délicat, déterminé à avancer. Visage imprimé dans sa mémoire, souvenir ravivé soudainement. Elle. Il se souvient, Zeppelin, d'avoir lu l'information, d'en avoir entendu parler. Des pauvres petites qui étaient soufflés tout bas, des si jeunes, perdre leur maman. Et surtout, cette brutalité provoqué par l'origine de ce décès soudain. Il n'avait pas voulu écouter, Zep, mais il avait compris tout de même. Et surtout, il l'avait lu par la suite. Suicide. Même poison que celui utilisé lors du suicide collectif. Les circonstances l'avaient ébranlé à l'époque, similitudes vertigineuses avec Bonnie et il avait tardé à réagir, alors. Hésité entre se terrer dans le van pour ne plus jamais en sortir, ne plus ressentir cette chose qui s'était emparé de lui, ce vide béant qui l'avait comme englouti et étreint et essayé de lui faire se souvenir de quelque chose dont il ne pouvait pas se souvenir ; et l'envie, le besoin, de retrouver ces deux jeunes filles, ces deux pauvres petites et leur parler, leur demander. Ça fait quoi ? Est-ce que c'est plus facile, pour vous ? Mais quand il s'était décidé, elles n'étaient plus là, ni l'une ni l'autre. Et il était resté avec ses questions sans réponse et son coeur vidé. Elle le dépasse sans le voir, sans lui accorder ne serait-ce qu'un regard et il hésite une nouvelle fois. Si elle est là, c'est qu'elle n'a peut-être pas envie d'en parler. Mais restera-t-elle à Redwood ou repartira-t-elle ? Peut-il réellement prendre le risque de laisser passer sa chance une seconde fois ? Elle est déjà à l'intersection et il s'élance, Zeppelin, la rattrape en quelques enjambes. « Hey. » Pour attirer son attention, l'obliger à ralentir le pas voire s'arrêter tout à fait. Il ne lui faut pas beaucoup plus de pas pour se positionner face à elle. « Charlotte, c'est ça ? » Charlotte et Victoria, le nom des deux soeurs. Prénoms qu'il aura retenu toutes ces années, souvent mis en parallèle avec ceux de son frère et lui — et il croit se souvenir que l'aînée était Charlotte, que c'est elle qui se tient face à lui actuellement. « Désolé, je... » Il cherche ses mots, Zeppelin, ses yeux scrutant le visage de la jeune femme avant qu'il ne le détourne légèrement, le bout de sa chaussure jouant avec un caillou dans la terre. « Je me doute que ce n'est pas le bon moment, » ni le lieu, « je voulais savoir si on pouvait discuter ? » Et dans un éclair, les yeux qui s'écartent et la main qui se relève pour la saluer mieux. « Je m'appelle Zeppelin. Zep. Et je... J'ai su ce qui était arrivé à ta mère et je... C'est pas du voyeurisme je te le promets et si tu m'accordes deux minutes, je t'expliquerai sans doute mieux mais je — Je me demandais si c'était plus facile. » Plus facile de ressentir quand on a connu. Il ne fait pas sens, Zeppelin, n'exprime pas toutes ses pensées, ne s'en rend pas compte. Il est perturbé, Zeppelin.
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Charlotte Kershaw
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Dim 15 Sep - 21:24
tw : deuil.
Les lèvres serrées, les jambes presque collées l’une à l’autre elles aussi ; à l’intérieur tout est noué pareil. Il faut bien ça pour garder une contenance ; Charlotte le sait, ça fait trois ans et un peu plus, maintenant, on ne peut pas passer sa vie à pleurer sans arrêt, sans arrêt, sur le nom de quelqu’un. Sa chaussure racle un peu le sol et malgré son pas lent, laborieux, presque, sa démarche se disloque et elle manque trébucher. Aux commissures des lèvres revient, d’un coup, cet absurde goût amer qui lui donne l’impression d’avoir le double, si ce n’est le triple de son âge, et de se retourner sur le passé en prononçant d’une voix grave : je regrette, je regrette. Elle regrette que leurs vies aient pris ce virage-là, un jour d’été qui n’humait pas la mort, et elle regrette de se sentir si vieille, avec sa peine de deux mille ans, de deux mille tonnes dans la poitrine ; mais les regrets n’ont jamais pu conduire qui que ce soit quelque part. Alors elle lève le pied, un autre pas, resserre les nœuds en elle qui lui permettent d’avoir les yeux qui ne coulent pas. Elle pense à Victoria, lui écrit en pensée le sms qu’elle enverra un peu plus tard : hey, comment tu vas, comment s’est passée ta journée, j’y suis allée, tu sais, je n’avais rien amené et tout est comme avant. Avec des points, des pauses, elle ne sait pas très bien comment ça sortira précisément, une fois ses doigts posés sur le clavier tactile. Regard droit devant elle, Charlotte avance en s’écartant à peine pour dépasser la silhouette qu’elle avait remarquée, pas très loin d’elle un peu plus tôt. Du coin de sa vision périphérique, elle note que c’est un homme mais ne s’y attarde pas, il faut qu’elle sorte de ce cimetière pour se hisser hors de cette parenthèse, cet instant suspendu au milieu de son jour, sa vie, parce qu’elle elle est toujours vivante. Mais c’est alors que l’homme presse le pas tout près d’elle, avant de se positionner de manière à montrer qu’il désire lui parler. Surprise, elle ne dit rien, ça se passe tellement vite ; et quand il prononce son prénom, elle en reste coite. Elle fixe sa figure, détaille ses traits, il ne tarde pas à se présenter par ailleurs et cela confirme ce qu’elle savait déjà : non, elle ne l’a jamais vu. « On se connaît ? » dit-elle pourtant, une manière de parler plus qu’autre chose. L’inflexion de sa voix et la légère inclinaison de son sourcil indiquent, clairement, qu’elle se méfie de ce Zeppelin qui vient de l’aborder, qu’elle le juge importun. D’où est-ce qu’il sait qu’elle est Charlotte Kershaw ? Cependant, assez vite, un tout autre sentiment s’élève dans sa poitrine. En fait, cet homme a l’air un peu perdu. Il regarde par intermittences le bout de ses pieds, tout indique dans son ton qu’il n’est pas assuré. Et Charlie se sent tellement, tellement lasse d’un seul coup. Être revenue là, être encore là le dos tourné à sa maman – il y a quelques minutes, secondes encore elle était persuadée d’être forte, de nouveau forte et prête à retourner chez elle faire des gestes quotidiens ; mais s’être rendue sur la tombe de sa mère anéantit le sens qu’ont pu avoir ces gestes. Charlotte a l’impression que la tristesse qu’elle porte toujours en elle, depuis le jour d’été qui ne présumait pas cela, est si profonde, immense, qu’elle sort même de sa bouche et de son nez avec son souffle. « Facile ? » répète-t-elle, un peu ailleurs, sonnée. Elle n’a pas compris ce que Zeppelin veut signifier par là. Comme son cerveau fonctionne encore, bien qu’en pilote automatique, elle s’invente une histoire dans laquelle Zep est un ami de ses parents, un vieil ami, une connaissance, quelque chose dans ce genre, une relation de travail peut-être même ? Il n’a pas l’air très vieux, mais bon, allez savoir. Oui, ça doit être ça ; et il a su et il se rappelait des deux plus petites filles, et comme elle se trouve là, trois ans plus tard, il lui demande, très gentiment, si elle va mieux. Merci, Zep. « C’est censé le devenir ? » qu’elle prononce, avec toujours ce goût amer, plus fort maintenant encore en bouche. La situation est très étrange mais elle n’est plus tant que ça en état de se formaliser de quoi que ce soit, ni de prétendre. Elle tourne très légèrement la tête, en direction de l’endroit où se tenait Zeppelin lorsqu’elle l’a dépassé. C’était il y a deux mètres, pas plus. Elle croit y lire un nom de femme. « C’est ta… » Son regard sombre revient sur son interlocuteur, elle réalise qu’il doit avoir dans les trente ans. « … mère ? » Tentative. Qu’est-ce qu’il se passe au juste dans cette allée de cimetière. Il sait des choses sur elle, elle ne se sent pas gênée de lui poser des questions à son tour, pour l’équilibre.
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Jeu 19 Sep - 22:30
( the eternal )
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tw: deuil
L'impulsivité regrettée, maintenant qu'il fait face à la jeune fille, que les mots trébuchent sur ses lèvres avec maladresse et sans direction. Pour la première fois depuis longtemps, il craint mal faire, Zeppelin. Il craint le regard qu'elle pourrait porter sur lui, l'idée qu'elle pourrait se faire de lui — il s'y est mal pris et, en même temps, comment aurait-il pu s'y prendre autrement ? Garder le silence, rester dans l'ignorance, hors de question. Il l'a été trop longtemps, s'en est satisfait des années et ça l'a rongé, Zep. Grignoté de l'intérieur jusqu'à lui donner ce sentiment désagréable d'avoir l'esprit corrompu par un mal autre, une tristesse qui est là sans l'être et cette illégitimité au manque qu'il a toujours connu. Comment quelqu'un qu'il n'a jamais connu pourrait lui manquer ? Ou peut-être qu'il se trompe sur l'émotion qu'il ressent, jamais très bon pour les déceler et les nommer. Alors non, il n'aurait pas pu se taire une fois de plus, ne pas savoir. Et tant pis s'il a l'air gauche, s'il ne sait pas vraiment s'il n'a pas l'air d'un fou là, au milieu du cimetière à connaître son prénom et son histoire et à être proche de la supplier de lui accorder deux minutes, rien que de minutes, à promettre que ça ne prendra pas plus longtemps. Il a soudainement l'image vue de l'extérieur, ce à quoi il doit ressembler, faire penser, l'impression qu'il doit donner et la nervosité transparaît dans ses gestes tandis qu'elle lui pose une première question, totalement légitime. Il secoue la tête. « Non. » Réponse trop courte, il voudrait compléter mais ne sait pas quoi ajouter qui pourrait lui donner moins l'air d'un stalker et plus celui du gamin semi-orphelin paumé qu'il se sent être au fond de lui. Il reprend alors, les mots emmêlés les uns aux autres, le regard qui erre de nouveau partout mais pas sur ce visage marqué par sa propre tristesse. Les mains s'agitent, le pied aussi, les doigts frottent sa nuque, sa tempe, passe dans ses cheveux, le bout de sa boots semble vouloir creuser un trou dans la terre et peut-être qu'il parle trop vite, peut-être qu'il ne parle pas assez vite justement, peut-être il y a-t-il trop d'interruptions, d'hésitations, de phrases inachevées ou pas le temps de reprendre sa respiration, il ne sait plus, Zeppelin, il ne sait plus s'exprimer, comment le faire, par où commencer. Dans sa tête, c'est clair. Facile. Toujours cet adjectif — comme si la vie l'avait été un jour. Ce même mot qu'elle relève, Charlotte et il ose finalement braquer les yeux sur elle, acquiesce lentement. Oui, facile, c'est ça. Alors ? Il voit ses lèvres s'ouvrir et il est plein d'espoir, Zep. De cet espoir qui fait vibrer le coeur, l'être entier, qui lui écarquille un peu les yeux et pourrait presque lui arracher un sourire d'avance. La question qu'elle échappe n'a rien de la réponse qu'il aurait désiré et tout retombe. Echec cuisant. Le devenir ? Ses sourcils se froncent, son front suit. Il est perdu, ne comprend pas trop où elle veut en devenir, c'est censé devenir facile d'avoir eu des souvenirs de sa mère, de l'être perdu, arraché comparé à quand on n'en a pas ? Hein ? Et puis il réalise qu'il ne lui a rien raconté, finalement, alors qu'elle tourne la tête et il suit son regard, devine sans mal où il se pose et il a le coeur qui se serre. Ils parlent pas de la même chose, Charlotte et lui. Elle doit croire que c'est récent, pour Bonnie. La tristesse voile ses yeux. « Ouais c'est ma mère. » Et même ça, juste ça, ma mère, ça sonne étrange. Il a pourtant déjà demandé après elle, parlé d'elle — ma mère n'est plus là, elle vit pas avec nous. Mais encore une fois, jamais il n'a associé quelque chose à ces mots-là, ils étaient prononcés mais dénués de sens. C'est différent, ici. Il a passé des années non pas à la nommer ainsi mais à interroger sur Bonnie Hemmings. Pas sa mère, juste Bonnie. « Elle est décédée un an après ma naissance. Je l'ai pas connue. » Il contextualise, enfin, l'origine de sa question. Une inconnue qui a laissé un vide. « Et, je sais pas. C'est bizarre de ressentir l'absence de quelqu'un qu'on a jamais connu, non ? » Il ne sait pas s'il lui adresse vraiment cette question, Zeppelin. Il inspire, se pince le nez, les yeux fermés une seconde. « Je crois que ce je voulais te demander c'est, je sais pas, si tu es quand même contente de l'avoir connue, d'avoir pu partager ces années avec elle ou si tu aurais préféré ne pas avoir le moindre souvenir ? » Ou peut-être qu'il lui demande comment il est censé vivre, ressentir, sa peine. Quoi faire de ses émotions. Il cherche pas à hiérarchiser leur douleur, mais il lui arrive d'être jaloux de son aîné qui, lui, se souvient un peu de cette mère quand lui ne possède que quelques photos — et encore. « Est-ce que ça t'aide de pouvoir te souvenir d'elle ? » qu'il précise un peu sa question sans reprendre l'adjectif précédemment employé. « Certains disent que c'est censé devenir plus facile avec le temps. » Pour lui ça ne l'est pas. Le temps n'a fait qu'empirer cette absence, cette sensation de vertige à mesure qu'il découvrait la vérité. Deuil jamais trop entamé malgré les années. Trente ans. Il aurait dû être passé à autre chose s'il en croit ce que les autres disent, ce qu'il lui arrive de lire. Et pourtant. Est-ce différent quand on a connu ? Peut-être que la douleur s'estompe oui ou peut-être qu'elle reste. Arrive-t-on vraiment à avancer ? Cesse-t-on jamais de se sentir coupable ?
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Dim 29 Sep - 20:24
tw : deuil, mention de suicide.
Le calcul était simple et hasardeux tout à la fois ; il lui parle de sa mère, ce Zeppelin qu’elle est sûre de ne pas jamais avoir vu de sa vie et qui connaît son nom pourtant et celui de sa sœur ; qui la connaît, sa mère, ou du moins sait qu’elle est ici pour elle. Il lui parle de sa mère et elle voit le nom de femme sur la pierre grise près de laquelle il se tenait quelques minutes plus tôt ; elle en déduit que c’est la sienne, comme si les seules personnes aux prénoms féminins qu’on pouvait voir dans ce cimetière étaient des mères, nos mères, il ne reste que les mères ou plutôt leur absence. La paupière de Charlotte bat sur un œil qui reste sec, elle ne sait pas par quel miracle parce que son cœur est retourné. Au même moment le couperet tombe, Zeppelin lui répond oui. C’est elle, Bonnie, la sienne, partie bien plus tôt que Luisa. Le visage grave, elle le regarde tandis qu’il lui raconte que ça fait des années déjà, il avait juste un an, ça lui fait mal quand même ; le regarde lui et pas la tombe, le cerveau aussi vide qu’un peu plus tôt, lorsqu’elle ne savait pas quoi dire. Elle ne sait pas quoi lui répondre, elle n’a pas fait la liste des raisons légitimes d’être en souffrance et s’en garderait bien. Elle serre les lèvres. « Non, enfin, je sais pas. Tu as le droit » prononce-t-elle un peu vite. Et Zeppelin face à elle semble éprouver du mal à continuer de lui parler, lui expliquer pourquoi il l’a stoppée et abordée de cette façon tellement étrange. Ça lui est assez égal, à Charlotte, maintenant. Ça ne compte plus le pourquoi du comment quand on a le cœur dans cet état, et une personne peut-être au bord des larmes juste devant soi. Glacée. Frigorifiée, prise dans la glace qui l’empêche de se fendre, de se briser encore ; mais Charlotte sent qu’elle se brise tout à coup. Un coup dans le ventre, un coup qui vide complètement vos poumons, un coup qui fait qu’on ne maîtrise plus ce qu’on va dire ni sur quel ton : c’est l’effet que lui font les deux dernières questions de Zep, presque insistantes, torturées, ça s’entend. S’il navigue dans son deuil depuis trois décennies ou à peu près, d’accord, peut-être que ça l’obsède et qu’il s’est mis en tête que l’autre petite orpheline présente à cette heure au cimetière va lui donner la clef pour s’apaiser, pour faire moins de cauchemars. Mais Charlotte ne l’a pas, cette pommade sans pareilles, celle qui répare toutes les blessures et au fait, c’est comme s’il lui en infligeait une, par maladresse, par ignorance ? « Ma mère s’est tuée. Elle a choisi de ne plus avoir de souvenirs avec moi. » Glaciale. Peut-être qu’il connaît son prénom mais pas les circonstances qui l’ont conduite ici ? Enfin, même s’il le sait, elle lui rappelle son histoire familiale, lui flanque sa peine en plein dans la figure, voilà, ce n’est pas un concours de qui est le plus triste ou plus en droit de l’être, mais qu’il ne l’oublie pas, cela : sa mère ne jugeait pas possible de continuer à supporter ce qui lui pesait tant, pas même pour continuer à embrasser ses filles, faire leurs gâteaux d’anniversaire et apparaître sur leurs photos souvenirs ? « Je n’étais pas assez, apparemment » qu’elle ajoute, froide, si froide. « Tous mes souvenirs sonnent faux, parce que je me demande si elle elle a été heureuse, si elle faisait semblant, si on voulait pas le voir. » Elle ne sait rien de la famille de Zep, ignore comment Bonnie les a quittés, mais une sorte de colère l’habite à cet instant, rage que son deuil soit reconnu, de ne pas avoir à apparaître forte, d’être plainte : juste un peu, elle la perd sans arrêt, sa mère, depuis qu’elle est revenue ici et marche dans les décors d’un bonheur antérieur. « C’est des mensonges » dit-elle, presque du tac au tac, comme si du haut de sa vingtaine elle connaissait tous les secrets des âmes humaines. Charlotte, reine d’un hiver sans Victoria à ses côtés, pour laquelle elle se serait empêchée d’avoir de tels propos.
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Mar 15 Oct - 21:06
( the eternal )
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Il a le droit. L'autorisation lui est donnée d'une voix neutre, d'une voix qui sait sans rien savoir tout à la fois. Il a le droit de ressentir l'absence de Bonnie. Il a le droit de la pleurer, de lui en vouloir, de vouloir qu'elle soit là, qu'elle le tienne contre elle, peut-être. C'est ce qu'il s'imagine que les paroles de Charlotte signifient, en tout cas. Il a le droit de tout ça, lui aussi. Juste parce qu'il était trop petit ne lui retire pas son droit au deuil. Ce devrait être un soulagement, sans doute, il n'en est rien. Pas de soupir, pas de sourire, pas de larmes, non plus. L'autorisation est là, pourtant, verbalisée par une autre qui connaît ce que c'est, qui a vécu, qui vit encore, tout comme lui. Il suffirait d'un rien pour qu'il la ressente vraiment. Qu'il s'autorise peut-être, à son tour, à la ressentir pleinement. Toute cette peine, toute cette rage, toute cette interrogation qui ne le quittera peut-être jamais tout à fait. Il n'y a que ce rien qui subsiste encore, toujours. Pourquoi ? Pourquoi n'y arrive-t-il pas ? Comment ressentir de ce que l'on ne connaît ? Qu'est-ce que ça fait ? Doit-il avoir l'impression qu'on lui a retiré une partie de lui ? Doit-il perdre son identité, qui il est — mais qui est-il, justement, n'est-ce pas là sa plus grande question ? Le menton de baisse, les yeux filent en direction de Charlotte rapidement, le temps d'une seconde, peut-être deux. Sa tête dodeline lentement. Oui, d'accord, il a le droit. Il le prend, ce droit, même s'il ne sait pas plus quoi en faire. La légitimité toute nouvelle ne vient pas accompagnée d'un manuel. Et cette fois-ci, plutôt que de lui demander à quoi ça ressemble, alors, ce vide d'une personne connue et aimée, il retourne à la question initiale. Trop enfoncé dans ses propres méandres, dans ses pensées et ses réflexions et l'entremêlement de ses propres émotions, il ne lit rien sur le visage de Charlotte. C'est à peine s'il a conscience d'avoir relevé les yeux vers elle. Il la voit sans la voir. Les prémices d'une réponse tombe, son estomac s'alourdit, son coeur se met à saigner et lui, lui il se paralyse tout à coup et tout à fait. A peine s'il parvient à déglutir, Zeppelin. Les mots sont violents, plus sauvages qu'il ne l'aurait pensé. Pourtant, il aurait pu les deviner, il le savait bien — les circonstances trop semblables à Bonnie, l'une des raisons qui l'a fait s'attarder sur ce fait, des années auparavant. Pas besoin de préciser, qu'il aurait voulu lui dire avant de réalisé qu'il ne l'a pas fait, lui non plus. Il aurait pu lui dire qu'il savait tout ce qui avait été dit dans la rue et les journaux, à propos de la mort de Luisa, ça aurait évité ces ces trois mots et demi qui cognent dans sa tête et lui donnent le vertige. La même violence que lorsque son frère, sur le coup de la colère, lui a appris pour leur mère. Maman s'est tuée, ok, arrête de questionner papa. Le mot suicide n'est pas prononcé comme s'il était trop impur pour être entendu. Il lui semble pourtant que ça aurait presque été plus doux à recevoir, comme information. Elle s'est suicidée, ça peut évoquer les méthodes plus douces. Elle s'est tuée. Il imagine tout de suite quelque chose de brutal. Comme un assassinat, quelque chose qui aurait été prémédité, réfléchi longuement — comment faire, et puis enfin, le geste, exagéré, presque théâtral. La vérité se situe ailleurs il le sait bien, Zeppelin, mais ces mots ont une image pour lui. Une image où la violence a tous les droits. Charlotte a continué et chaque mot ont résonné dans son esprit jusqu'à lui faire fermer les yeux, presque vaciller. Il a une main qui se ferme en un poing et une autre qui écarte les doigts pour garder l'équilibre. « Je sais. » Un son étranglé qui parvient à s'échapper, rescapé parmi tous ceux qu'il voudrait être en capacité de faire sortir. Il sait tout ça, Zep. Les circonstances, les ressentiments, la culpabilité, et, surtout, cette sensation de ne pas être assez. Il ne l'a pas été, lui non plus. Ou bien il a été trop, il ne sait pas vraiment. Il a reculé d'un pas sans vraiment s'en apercevoir, à croire que les mots l'agressent plus qu'il ne veut bien l'admettre. Alors c'est ça que ça fait, de se souvenir ? C'est ressasser en boucle et s'interroger, inlassablement ? C'est avoir l'impression que la vie connue était fausse, une illusion bien jouée ? N'est-il pas mieux, finalement, avec son trou noir et sa jalousie des familles qui ne sont pas cassées. Et il a conscience, Zeppelin, qu'il devrait sans doute la contredire. Lui assurer qu'elle a été assez, que parfois, la douleur s'empare d'un être et que tout devient insupportable au point de préférer une autre issue. Les mots qui lui ont été dit, radotés, par tous ceux qui lui lançaient ces regards de pitié quand il évoquait la mort de sa mère dans un haussement d'épaule. C'est pas aussi facile qu'on ne le pense. Il en sait quelque chose, lui qui a parfois ces élans de mélancolie profonde où il se trouve tétanisé dans son lit, les yeux rivés sur le plafond du van à attendre que ça passe et ça dure, ça dure, ça dure, ça dure tellement qu'il cherche alors à s'occuper par tous les moyens imaginables pour ne plus avoir à rester seul avec ses pensées, seul avec cette certitude qu'il avait dû être un mauvais nouveau-né et que s'il n'était pas né, sa mère serait probablement toujours en vie et son père, son frère, tous, ils iraient mieux, bien mieux, parce qu'ils seraient unis, tous les trois ensemble et lui il n'aurait pas à vivre cette vie qui l'assomme continuellement, qui lui porte des coups et cherche à l'empêcher de se relever. Oui, peut-être devrait-il le lui dire, que c'est pas de sa faute à elle, tout comme ce n'est pas de sa faute à lui mais il sait que ça ne guérit rien à l'intérieur de soi. La plaie elle reste là, ouverte et la réalité reste la même. Leurs mères, elles ont préféré mourir plutôt que de les voir grandir. « Je sais ce que c'est, » qu'il précise alors, le pied cessant enfin de s'agiter, redressant légèrement les épaules. « Pas les souvenirs. » Non, ça il ne sait pas, il le lui a déjà dit. Mais le reste, tout le reste. « Ma mère aussi. Un poison. C'est pour ça que l'histoire de ta mère m'a tant marqué. » Ça a trouvé un écho dans sa carcasse vide, réveillé un quelque chose qui voulait des réponses. Un sourire amer apparaît sur ses lèvres. Il ne sait pas pourquoi il précise autant. Peut-être parce qu'il n'a pas de mots réconfortants. « Je suis désolé que tes souvenirs aient un goût de mensonge. » Et c'est vrai. Les mots qu'il pourrait peut-être écrire à son frère, le jour où il trouvera le courage de lui en (re)parler mais, à défaut, c'est à Charlotte qu'il les adresse. Sans doute que lui peut au moins trouver réconfort là-dedans. Il n'a pas à rejouer chaque scène de sa vie pour essayer d'y déceler des indices qu'il aurait ignoré.
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'you're still alive', she said, oh, do i deserve to be? is that the question? and if so, who answers? who answers?
Charlotte Kershaw
-- membre qu'on adore --
PERSONNAGE
LITTLE TALKS : 72
PSEUDO : mellon collie.
AVATAR : gracie abrams.
CREDITS : ethereal (avatar) soeurdelune (icons) u2 (citation)
ALTER-EGO : ted, katey & alana.
ÂGE : 23
QUARTIER : 67, willow street.
MÉTIER : étudiante en médecine.
COEUR : en relation à distance.
INTERVENTIONS RL : oui.
INFOS RP
Sujet: Re: the eternal (zeppelin) Ven 1 Nov - 21:18
tw : deuil.
Non, c’est bien ce qu’elle lui dit. Ça n’a plus rien à voir, toutes ces images qu’elle garde en tête, qui lui reviennent comme de minuscules films, trop vite passés, tout petits scénarios, quelques images et puis déjà le générique de fin reliant ces flashs à des souvenirs plus généraux, date ou période de l’épisode, contexte global, l’avant, l’après ; ça n’a plus rien à voir avec l’endroit où elle se rend pour rencontrer sa mère, à présent. Sa mère était vivante, elle mettait du parfum sur ses habits les jours où elle passait des examens, pour la réconforter, l’enserrer dans ses bras jusque devant sa copie blanche. Sa mère traçait elle-même son nom, Luisa Kershaw, pour signer des papiers ou envoyer des cartes de vœux, et ce nom désormais Lottie le trouve en lettres grises, impersonnelles, gravées. Si solennelles. Je n’ai pas vu, Maman, que c’est cela que tu appelais, cela que tu souhaitais, tu l’as voulu, vraiment, Maman ? Alors tous ces souvenirs doivent regorger de doubles sens, d’indices qu’elle n’a pas su saisir, avant qu’il soit trop tard. Ce n’était pas son rôle de sauver sa maman, ce n’est pas ce qu’elle croit. Mais sa mère l’aimait tant, les aimait tant sa sœur et elle ; ses deux filles adorées n’étaient pas suffisantes, alors ? Alors Maman pourquoi ? Elle avale sa salive, Charlotte, ce genre d’acte anodin lui sert à demeurer ancrer dans la réalité, car quand bien même l’instant présent est tellement douloureux, elle est vivante, toujours en vie, et c’est à elle d’agir autant qu’elle peut le faire. Et puis, elle préfère conserver le silence quelques secondes supplémentaires, en serrant bien les lèvres, parce qu’elle sent quelque chose, comme une vague de colère, monter dans sa poitrine. Foutu Zeppelin qu’elle ne connaissait pas il y a tout juste quelques minutes encore. C’était bien assez difficile de venir, de se tenir toute seule au bord de la grande tombe, pourquoi est-ce qu’il l’a forcée à parler, qu’est-ce qu’il pense donc qu’elle pourrait bien lui dire, elle n’est personne, elle ne sait rien de plus que lui et elle a mal au coeur aussi, alors ! Alors voilà, qu’est-ce que les orphelins peuvent s’apprendre l’un à l’autre. Aucun d’entre eux n’a reçu de secret, de grand secret pour vivre après, malgré le deuil. Mais Charlotte se contrôle, elle ne va pas crier, non plus s’en prendre à Zepp – ça resterait assez gratuit. Elle serre seulement très fort les lèvres, très fort. Comme si ça pouvait en même temps lui boucher les oreilles, mettre des boules de coton pour protéger ses tympans de la détonation qui retentit, encore, trois ans après. Elle n’avait pas envie d’entendre de nouveau les faits, ce qui est arrivé, de devoir se retenir d’imaginer sa mère, les derniers gestes dans la maison dont elle se rappelle tout alors qu’elle n’y a pas remis les pieds depuis la catastrophe. Il lui échappe enfin ces quelques mots : « C’est la Rose. Ma mère. Ça leur est attribué. » Mais ça, même ça, ce n’est pas rassurant. Ça ne la console pas. C’est juste, juste quelque chose à ajouter à cette histoire, une sorte d’explication, une manière comme une autre de ne pas porter de culpabilité à titre personnel – mais Charlotte n’accuse pas de manière plus directe, parce que sa mère lui a laissé une lettre, des mots d’adieux qui laissaient sous-entendre des raisons plus complexes, et que ses yeux se brouillent rien qu’à songer à l’écriture au stylo bille, bleu sur papier un peu grisâtre. Ses yeux se brouillent. Elle ne veut pas songer à cela. Elle fait un pas sur le côté et ne se trouve désormais que de trois quarts par rapport à Zeppelin ; leur duo s’ouvre au paysage des pierres tombales, la peine universelle s’engouffre, pareille à une bourrasque de vent, fracture le dialogue hasardeux. « Je sais pas quoi te dire » confesse-t-elle. Non, elle sait pas. Elle a tout dit, déjà, n’a jamais eu quoi que ce soit à dire. À quoi s’attendait-il, que veut-il donc entendre ? Pourquoi avoir fait ce geste-là, l’arrêter, lui balancer sa mère et son histoire intime à la figure, on dit qu’on lave son linge sale en famille, il en faut du courage pour dévoiler la crasse au reste du village. Ou bien il faut être désespéré. Charlotte hausse très vite les épaules, ne le remercie pas. Elle passe tout aussi rapidement la langue sur sa lèvre inférieure. « Je te conseillerais bien de parler à un psy, mais mon père en est un et il est pire que nul pour gérer ça. » Alors elle se sentirait malhonnête de le faire, un peu, ce serait bizarre, venant d’elle. Zepp a déjà peut-être essayé tout cela, qu’est-ce qu’il reste donc à faire. Qu’est-ce qu’il leur reste. Une nouvelle fois, Charlotte hausse les épaules, plus imperceptiblement encore. Il ne reste rien.
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Sujet: Re: the eternal (zeppelin)
the eternal (zeppelin)
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