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same old story // briana

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Zeppelin Hemmings
-- membre qu'on adore --
Zeppelin Hemmings

PERSONNAGE
— a prétendu s'appeler osborn hastings entre 2014 et courant 2024

♗ rock'n'roll, baby
same old story // briana 1d6eed2ff22177eeba55bff35d7646430f59fb7f
[ m o o d b o a r dp l a y l i s t ]

[ en cours. ]
www. jamie&van ; www. melody ; www. almina ; www. charlotte ; ophelia ; www. briana

[ en attente. ]
tehaunui
LITTLE TALKS : 1218
PSEUDO : manon (atlantis)
AVATAR : joe quinn
CREDITS : av. lune [ profil ] bann. ethereal [ sign ] sign. self, lyrics. pearl jam (alive)
ALTER-EGO : bossy jackie (lb), cutie romy (rm)
ÂGE : 32
QUARTIER : farming area, sur une parcelle de terrain appartenant aux black, dans son van aménagé.
MÉTIER : assistant de rédaction au redwood echo, poste obtenu par un vague piston, ça lui permet de se rapprocher de la rose — c'est ce qu'il se répète, en tout cas.
COEUR : célibataire, inintéressé pour le moment car focus sur sa mère et son lien possible avec la rose lunaire
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: same old story // briana same old story // briana EmptyDim 27 Oct - 16:20

( same old story )

La météo est clémente, en cette fin de matinée. La fine pluie du début de journée a laissé place à un ciel dégagé, des températures douces et une absence de brise qui rend la journée d'octobre agréable — bien que loin d'une météo jugée normale pour cette période de l'année. Il en vient à se demander si Halloween ne se fera pas en short et t-shirt cette année tant il a l'impression que le froid ne daigne pas venir jusqu'au Vermont. Une question pour le climat, de quoi alarmer les écologistes mais sur laquelle Zeppelin n'a pas réellement de solution à apporter, aussi se contente-t-il d'un silence et d'une moue compréhensive lorsque le sujet est amené sur la table. Rarement lorsqu'il est dans le coin car c'est loin d'être un sujet qui le préoccupe dernièrement. D'autres sujets envahissent d'ores et déjà son crâne, accaparent ses pensées nuit et jour, répétitifs, tourmentant le peu de sanité qu'il croit posséder. Toujours la même rengaine alors qu'il réalise avec effarement qu'il n'avance nullement dans sa quête de vérité, en vient à se demander s'il est seulement capable de trouver des réponses à ses questions, s'il n'a pas été trop ambitieux, trop prétentieux, de le croire. Les journées qu'il ne passe pas dans les locaux du Redwood Echo, il les passe dans son van, sortant de moins en moins si ce n'est pour accompagner Goldie de temps à autre mais rien ne parvient à filtrer les pensées qui tournent en boucle, les mêmes critiques qu'il semble s'adresser sans pour autant trouver quoi leur répondre, quoi faire, pour les éloigner. Pas assez bon, Zeppelin.
Pas assez intelligent, Zeppelin.
Juste un menteur, Zeppelin.
Le metalhead a la tête dans les mains, les paupières closes et les paumes appuyées contre ses yeux. Il voudrait faire taire cette petite voix dans son crâne. La sommer d'arrêter, que ce n'est pas aussi facile. Et puis, il y a tout ce qu'il se dit, ici et là. Que ça fait longtemps, qu'il ne devrait pas avoir besoin de savoir pour avancer, faire sa vie. Qu'il vit dans le passé et que c'est mauvais. Et les doutes reviennent alors s'emparer de sa poitrine, paralyser ses muscles, l'empêcher de fonctionner. Peut-être qu'il devrait parvenir à avancer, accepter qu'il ne saura jamais ce qui aura poussé Bonnie à franchir la ligne ; peut-être qu'il devrait se résoudre à vivre dans l'ignorance tout comme son père, son frère et sans doute plein d'autres personnes qui connaissent la même douleur. C'est ce qu'une personne normale ferait, sans doute.
Ne l'est-il pas, normal ?
Visiblement, non.
Lui qui a essayé, en quittant Redwood, de reprendre le cours de sa vie, de penser à autre chose mais c'est revenu. Partout, toujours. Il lui suffisait d'entendre un enfant s'adresser à sa mère, d'ouvrir le journal, de tourner la tête et quelque chose lui rappelant cette absence qui aura marqué sa vie, qui l'aura rythmé toute son enfance puis adolescence et, enfin, qui dicte sa vie d'adulte. Lui qui a essayé de se faire passer pour un autre pour prendre de la distance, ne pas être affecté par ces sensations qui deviennent toujours plus inconfortables, qui le dérangent et le poussent à réfléchir à d'autres choses, toujours moins fun, toujours plus désagréables. Il force les sourires, Zeppelin, de plus en plus. Il se lance dans des conversations qui ne le concernent pas pour essayer de penser à autre chose — il est même retourné à faire des menus travaux ici et là, à confectionner tout ce qu'il peut, des accessoires aux petits meubles avec ce qu'il déniche à droite, à gauche, pour garder son attention focalisé sur quelque chose. Quelque chose qui ne soit pas à l'intérieur de lui, quelque chose qui ne soit pas cette tristesse, cette colère, cette haine, cette mélancolie ; ce gros mélange bordélique qui est là, quelque part dans son corps sans qu'il ne sache le localiser exactement et qui lui fait mal, lui rappelle tout ce qu'il sait pourtant déjà. Pas assez bon, Zep. Pas assez bien, Zep.
Sa jambe se secoue alors qu'il se redresse vivement, arrachant un sursaut à Goldie au passage qui le fixe maintenant de ses grands yeux noirs avant de tourner le museau en direction des portes ouvertes du Van et de sortir. Mettre de la distance, lui aussi. Zeppelin, il ferme les poings, inspire profondément. No more. Bondissant d'un coup pour se mettre debout, il attrape la guitare d'un geste avant d'imiter l'animal et de sortir. Quelques pas pour se dégourdir les jambes, retenir le hurlement qui ne demande pourtant qu'à quitter ses lèvres, ce cri de désespoir qu'il taira encore un peu. Il tourne sur lui-même, le brun, mais n'aperçoit aucune chaise, se rappelle un peu tard qu'il les a toutes rentrées et pliées avec la pluie et tant pis, pas la volonté de tout resortir, il fera sans. Il n'hésite qu'une seconde avant de s'asseoir sur le rebord du van, la guitare entre les mains et il inspire. Des mois qu'il ne l'a pas touchée. Peut-être même davantage, en réalité — peut-être bien que ça fait des années, en fait, il ne sait plus. La notion du temps s'est perdue à un moment et il mélange tout. Les jours, les semaines, les mois. L'impression que l'ensemble est dans un flou comme un brouillard, les souvenirs éparses, vagues. L'impression de se perdre de plus en plus. Les minutes s'égrènent, la pulpe des doigts devient rapidement endolorie mais il persiste, Zep. Pas satisfait, Zeppelin. Ne lâchera que lorsqu'il aura retrouvé l'habitude. Il s'entête et ses pensées s'évaporent petit à petit. Il s'entête et son coeur s'amoindri. Il s'entête et enfin, ça lui revient. Les mouvements du poignet, la flexibilité des doigts, le glissement de ceux-ci sur les cordes. La mélodie est loin de celle qu'il écoute, rythme languissant, peut-être discordant ou dissonant. Il ne cherche pas à reproduire une chanson, Zeppelin, ni même à réellement créer quelque chose qui sonnerait bien, qui sonnerait juste — il cherche à s'émanciper. S'émanciper de ses putains d'émotions, de ce poids qui se fait toujours plus lourds, qui lui porte des coups toujours plus ajustés, mieux portés et qu'il ne sait plus vraiment encaisser. Les vibrations des cordes se font plus fortes et il insiste, continue, les yeux baissés sur ses chaussures et un vague murmure cherchant à fuir ses lippes qu'il garde serrées. Ne pas parler.
Ne pas parler au risque de hurler.
Jouer, alors. Jouer jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, jusqu'à ce qu'il se sente mieux, peut-être.
Il n'est pas encore totalement apaisé mais Goldie s'est relevé et il le suit du regard, Zeppelin. Reconnaît Briana qui est accueillie en fanfare par le chien. Zeppelin ralentit un peu le morceau, de moins en moins fort puis s'arrête totalement alors qu'elle est plus proche. « Venue te dégourdir les jambes ? » Il ferme un oeil en relevant la tête, à croire que le soleil brille tant que ça alors que ce n'est pas le cas — peut-être un réflexe, alors. « J'ai pas grand chose à boire, mais je peux te proposer de quoi grignoter. » Ca il a à en revendre — et peut-être qu'il devrait le faire, d'ailleurs.


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Briana Birdwhistle
-- membre qu'on adore --
Briana Birdwhistle

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LITTLE TALKS : 21
PSEUDO : manon
AVATAR : taylor swift
ÂGE : 33
QUARTIER : farm area
MÉTIER : ancienne chanteuse
COEUR : célibataire, bisexuelle
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MessageSujet: Re: same old story // briana same old story // briana EmptyDim 10 Nov - 22:30

L’automne avait une saveur douce amer. C’était une saison que Briana et sa jumelle aimaient énormément, parce qu’il y avait de très belles couleurs. Les feuilles tombaient, tapissant le sol de jaune, orange et rouge. C’était également le moment de l’année où on pouvait ressortir les gros pull, les cardigans et les écharpes. Et ça, Briana adorait. Vraiment. Mais...Maintenant que Serena était partie, ça n’était plus pareil. Elle trouvait cette saison toujours aussi belle, mais elle n’arrivait pas à l’aimer autant qu’avant. Serena lui manquait. Elle partageait l’amour de cette saison avec sa sœur jumelle, alors ça n’avait pas la même saveur si elle n’était pas à ses côtés. Ça faisait un peu plus d’un an qu’elle était décédée. C’était son deuxième automne qu’elle faisait sans elle, elle avait la sensation qu’elle n’aimerait plus cette saison autant qu’avant. Ça lui rappelait trop Serena. Tout lui rappelait sa sœur. Absolument tout. Et c’était ça le pire, ça ne l’aidait pas à guérir. Peu importe ce qu’elle regardait, peu importe ce qu’elle écoutait, peu importe ce qu’elle faisait. Tout lui faisait penser à sa sœur jumelle, partie bien trop tôt et ayant emportée avec elle, une partie du coeur de Briana.

Aujourd’hui, elle avait décidé de sortir. Elle avait dépassé le stade le plus difficile du deuil, celui qui l’avait mis plus bas que terre. Elle avait eu énormément de difficulté à sortir de chez elle, à s’alimenter, à avoir des rapports. Ses balades se résumaient à aller chez ses parents pour les rassurer et à aller au cimetière, parfois pour aller faire une ou deux courses. Depuis quelques semaines, elle s’était décidée à sortir plus. Plus loin. Plus longtemps. A voir du monde. Elle ne savait même pas d’où cette décision venait, c’était venu assez naturellement. Elle était loin d’être heureuse, elle souriait peu (du moins des sourires de façade), mais elle était de nouveau là.

La météo était douce ce matin, alors elle avait enfilé ses bottes de pluie pour aller marcher dans la campagne. Il avait plu la nuit dernière, alors les chemins étaient mouillés. Elle avait enfilé son cardigan en laine, avait attrapé la laisse de son chien et était sortie sous les rayons du soleil, sans aucun but. Celui-ci avait tiqué, quand il avait fallu poser ses pattes sur l’herbe mouillée avant de partir en courant sur les chemins. Un très léger sourire étira ses lèvres avant de se faner telle les feuilles au moment de l’automne. Elle marcha deux heures, sans aucun but. Elle laissait son chien guider la balade, n’ayant pas d’envies particulière. Le principal c’est qu’il soit dehors, libre de se balader et de courir. Et à un moment, elle se retrouva avec Goldie à ses pieds à lui faire la fête. Elle lui prodigua une caresse sur le haut de la tête avant de lever la tête, à l’entente d’un son inhabituel à l’approche du van de Zepp. Elle fonça légèrement avant de s’approcher, laissant les deux chiens jouer. Le sien était calme, il était vieux et jouait calmement. Elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance.

- Il fallait que je sorte Lucky, répondit-elle d’une petite voix, une tonalité qu’elle avait gardé depuis le décès de sa sœur. Elle n’était plus aussi bruyante, joyeuse et solaire qu’avant. Il y avait quelque chose de calme et triste en elle. Non, je te remercie. Je n’ai pas faim. Elle n’avait plus faim depuis la perte de Serena. Mais ça, c’était un autre sujet.

Elle s’approcha un peu plus, s’asseyant près de Zepp. Elle ne voulait plus chanter, elle ne voulait plus entendre parler de musique mais l’idée qu’il soit en train de jouer de la guitare, ça l’intriguait fortement. Elle ne savait pas qu’il en jouait.

- Tu joue de la guitare ? demanda-t-elle doucement.
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Zeppelin Hemmings
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MessageSujet: Re: same old story // briana same old story // briana EmptyMar 19 Nov - 19:35

( same old story )

Elle est fêlée, Briana. Comme lui. Ils ont cette cassure en commun, qu'il a su percevoir la première fois qu'ils se sont rencontrés, qu'ils ont échangé quelques mots — il ne sait même plus quoi, Zeppelin, serait incapable de situer quoique ce soit de cette première rencontre si ce n'est ce quelque chose qu'il a su voir en elle et qu'il pense qu'elle a vu en lui. Cette déchirure invisible, la souffrance qu'ils taisent pour mieux paraître et sembler et, surtout, ne pas la communiquer. Brisée, elle aussi, alors. Et peut-être est-ce ce qui l'empêche de lui tourner le dos quand il se sait capable de tourner le dos à tous, comme ça, du jour au lendemain, parce que ce serait sûrement mieux, sûrement plus efficace que de laisser les choses être contaminée par cette chose innommable qui est en lui. Il ne sait pas ce qui le retient encore, ce qui l'empêche de fuir, prendre la poudre d'escampette comme des années auparavant — et en même temps, il le sait. Cette fois, il ne partira pas sans avoir obtenu de réponse. S'il doit s'isoler en chemin il le fera (pas certain que Van le laisse faire, mais Van n'est pas vraiment quiconque, Van n'est pas vraiment comme les autres et il peut bien être lui-même en sa présence, elle ne s'en offusquera pas). Mais les autres ? Les autres il n'en est pas si sûr. A-t-il nouer des relations significatives ? Pourrait-il manquer à quelqu'un, s'il venait à partir du jour en lendemain, sans prévenir ? Se rendrait-on compte de son absence ? Il ne peut l'assurer, Zep.
Est-ce que sa mère s'est dit ? A-t-elle pensé qu'elle ne manquerait à personne ?
Ca lui semble peu probable, comment Bonnie aurait-elle pu le croire alors qu'elle était mariée et avait deux enfants ? Comment ne pas envisager qu'eux, au moins, s'apercevraient directement de son absence, la pleureraient et ne cesseraient de le faire ?
Le pourquoi lui reste en tête, s'accapare ses pensées et il gratte sur les cordes pour essayer de les oublier. Voudrait amplifier le son encore pour s'y noyer totalement, noyer les questions qui ne cessent de le hanter.
Briana, c'est encore différent. Différent de Van. Il ne se voit simplement pas lui tourner le dos, peut-être qu'elle le touche, peut-être qu'il a de la sympathie pour elle. Ou peut-être est-ce encore différent. Peut-être qu'il croit qu'il en serait incapable mais qu'il le ferait en réalité. Peut-être s'évertue-t-il à se croire plus bon qu'il ne l'est en réalité.
Il ferme les yeux et souffle tout bas avant de redresser la nuque. Voir les chiens jouer entre eux — Goldie plus vif et fougueux bien que la phase adolescente devrait se terminer, à ce qui lui a été dit. Goldie qui cherche à ne pas vieillir, peut-être, qui conserve cette envie de titiller les autres chiens plus vieux jusqu'à se faire réprimander par ces derniers d'un coup de gueule, ou patte ou d'un grognement, dépendant de l'autre. Il observe, Zep, avant que son regard ne glisse jusqu'à la blonde. Pas de sourire pour venir fleurir ses lèvres, lui donner un air compréhensif. Il n'en a pas besoin, ils n'en ont pas besoin. De fausse sympathie déguisée par un voile de pitié. Et puis, il n'a pas tellement cherché à la contacter non plus, pendant ces mois. Pas cherché à lui envoyer le moindre message, à lui parler.
Trop égoïste, Zeppelin.
« L'avantage d'être installé dans un quasi champ. » Lui, il n'a pas besoin de sortir Goldie, Goldie sort tout seul. Une porte ouverte et l'animal peut vagabonder à sa guise — ce qui ne l'empêche pas de l'accompagner de temps en temps. Son deuxième avantage est probablement qu'il n'est pas assez apprécié de la communauté pour que quiconque ne vienne lui parler quand il se rend en ville. Il fait profil bas et il passe inaperçu, plus facile maintenant que ses cheveux sont courts. Il a une main qui tient la guitare, l'autre qui se tend vers l'intérieur du van, déjà prêt à tendre le bras pour ouvrir un tiroir, un placard et en tirer des chips ou des friandises ou même bien cuisiner quelque chose si elle lui demande. Briana, évidemment, ne le lui demande pas. Il devrait lui dire qu'il faut manger, que c'est trop important pour se remettre, que c'est pour son corps et qu'elle penser à son corps sans doute autant qu'à son esprit, que manger fait du bien ; il devrait se faire aussi moralisateur qu'hypocrite (bien qu'il mange, lui), donner des conseils, insister, lui mettre une assiette sous le nez et la voir se forcer sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir. Il n'insiste pas, ne fait pas mine de vouloir se lever, aller chercher quelque chose qu'il laisserait à portée de main, l'air de rien. La proposition est là, dans l'air, flottant entre eux.
Si elle veut, il fera.
Il se dandine sur le bord du van, se colle aux parois pour lui laisser une place où s'installer, les yeux qui tombent sur l'instrument qu'il tient encore contre lui, posée sur les genoux. « Jouer est peut-être une exagération. » Le sourire est là, peu naturel et la voix pas enjouée. Le sourire est là pour accompagner, pour masquer. Prétendre que ça va, non il n'a pas envie de hurler, non il n'a pas cherché à se blesser la pulpe des doigts à force de pincer et gratter, non il n'a pas envie de jeter l'instrument, de le cogner contre le van, de tout casser pour essayer d'esquiver la douleur qu'il a juste là, à l'intérieur. Celle qui est autant dans sa tête que dans son coeur que dans son foi que dans son estomac et ses tripes et partout. Celle qui est partout. « Je crois que mon père aurait aimé être musicien. C'est la musique qui l'a rapproché de ma mère. Leur amour pour les groupes alternatifs et la musique indé puis, après, le rock surtout. Je crois qu'il aurait aimé savoir jouer d'un instrument mais sans jamais prendre le temps d'apprendre lui-même alors il a fait en sorte que mon frère et moi, on puisse rectifier le tir. » Le sourire qui se fait las, il lève la guitare pour la déposer sur l'herbe, la caler contre la portière ouverte et il plie le genoux, le pied contre la carrosserie. « J'ai eu droit à la guitare, sèche et électrique et un peu de batterie. Et la batterie est moins pratique à transporter dans un van. » Alors c'est la guitare qu'il aura emmenée et par soucis d'espace, la sèche plutôt que l'électrique même si sa préférence va et ira probablement toujours vers cette dernière. Il se tourne légèrement pour mieux lui faire face, la tête légèrement en arrière et le bras qui repose sur le genou. « J'avais pas touché depuis... Depuis que j'ai quitté l'Angleterre, je crois. Je sais même pas pourquoi je l'ai gardée toutes ces années. J'ai souvent eu envie de la vendre mais... » Il hausse les épaules. C'est pas comme s'il y été attaché, elle ne revêt aucune forme de sentimentalisme et pourtant. « J'ai eu besoin de la prendre, aujourd'hui. Besoin de jouer pour... J'sais pas trop, au juste. » Se vider l'esprit, sans y avoir réussi. Pour ne plus penser, pour que son esprit soit focalisé sur les accords et non plus sur les questions qu'il a, qui l'empêchent de dormir la nuit, sur tous les doutes qui viennent et reviennent dès qu'il essaie de les chasser de son esprit. Parce que s'occuper les mains c'est déjà un peu s'occuper l'esprit.
Une autre forme de fuite, sans doute.
Il attrape un briquet qui traîne sur le sol du van, l'ouvre par réflexe sans pour autant allumer la flamme. Juste le geste qu'il réitère une fois, deux fois, trois fois. L'envie de lui demander — et toi ? Et toi, t'as repris la musique ? Il n'ose pas, Zep. Alors il tourne la tête pour chercher les deux chiens. Lucky tranquillement allongé et Goldie qui lui tourne autour, les oreilles et la queue folles, comme déjà prêt à reprendre le jeu après cette pause qu'il accorde au premier. « Je crois que Lucky va regretter que tu sois venue, Goldie va l'épuiser. » Parler des chiens parce qu'il ne sait pas comment parler du reste, Zeppelin. Parce qu'il ne sait pas comment lui demander comment elle va, comment lui dire qu'il voit bien que ça ne va pas. Elle le lui dira d'elle-même, si elle veut en parler et qu'importe si elle a oublié qu'elle peut se confier à lui (elle le sait, l'a su, n'est-ce pas suffisant ?).

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