La légende des lucioles, une fois tous les dix ans, une créature d’or mystérieuse un renard ou un cerf, qu’importait à Benedict c’était une occasion d’aller camper et se balader, de voir les montagnes vertes la nuit et ça c’était suffisant pour lui donner envie de partir à l’aventure. Notre compagnon expérimenté avait donc pris son attirail. Rien besoin d’acheter de nouveau pour lui. Ce n’était qu’un week-end, il n’avait donc pas trop d’eau à emporter puisque c’était tout de même ça le plus important, ne jamais manquer d’eau et d’avoir une bonne paire de chaussures. Il partait souvent seul en randonnée, parfois accompagné d’amis ou plus rarement de sa nièce pour qui l’adolescence avait raison de son enthousiasme. Elle, de son côté, était au contraire très heureuse d’avoir le week-end tranquille pour binge watcher il ne savait quelle série coréenne sur Netflix. Elle avait souhaité de bien s’amuser à son oncle, lui avait recommandé de ne pas se faire manger par les loups.

Ben était arrivé en voiture, s’était garé, il se doutait qu’il allait possiblement rencontrer du monde, ce n’était pas vraiment sa priorité, la solitude lui faisait du bien en ce moment, il était surtout là pour voir les étoiles et une partie de lui avait envie de découvrir un peu si la légende était vraie. Il était parti d’un peu plus loin que la plupart des marcheurs, il avait mangé avant de partir puis avait commencé sa marche, après une petite pause, il avait repris sa route. Il était en pleine forêt, la nuit est proche de tomber. Il commence à chercher une zone saine pour bivouaquer et manger un peu. Il adore ce moment où la nature est entre chien et loup, où le ciel se couvre de nuances rosées, les animaux diurnes vont se coucher et les animaux nocturnes sortent, c’est aussi le moment où les moustiques sont voraces, quand soudain, il aperçoit la lueur d’une fourrure dorée. Non… vraiment ? Cette histoire d’animal mythique pouvait-elle être vraie ? Ce n’était pas un cerf, ça c’était certain, non, c’était bien plus petit, plus furtif. Le fameux renard doré alors ? Il quitte le chemin à la recherche de ce qu’il a vu. Il n’y a rien, il avance ans la direction, ça lui a paru lointain et il entend du bruit au loin. Il croit voir quelque chose à droite, il avance plus vite, ce n’est qu’un lièvre. Mais il jurerait avoir vu quelque chose de doré, peut-être dans cette direction ? Il continue de s’enfoncer dans la forêt. Il finit par s’arrêter. Il se tourne et fronce les sourcils. Ben le grand randonneur se serait-il éloigné du sentier ? Il ne voit plus aucun marquage, ni aucune balise… Il entend quelque chose bouger dans les feuilles plus loin et une voix humaine, féminine a priori, à quelques mètres de là.

Il commence à faire nuit alors Ben sort sa petite lampe de poche et allume vers la voix. Je ne vous vois pas ? Ah si, je vous vois, j’arrive. Il s’approche. Vous êtes blessée ? Vous pouvez marcher ? demande-t-il en premier car une femme toute seule en plein milieu de la forêt, la nuit, on ne sait pas, peut-être qu’elle était tombée. En s’approchant, il croit reconnaître ce visage. Il fait attention à ne pas lui braquer la lumière dans les yeux. Mais tu es… L'assistante d’Henrik ! Ted ? C’est ça ? Ça va ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Il regarde autour d’elle pour voir si elle a un sac de randonnée pour dormir à la belle étoile, mais la jeune femme ne semble pas avoir beaucoup d’affaires sur elle. Curieux endroit pour se retrouver...

Benedict tombe sur une tête connue, le hasard faisait étrangement les choses. Il est un peu étonné quand elle demande si quelqu'un l'envoie. Puis, il se rend compte qu'il n'a pas dit le bon prénom. Oh non, une sœur et il avait confondu. Depuis son expérience avec Billie, il était vacciné des sœurs. Allait-il de nouveau s'enfoncer dans l'eau vaseuse de la honte ? Il a l'impression d'être en choc post-traumatique quand il y repense. Hochkins. Ben suffira. Ta sœur ? Je, non. Je sais pas pourquoi j'ai dit Ted... Joe. Pourquoi il a dit Ted ? D'où vient ce prénom ? Est-ce qu'il connaît sa sœur ? Possible. N'était-ce pas la vendeuse du magasin de jeux vidéos ? Ou est-ce Henrik qui l'a mentionné ? Il ne sait plus où il en est.

Elle lui redemande s'il a été envoyé à sa recherche. Euh... Non, je suis là par hasard... Je... me suis éloigné du chemin parce que... Parce qu'il avait vu une fourrure dorée ? Ça n'avait pas vraiment de sens.

Ca va être compliqué de rentrer maintenant sauf si tu veux marcher toute la nuit. Tu n'as pas de quoi camper ? Stupide Ben se dit-il immédiatement, serait-elle cachée dans les buissons si elle avait de quoi camper ? Tu as faim peut-être ? Ou soif ? Ça fait combien de temps que tu es là ? avait-elle attendu les secours sans bouger ? Il pose son sac et lui sort des cookies que lui avait fait avec sa nièce la veille et une gourde d'eau. Il a une tente qui pourrait passer pour deux mais un seul petit matelas et un sac de couchage. Il pourrait se débrouiller, tant pis pour le sommet des montagnes, il fallait la faire redescendre. Je cherchais un coin pour dormir. Tu veux venir avec moi et demain on descend. Il sort son téléphone. Pas de réseau, désolé, on va pas pouvoir prévenir tes amis. s'excuse-t-il.

Il a retrouvé cette femme dans les bois à des dizaines de kilomètres de toute civilisation. Ca n’avait aucun sens. Benedict n’est pas à l’aise. Il ne sait pas quoi faire d’elle. Tout ce qu’elle dit n’a pas vraiment de sens, elle ne portait pas les sacs, elle ne savait pas si elle allait camper ou non. Lui était un garçon un peu dans la Lune, mais Joe avait l’air d’être une rêveuse de compétition. Ses amis devaient être fou d’inquiétude. Est-ce qu’il y aurait une battue pour elle ? Il se retourne comme s’il était censé entendre des chiens ou des voix pour chercher cette jeune fille perdue dans la forêt sans eau, ni nourriture… Non, ça va être compliqué de rentrer maintenant, je suis désolé. Il fait nuit noire, je n’ai qu’une torche et j’avoue que j’ai plus de sept heures de randonnée dans les jambes, je préfèrerais me reposer. Après, il pouvait toujours lui donner sa torche… Il trouverait un moyen… Non, il ne pouvait pas.

Je cherche… Je ne sais pas, l’occasion de randonner ? Peut-être voir des lucioles oui. Ça pourrait être sympa… Il hausse les épaules. Il la regarde manger et boire. Elle n’était vraiment pas équipée. Il ne savait pas bien quoi faire. Il la regarde d’un air étrange quand elle propose de faire un feu. Un feu ? En forêt en août ? Ce n’est pas une bonne idée du tout. Elle voulait déclencher un feu de forêt ? Ils finiraient brulés avant d’être trouvés. Il avait bien une fusée de détresse mais ils n’étaient pas dans une situation suffisamment grave pour être utilisée. Il lève la tête tout à coup. Attend, tu entends pas… de la musique ? C’était lointain mais le vent lui portait des bruits de basse. Il y a peut-être d’autres gens ? Ca permettrait à Ted, Joe, peu importe de se sentir mieux s’il y avait plus de monde.

Allez, viens on va voir. Ce sont peut-être tes amis ? Fais attention où tu marche. Il éclaire leur chemin, celui de Joe plus que le sien parce qu’elle a l’air vraiment perdue. La musique devient plus audible. Il distingue de la lumière. On s’approche, courage ! L’encourage-t-il avec un sourire. Ils arrivent dans la clairière. Il y a un feu en effet, de la musique aussi qui est émise d’une enceinte et surtout deux quinquagénaires entièrement nus qui tournent autour du feu en dansant. Il regarde Joe et ose demander : Euh… J’imagine que ce ne sont pas tes amis ? Il est prêt à rebrousser chemin mais trop tard ils ont été repérés. Venez, venez ! les invite la femme en leur faisant de grands signes.