Raté. C’était principalement pour avoir un prétexte de passer du temps avec sa sœur que Billie s’était lancée dans l’aventure de la légende des lucioles, certes toujours amusée par le folklore local mais surtout préoccupée par sa relation avec sa sœur. Est-ce que Sam lui faisait
la gueule ? Difficile à dire, les deux blondes étant toujours plus ou moins en bisbille, mais le
plus s’éternisait probablement trop pour échapper à l’aînée en ce moment. Samantha avait néanmoins préféré un autre partenaire, et c’est finalement sans rancœur que Billie s’était tournée vers Dahlia : l’occasion de mieux faire connaissance, peut-être de passer une journée plus sereine aussi. Au fond, Billie essaie de se convaincre qu’elle
s’en fiche, de ce que Sam peut bien dire ou penser. La journée sera super de son côté, et avec une pointe d'amertume, elle espère tout de même que Sam l'attendra au point de rendez-vous avant de repartir le soir venu.
« Ça marche. » Sourire aux lèvres, la blondinette qui emboîte le pas tranquille de son binôme.
« Tu veux que je prenne la carte ? » Un regard amusé en direction de Dahlia dont toutes les mains sont occupées, certaine de pouvoir aider avec cet outil qui ne lui est après tout pas étranger.
« Franchement ? J’espère qu’on serait les premières. » Pour pouvoir en boucher un coin à Sam. Parce que ce serait joli, aussi.
« En tout cas j’ai pris mon appareil ! » Elle désigne d’un geste assuré son sac à dos, le matériel pour le moment encore rangé en attendant d’arriver à des coins plus photogéniques sans doute. Jusqu’ici, rien de trop particulier. Des petites routes, de la verdure, au loin des bruits de troupeau : Redwood Hills, la ville de son enfance qu’il lui semble connaître par cœur. Quoi que les troupeaux ne paraissent pas si loin, tout à coup.
« Hm… Du bétail ? » Rien d’extrêmement surprenant à l’exception du bruit qui se rapproche, pas spécialement dans un coin où les agriculteurs laissent généralement leurs bêtes en pâturage.
Okay, peut-être que c’est bizarre. Un froncement de sourcil en reportant son regard sur la carte, puis Dahlia qui salue une chèvre. Billie sourit, pas vraiment perturbée. Enfant de la campagne, elle tend même une main caressante à son tour pour atteindre la petite chèvre amicale.
« Oh, ehm. Tu crois qu’elles se sont perdues ? » Ce serait franchement bizarre : qu’une chèvre ou deux s’égarent, passe encore ; Mais tout un troupeau ? Cependant, il faut bien reconnaître que Billie non plus, ne voit pas de berger aux alentours.
« On peut, mais où est-ce qu’on les emmènerait ? » Okay Google : « que faire d’un troupeau d’approximativement cinquante-cinq chèvres ? » Incertaine, la blonde qui hésite un peu en observant les gentilles bestioles qui s’agglutinent désormais autour de leurs jambes.
« Mince… Il y en a qui commencent à se carapater. » Un signe du menton, en direction de deux petites bouquetines qui prennent le large de leur troupeau. Il faut agir, sans doute, mais la connexion internet n’est pas bonne et Billie ne sait toujours pas trop ce qu’elles pourraient faire, Dahlia et elle.
« Est-ce que l’une de nous essaie de les rattraper ? » Ou les deux, mais pas sûre que le reste du troupeau attende sagement en attendant.