CREDITS : avatar by fassylover // gif sign by orlandoo // sign code by atlantis
ALTER-EGO : manny (ft d. patel) le geek maladroit → wyatt (ft s. heughan) le papa roux endetté → sebastian (ft l. hoffmann) le douchebag → freya (ft. j.comer) la portugaise romantique → henrik (ft j. alwyn) l'architecte workaholic → roy (ft. j. norton) le politicien déchu
ÂGE : 34
QUARTIER : midtown, un petit appartement qu'il partage avec son fils, un weekend sur deux.
MÉTIER : officier de police
COEUR : divorcé
INTERVENTIONS RL : oui
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Sujet: going back to the corner where i first saw you selina Mer 22 Mai - 23:38
going back to the corner where i first saw you
feat selina & philip
Je viens de rentrer de Littleton, encore empreint de nostalgie, porté par les éclats de rire cristallins de Cody et les bougies soufflées en famille. Célébrer l'anniversaire de mon fils est comme une bouffée d'air frais, une pause bienvenue dans le tourbillon incessant de mes responsabilités quotidiennes. Mais à peine ai-je franchi le seuil du poste de police que la réalité me rattrape brutalement. Pas de salutations chaleureuses, pas de questions sur mon week-end en famille. Juste une nouvelle urgence à gérer. On me briefe rapidement sur la situation : Oswald Bergham, 82 ans, a disparu depuis hier après-midi. La dernière fois qu'il a été aperçu, il se trouvait près de la Rivière Redwood, vêtu d'une veste marron, d'un pantalon en velours côtelé beige et d'un chapeau en feutre gris. Sa famille est inquiète à juste titre ; Oswald souffre d'un déficit cognitif léger et n’est pas rentré de sa promenade quotidienne. On m’assigne à une petite battue organisée pour le retrouver. Nous nous rassemblons près de la Rivière Redwood. L'air est frais, vif, et le murmure de l'eau contraste étrangement avec l'urgence de la situation. Les instructions sont claires : couvrir autant de terrain que possible et rester en communication constante. Les chiens commencent à renifler les environs, leurs maîtres les guidant avec une détermination silencieuse mais palpable.
Alors que j'avance prudemment à travers les sous-bois, scrutant chaque recoin avec attention, j'aperçois soudainement une silhouette familière. Une femme aux longs cheveux bruns, absorbée dans la recherche, mais que je reconnaîtrais entre mille. Selina. Mon cœur rate un battement. Les souvenirs affluent, mêlés de nostalgie et de déception. Elle se retourne, nos regards se croisent, et je vois dans ses yeux la même lueur de reconnaissance et de surprise. En un instant, le passé refait surface, ramenant avec lui tout ce que nous avons perdu, tout ce qu’on ne s’est jamais dit. Nos regards se maintiennent un moment, comme si le temps s’était arrêté, le murmure de la rivière et le bruissement des feuilles devenant une toile de fond à cette rencontre inattendue. Selina et moi avons une histoire complexe, tissée de joies et de peines, de mots laissés en suspens, une histoire inachevée. Je prends une profonde inspiration, prêt à faire face à ce fantôme. Les mots restent soudainement coincés dans ma gorge, incapable de prononcé quoi que ce soit. Je m’approche, doucement, d’un pas hésitant. « On m’a assigné à ce coin-ci, » dis-je finalement, essayant de justifier ma présence. Je veux qu’elle sache que je ne l’ai pas suivie intentionnellement, que ce n’était pas une manœuvre pour provoquer cette rencontre. En réalité, si j’avais su qu’elle serait là, j’aurais probablement échangé avec un autre officier, juste pour éviter ce malaise, mais surtout pour fuir le passé. Au fil des années, elle et moi avons appris à maîtriser l’art de l’évitement. Ce qui n’est pas aussi simple quand on baigne dans le même domaine professionnel, dans la même ville. À Littleton, je n’avais pas ce problème, loin des souvenirs partagés et des regards furtifs. Mais ici, le poids du passé semble s’accrocher à nos épaules, rendant l’air autour de nous plus lourd. « Vous avez trouvé une piste ? » Mon regard se pose sur le chien policier, qui continue de renifler les alentours avec détermination. Après tout, nous étions en cours d'opération et celle-ci n'a rien avoir avec nos chapitres inachevés.
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Sujet: Re: going back to the corner where i first saw you \ selina Ven 21 Juin - 22:19
Going back to the corner where I first saw you crédit/ theleastuntrue ✶ @Philip King
Chaque journée apportait son lot d'imprévus dans leur métier. Selina n'avait pas envisagé le début de cette semaine par une disparition. Oswald Bergham, 82 ans, n'avait plus donné signe de vie depuis sa promenade près de la rivière. Aussi âgé que la grand-mère de Selina, l'octogénaire était un ami de longue date d'Alicia Flores, c'est pourquoi cette opération revêtait d'une petite dimension personnelle pour la brune, cependant rien qui ne la perturberait. Vu l'état de santé d'Oswald, la disparition était considérée comme inquiétante. Les équipes de police organisèrent une battue dans les bois, près de la rivière. Appelée sur le terrain, l'unité canine commença les recherches. Âgé d'un peu plus de deux ans, le jeune chien de Selina, Twist, terminait sa formation auprès de la brune. Jusqu'à présent, elle ne l'avait pas emmené sur des missions trop dangereuses. La perte de son premier chien restait un sujet sensible et douloureux. Même si elle n'était pas maman, elle avait pourtant eu l'impression qu'on lui avait enlevé un enfant. C'est pourquoi elle avait pris du temps pour elle avant de reprendre du service. Selina avait longuement hésité à revenir au sein de la même unité, mais elle aimait trop les chiens et elle souhaitait continuer de s'impliquer dans sa fonction. La voilà donc qui sillonnait le bois, accompagnée de Twist, qui reniflait différentes odeurs. Le flair canin était environ quarante fois plus puissant que celui d'un être humain. Un chien pouvait non seulement détecter une odeur mais aussi en déterminer la provenance, d'où son rôle important dans le sauvetage de vie humaine en cas de catastrophe naturelle par exemple.
L'air frais ne sembla pas perturber l'animal. Adressant des instructions et des encouragements à Twist, Selina continua d'avancer dans la partie qui lui avait été attribuée. « Oswaaaaaald ! » Cria-t-elle à l'unisson de ses collègues au loin et pour se joindre aux efforts de son chien. Elle avait lu quelque part qu'il était parfois plus simple pour une personne désorientée de se raccrocher à une voix connue. Peut-être que l'octogénaire reconnaîtrait celle d'un membre de sa famille. Absorbée dans ses recherches, Selina sursauta lorsqu'elle entendit un bruissement dans son dos. Se retournant, elle aperçut alors Philip à quelques mètres d'elle. Les yeux de Selina plongèrent dans les siens : trop tard pour éviter son regard. Le tourbillon qui se bouscula dans les iris foncées de son ancien ami d'enfance, la tempête d'émotions qui se dégagea de leur échange oculaire affecta la brune bien plus qu'elle ne le laissa paraître. Enfant, elle avait partagé un lien solide avec lui, suffisamment fort pour considérer ce lien comme incassable. Mais n'avait-elle pas devant les yeux la preuve évidente qu'il n'en restait que des cendres ? Ils n'avaient été que deux enfants qui avaient souffert, se persuada-t-elle pour diminuer la tristesse de ce constat. Elle revoyait encore dans son esprit le petit garçon au sourire chocolaté qui partageait ses vacances d'été. Selina avait savouré chaque seconde de ces moments de fraternité, elle avait apprécié l'humour doux de Philip et avait pesté avec lui contre tout ce qui les embêtait. Des instants heureux avant que tout bascule. Elle avait souffert de la perte de son père mais aussi en constatant que Philip avait cessé de faire partie de sa vie ; effaçant l'image qu'elle avait de lui jusqu'à ce qu'il ne devienne plus qu'un souvenir flou. La mort soudaine de son père et le lynchage de celui des King avait tout soufflé sur son passage comme une explosion, pour ne laisser que deux familles meurtries et des enfants incapables de s'ouvrir totalement aux autres.
Philip brisa le silence en premier, rompant cet échange de regard gênant. Il avait atterri dans le même coin qu'elle sans le vouloir. « Ok. » Maintenant qu'il était sur place, autant se concentrer sur l'objectif en cours qui était de retrouver Oswald. « Twist a l'air d'avoir capté une odeur dans cette direction. » Indiqua-t-elle. Un sens qui menait malheureusement vers la rivière. « Il est encore jeune mais c'est un bon chien. On peut voir où ça nous mène. » C'était peut-être un coup d'épée dans l'eau, néanmoins Selina avait confiance dans l'odorat du chien policier. Libre à Philip de joindre ses efforts aux leurs ou non.
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Sujet: Re: going back to the corner where i first saw you \ selina Ven 2 Aoû - 4:08
going back to the corner where i first saw you
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Je m'immobilise devant ce fantôme qui me hante depuis mon retour en ville. Tout le reste devient soudainement secondaire, relégué à l'arrière-plan de mon esprit. Le prénom du disparu continue de résonner entre les arbres, porté par le vent comme un murmure insaisissable, une lamentation constante qui refuse de s'éteindre. À cet instant, l'atmosphère est lourde d'une gêne palpable, presque oppressante. Je tente de m'en échapper en me concentrant sur l'opération en cours. Le chien a trouvé une piste. Je hoche la tête, amenant mon regard sur lui. Son museau est profondément enfoui dans le sol, orienté vers la rivière. Ce n'est pas bon signe. Je ne doute pas de ses compétences, mais Selina se veut rassurante en affirmant que c'était un bon chien. Je la crois, je n'ai aucune raison de la remettre en question. De toute façon, je doute que mon opinion compte. Elle s’aventure, sans m’attendre, se laissant guider par Twist, avançant avec détermination, et je m'efforce de les rattraper. La forêt semble se refermer autour de nous, chaque craquement de branche et chaque bruissement de feuilles amplifiant la tension. Le murmure du disparu se mêle au bruit de nos pas. Je garde une certaine distance, observant discrètement Selina d'un regard furtif. Elle avance avec une assurance tranquille. Je me demande ce qu’elle pense, en ce moment, et tente de trouver réponse dans les traits de son visage. À une époque, j’aurais su en quelques secondes, mais c’est à peine si je pouvais reconnaître la Selina que j’ai connu. Twist continue de renifler le sol, ses mouvements précis et méthodiques. Je tente de me concentrer sur l'opération, mais mes pensées reviennent sans cesse à elle et à ce fossé invisible qui s'est creusé entre nous, il y a longtemps. Le silence entre nous devient de plus en plus lourd, presque oppressant. Je sens que je dois dire quelque chose, n'importe quoi, pour alléger l'atmosphère. Je cède. « C’est sa première battue ? » finis-je par demander, ma voix légèrement hésitante, peu fière de ce lancement de conversation peu pertinent en ce moment. Mais parler de quelque chose d'aussi simple que les compétences de Twist semble être une bonne échappatoire, une façon de combler le vide sans avoir à affronter les vérités plus profondes et inconfortables qui pèsent sur nos esprits.
Le son de l’eau de la rivière se fait entendre alors que nous parvenons au bord, les reniflements de Twist devenant plus intenses et urgents. « C’est quoi ça ? » demande-je, en m’approchant d’un bout de plastique rouge planté dans la terre, sur lequel s’est arrêté Twist. Je tire dessus, dévoilant un briquet rouge vif. Je le tiens au bout de mes doigts et secoue la tête avant d’ajouter : « C’est pas à lui. Probablement à une bande de jeunes qui traîne dans le coin. » Rien de mieux que le bord de la rivière pour fumer en cachette avec ses amis. « C’est pas une fumeur. » Monsieur Bergham, selon les dires de mon capitaine. Je mets tout de même le briquet dans ma poche, pour éviter de le laisser traîner plus longtemps. « Tu le connaissais ? » Dans une petite ville comme celle-ci, rien n’est impossible. Tout le monde se connaît, ou presque. Je finis par dire, toujours d’un ton légèrement hésitant. « Son petit-fils était au lycée avec nous. » On a pu se croiser quelques fois, sans trop échanger. Bref. Bref. Le chien semble retrouver une piste qu’il suit sur le bord de l’eau, son museau toujours collé au sol. Je continue à regarder les alentours, tout en suivant le duo à distance. Je crie le prénom du recherché, une nouvelle fois, toujours dans le vide, l’écho de ma voix se perdant un peu plus loin.
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Sujet: Re: going back to the corner where i first saw you \ selina Dim 25 Aoû - 16:04
Going back to the corner where I first saw you crédit/ theleastuntrue ✶ @Philip King
Le moment gênant fut rapidement écourté par Twist qui suivait une piste. Il avait capté une odeur et trottait dans une direction, de sorte que dès la surprise passée, Selina se remobilisa sur l'opération en cours. Philip n'avait de fantôme que le nom. Il était un être humain de chair et d'os, policier tout comme elle. Tous les deux avaient suivi les traces de leurs pères respectifs, dans des unités différentes cependant. Et voilà que le hasard s'était amusé à les réunir autour de cette disparition inquiétante. Selina devait rester concentrée. A l'exception de l'amitié de longue date entre la victime et sa grand-mère, c'était une affaire comme une autre. Quant à Philip, il était un membre des forces de l'ordre presque comme les autres. Ce n'était ni le lieu, ni le moment, de remuer la merde du passé. Dans cette optique, libre à lui de suivre Selina et Twist en direction de la rivière ou de rester planté dans ce secteur. Sans attendre de réponse, la brune suivit le chien entre les arbres et les buissons, une quête qui les rapprocha dangereusement de l'eau. Dans son dos, elle entendit des bruits de craquements sur le sol, signe que Philip leur avait emboîté le pas. Au loin, les collègues continuaient de crier le nom d'Oswald, les recherches se poursuivaient. De toute façon, à la moindre trace de lui, des éclats de voix jailliraient dans son oreillette sur le canal de communication dédié, canal que Selina avait pour l'instant mis sur silence radio. Un silence moins pesant que celui qui l'enveloppait dans cette forêt. A un moment donné, Twist hésita, changea de direction puis reprit de plus belle. La jeune femme se demandait si Oswald avait vraiment parcouru tout ce chemin. Frêle et désorienté, l’octogénaire n'était pas en grande forme. Heureusement, elle avait confiance dans les compétences de son chien, alors forcément, s'il captait l'odeur du vieil homme, il était forcément passé dans le coin, à moins qu'une personne n'ait emporté un objet portant son odeur jusqu'ici.
Troublée, Selina pouvait sentir dans son dos le regard de Philip posé sur elle, un regard rempli de questions et de non-dits. Elle n'avait pas envie de se retourner. Continuer d'avancer, c'était plus simple. Pourtant, il finit par briser le silence, quelques minutes après leur première prise de parole. Heureusement, il lança un sujet facile. « Non, il a déjà participé à deux autres battues. Pour retrouver un enfant qui s'est perdu et une femme qui s'est blessée en tombant dans les bois. » Heureusement, les disparitions ne se produisaient pas tous les jours et l'unité canine traitait d'autres affaires. Les deux policiers arrivèrent alors le long de la rivière. Twist s'était arrêté à côté d'un objet en plastique rouge : un briquet. Une trouvaille qui soulevait des questions, car Oswald ne fumait pas, ce que Selina savait, à titre personnel. « Non, en effet. Pourtant, si Twist s'arrête ici, il doit y avoir une raison. Vérifions s'il y a d'autres traces de lui dans le coin. » Philip lui demanda alors si elle le connaissait. « Oui, c'est un vieil ami de ma grand-mère. Et toi ? » Oswald rendait encore souvent visite à Alicia Flores avant d'être moins en mesure de le faire. « Pourquoi parles-tu de lui au passé ? Tu penses qu'il lui est arrivé quelque chose de grave ? » Demanda-t-elle alors, surprise par la tournure de la question de Philip à propos du grand-père. Il lui rappela ensuite que son petit-fils était à l'école avec eux. « Je m'en souviens. Pour ce que j'en sais, il ne vit plus à Redwood. » Probablement en raison d'obligations professionnelles ou privées ailleurs. Peu de leurs amis d'enfance étaient restés dans la région, limités en termes d'opportunités.
Au même moment, Twist repartit le long de l'eau, Selina pressa le pas. Alors que Philip criait le nom du disparu, la brune rattrapa son chien qui s'était de nouveau arrêté, le nez dans l'eau. Elle le félicita puis elle se pencha vers la rivière et trouva un livre au bord, trempé, l'écriture à la main globalement illisible à cause de l'encre qui avait coulé. Des pages avaient été jaunies par le temps, d'autres arrachées. Peut-être brûlées ou jetées ailleurs dans l'eau ? « Par ici. » Selina essaya de feuilleter le début du livre mais celui-ci était bien trop mouillé. Il faudrait le faire sécher. Sur la préface, certains mots n'étaient pas complètement effacés. La brune avait l'impression de lire « Oswie » mais elle n'en était pas sûre. « Qu'en penses-tu ? » Dit-elle, en tendant le livre à Philip sans lui formuler sa constatation pour l'instant afin de ne pas l'influencer au cas où il aurait un avis différent. « Il est dans un sale état. Je ne sais pas si c'est en lien avec notre affaire mais c'est troublant. On va l'emballer. » Selina avait toujours le matériel adéquat sur elle lors de battues. Il n'était pas rare de retrouver des objets liés aux disparus ou parfois sans lien avec l'affaire en cours mais qui nécessitaient une vérification approfondie.
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Sujet: Re: going back to the corner where i first saw you \ selina Mer 13 Nov - 21:58
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Heureusement, les circonstances nous obligent à garder notre concentration sur notre travail, à éviter de glisser dans l’amertume des souvenirs qui, parfois, cherchent encore à refaire surface. Au lieu de me perdre dans les méandres de ce qui aurait pu être dit ou ressenti, je détourne l’attention vers le chien policier, essayant d’alléger l’atmosphère en abordant son expérience. « Noah Foster ? » dis-je, en essayant de deviner, incertain. J’essaie de faire le lien, évoquant l’enfant disparu pour lequel Selina et Twist s’étaient investis dans les recherches. L’affaire avait remué la ville, alimentant les conversations et les craintes de chacun, les poussant à s’attendre au pire. Comme toujours, la Rose Lunaire s’était retrouvée au cœur des murmures et des regards accusateurs. Pourtant, malgré l’ombre de suspicion qui planait sur elle, il s’est avéré finalement qu’elle n’avait rien à voir dans cette affaire. Comme quoi, elle n’est pas responsable de tous les malheurs de la ville. Bref. Premier objet trouvé : un briquet. Il n’a probablement aucun lien avec le disparu, mais je le mets tout de même dans un petit sac plastique prévu à cet effet, au cas où. Aucun détail ne peut être écarté. « De nom », que je réponds en haussant les épaules. Mais je connais son petit-fils, avec qui j’avais fait le lycée. Elle, toutefois, remarque immédiatement le glissement dans mes mots, la façon dont j’ai parlé de lui au passé. Elle incline la tête, et je sens dans son regard une question qui dépasse les mots. Je relève les yeux, pris de court, et secoue la tête comme pour échapper à l’implication de ma propre phrase. « Non... non, je pense pas… » bafouille-je, la voix hésitante, les mots qui se dérobent. Pourtant, même sans vouloir l’admettre, je ne peux lui offrir la moindre assurance, pas dans une situation comme celle-là. Elle sait, tout comme moi, que ces opérations peuvent parfois mal tourner, et que le retour n’est jamais garanti. « Il ne doit pas être aller si loin, » finis-je par dire, essayant d’adopter un ton léger, presque confiant.
Pour ce que j'en sais, il ne vit plus à Redwood. Je reste impassible, sans véritable surprise. Ici, c’est souvent le même refrain : la plupart des gens finissent par rêver d’ailleurs, d’un endroit où les rues n’ont pas ce silence lourd, où l’air semble plus léger, moins empreint de souvenirs étouffants. Mais pas tout le monde. Par ici. Sorti de mes pensées, je m’avance pour examiner de plus près le livre qu’elle me tend. Mes yeux parcourent la couverture, et je plisse les sourcils en tentant de déchiffrer le nom inscrit, partiellement effacé par la page imbibée d’eau. Il semble se rapprocher étrangement de celui du disparu, une coïncidence étrange. « Mmm… » Certainement une preuve à garder. « À moins que ma vue me joue des tours, ça me semble être un O et un W, » dis-je en pointant les lettres les plus visibles du bout du doigt, levant mon regard sur elle. « On tient quelque chose. » Ça ne pouvait être une simple coincidence. Je m’exécute et emballe le sac dans un autre sac en plastique, tel que demandé. « Oswald ! » Je crie de nouveau, ayant l’impression qu’on se rapproche. Mais rien. Twist continue son chemin, le museau qui se colle sur tout ce qui se trouve sur son chemin, tout comme mon regard qui se pose de nouveau sur Selina. « J’aurais cru que tu serais partie, toi aussi... » Les mots s’échappent malgré moi, un murmure teinté de souvenirs. À une époque, alors que la vie nous paraissait immense et sans limites, nous rêvions ensemble de ce qui pouvait être au-delà de cette ville étroite. Avec la mort de son père, j’aurais cru que plus rien ne la retiendrait ici. Que ce serait l’impulsion dont elle aurait eu besoin pour fuir cette ville, comme je l’avais fait.
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Sujet: Re: going back to the corner where i first saw you \ selina
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