CREDITS : av. lune [ profil ] bann. ethereal [ sign ] sign. self, lyrics. pearl jam (alive)
ALTER-EGO : bossy jackie (lb), cutie romy (rm)
ÂGE : 32
QUARTIER : farming area, sur une parcelle de terrain appartenant aux black, dans son van aménagé.
MÉTIER : assistant de rédaction au redwood echo, poste obtenu par un vague piston, ça lui permet de se rapprocher de la rose — c'est ce qu'il se répète, en tout cas.
COEUR : célibataire, inintéressé pour le moment car focus sur sa mère et son lien possible avec la rose lunaire
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP
Sujet: same old story // briana Dim 27 Oct - 16:20
La météo est clémente, en cette fin de matinée. La fine pluie du début de journée a laissé place à un ciel dégagé, des températures douces et une absence de brise qui rend la journée d'octobre agréable — bien que loin d'une météo jugée normale pour cette période de l'année. Il en vient à se demander si Halloween ne se fera pas en short et t-shirt cette année tant il a l'impression que le froid ne daigne pas venir jusqu'au Vermont. Une question pour le climat, de quoi alarmer les écologistes mais sur laquelle Zeppelin n'a pas réellement de solution à apporter, aussi se contente-t-il d'un silence et d'une moue compréhensive lorsque le sujet est amené sur la table. Rarement lorsqu'il est dans le coin car c'est loin d'être un sujet qui le préoccupe dernièrement. D'autres sujets envahissent d'ores et déjà son crâne, accaparent ses pensées nuit et jour, répétitifs, tourmentant le peu de sanité qu'il croit posséder. Toujours la même rengaine alors qu'il réalise avec effarement qu'il n'avance nullement dans sa quête de vérité, en vient à se demander s'il est seulement capable de trouver des réponses à ses questions, s'il n'a pas été trop ambitieux, trop prétentieux, de le croire. Les journées qu'il ne passe pas dans les locaux du Redwood Echo, il les passe dans son van, sortant de moins en moins si ce n'est pour accompagner Goldie de temps à autre mais rien ne parvient à filtrer les pensées qui tournent en boucle, les mêmes critiques qu'il semble s'adresser sans pour autant trouver quoi leur répondre, quoi faire, pour les éloigner. Pas assez bon, Zeppelin. Pas assez intelligent, Zeppelin. Juste un menteur, Zeppelin. Le metalhead a la tête dans les mains, les paupières closes et les paumes appuyées contre ses yeux. Il voudrait faire taire cette petite voix dans son crâne. La sommer d'arrêter, que ce n'est pas aussi facile. Et puis, il y a tout ce qu'il se dit, ici et là. Que ça fait longtemps, qu'il ne devrait pas avoir besoin de savoir pour avancer, faire sa vie. Qu'il vit dans le passé et que c'est mauvais. Et les doutes reviennent alors s'emparer de sa poitrine, paralyser ses muscles, l'empêcher de fonctionner. Peut-être qu'il devrait parvenir à avancer, accepter qu'il ne saura jamais ce qui aura poussé Bonnie à franchir la ligne ; peut-être qu'il devrait se résoudre à vivre dans l'ignorance tout comme son père, son frère et sans doute plein d'autres personnes qui connaissent la même douleur. C'est ce qu'une personne normale ferait, sans doute. Ne l'est-il pas, normal ? Visiblement, non. Lui qui a essayé, en quittant Redwood, de reprendre le cours de sa vie, de penser à autre chose mais c'est revenu. Partout, toujours. Il lui suffisait d'entendre un enfant s'adresser à sa mère, d'ouvrir le journal, de tourner la tête et quelque chose lui rappelant cette absence qui aura marqué sa vie, qui l'aura rythmé toute son enfance puis adolescence et, enfin, qui dicte sa vie d'adulte. Lui qui a essayé de se faire passer pour un autre pour prendre de la distance, ne pas être affecté par ces sensations qui deviennent toujours plus inconfortables, qui le dérangent et le poussent à réfléchir à d'autres choses, toujours moins fun, toujours plus désagréables. Il force les sourires, Zeppelin, de plus en plus. Il se lance dans des conversations qui ne le concernent pas pour essayer de penser à autre chose — il est même retourné à faire des menus travaux ici et là, à confectionner tout ce qu'il peut, des accessoires aux petits meubles avec ce qu'il déniche à droite, à gauche, pour garder son attention focalisé sur quelque chose. Quelque chose qui ne soit pas à l'intérieur de lui, quelque chose qui ne soit pas cette tristesse, cette colère, cette haine, cette mélancolie ; ce gros mélange bordélique qui est là, quelque part dans son corps sans qu'il ne sache le localiser exactement et qui lui fait mal, lui rappelle tout ce qu'il sait pourtant déjà. Pas assez bon, Zep. Pas assez bien, Zep. Sa jambe se secoue alors qu'il se redresse vivement, arrachant un sursaut à Goldie au passage qui le fixe maintenant de ses grands yeux noirs avant de tourner le museau en direction des portes ouvertes du Van et de sortir. Mettre de la distance, lui aussi. Zeppelin, il ferme les poings, inspire profondément. No more. Bondissant d'un coup pour se mettre debout, il attrape la guitare d'un geste avant d'imiter l'animal et de sortir. Quelques pas pour se dégourdir les jambes, retenir le hurlement qui ne demande pourtant qu'à quitter ses lèvres, ce cri de désespoir qu'il taira encore un peu. Il tourne sur lui-même, le brun, mais n'aperçoit aucune chaise, se rappelle un peu tard qu'il les a toutes rentrées et pliées avec la pluie et tant pis, pas la volonté de tout resortir, il fera sans. Il n'hésite qu'une seconde avant de s'asseoir sur le rebord du van, la guitare entre les mains et il inspire. Des mois qu'il ne l'a pas touchée. Peut-être même davantage, en réalité — peut-être bien que ça fait des années, en fait, il ne sait plus. La notion du temps s'est perdue à un moment et il mélange tout. Les jours, les semaines, les mois. L'impression que l'ensemble est dans un flou comme un brouillard, les souvenirs éparses, vagues. L'impression de se perdre de plus en plus. Les minutes s'égrènent, la pulpe des doigts devient rapidement endolorie mais il persiste, Zep. Pas satisfait, Zeppelin. Ne lâchera que lorsqu'il aura retrouvé l'habitude. Il s'entête et ses pensées s'évaporent petit à petit. Il s'entête et son coeur s'amoindri. Il s'entête et enfin, ça lui revient. Les mouvements du poignet, la flexibilité des doigts, le glissement de ceux-ci sur les cordes. La mélodie est loin de celle qu'il écoute, rythme languissant, peut-être discordant ou dissonant. Il ne cherche pas à reproduire une chanson, Zeppelin, ni même à réellement créer quelque chose qui sonnerait bien, qui sonnerait juste — il cherche à s'émanciper. S'émanciper de ses putains d'émotions, de ce poids qui se fait toujours plus lourds, qui lui porte des coups toujours plus ajustés, mieux portés et qu'il ne sait plus vraiment encaisser. Les vibrations des cordes se font plus fortes et il insiste, continue, les yeux baissés sur ses chaussures et un vague murmure cherchant à fuir ses lippes qu'il garde serrées. Ne pas parler. Ne pas parler au risque de hurler. Jouer, alors. Jouer jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, jusqu'à ce qu'il se sente mieux, peut-être. Il n'est pas encore totalement apaisé mais Goldie s'est relevé et il le suit du regard, Zeppelin. Reconnaît Briana qui est accueillie en fanfare par le chien. Zeppelin ralentit un peu le morceau, de moins en moins fort puis s'arrête totalement alors qu'elle est plus proche. « Venue te dégourdir les jambes ? » Il ferme un oeil en relevant la tête, à croire que le soleil brille tant que ça alors que ce n'est pas le cas — peut-être un réflexe, alors. « J'ai pas grand chose à boire, mais je peux te proposer de quoi grignoter. » Ca il a à en revendre — et peut-être qu'il devrait le faire, d'ailleurs.
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'you're still alive', she said, oh, do i deserve to be? is that the question? and if so, who answers? who answers?