Ce n'était pas une demande conventionnelle, qui pouvait se retrouver sur les réseaux sociaux et quand tu allais devoir la raconter... et bien tu le ferais mais ça fera surement sourire pas mal de personnes. Mais ce n'était pas important, parce que cette demande, c'était la votre. Celle que tu chérirais pour le restant de tes jours. Tu avais fini par dire oui, parce qu'Alonso n'a pas été le premier à te le demander. C'était même toi qui était en attente. Vraiment, tu ne t'attendais pas à ce qu'il le dise ce soir. Mais l'endroit était parfait après tout parce qu'il était vous. Votre seconde chance, celle qu'on a peu de fois dans une vie.

Tu peines à y croire mais il les a prononcé, ces mots que tu voulais tant entendre. Tu es fiancé, c'est incroyable oui. Ce weekend est incroyable. Je sais pas...oui ? Je-...laisse moi un peu de temps... Tu trembles encore un peu, tu tentes de te canaliser mais c'est difficile. Alonso ne pourra pas t'en vouloir, toi qui est si émotif, forcément, te demander en mariage allait te retourner. Alonso finit par revenir sur le lit, tu t'allonges avec lui, ton fiancé. Plus seulement ton compagnon. Tu n'allais pas perdre un instant pour l'appeler comme ça, auprès de tout le monde, tout le temps. Tu me mets dans une drôle de position tu sais... Tu finis par ajouter quand il arrête de t'embrasser. Tu le regardes un instant sans rien dire, parce que quand tu le regardes, tu penses au fait que tu es en train de regarder ton fiancé. Ça te rempli de bonheur à nouveau. Tu ne sais pas si tu allais t'en lasser... Peut être quand tu seras marié et là, tu pourras regarder ton mari avec autant d'amour que ce soir. Comment je fais pour faire mieux la semaine prochaine ? Même pas, comme je fais pour être au moins à ton niveau ? C'est pas juste, cette carte là est infaillible, elle m'a mis au tapis direct. Tu ris, tu t'en fiches, ce n'était même pas une compétition et si s'en était une, tu es plus que ravi de l'avoir perdu.

Il sent qu’il tremble d’émotion. Il n’arrive pas tout de suite à le laisser tranquille, il a besoin de le sentir contre lui, de le caresser, de lui sourire, de le couvrir de baisers puis enfin, il laisse Jeff respirer, reprendre ses esprits contre lui comme il lui a demandé. Il lui parle de son cadeau qu’il a laissé dans la voiture, il ne se voyait pas le prendre, il n’était pas sûr de faire sa demande maintenant, quand Jeff lui avait montré le lit, il s’était dit qu’il la ferait plus tard, demain après avoir signé ou… Il ne savait pas. Mais le sentir contre lui… sentir sa chaleur, son amour qu’il a tant envie de rendre. Dans une drôle de position ? Il lève les sourcils. La suite le fait sourire. Ce sera parfait, déjà parce que ça sera avec toi et puis, ça sera comme un week-end pour nos fiançailles. Comme là c’était le week-end pour fêter la maison. Il rit. Un prolongement de leur amour encore un week-end de plus. Le dos de sa main caresse tendrement son bras. Il a totalement interrompu ce qu’ils étaient en train de faire. Il ne le regrette pas, il en avait marre de se torturer l’esprit et de faire attendre son compagnon alors qu’il avait pris sa décision. Il l’a toujours contre lui et le caresse.

Il regarde le plafond, se rappelle Londres, de l’angoisse de Jeff, de sa crise dans la chambre quand il lui avait dit qu’il n’était pas prêt. De sa poursuite dans le couloir. La première crise dissociative de son compagnon, certainement la plus forte qu’il ait vu. Puis de cette promesse au bas de la statue, face au spa. Ses baisers à chaque mot pour ancrer Jeff dans ce présent qui était le sien. Je veux que l'on soit prêts tous les deux. Et je veux être sûr, que toi, tu en as vraiment envie. Il était sûr aujourd’hui, que Jeff ne se mariait pas avec lui pour fuir Russell ou pour combler le vide laissé par Daniel, il avait dit oui parce qu’ils s’aimaient. Il ferme les yeux. Russell… Russell qui avait demandé Jeff en mariage et qui l’avait soumis encore un peu plus grâce à cela. Il se souvient des larmes de Jeff quand il lui avait raconté. Sa main continue de caresser la peau douce de Jeff. Soudain son ventre se met à grogner, de faim sans doute. Ça le sort de ses pensées, ses yeux tombent sur Jeff qui le regarde, il sourit. Crois-tu que c’est un appel aux sushis ? demande-t-il en venant le prendre plus proche de lui.

Fêter vos fiançailles, vraiment, l'entendre te plait tellement. Tu as envie que la terre entière soit au courant. Peut être demain. Ce soir, vous étiez fiancés et vous étiez les seuls à le savoir. Tu savais que tu ne tiendrais pas longtemps alors juste une soirée où vous seriez les seuls à connaître la nouvelle. On fera ça alors, on fêtera nos fiançailles, je te promets que tout le monde va le savoir. Pas forcément les gens autour de vous, mais les inconnus que vous alliez rencontrer lors de votre voyage la semaine prochaine. Tu aimais l'idée de le dire à un tas de monde, des gens qui s'en ficheraient, des gens qui seraient simplement content pour vous. Juste, répandre de ce bonheur qui t'envahit, le partager parce que tu adores être heureux, tu voudrais qu'un tas de gens le soient également.

Tout redevient, câlin, tendresse. Tu frissonnes un peu mais parce que l'émotion commence à se calmer et nu, en dehors des couvertures, il ne fait pas bien chaud. Vous veniez d'arriver alors il ne faisait pas bien chaud dans le petit chalet. Tu remets la couverture sur toi, Alonso parle de sushis... Finalement, est ce que vous aviez besoin de rester plus longtemps ? C'est la location la plus rentable de l'histoire des locations ! Pas du point de vu de beaucoup de monde, mais du tien, certainement. Tu viens tout de même le serrer contre toi. Surement oui, un weekend incroyable qui se termine sans sushis ? Un blasphème ! Tu viens l'embrasser en riant, comme tu aimes le faire pour éviter qu'il ne réponde. Tu t'en fichais bien des sushis maintenant, pourtant, tu avais été certain que ça avait été la dernière des surprises. En fait... J'aimerai bien qu'on reprendre ce qu'on a commencé ici.. Dans notre lit. Votre lit, bientôt votre maison.

Vous vous levez donc, vous devez vous rhabiller avant de quitter les lieux. Tu restes à regarder cette cabane avant de partir, juste quelques secondes. Tu te dis qu'aux alentours de Noël, elle doit être pas mal aussi. Toutes les saisons devaient lui aller. Tu montes dans la voiture, au moins, il ne reste plus longtemps avant de rentrer. Tu poses ta main sur la cuisse d'Alonso de temps à autre, tu as hâte d'être rentré. Tu finis par la retirer, comme tu ne conduis pas, tu commandes les sushis pour le soir. Vous arrivez là où vous ne vivrez plus pour très longtemps, tu n'es pas nostalgique, tu as aimé cet endroit mais tu sais que tu aimeras encore plus celui où tu vas aller. Ça fait tout de même du bien de retrouver une maison que tu connais bien. Forcément, Chanel vient vous voir, il se dit qu'il aura bien le droit à une ration en plus pour l'affront qu'il a subi avec votre absence. Tu t'accroupis et viens le caresser. Il va falloir être fort mon petit chat, parce que tu vas avoir une nouvelle maison et je sais que les chats n'aiment pas beaucoup le changement. Il aurait tout un nouveau territoire pour lui, sans doute bien plus d'oiseaux à chasser aussi.

Tout le monde va le savoir… Oui, il réalise qu’il va devoir en parler à sa famille, peut-être attendre Thanksgiving que tout le monde soit réuni ? Il faudrait qu’il en parle à Jeff, arrivera-t-il à tenir sa langue jusqu’à fin novembre alors qu’on était mi-octobre ? Ca paraissait tout de même très lointain. Peut-être qu’il serait mieux de le dire avant ? Il craint de savoir comment sa famille allait réagir. Enfin tout le monde serait content pour eux sans doute. Il ne sait pas. Après tout Pablo s’était bien marié deux fois aussi. Amalia jamais mais peut-être qu’Antonio arriverait un jour lui donner envie ? Rien que son côté de la famille au mariage compterait beaucoup de ses invités. Ses enfants… Il le dirait à ses enfants en premier sans doute, le déménagement, les fiançailles, il y avait tant de choses à annoncer. Il pense à sa grand-mère, il espère qu’elle pourra assister au mariage. S’en vient les sushis et le fait que Jeff… Voudrait terminer ce qu’il avait interrompu de manière impromptue. Alonso hoche la tête, dans leur lit oui, ils seraient bien, ils auraient le ventre plein, ils n’auraient pas le stress de rentrer ensuite, ils seraient chez eux, un chez eux temporaire. Dès la signature de demain, il faudrait qu’il se mette en tête de trouver un chef de chantier pour son garage. Pas de garage, pas d’hiver dans la nouvelle maison. La voiture ne le supporterait pas, la moto non plus d’ailleurs. Il voudrait laisser la maison telle qu’elle était, il le ferait sans doute à part. Tant pis s’il ne pouvait plus débarquer par la porte du garage. Elle était déjà si belle comme ça.

Ils se lèvent, se rhabillent et rentrent chez eux. Arrivés à la maison, ils sont accueillis par les animaux, forcément, même s’ils ne semblent pas avoir si faim. La maman de Jeff est déjà repartie chez elle, il est un peu tard. Elle a laissé une note toute gentille sur la table. Dire qu’ils ont complètement oublié de lui ramener des souvenirs pour la remercier. Ils le feront sans faute le week-end prochain. Chanel vient à leur rencontre et l’échange avec Jeff le fait fondre. Il ronronne affectueusement sous les caresses de Jeff qu’il continue de chercher en lui donnant des coups de tête. Alonso lui récupère Cha-Cha qui ne sait pas où donner de la tête. La fin du conte de fée, beaucoup d’enfants et beaucoup d’animaux aussi. Alonso sort les bagages du coffre, retire son manteau, ses chaussures dans cet espace qui est tout de même un peu chez eux au vu des murs de photos et du triptyque de Coco et lui bien visible également avec sa belle robe crème. Il pose le fameux cadeau dont il avait parlé. Jeff lui avait dit qu’une montre lui plairait symbole du temps qui passe. Il avait choisi cette montre, un peu particulière, un peu différente, avec ces trois anneaux qui lui avaient tout de suite parlé. La boite est soigneusement emballée dans un beau papier cadeau. Je… voulais t’offrir ça avec la demande. Si tu préfères une bague… On pourra toujours aller en acheter une ensemble. De toute façon, il va me falloir la taille de ton annulaire gauche pour Coco. Il lui tend le cadeau. Cette fois, il est habillé. Il ne remet pas un genou à terre.

Tu penses aux vœux que l'ont fait quand on se marie. Bien sûr, il y a les vœux que l'on peut rédiger soi même et tu es certain que tu en écriras. Tu es certain aussi qu'Alonso le fera. Mais habituellement, on se jurais aussi de s'aimer dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la pleine santé comme dans la maladie. C'est cette dernière promesse qui te parle le plus. Tu étais malade, d'un mal qui ne se voyait pas forcément, mais qui pouvait apporter bien des souffrances et bien des épreuves. Alonso aussi l'était mais c'était tout de même différent. Un problème au cœur, quand c'était ton esprit qui avait parfois du mal à fonctionner. Sa maladie de le ferait pas partir, ne l'amènerait pas à se faire du mal volontairement. Tu y songes. Alonso avait déjà promis de s'occuper de toi, mais il devra surement prononcer ces mots là aussi. Tu aurais aimé lui offrir ta pleine santé. Ne pas être une bombe à retardement. Tu allais devoir faire attention, parce que ce soir, demain surement et encore pendant de nombreux jours, tu allais être sur un petit nuage. C'était alors dans ces moments là qu'il fallait que tu sois le plus vigilant. Parce que tu pouvais vite t'épuiser, partir dans tes délires lorsqu'une toute petite chose venait enrailler un bonheur que tu voulais toujours plus parfait. Tu voyais bien ta thérapeute pendant la semaine alors tu lui en parlerais. Elle pouvait savoir avant tout le monde si c'était pour vous protéger.

Mais pour le moment, Alonso a un nouveau cadeau pour toi. Tu le prends, l'ouvres et découvres cette montre toute particulière. Un très bel objet. Tu passes tes doigts dessus en la regardant. C'était un très beau cadeau de fiançailles, tout ce temps qu'il vous restait encore. Tu auras la tienne le weekend prochain. Je trouve que c'est inutile de te faire croire le contraire.... Mais ce sera une surprise de savoir quand et quelle sera cette montre. Tu préférais le dire, c'était évident après tout. Mais j'ai aussi des idées. Je vais être occupé à ça cette semaine... On ne déménage pas tout de suite de toute façon... Ça te semblait si loin et maintenant, tu pouvais bien attendre. Tout était tellement parfait. Ton téléphone sonne, tu décroches, c'est le livreur alors tu vas chercher les sushis. Tu reviens avec le sac plastique qui contient votre repas. On est loin de la Saint-Valentin, alors ils n'avaient pas la box en forme de cœur... On se contentera d'une rectangulaire... Mais tu sais que chez les...Chez les australiens, le rectangle est la forme qui représente l'amour éternel ? Tu racontes n'importe quoi en posant la commande sur la table et en l'ouvrant. Après tout, les australiens avaient des animaux très étranges, ils fêtaient Noël quand c'était le printemps chez eux, même l'été... Ils pouvaient bien trouver un rectangle comme étant la représentation d'un amour parfait !

Alonso explique doucement son choix pendant que Jeff découvre l’objet. Il lui indique que le symbolisme des trois cercles lui avait fait immédiatement penser à trois étoiles qui gravitaient autour d’un même point dont deux qui sont toujours en contact et une plus libre qui reste autour d’eux. Il ajoute que le cercle symbolise l’infini, une boucle sans fin et finalement parfaite. Et puis… Ca symbolisait tout simplement la notion d’alliance, d’anneau, de bague de fiançailles mais dans le cadran de la montre : trois bagues, trois alliances. C'était une montre automatique et donc elle ne s'arreterait jamais de tourner. Jeff lui indique qu’il aura la sienne le week-end prochain sans plus d’indications. On ne déménage pas tout de suite non… Il réalise à quel point à va lui faire bizarre de quitter cet endroit. De retirer ses verres, ses tasses, ses couverts des armoires. Il allait en laisser bien sûr, il y en avait déjà à l’origine. Il faudrait les remettre. Non, il ne déménageait pas tout de suite mais il lui faudrait s’organiser tout de même et surtout, plonger dans les affaires qu’il n’avait jamais ouvert depuis son divorce. Il pourrait déménager les cartons sans les ouvrir, mais il devait à Jeff de faire du tri dans ces souvenirs.

Les sushis arrivent et Jeff va les chercher. C’est la fin du week-end alors c’est son compagnon qui les offre cette fois. Ah oui ? Je l’ignorais. Ils ont des mœurs curieuses ces australiens… répond Al en marquant un faux intérêt pour la chose. D’un autre côté, simplement les sushis, ça n’est pas ça, le meilleur symbole de l’amour éternel ? Il vient chercher un court baiser et ils s’installent à table côte à côte comme ils aiment le faire. Il y a tous ceux qu’Al aime, notamment les Las Vegas avec le saumon autour et de l’avocat-saumon à l’intérieur. Ils avaient tous les deux bien faim car ils n’avaient pas tant mangé que ça à midi, Jeff avait à peine picoré et les massages et les émotions creusaient l’appétit. C’était le cas pour Alonso en tout cas. Il regarde Jeff manger avec bienveillance avant d’attaquer à son tour. C’est si bon ! s’exclame-t-il en poussant un petit son de plaisir lorsqu’il mange le premier. Il pense encore à ce restaurant de sushi haut de gamme à Montréal dont il avait une fois parlé à Jeff. Il faudrait absolument l’emmener là-bas.

Alors qu’il observe Jeff du coin de l’œil, il pense combien d’épreuves, ils ont franchi pour en arriver là. Il pense qu’il va devoir faire attention à Jeff car le trop plein d’émotions, même positives, était néfaste pour lui. Il prendrait soin de faire attention à ça. A ne pas le surcharger d’émotions pour la semaine, de ne pas s’attaquer maintenant au déménagement par exemple. De simplement le laisser respirer, vivre, comme il le souhaitait. Il pense à ça, parce qu’il suit toujours les groupes de parole, il n’y va pas chaque semaine, peut-être une semaine sur deux à présent. Il n’est pas retourné chez le psy qu’il avait vu pendant trois semaines. Il se sent mieux, équilibré. La vague était passée sans qu’il ne touche à ses anxiolytiques, il les avait sortis de son sac à présent et laissés dans sa table de nuit. Un jour peut-être, il en aurait besoin de nouveau. Ce n’était pas la faute de Jeff, ça ne serait jamais sa faute. Il ne voudrait jamais qu’il se rende malade pour lui, mais les crises finiraient par revenir. Il espère qu’avec toutes les preuves d’amour qu’il avait eu, la peur qu’Alonso le quitte ne serait pas la raison de la prochaine angoisse. Pour le moment, il profitait de ce merveilleux repas, dans cette magnifique boite rectangulaire qui représentait leur amour infini.

Tu commences à préparer la table. Des mœurs étranges oui... Les pauvres, ils n'avaient rien fait mais ils étaient assez loin pour avoir des habitudes différentes de les vôtres. Alonso fait semblant d'y croire, mais tu sais bien qu'il n'en est rien. Ce n'est pas important après tout et ça te fait sourire alors que tu détaches tes baguettes en bois qui sont fournies avec la commande.

Finalement, tu avais bien eu tes sushis. Comme quoi, c'était encore mieux que de n'avoir que ce repas pour finir ce weekend. Une montre de fiançailles... C'était quelque chose et c'était original aussi. Tu aimais tellement l'idée. Pas pour le poisson alors.. Tu laisses échapper en commençant à te servir. Tu as faim, ce soir. Déjà parce que tu n'avais pas beaucoup mangé de la journée, parce qu'elle avait été forte en émotions, parce que tu adores les sushis et finalement, parce que tu te sentais si bien. Nullement besoin de faire passer la nourriture en second plan quand tu ne ressens pas d'angoisses, quand tu arrives même à regarder vers l'avenir sans que ça ne commence à te stresser. Cet avenir, tu l'attendais, plusieurs étapes, plus ou moins éloignées, plus ou moins importantes. Attendre le futur n'est pas évident pour toi, c'est surtout signe que tu vas bien. Très ! Attends un peu d'aller au Japon pour en gouter là bas... Même le restaurant de base les surpasse déjà ! Avec l'amour que tu portais à ce plat, il était certain qu'un jour, vous iriez sur place en déguster. Et puis, le Japon devait être un magnifique pays à redécouvrir pour toi, à découvrir peut être pour Alonso. Tu te régales tellement que tu manges plus que d'habitudes alors tu finis par avoir un peu mal au ventre. Tu t'appuies sur le dossier de ta chaise, tu tournes ta tête vers Alonso. Merci. Merci de me donner envie de regarder vers l'avenir. Tu sais, c'est un des plus beaux cadeaux que tu peux me faire. Avoir foi en l'avenir, votre futur, le tien, celui de Coco, arriver à te dire qu'il n'allait pas toujours être parfait mais que ce n'était pas si grave.

On pourrait faire un voyage de noce au Japon... Je n'y suis jamais allé... La Corée du Sud a bonne presse aussi en ce moment ! se plait à souligner Alonso. Il a le droit de parler de ce qui se passera après le mariage maintenant. Il l'aurait dit sans faire sa demande, il n'aurait fait que blesser Jeff mais maintenant ça avait un sens. Jeff mange bien, beaucoup même, comme quoi les sushis avaient des pouvoirs magiques. Alonso aussi a bien assez mangé pour ce soir. Ça ponctuait à merveille leur long week-end. Jeff lui dit qu'il lui donne envie de regarder vers l'avenir. Il imagine bien que quand il était avec Russell, ou même des relations avec lesquelles ça se passait bien, Jeff n'avait pas envie de penser au lendemain. Quand on craint toujours d'être de trop, que l'on s'accroche désespérément aux gens parce que l'on sait qu'ils vont finir par nous lâcher. Dans ce cas, il est impossible de penser sereinement au lendemain. Alors si Jeff avait envie de voir l'avenir, c'est qu'il lui faisait confiance. Al aussi le prenait comme un cadeau que son compagnon lui faisait. Ce n'était pas acquis. Elle avait mis tant de temps à se construire. Alonso comprenait bien ce que voulait dire Jeff car il avait déjà vu ce genre de comportement. Je suis si heureux de nous l'offrir cet avenir Jeff... Je ne te promets pas que des jours de soleil, mais je peux t'assurer que je serais là pour tenir le parapluie à tes côtés les jours de tempête. Il faisait un peu une comparaison à la Jeff. Oui, la vie serait toujours la vie, mais ils l'affronteraient ensemble.

Al sent le coup de fatigue de la digestion et de la journée qui se relâche. Je ne sais pas si j'ai l'énergie pour continuer ce qu'on a commencé au chalet. Mais je veux bien faire des câlins, peut-être un peu plus. Il range leurs restes, l'avantage du japonais c'est qu'il n'y a quasi pas de vaisselle. Chanel et Cha-Cha montent les escaliers avant eux et les attendent tous les deux sur le lit. Ça fait rire Alonso qui laisse faire pour cette fois, ils ont été absent tout le week-end. Il se prépare à aller se coucher, rituels du soir. Il n'a pas défait les valises, il le fera le lendemain. Ils se retrouvent ensemble sur le lit, directement nus cette fois. Alonso caresse doucement Jeff, frolant ses épaules, ses clavicules, glissant le bout de ses doigts le long de son corps. Je ne sais pas si je peux être plus heureux que maintenant... lui chuchote-t-il en le regardant, la tête sur l'oreiller. Il ne veut pas se souvenir d'autres moments où il a été aussi heureux, car bien sûr, il y en a eu tellement... Mais ce soir, contre Jeff, après avoir passé deux formidables journées avec lui, après qu'ils se soient livré sur des moments de leur passé, qu'ils se soient disputés aussi un peu sur ce Gustav... Ils avaient tant de souvenirs encore à créer, tant de moments à vivre ensemble. Pour Al aussi, Jeff lui offrait la foi en l'avenir. Jeffrey et Alonso rimait avec toujours. Il se serre un peu plus contre lui et l'embrasse avec beaucoup de douceur. Finalement Al sent que son envie remonte doucement et la main qui le caresse devient légèrement plus appuyée.

tw : sexualité

Un voyage de noces au Japon... En France, en Italie... N'importe où, même ici dans le Vermont. Tu t'en fichais un peu, parce que l'idée était que c'était possible, que vous aviez le droit d'y songer comme quelque chose qui allait arriver. Enfin... Peut être pas dans le Vermont tout de même.

Tu es en train de manger et tu souris quand tu l'entends faire sa comparaison. Quand tu fais les tiennes, tu as l'impression qu'elles tiennent la route mais à l'entendre... C'est vrai que c'est tout de même étrange. Lui devait faire avec, parce que tu en dirais surement d'autres, beaucoup d'autres, avec toutes les années que vous alliez vivre ensemble. Fais attention mon cœur, tu commences à parler comme moi, c'est pas bon du tout... Tu viens poser ta main sur la sienne en le disant puis tu ris. Ca te fait du bien de simplement rire d'une situation comme celle ci, de ne pas être angoissé à chaque nouveau moment.

Tu as bien mangé, Alonso aussi. Il semble ne même plus avoir envie de continuer ce que vous aviez commencé au chalet. Ca te va, vous aviez le temps. C'est ce que tu aimes te répéter. Vous débarrassez ce qui a été utilisé et vous montez, devancé par deux petits fripons qui comptent bien dormir avec vous. Mais d'abord, il faut passer par la salle de bain, mettre de la crème, prendre soin de ses cheveux. Tu aimes le faire avec Alonso à tes côtés, vous avez vos habitudes, vos manières de faire parfois différentes et vos produits qui n'étaient pas toujours les mêmes. Vous pouvez vous coucher, tu as mis ta robe de chambre pour la salle de bain mais tu la retires. Il fait chaud dans la chambre, le chauffage a été mis en arrivant. Tu te serres contre Alonso, Apparemment, tu déranges Chanel qui était allongé au bout du lit et qui se lève pour descendre et quitter la pièce. Chacha semble le regarder, hésiter, puis se décide à le suivre. Ils vont surement aller dormir ensemble sans personne pour les pousser. Tu le seras. Tu verras. Même s'il était déjà heureux, tu aimes te dire que tu arriveras à le rendre plus heureux encore. Peut être le premier soir dans votre nouvelle maison, dans votre lit à faire l'amour.

Jeff lui dit qu'il sera encore plus heureux. Ce niveau de bonheur lui suffit. Il est très haut déjà. Il ne demande pas plus. Si ça c'était la moyenne  si ça oscillait de haut en bas et ça se stabilisait à ce niveau les jours habituels... Ce serait bien merveilleux. Mais la vie n'était pas toujours ainsi. Il observe Jeff, ses magnifiques yeux, il le trouve si beau, il l'a toujours trouvé si beau, si expressif, son sourire, voir son sourire tous les matins depuis quelques mois le remplissait de joie. Son ouragan personnel. Leurs lèvres se rencontrent dans une douce envie, leurs corps se serrent l'un contre l'autre. Il a envie de lui dire qu'il l'aime chaque seconde qui passe. Mon week-end se termine effectivement comme ça, de la plus tendre des façons possibles, l'un contre l'autre, mon corps contre le tien... Ni l'un, ni l'autre ne rêvait de cordes et de soumission ce soir. C'était simplement d'amour qu'ils avaient besoin.