Alonso s’amuse beaucoup, ça n’a aucun sens autre que celui de jouer. Ils avaient beau ne plus avoir l’âge de jouer, en tout cas c’est ce que pourraient dire certains adultes, Al et Jeff restaient tous les deux très enfantins parfois. Il obtient son baiser et il en profite, sa main glisse derrière le cou de Jeff. La caresse sur sa joue le fait sourire. Je vous permets ce massage… capillaire ? Ca le fait sourire qu’il lui propose un masque capillaire, sa longueur actuelle devait avoir été remarquée par Jeff, forcément, la dernière fois qu’il était allé chez le coiffeur, il avait demandé à ne couper presque rien et ça remontait au mois d’août. Il pense bien sûr à un autre type de massage mais il aimerait que Jeff puisse en profiter aussi dans ce cas. Il gémit doucement sous les mains de Jeff qui massent son crâne.

Dites-moi Jeffrey, j’ai ouï dire que votre spécialité n’était pas uniquement les massages capillaires mais tous types de massage… Les bruits de couloir voyez-vous. Nous pourrions expérimenter ces connaissances à la sortie du bain ? J’aurais aimé vous y inviter, mais voyez-vous, il va me falloir investir dans une baignoire plus grande… Alonso lève les yeux vers Jeff puis les ferme doucement. Il faut que le masque pose maintenant, n’est-ce pas ? Il pose sa tête contre la baignoire et écoute la musique. Vous pourriez caresser mon visage à présent ? Ça me détendrait beaucoup… ajoute-t-il sans ouvrir les yeux. La journée d’aujourd’hui a été particulièrement stressante, j’ai couru partout pour être dans les temps et mon fiancé m’a accueilli avec un « Tu pourrais prévenir quand tu rentres ! ». Vous vous rendez compte de l’outrecuidance ? Il cache un sourire qui lui monte aux lèvres toujours les yeux clos. Heureusement que vous êtes là, Jeffrey… Je peux compter sur vous pour prendre soin de moi. Il tente, il ne sait pas si Jeff va se vexer ou non, il n’espère pas, car c’est vraiment uniquement pour s’amuser.

Le jeu s'installe. C'est amusant parce que tu n'y avais pas pensé en préparant cette soirée, c'était venu tout seul, puisque tu devais t'occuper de lui.

Il fallait poser le masque au moins cinq minutes, de toute façon, ce n'était pas un masque très cher, c'était surtout pour l'ambiance de la soirée. Tu viens faire comme il te demande, tu lui caresses le visage tendrement, de douces caresses qui marquent les traits de son visage. Juste pour qu'il puisse se détendre. Tu ne parles même pas, tu le laisses profiter de la chaleur du bain et de la musique. Je suis sûr qu'il avait une raison de s'adresser à vous de cette façon. C'est un homme certes quelques peu maladroit mais toujours rempli d'amour pour vous. Vraiment, tu restais Jeffrey pourtant ? Mais ça te fait sourire, tu veux bien jouer ce rôle.

Il est temps pour Alonso de rincer ses cheveux, tu le laisses faire et tu passes tes mains à l'eau dans le lavabo. Je vous ai préparé un peignoir pour votre sortie de bain. Il vous suffira de me rejoindre dans la chambre pour la suite. Mais tu ne précises pas de quelle suite il s'agit. Tu avais besoin d'un peu de temps et tu savais qu'Alonso allait encore profiter de son bain. Tu te rapproches tout de même pour venir susurrer à son oreille. Si je suis trop outrecuidant pour toi tu seras puni tout le weekend tu ne pourras pas me toucher... Tu plaisantes évidemment, tu profites pour terminer par venir mordiller son lobe d'oreille puis y déposer un baiser. Je vous laisse pour le moment, Monsieur. Tu reprends ta stature, bien qu'un rictus ne puisse s'effacer de ton visage.

Puis, tu le quittes. Tu en profites pour préparer le lit, le faire ressembler à une table de massage, tu sors aussi des pétales de rose que tu as acheté en l'état, pour en déverser un peu sur le lit, puis en trainée jusqu'à l'entrée de la chambre puis dans le couloir pour finir devant la porte de la salle de bain. C'était terriblement cliché mais ça faisait aussi parti de ce que tu aimais le plus. Tu te dépêches de retourner dans la chambre, il fait chaud car tu as poussé le chauffage pour que vous n'ayez pas froid. Tu te mets nu, tu caches tes vêtements bien entendu et tu gardes juste une serviette autour de la taille. Alonso ne devrait plus tarder. Sa porte est fermée pour garder la chaleur dans la salle de bain mais pas celle de la chambre alors tu l'entendras venir. Pour le moment, tu aurais voulu en profiter pour regarder encore des vidéos de technique de massage mais tu as laissé ton téléphone dans la salle de bain pour lui mettre de la musique. Tu les as pourtant en historique car tu l'as déjà fait pendant cette semaine mais tu aurais voulu te rafraichir l'esprit. Parce que qu'il en dise, tu te mets déjà beaucoup de pression.

Jeff garde son personnage. Mais Al sait que son compagnon est parfois plus susceptible qu’il n’y parait. Al se rince les cheveux, mouillant entièrement sa tête. Avant que son compagnon ne parte, il lui glisse une phrase qui lui arrache un sourire. Le punir, lui ? Pour tout le week-end ? Oh, si Jeff prenait ce chemin-là, nul doute qu’il prendrait plaisir à le faire céder quand même. Il sent le baiser sur son oreille, ça le chatouille un peu. Hum… Oui, disposez. mime-t-il comme s’il était un peu vexé de la précédente remarque. S’il ne peut pas toucher Jeff le fiancé, il pourra peut-être toucher Jeffrey le majordome. Il trouvait drôle que Jeff veuille le punir. Il se dit que c’est un signe d’assurance car il n’aurait pas osé le prononcer avec d’autres ex et il accueille donc positivement cet état d’esprit.

Il reste un peu dans un peu dans le bain. Il se demande se rallonge dans le bain et regarde le plafond d’un air pensif. Si je suis trop outrecuidant pour toi… Il sourit tout seul en y repensant. Jeff était loin d’être outrecuidant mais c’était bien qu’il en montre. Il prend du shampoing pour laver ses cheveux, du savon pour laver son corps alors qu’il profite juste de cette douce soirée. La musique est agréable, il se rince tranquillement puis sort du bain. Jeff ne lui a pas laissé de vêtements propres remarque-t-il. Il sèche son corps et ses cheveux à la serviette puis la laisse sécher dans la salle de bain et ouvre la porte, nu, se demandant ce qu’allait être la suite. Il tombe sur les pétales de rose. Il en prend un et le sent. Ce sont de vrais pétales, pas des artificiels. Il suit le chemin qui le mène jusqu’à la chambre. Il a pris le téléphone de Jeff pour lui rendre. Il le pose sur la commode de l’entrée de la chambre, la musique se poursuit. Il fait bon ici. Son Jeff est torse-nu, en serviette, connaissant ce dernier il n’a pas du conserver de sous-vêtements, la nudité était la deuxième nature de Jeff. J'aime beaucoup cette mise en scène… murmure-t-il. Il en riait dans le bain, mais finalement, il est assez intimidé par tout ce que Jeff met en œuvre pour lui ce soir. Il n’en demandait pas tant, il tend sa main vers Jeff pour le rapprocher de lui s'il le veut bien.

Tu as cette pression, cette envie de lui montrer que tu pouvais faire tellement pour lui. Ce n'est pas Alonso qui te la faisait ressentir, bien sur, mais toi même. Tu voulais le meilleur pour lui parce qu'il était le meilleur pour toi... Et habituellement, tu faisais beaucoup pour les autres.

Tu l'attends dans la chambre, tu as pensé à te mettre sur le lit dans une position lascive mais peut être que c'était trop. Tu n'aurais pas pu t'empêcher de rire en le voyant débarquer, sans doute avec une tête d'ahuri. Alonso ramène la musique avec lui, tu l'entends de plus en plus distinctement en même temps que lui s'approche de la chambre. Tu souris en le voyant. Moi aussi... Tu lui avoues en venant lui prendre la main pour l'approcher du lit. Tu préférais cependant rester toi-même et ne plus jouer un rôle. Tu le fais s'assoir en gardant sa main dans la tienne et tu l'apportes à tes lèvres pour venir embrasser son dos. Tu peux ensuite lui rendre sa main. Si tu veux bien t'installer... Tu ne précises pas que tu as tenté de regarder des tas de vidéos. Bien sûr, tu n'as pas pu t'entrainer réellement mais au moins, tu avais les gestes en tête. Vous aimez tant les massages que tu te dis que la prochaine maison pourrait accueillir une table. Dans le sous-sol, il y aurait de la place, pour ça et un tas de choses. Pour le moment, tu commences par effleurer la peau de tes doigts, Alonso s'est mis sur le ventre évidemment. Tu le sens réagir à ces premières caresses. Tu n'as pas vu dans le bain à quel point il était déjà excité, à cause de la mousse, mais il ne devrait pas tarder à l'être à nouveau.

Tu commences par lui masser le dos avec soin, tu appliques ce que tu sembles avoir appris et ça le fait réagir, alors tu penses bien faire. Alonso avait de longues semaines, parfois beaucoup de stresse à son travail, ce genre de massage devait lui faire du bien en fin de semaine. Quelques contrariétés cette semaine ? Tu n'en sais rien, apparemment, c'est lié mais tu n'es pas certain de comprendre comment ça fonctionne. En tout cas, tu ne te souviens pas qu'il t'en ait parlé.

Jeff est redevenu Jeff et Alonso est redevenu Alonso. Plus de trace du jeu, il est juste là et Al suit ses mouvements, sourit doucement au baisemain. Oui, avec plaisir… Il s’installe sur le ventre, Jeff a installé une petite serviette en rond pour qu’il y pose sa tête sans s’étouffer. Les mains de Jeff sur lui, forcément lui arrache un premier soupir d’aise. C’est parfait… Jeff s’appliquait ou il s’était amélioré. Il sourit même si Jeff ne peut pas le voir, contrariétés… Hum, il n’aurait pas dit ça. Mais oui, en effet, il se sentait tendu depuis des semaines, même si le massage au lac du week-end passé avait été fort agréable.

C’est un peu tendu au boulot en ce moment… Comme tu sais, il y a eu des départs qui n’ont pas été remplacés à l’hôpital alors c’est toujours un peu la course… Ah oui, là où tu es c’est parfait… Il lâche un gémissement. Tu peux appuyer plus fort si tu veux… lui propose-t-il. On a eu des problèmes sur les livraisons cette semaine au drugstore… Sinon… Sinon, il pensait tout le temps à Barbara, il avait acheté une maison et il avait demandé son compagnon en mariage. Rien de plus que ce que tu sais. Ça a été tout de même une belle semaine… Du stress, mais pas que des contrariétés… Il soupire de nouveau quand Jeff repasse sur ses épaules. Je pourrais te masser moi aussi ? demande-t-il pour une fois sans double sens à sa question, simplement pour lui rendre ce qu’il lui donnait. Pourtant, s’il se retourne, il va avoir envie de prendre son compagnon dans ses bras c’est sûr.

Tu veux aussi parler, prendre de ses nouvelles. Parfois, en semaine, vous n'avez pas le temps. Alonso est fatigué le soir et tu ne veux pas l'embêter avec le boulot quand il en sort. Il te dit que c'est parfait, tu sais que ça pourrait être mieux évidemment. Mais tu apprécies qu'il te trouve parfait pour ce massage. Tu as trop souvent eu l'habitude de n'être pas assez bien, de devoir faire mieux, pire, d'être une déception. Alonso trouvait toujours le positif chez toi et tu appréciais beaucoup cela. Ça te rappelait un Daniel aussi, parce que Daniel essayait toujours de te pousser vers le haut.

Tu l'écoutes tout en le massant, tu t'amuses quand il te donne des conseils et tu les appliques tout de suite. Tu apprécies les sons qu'il produit aussi. Oui, j'aurai eu du mal à faire une carrière plus...conventionnelle je pense. Tu avais des obligations lors de tes représentations évidemment, mais jouer la diva faisait parti du rôle, aussi. Ce n'était pas tout à fait la même chose que de travailler dans un hôpital et un drugstore... Les clients n'avaient pas non plus les mêmes exigences ni les mêmes demandes. Une belle semaine. Tu espères qu'il le dit parce que tu es là, que vous vivez ensemble, que cette semaine, vous avez signé pour votre maison. Pas la sienne avec tes affaires dedans mais bien la votre. C'était un grand pas. La première fois pour toi que tu allais possédais un bien avec quelqu'un, sur un pied d'égalité. Tu avais attendu des tas d'années pour ça, mais finalement, tu ne regrettais pas.

Il demande s'il peut te masser, tu as tellement stressé pour la préparation que tu n'es pas contre. Si ça te fait plaisir alors oui... Mais tu savais que c'était bien le cas. Tu continues tout de même son massage, tu viens embrasser son dos à plusieurs reprises et tu t'amuses de ses réactions. Puis, tu retires tes mains de son corps. C'est à son tour.

Le massage lui fait du bien, délasse des tensions et tout simplement crée de la connexion entre eux, il n’en manque pas, mais c’est important pour Al, de toucher et d’être touché. C’est quelque chose d’essentiel pour lui. Il comprend ce que Jeff veut dire par carrière conventionnel. Avoir des horaires fixes à la semaine, être contraint par une hiérarchie, ce n’était pas évident tous les jours, mais ce n’était pas évident non plus d’être son propre chef comme Jeff pouvait l’être, s’obliger à être tout le temps proactif à chercher les contrats. Les deux avaient leurs avantages et leurs inconvénients. Je comprends… Ce n’est pas toujours évident, c’est surtout d’avoir deux jobs qui ne me facilite pas la vie, il faudrait que je choisisse mais… Il se tait car Jeff appuie sur un point sensible qui lui fait du bien. Il profite encore du massage jusqu’à demander à Jeff s’il veut qu’il fasse la même chose pour lui. Bien entendu… Il poursuit le massage, c’est toujours aussi agréable et doux et tendre. Il sent des baisers et ça le fait rire, il sent sa peau frissonner quand les contacts de son compagnon sont moins appuyés.

Jeff finit le massage en douceur. Alonso se retourne, il est un peu excité par ce contact mais ce n’est pas ce qu’il pense le plus important pour le moment. Il prend Jeff dans ses bras et pose un baiser dans son cou. Gracias, mi amor… Comme souvent, il sent la fragilité de son conjoint entre ses bras. Jeff n’est plus maigre comme il l’a été en août pendant sa dépression, quand il était réalimenté par sonde, mais il reste très fin. Ses mains passent de chaque côté de son visage pour venir l’embrasser doucement. Tu me plais tellement… lui murmure-t-il. Jeff le sait déjà, mais Alonso aime le lui dire et il sait qu’il aime l’entendre. Il l’embrasse plus langoureusement, son corps se serre contre le sien, sa main cherche ses fesses et défait sa serviette, son cœur bat un peu plus fort. Ses mains le massent déjà, le dos, les flans, mais ce n’est pas ce genre de massage qu’il a promis. Il s’arrête, car il a poposé un massage à son fiancé. Quand il éloigne son visage du sien, son regard est légèrement perdu, comme si son cerveau n’avait pas prévenu tout le reste de son corps avant de stopper ses gestes. Il éloigne doucement ses mains de lui. Je crois que nous nous égarons… Installe-toi je t’en prie.

Il lui fait un sourire d’excuses et insiste, même s’il doit se contenir pour le laisser s’allonger sans le toucher. Il pose ses yeux sur les fesses de son compagnon et sa main suit son regard en y déposant une caresse qu’il remonte le long de sa colonne vertébrale du bout des doigts. Si tu te voyais à travers mes yeux, Jeff, tu saurais comme j’aime sentir ta peau si douce, comme de la soie sous mes doigts. Comme j’aime ta chaleur sous mes mains, les frissons qui te couvrent quand je te parsème de baisers, quand mes mains ne cherchent qu'à t'apaiser. il joint le geste à la parole en s’installant et en l’embrassant doucement. Il commence le massage, sa voix devient douce et caressante. Alonso sait bien masser parce qu’il aime ça et puis parce qu’il connait l’anatomie, il sait si sous ses doigts ce sont des muscles, des os, des tendons et ce qu’il doit masser pour le détendre. Je t’aime, Jeff. Je t'aime quand je glisse mes mains lentement le long de ton dos, sentant chaque muscle se détendre sous mes doigts. Je t’aime quand je sens ta respiration devenir plus profonde, plus calme, et quand je m'attarde sur chaque courbe, chaque ligne de ton corps, savourant la chaleur de ta peau contre la paume de mes mains. Je t’aime quand je dépose des baisers légers sur ta nuque et tes épaules et que je sens des frissons te parcourir, comme une douce vague de bien-être. Ses mots prennent l'orientation d'une méditation guidée. Ses mains glissent avec lenteur et assurance le long de son dos, trouvant chaque nœud de tension pour le libérer doucement, chaque mouvement visant à apaiser. Il n’est pas parfait, mais il essaie de suivre ce qu’il ressent. Il dépose des baisers légers sur sa nuque et ses épaules, appréciant la réponse du corps de son bien aimé. Ses lèvres effleurent sa peau entre chaque pression, ajoutant une touche de douceur et de tendresse à chaque geste. Laisse-toi aller… Je serais toujours là pour toi… murmure-t-il tout près de son oreille. Il sent le corps de Jeff se détendre peu à peu, lui-même oublie en partie l’excitation qu’il a ressenti quelques minutes plus tôt. Il sait combien il est important de prendre soin de lui. C'est idéal de commencer ainsi le week-end, par de l'apaisement, de la tendresse et de la sérénité. Il sait combien il en a besoin, combien ils en ont tous les deux besoin.

c'est une si belle soirée, tu n'as pas peur, ni pour demain, ni pour après. Ne pas avoir peur de l'avenir est pour toi quelque chose de tellement précieux. C'est peut être ce que tu devrais lui dire pour tes vœux. Le mariage n'allait pas arriver tout de suite bien sûr, mais il arriverait et tu pensais tout de même de temps en temps à comment il allait se passer, à ses différents aspects. Les vœux en faisaient parti et tu savais que ceux d'Alonso allaient être incroyable. Tu voulais que les tiens le soient tout autant. Peut être que lui dire qu'il te donnait confiance en l'avenir était quelque chose que tu devrais lui dire. Ce serait simplement beau pour vos invités, mais tout à faire plus intime et important pour ton Alonso.

Mais ce soir, il n'est pas question de vœux. Même si Alonso parle toujours aussi bien. Il te masse à présent, tu l'écoutes et tu adores l'écouter. Tu aimais l'écouter. Il trouvait toujours les mots justes et tu avais besoin de les entendre. Il le savait. Tu ne pouvais pas te contenter de savoir que tu étais aimé, tu avais besoin de l'entendre, même si c'était évident. Tu avais besoin de savoir que tu étais beau pour lui, désirable. Surtout après ta dépression des mois précédents. Tu reprenais confiance en ton corps et l'entendre te dire que ce corps que tu avais tant détesté, lui plaisait, aidait beaucoup dans ta longue guérison. C'est censé être ton weekend tu sais... Mais tu n'es pas contre l'entendre te parler ainsi. Il était tellement rempli d'amour pour toi. Bien sûr, vous aviez vos moments sans, vos incompréhensions, vos disputes. Mais ce n'était pas ce que tu retenais. Lorsqu'un couple ne pouvait plus que voir les mauvais moments, les tensions et les cris, alors il valait mieux arrêter. Toi, quand tu pensais à Alonso, tu pensais à ces moments là, à ses déclarations d'amour toujours si touchantes. Alonso sait ce qu'il te faut, même pour ce weekend où il devait être celui dont on prend soin.

Quand il a terminé son massage, tu l'invites à te rejoindre dans le lit. Tu avais prévu autre chose mais peut être qu'il vaut mieux rester l'un contre l'autre. Il fait bon dans le pièce, il ne faudra pas que tu oublies de baisser le chauffage. J'avais prévu aussi des choses, que j'ai ensuite mis de côté... Mais je crois que finalement, il y en a une que j'aimerai faire. Des idées qui ne rentraient pas dans le timing ou bien dans l'ambiance que tu te faisais d'un moment. Mais ce soir, l'ambiance était tout autre que celle que tu avais imaginée. Tu voulais des câlins, des caresses, t'endormir contre lui et bien sûr ce petit plus qui n'était plus dans tes plans. Tu déposes un baiser sur sa joue, tu laisses tes lèvres appuyées contre sa barbe et tu lui en fais plusieurs à la suite. Je reviens Tu lui dis ensuite.

Tu te lèves, tu es nu mais il fait si bon chez vous et tu aimes te balader nu. Il n'y a que vous et tu n'as rien à lui cacher, plus maintenant. Tu le laisses alors quelques instants, peut être quelques minutes plutôt et tu reviens avec un mystérieux papier que tu as plié en deux pour qu'il ne puisse pas lire. Tu lui montres avec une certaine malice dans le regard et dans le sourire, puis tu viens te remettre avec lui dans le lit. Le papier reste plié pour le moment. Tu penses qu'il renferme quoi ? Tu es curieux.

Les mots de Jeff le font sourire. C’est celui que tu organises, oui, mais ce n’est pas le mien, c’est le nôtre… Je veux que tu y prennes autant de plaisir que moi. Il y avait une différence majeure pour  Alonso. Ses mains continuent leur chemin, apaisantes et rassurantes, et il ressent son corps se détendre peu à peu. Ce moment est précieux pour lui, comme un moyen de lui rappeler qu’il peut trouver du réconfort et de la sérénité auprès de lui, qu’il peut lui faire confiance et se relâcher. Al sait que cette confiance sera toujours à construire. C’est le cas dans tous les couples mais encore plus dans leur cas. Il sait que les mots ne font pas tous, les gestes sont tous aussi importants. Ses mains ralentissent peu à peu, les mouvements devenant plus légers, plus doux, comme une caresse qui guide lentement son esprit vers la détente. Al aussi se détend dans cet échange. Il ne le laisse pas tout de suite, il reste là, en silence, contre lui, savourant ce moment de calme qu’ils partagent.

Il finit par se glisser dans le lit avec Jeff. Il l’écoute, l’observant avec douceur. Il hoche la tête, il ne sait pas ce qu’il a prévu alors l’imprévu le gène encore moins que d’habitude. Il continue à garder le contact avec lui, sa main sur son bras faisant de lents aller-retours. Jeff l’embrasse sur la joue puis lui échappe, Alonso sourit en le regardant partir nu. Il entend son ventre gargouiller. Il ne peut s’empêcher de soupirer, c’était le week-end de Jeff alors, il faudrait se caler sur son rythme. Jeff part longtemps… Enfin, pas longtemps mais Alonso pensait qu’il faisait juste un aller-retour mais en réalité quelques minutes passent. Il en profite pour fermer les yeux, écouter le calme de la maison, se dire que dans quelques mois, ils auraient de nouveaux bruits rassurants, un nouvel espace. Son compagnon finit par revenir avec une feuille de papier. Al se redresse dans le lit et passe une main dans ses cheveux. Hum… Il n’en sait rien du tout. C’est… un mot doux ? Ou quelque chose que l’on va faire ce week-end ? Un souvenir ? Ou une facture ? Il sourit, parce qu’il dit juste ce qui lui passe par la tête, mais ça peut vraiment être n’importe quoi. Je ne sais pas, Jeff… Il se penche pour venir embrasser l'angle de sa mâchoire.

Tu n'es pas aussi doué que lui avec les mots. Tu es même plutôt maladroit. Alors sur ce papier, ce ne sont pas tes mots. Tu voulais le meilleur pour ce weekend et tes mots étaient loin d'être suffisants. Tu le sais. C'était ainsi. Pas exactement mais l'une de tes propositions s'en approche... Tu ne dis pas laquelle. Il ne pourrait pas lire même s'il voyait à travers de la feuille. Tu aimes bien le faire mariner. Une facture... Tu y repenses maintenant. Vraiment, il n'y avait qu'Alonso pour y penser dans ces moments là. C'est ta déclaration d’impôts en retard... Mais c'était impossible. Toi, tu pouvais oublier, ça t'était même déjà arrivé. Mais Alonso ? Il devait sans doute être le premier de la région à la renvoyer et correctement remplie, de surcroit. Vous étiez tellement différents sur certains points et pourtant, votre amour restait une évidence.

Tu finis par l'inviter à se rapprocher. Allez, viens contre moi, comme ça tu ne seras pas tenté de lire... Tu as le dos posé contre ton oreiller, tu es relevé, tu veux qu'Alonso se mette sur son torse. Tu pourras lire ton mot tranquillement, et tu pourras aussi lui caresser ses doux cheveux. Tu attends qu'il s'installe, tu commences à lui caresser les cheveux, comme tu voulais le faire. Tu t'éclaircis la voix. Monsieur Harrington, vous trouverez ci-joint le devis que vous avez demandé pour l'agrandissement de votre pénis... Tu ne peux t'empêcher de pouffer à la fin de la phrase... Qu'est ce que tu pouvais être puéril parfois. Mais c'était trop tentant, et le fait que tu plaisantes était aussi un bon indicateur de ton état actuel. Tu te sentais vraiment bien, moins stressé qu'au retour d'Alonso de son travail. C'est bon, c'est bon, je plaisante.... Tu as du mal à reprendre son sérieux maintenant, ton torse se soulève d'un coup alors que tu veux tenter de te concentrer pour réellement lire ce qui est écrit.

Ton cœur s'accélère, tu connais les mots, tu les as lu et relus pour ne pas te tromper, pour que ça soit fluide. Mais maintenant qu'Alonso peut t'entendre, tout est différent. Mais tu te lances.

Yours
I am yours as the summer air at evening is
Possessed by the scent of linden blossoms,

As the snowcap gleams with light
Lent it by the brimming moon.

Without you I'd be an unleafed tree
Blasted in a bleakness with no Spring.

Your love is the weather of my being.
What is an island without the sea ?
Daniel Hoffman

Tu souris, tu poses le papier sur le lit, tu aurais même pu réciter ces mots d'un autre sans les lire, finalement. C'est pour cela que les poèmes, et surtout ceux qui parlaient d'amour, étaient écrit non ? Pour que ceux comme toi qui ne savaient pas si bien manier les mots, puissent avoir aussi la chance de clamer tout l'amour qu'ils avaient avec les plus beaux vers. Tu avais mis du temps à le trouver, à tomber sur un poème qui te parlait. Ton cœur s'emporte maintenant, tu espères qu'il aimera cette surprise que tu avais pourtant mis de côté... Elle te semblait si importante maintenant.