TW : sexe

Sa déclaration d'impots en retard... il sourit. Je ne veux pas l'ouvrir alors. bougonne-t-il comme si c'était vrai. Ils se sourient. Jeff l'invite à se mettre contre son torse. Al se positionne donc contre lui, ses bras l'enlacent et son oreille se pose contre son cœur qu'il entend battre régulièrement. Il frotte doucement sa joue contre lui comme si son compagnon était un oreiller confortable. Dépose un baiser sur le haut de son ventre. Jeff lui lit la lettre, il fronce les sourcils en entendant le mot devis, puis la suitele fait lever les yeux au ciel, Jeff lui a l'air très content de sa propre blague. Mais... Je ne te permets pas ! répond-t-il en riant et se redressant, Al se met à chatouiller Jeff en représailles, c'est facile, ses côtes sont à sa disposition. Il en profite pour embrasser son cou chaud et doux de baisers. Son compagnon déclare vite forfait. Al se replace contre lui mais sent toujours le torse de Jeff secoué de rire. Il dépose de nouveau de tendres baisers sur son torse. Le fait d'y avoir accès comme ça, aussi simplement que ça était si important pour lui. Jeff allait bien, il se sentait bien et c'était le cadeau le plus précieux qu'il pouvait lui faire.

Il sent imperceptiblement que le cœur de Jeff semble battre plus fort dans sa poitrine. Ils se sont calmés pourtant, la main de son fiancé est dans ses cheveux encore un peu humides. Il ferme les yeux pour mieux entendre ce que Jeff a à lui dire. Il dépose toujours des baisers sur sa peaux de temps à autre puis cesse quand le poème commence pour bien entendre. Il n'y a pas que le poème. Il y a le fait d'être contre lui, le fait de l'avoir demandé en mariage, le fait d'avoir acheté la maison, les disputes récentes sur Daniel, sa jalousie parce qu'il y avait aussi de ça, sa peur de le perdre après l'épisode avec Russel... Al sent toutes ces émotions qui remontent dans ce court poème et quelques larmes viennent s'écouer contre Jeff et dans sa barbe. Il se serre un peu plus contre lui. Merci... C'est magnifique... Tu es magnifique... murmure-t-il d'un ton ému sans bouger. Si Jeff se met la pression, Al n'est jamais en reste. Il lui a dit le week-end dernier. Jeff n'est pas trop, mais lui a parfois l'impression de ne pas être assez. Ce n'était pas le cas en ce moment. Non... Il avait l'impression d'être suffisant et d'être aimé pour ce qu'il pouvait lui donner, ni plus, ni moins. Ça n'avait pas de prix. Il reste un instant comme ça, simplement contre lui à profiter de l'instant. Il a presque envie de demander à Jeff de le relire.

Mais les mots avaient été dits, il ne savait pas quoi rajouter à part des je t'aime. Il finit par lever très lentement la tête. Je... J'ai très envie de te faire l'amour maintenant, ou au moins de te caresser et de t'enlacer, est-ce que je peux ? Est-ce que ça fait partie du programme ? demande-t-il en chuchotant car son désir avait commencé à monter à force d'être peau contre peau. Les yeux d'Al sont encore brillant des quelques larmes qui ont coulé. Il vient chercher ses lèvres, leurs torses se touchent à présent, découvre leur cœur battant l'un contre l'autre. Al se frotte doucement à son compagnon en prolongeant le baiser. Ses mains passent sur ses cuisses, entre ses jambes. il recule sa tête, remonte doucement sa main le long de son corps. Ce corps qu'il désire de plus en plus et avec tant d'ardeur. Pas seulement son corps, d'ailleurs. Lui. Tout son être, toute son âme car Jeff était aussi beau interieurement qu'il l'était à l'extérieur. Tu sais... Je voudrais encadrer ce poème et le mettre à l'entrée de chez nous. Que tout le monde sache à peine entrés, que l'on s'aime plus que tout. il cherche son cou, la base de ses cheveux, s'enivre de l'odeur de sa peau et de ses baisers. Je suis à toi aussi... répond-t-il en écho au poème en le criblant de baisers. Mon cœur t'appartient tout entier. Il t'a toujours appartenu... et il ne pourrait jamais s'en défaire. Les caresses d'Al redeviennent plus appuyées, mûes par son désir qui prend toute la place cette fois dans son esprit alors que son corps ondule contre le sien cherchant toujours plus son contact.

À côté de son oreille, il ronronne les mots, les mots qu'il dit parfois en anglais. Il n'est pas poète et ce sera moins beau que ce que Jeff lui a lu mais son cœur parle pour lui. Chaque jour je mesure la chance de t'avoir à mes côtés. Chaque matin à me réveiller contre toi est un nouvel espoir. Tu emplis mon monde de bonheur. Je suis si heureux... si heureux contre toi. Les plus durs chemins sont semblables à des champs de fleurs quand je suis avec toi. les mots romantiques en espagnol se mêle à son souffle qui se fait plus profond et aux baisers. Son envie se mêle à l'amour qu'il a pour lui et le rend fou de lui.

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Peut être que c'est parce que vous allez passer un weekend en amoureux ou bien parce que tu viens de lui lire un très poème, mais tu aimes beaucoup l'atmosphère des lieux. Beaucoup. Ce moment intime, juste vous deux. Un jour, ce ne serait peut être plus juste vous deux mais tu préférais ne plus y penser. Tu savais que les chances étaient si minces que tu préférais oublier, comme tu l'avais fait pendant toutes ces années. De toute manière, ce weekend n'était pas fait pour parler de cela. Sans doute que tu trouverais toujours une excuse pour ne plus en parler.

Il veut te faire l'amour, mais il est sans doute un peu trop fatigué pour ça. Par contre, tu le sens se frotter contre toi, comme il l'a dit, il pouvait simplement te caresser et tu le casserais en retour. Ses mains s'allient à ses mots, tu fermes les yeux, tu les rouvres quand il te parle d'encadrer le poème. Je suis désolé, j'aurai aimé avoir su en écrire un moi même mais je voulais qu'il te plaise. Pas juste qu'il lui plaise parce qu'il avait fait l'effort d'essayer, tu voulais que les mots soient à la fois justes et beaux. Et tu n'étais pas capable de ça. Peut être même que tu aurais rendu Alonso confus avec tes mots. Ce n'est rien, les autres écrivaient pour qu'on se souviennent de leurs mots, de leur poésie.

Alonso te parle en espagnol, il chuchote même. Tu souris parce que tu sais pourquoi il le fait. D'abord parce que tu aimes ça, bien entendu, mais aussi et surtout parce que ça te fait de l'effet et Alonso semble déjà en ressentir beaucoup. Tes mains, qui jusqu'à présent caressaient surtout ses flancs et son torse, son ventre un peu, s'aventurent un peu plus bas maintenant qu'il est remonté vers toi. C'est ton weekend mais c'est surtout le sien, celui que tu veux lui offrir. Alors tu descends sans un mot, tu attends qu'il se mette sur le dos, à ta place contre le coussin relevé sur la tête de lit. Ses jambes écartées, tu viens d'abord le toucher avec tes mains, tu caresses son sexe et ses bourses, tes lèvres se déposent sur l'intérieur de ses cuisses. Tu ne le fais pas attendre longtemps avec de le prendre en bouche. Tu y vas avec douceur, lenteur, tu prends ton temps, tu suis ses gémissements, les contractions de son corps. Tu le laisses venir à la fin, tu le gardes en bouche même si tu aimes moins. Tu grimaces légèrement lorsque tu dois avaler. Puis tu te lèves pour aller rapidement te rincer la bouche.

Tu reviens le plus rapidement possible dans la chambre pour te remettre contre lui. Si son corps est chaud, le tien s'est légèrement refroidi alors tu frissonnes à son contact. Tu pourrais t'endormir maintenant, tu as complètement oublié que vous n'avez pas mangé et c'est vrai que pour toi, c'est surtout un détail. Ce weekend commence comme je l'ai imaginé. Ca te fait du bien de le dire, de savoir que tu en étais capable.

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Ne t’excuse pas, Jeff, c’était parfait. Tu as mis du temps pour le chercher, pour le trouver et il est parfait. Il s’en fichait bien que ce soit ses mots ou ceux d’un autre, c’était l’intention qu’il voulait mettre derrière qui comptait et son intention était si belle. Elle lui donnait tellement d’espoir dans leur relation. Le désir d’Alonso augmente au fur et à mesure de leurs frôlements. Jeff répond à ses caresses, puis il descend entre ses cuisses. Ses baisers, sa douceur, le rendent fou de désir pour lui. Al se met à gémir rapidement, s’oblige à ne pas bouger le bassin pour ne pas le gêner, il l’observe, parfois ferme les yeux, il n’a pas l’envie de lui dire d’arrêter, même s’il aurait préféré un moment d’échange et non juste cet instant de plaisir à sens unique car son compagnon semble vouloir aller jusqu’au bout. Jeff, je… murmure-t-il. Il a remarqué depuis très peu de temps que Jeff n’était pas amateur de cette finition et pourtant, il semble vouloir le faire. Alors, il le prévient avant de se délivrer, il sait d’expérience que Jeff le sent aussi quand il est au bord de l’orgasme. Tu n’as pas à… Mais son compagnon n’y prête attention, au contraire, il accélère et Al serre les draps et gémit. Il ouvre les yeux au moment de l'orgasme pour confirmer ce qu’il craignait, il le voit grimacer et ça le peine. Al pose sa tête sur la tête de lit, il reprend sa respiration alors que Jeff part et qu'il reste seul dans le lit. Il n’a pas bien compris ce qui s’est passé, pourquoi son compagnon ne lui a pas donné l’opportunité de partager ce désir. Peut-être qu’il n’en avait pas envie ce soir ? Il aimerait le savoir et pour le savoir, il faut qu'ils en parlent.

Heureusement, Jeff revient vite et se cale dans ses bras pour le réchauffer. Il sourit à sa remarque. Je suis certain que ça va être un week-end exceptionnel. Il prend le temps de profiter de l’instant. Il pose ses lèvres sur le haut du crane de Jeff pour déposer des baisers dans ses cheveux. Tu sais… Mon chéri… Je suis désolé de ne pas l’avoir vu avant mais, j’ai cru voir que tu n’étais pas totalement à l’aise… Ce que je veux te dire, c’est que tu n’as pas à me laisser finir dans ta bouche si tu n’aimes pas ça. Je peux m’en passer. Et si jamais tu n’avais pas… envie de ce rapport, tu peux me le dire aussi. On aurait pu se limiter à des câlins et des caresses. Je peux tout entendre tu sais. Jamais, je ne t’en voudrais de me dire non. Il caresse doucement ses cheveux, vient chercher sa joue et sa barbe pour y passer ses doigts. Je t’aime tellement. Tu m’es tellement précieux… Tu me rends tellement heureux. murmure-t-il pour qu’il comprenne que c’est une simple discussion sur leurs préférences et que ça ne change rien à l’amour qu’il lui porte.

Tu t'en fiches un peu. Tu as l'habitude et c'est aussi plus simple comme ça. Le gout part rapidement après t'être rincé la bouche alors tu reviens tout sourire quand tu te blottis contre lui à nouveau. Tu penses aussi que ce sera un beau weekend, tu feras tout pour en tout cas.

Alonso te parle de ce que tu viens de faire et tu es un peu décontenancé, pour toi, c'était toujours mieux, surtout pour celui qui pouvait venir sans craindre de se salir. Les sensations étaient aussi meilleures. J'en avais envie, je ne me force jamais avec toi... Il a sans doute un peu plus peur, maintenant qu'il connait mieux ton passé, la façon dont on a pu te traiter et comment tu peux aisément te laisser faire. Bien sûr, tu gardais des stigmates de ces relations et tu devrais encore lutter contre ces comportements que tu avais fini par trouver normaux. Retrouver confiance en toi même prenait du temps, tu commençais juste à te lancer sur cette route et tu rencontrais des embuches, tu auras aussi envie de rebrousser chemin parfois. Parce que l'être humain était fait ainsi, quand il avait été habitué à un certain traitement, il préférait encore s'y tenir, quand bien même le changement pouvait lui être bénéfique.

Mais sur ce chemin, tu n'étais plus seul. Tu tenais sa main et ça changeait aussi beaucoup de choses. Parce que tu pouvais lui faire pleinement confiance, comme tu avais confiance en d'autres. La différence était qu'il ne briserait pas ou n'utiliserait pas cette confiance contre toi, pour son propre plaisir. Le fait d'y penser te rend tellement heureux, il y avait ça et il y avait le reste. Alonso avait récupéré une poupée de chiffon bien abimée avec toi. Mais il en prenait soin malgré sa laideur apparente et ses défauts. ... On n'a pas encore mangé au fait ? Tu penses soudainement parce que tu as ta tête posée contre son torse et tu entends son ventre qui gargouille légèrement. Tu fronces les sourcils, tu te refais son retour. Tu n'es même plus certain.

Il continue de le caresser doucement. D’accord… Merci. Il ne remet pas en doute sa parole, ça serait pire de le faire, de ne pas le croire. Il reçoit le « avec toi », de la façon dont il pense devoir l’entendre, avec empathie et beaucoup de tendresse parce qu’il sait que ça n’a pas toujours été le cas. Je veux que ça reste toujours un plaisir pour nous deux… Donc, si tu n’aimes pas quoique ce soit, ne le fait pas, tout simplement. C’est vrai que certaines choses sont agréables, je ne dis pas le contraire, mais il n’y a aucune pratique obligatoire, je prends du plaisir à te savoir heureux Jeff. Et… je peux parfaitement comprendre que ce n’est pas parce que tu aimes me faire une fellation que tu aimes la finir. Comme toi, il y a des choses que j’aime moins faire aussi ou qu’on me fasse. Je pense qu’on a assez de pratiques qu’on aime tous les deux pour remplir nos soirées sans avoir à… je ne dirais pas se forcer, mais… se pousser à faire des choses que l’on aime moins simplement pour faire plaisir à l’autre. Il caresse doucement ses cheveux. Bien sûr qu’il craignait qu’un jour, Jeff ne sache pas dire non, c’était à lui de rester toujours vigilant, à ne pas aller trop loin. A rester attentif à ses besoins, c’était déjà le cas pour n’importe qui, encore plus pour Jeff dont la volonté n’avait pas toujours été respectée. Y penser lui serrait toujours le cœur. Il savait d’expérience que pour que l’esprit résiste à tout ce que Jeff avait vécu, il y cherchait une forme de plaisir et de normalité. Le consentement, aussi curieux que ça pouvait paraitre, s’apprenait et quand il avait été bafoué, il devait se réapprendre. Il n’était pas inné et quand il l’était, il était inhibé par tellement de choses qui relevaient de l’inconscient, de l’environnement, de l’éducation. Al lui-même était encore en apprentissage, il le serait sans doute toujours.

Ils restent contre l’autre et le ventre d’Alonso proteste un peu. Il sourit face à l’incertitude de Jeff. Non, on a pas encore mangé… confirme Alonso en souriant, content que Jeff s’en aperçoive de lui-même. Et je n’ai presque rien mangé à midi car j’ai fini en retard à l’hôpital. mais il ne le presse pas pour autant. Tu veux que je fasse à manger ? demande-t-il doucement. On peut aussi juste se faire des petits toasts. Comme tu veux. Il ignore la suite du programme s’il y en a une. Il ne cherche pas à savoir, il se laisse guider par le rythme de Jeff.

Tu l'écoutes parce que tu connais tes travers et tes faiblesses. La confiance que tu lui portes pourrait t'aveugler, la non confiance que tu te portes pourrait te pousser à faire des choses qui ne te plaisent pas. C'est compliqué avec toi, parce que si tu devais lutter contre ça, les autres devaient eux redoubler de vigilance. J'y penserai, je te le promets. Tu le dis maintenant parce que tu te sens bien, mais le doute était ton pire ennemi. Comme souvent, tu préférais ne pas songer à tout cela quand tu allais bien, aller bien pour toi était comme un répit qui prendrait fin, tu le savais et ne pas aller si bien... Tu avais toujours l'impression que ça ne finirait jamais. La vie était injuste pour ça.

Il veut préparer le repas. Ce n'est pas dans le plan normalement, il ne devait rien faire mais... Tu connais tes capacités en cuisine, surtout quand tu dois improviser comme ce soir. Des petits toasts ce sera bien, comme ça ce sera facile à digérer. Avec la pression que tu te mets, tu aurais préféré ne pas manger du tout, par crainte d'avoir mal au ventre après, mais tu dois éviter de sauter des repas, surtout par convenance, pour éviter d'en faire une mauvaise habitude et de trouver des excuses pour chaque fois où tu devras manger. Ton cerveau et ton corps s'était aussi beaucoup habitué à moins mangé et leur faire reprendre de bonnes habitudes prenait aussi du temps. Pendant ce temps, je vais aller promener Chacha, lui faire faire un grand tour avant demain. La pauvre, avec vos weekends, elle allait souvent chez ta mère et si elle l'appréciait beaucoup, elle appréciait aussi être avec toi. D'ailleurs, peut être que tu passerais par chez ta mère pour lui demander de venir ici comme la dernière fois. Tu te souviens que ça lui avait plu.

Mais il faut te lever et tu n'es pas sûr d'en avoir le courage. Il va falloir pourtant tu restes allongé contre Alonso et tu soupires. Pourquoi les lits sont si confortables ? Tu le dis en souriant, une bien curieuse malédiction. Tu regardes par la fenêtre, il ne semble pas pleuvoir pour le moment, c'était déjà ça.

Jeff termine la conversation. Al sait bien que son compagnon a du mal sur ces discussions là. Et pourtant c'est tellement important. C'est même l'essentiel, le socle de leur relation. Al aimerait lui faire comprendre que se confier à lui lui permettait de renforcer leur relation. Jamais... Ça n'irait à l'encontre de ce que qu'il veut pour eux. Mais il sent que ce n'est pas le moment. Comme beaucoup de choses, il faudra qu'il en porte la charge si Jeff ne veut pas le faire. Il n'insiste pas, mais il finirait par y revenir. D'ailleurs, il ne le laisserait pas faire la prochaine fois quitte à se prendre la tête avec lui, parfois les disputes étaient nécessaires même s'ils n'aimaient ça ni l'un ni l'autre. Ils passent à la discussion sur les repas et Jeff accepte de le laisser faire s'il va promener Cha-Cha. C'est vrai qu'il était important de lui faire se dégourdir bien les pattes s'ils partent ce week-end, enfin peut-être ou peut-être qu'ils partent juste une journée ? Il ne sait pas. Ils actent ça puis restent sans bouger, Jeff sur son torse, Al regarde le plafond en continuant des caresses sur son bras, dans ses cheveux. Le massage les a rendu un peu fatigués tous les deux, l'acte sexuel, un peu moins pour une fois. Il y repense et ça tourne en boucle dans sa tête. Il se sent désolé pour Jeff. S'il avait vu cette grimace avant... Il se doute que si ça le dégoutait vraiment, il ne l'aurait pas fait mais... Ça l'ennuie tout de même beaucoup. Mais comme beaucoup de choses : l'album de Daniel, Barbara... Jeff n'est pas encore prêt. Même lui, il mentirait s'il ne disait pas qu'il avait aussi encore besoin de se faire à l'idée.

Il sourit à son compagnon qui lui demande pourquoi les lits sont si confortables. Jeff est à demi sur lui et à demi sur le matelas alors, il s'inclue dans le "confortable" et ça lui fait plaisir. Il ne répond pas, la question est rhétorique. Il fait gris dehors, pas du tout le temps ensoleillé du samedi précédent. Si je fais des toasts, ça ne va pas me prendre longtemps, on peut sortir Cha-Cha ensemble si tu veux ou si tu as besoin de te reposer, je peux le faire tout seul. Il avait eu une longue semaine mais il ne se sentait pas fatigué. Psychologiquement, elle avait été chargée mais, il n'était pas difficile pour Alonso de compartimenter et il n'avait pas à penser au week-end, lui. Il se laissait porter. Comment tu te sens en ce moment mon chéri ? demande-t-il avec douceur. Je sais... Que ça fait beaucoup pour toi en quelques semaines. Tu viens à peine de vendre la maison de Daniel qu'on en rachète une autre, il y a eu la demande en mariage, le week-end à préparer, Barbara... Il tente doucement de glisser le nom de sa fille. Je suis là, tu sais et j'y pense aussi...

Tu restes contre Alonso et Alonso ne semble pas si pressé d'aller préparer le repas. Ça te va, tu n'aurais pas mangé si tu avais été seul ce soir. Ça pourrait arriver. Ton compagnon pourrait aller voir de la familier, se déplacer pour le travail. Sans doute qu'à ces moments là, tu trouveras des excuses pour ne pas manger ou peu. Ce n'était jamais une priorité chez toi. C'est une bonne idée. Aller se promener avec lui, dire bonjour à ta mère rapidement ensemble. Tu aimais toujours quand on te voyait avec Alonso... Tu as toujours plus ou moins eu besoin de reconnaissance et celle sur ton couple actuelle était plutôt importante pour toi. C'était quelque chose que tu faisais inconsciemment, sans doute que si les autres vous pensez ensemble, alors votre couple devenait encore plus légitime.

Mais pour se faire, il fallait se lever. Tu songes au fait que tu vas devoir te rhabiller, mettre de bonnes couches de vêtements, même sans doute mettre le manteau de Chacha qui est aussi précieuse que toi. Tu aimerais simplement ne rien faire mais elle devait faire son tour, c'était comme ça. Tu hausses les épaules, tu commences à te bouger un peu et à te lever surtout. Ca va bien pourquoi ? Tu te demandes pourquoi il te pose la question. Ça se voit non ? Tu ne fais pas de crises, tu ne t'affames pas, tu arrives à faire confiance à Alonso et surtout en l'avenir, tant que tu n'y penses pas trop. Tu entends ce qu'il te dit, chaque mot, alors forcément, tu entends quand il parle de Barbara. Mais en parler maintenant viendrait parasiter votre weekend, trop d'inconnus, trop de possibilités d'être déçu. Tu allais bien oui mais tu n'étais pas encore prêt pour tout ça et encore moins pour ces deux jours. Tu commences à prendre des affaires, plus chaudes que celles que tu portais. Les temps froids ne sont pas tes favoris, il fallait juste penser pratique, chaud et non esthétique. Tout ça ne va pas arriver tout de suite alors ça va. Je pense même que la maison va m'aider à me concentrer sur quelque chose de concret. Le mariage.... On a encore le temps non ? On peut y songer plus tard, j'aimerai qu'il soit beau, grandiose même c'est vrai... Mais ce n'est pas comme si il arrivait cette année. Et tu zappes sur le dernier point. Tu enfiles ton pantalon, puis tu cherches un pull bien chaud pour sortir. On devrait se prendre des pull moches de Noël de couple ! Un déguisement pour Chacha aussi tiens, une petite mère Noël. Oui, tu pouvais parler de tout sauf de Barbara.

Ils se lèvent, Alonso prend un boxer, un jean, des bonnes chaussettes, le temps commençait à se rafraîchir mais il n’était pas particulièrement frileux. Il aimait bien l’automne, les feuilles qui tombent, l’hiver qui se préparait. Bien sûr, son jardin était un peu plus triste l’hiver, il dessinait plus souvent, l’idée de le passer au chaud avec Jeff lui plaisait bien. Il met un polo et un joli cardigan gris anthracite zippé que lui avait offert Amalia au noël dernier. Jeff lui assure que tout va bien. Al note qu’il ne parle pas de Barbara, trop tôt sans doute, il lui avait confié deux semaines plus tôt ne jamais avoir prononcé son nom en dix ans… Il doit laisser le temps à Jeff de digérer l’information, de décider de ce qu’il devait faire ou non de tout ça maintenant qu’il allait mieux. Alonso ne pense pas vraiment au fait de la récupérer ou pas – ça ne lui vient pas vraiment à l’idée. Il pense qu’ils pourraient au moins la rencontrer, prendre des nouvelles, mais elle doit surement avoir déjà une famille. Peut-être même sa mère biologique l’éduque-t-elle. Il veut juste savoir si elle va bien.

Oui, d’accord. On pourra déguiser Cha-Cha si tu veux. Je n’ai pas les enfants à Noël normalement, quoique je ne sais pas ce que va faire Juan maintenant qu’il est indépendant. Peut-être qu’il va pouvoir faire les deux. Un peu chez nous, un peu chez sa mère. Je ne sais pas. Il n’insiste pas, il éloigne le sujet même, il suit la vague. Ils sortent de chez eux avec leur manteau, Alonso ne prend pas d’écharpe, il ne fait pas si froid, d’ailleurs, il garde son manteau ouvert. Ils se baladent, croisent des gens, c’est l’heure des promenades de chien alors Cha-Cha croise ses copains. Ils discutent. Certains voisins disent à Jeff que c’est rare de le voir avec son conjoint. Jeff a l’air de connaître autant de monde que lui dans le quartier. Ils passent voir Meridith, qui a des problèmes de plomberie dans sa cuisine, alors week-end en amoureux ou pas Alonso regarde. C’est simplement une partie qui s’est desserrée alors, il prend une clé de serrage pour arranger tout ça. Ca ne pose aucun problème de garder Cha-Cha, elle dit qu’elle aimerait bien avoir un chien mais comme elle ne sait pas combien de temps elle a devant elle… Ce serait compliqué. Ils repartent presque trente minutes après être arrivés.

Cette fois Alonso a vraiment faim quand ils rentrent bien une heure plus tard de la balade. Il dit à Jeff de s’assoir et qu’il s’occupe de tout. Il prend des petites tartinades qu’ils ont dans leur réserve et qu’il ne sort que pour les apéros entre amis habituellement et prend un pot de rillette de saumon également. Il sort des olives et des petits fours qu’il avait au congélateur. Il fait ses tartinades qu’il coupe en triangle proprement. Il prépare des nachos avec du guacamole, de la sauce salsa, de la crème et il prépare des jalapenos qu’il a acheté dans la semaine parce qu’ils lui faisaient tant envie et verse du cheddar qu’il a fait fondre. Il chantonne tout en faisant ça. Il profite du temps que les petits fours chauffent pour préparer une petite salade d’agrumes avec un sirop de sucre aromatisé à la cannelle et à la vanille pour le dessert. Ça ne lui prend pas longtemps de couper des suprêmes d’orange et de clémentine, ils n’ont pas de pamplemousse, mais il met un peu de jus de citron dans sa préparation pour venir équilibrer le sirop. Il met deux feuilles de menthe du jardin pour la décoration. Il réserve les desserts et vient tout poser sur la table basse. J’espère que ça ira. Je crois que j’ai prévu large... Au pire on mangera ça dans la semaine. Il vient se mettre contre Jeff et cherche son contact. Est-ce que j’ai le droit de connaître vaguement le programme de ce week-end ou rien de rien ? demande-t-il en souriant et en venant tremper une chips dans la sauce salsa.

La promenade se passe bien, vous passez chez ta mère et elle est ravie de prendre soin de Chacha et Chanel à nouveau. Tu l'invites chez vous encore, c'est plus pratique pour tout le monde. Ta mère n'aurait pas à faire des allés retours pour le chat, Chacha pourrait dormir là où elle préfère et ta mère pourrait aussi profiter du confort chez vous. Tu lui indiques d'ailleurs que tu lui as laissé des bombes de bain si elle le veut. Une à la lavande et la bergamote, elle semble ravie. Pendant ce temps, Alonso joue au plombier, la raie des fesses qui dépasse de son pantalon en moins.

Vous rentrez ensuite, la promenade a fait du bien à Chacha mais aussi à toi, l'air était frais mais vivifiant. Tu tapotes tes joues bien froides et un peu rouges quand vous rentrez, ton bout du nez aussi a rougi. Il fait tellement meilleur chez vous. Pendant qu'il prépare le repas, tu vas faire chauffer un feu dans la cheminée. Les buches sont déjà prêtes, ce n'est pas le premier que tu fais et la chaleur naturelle du feu amenait toujours une chaleur bien plus agréable que le chauffage. Il y avait le crépitement et les flammes en spectacle en plus. Tu prends de sa chaleur et tu soupires, bien sur que tu repenses à Barbara. Mais tu as encore trop peur de te pencher là dessus. Si tu ne sais pas, elle peut aller bien. Si tu apprends que ce n'est pas le cas... Oui, tu préférais ne pas agir pour le moment.

Alonso vient poser le repas sur la table basse, il sait que tu manges peu, du moins pas autant qu'un adulte normalement constitué, alors voir les quantités qu'il apporte te fait sourire. Tu es sûr qu'on en aura assez ? Tu dis alors qu'il précise ensuite que vous pourrez en remanger pendant la semaine. Tu prends quelques coussins du canapé, deux plaids et tu fais en sorte de vous installer à terre, ce sera plus amusant. Non parce que sinon tu ne vas y faire que y penser et tu finiras par trouver et je serai de mauvaise humeur. Tu le dis sans méchanceté, juste, tu voulais que ça reste une surprise, ça faisait aussi parti pour toi du fait que ça allait être un moment particulier. Toi, tu ne trouvais jamais rien, même avec de gros indices. Mais Alonso était un fin détective, il devait toujours gagner dans des murder party. Vous commencez à manger, en parlant plutôt de la maison, c'est un sujet qui ne te dérange pas. C'est proche, tu sais ce qu'il va arriver, pour toi, c'est même rassurant de ne plus vivre chez Alonso mais plutôt chez vous, alors tu aimes ce sujet. Tu manges beaucoup ce soir, sans doute que tu veux avoir des forces pour demain. Beaucoup pour toi, mais toujours plus que ce que tu manges normalement. Un jour tu vas me faire prendre du poids, beaucoup de poids. Je pense que tu assaisonnes tellement bien ce que tu cuisines que tu me donnes toujours envie d'en manger plus. Et tu reprends un peu des toasts.