Encore dans tes pensées ? Cette phrase le fait sourire doucement, il hoche la tête. Etait-il en effet souvent dans ses pensées ? Sans doute que oui. Jeff lui dit qu’il manquait de sucre. Oui, c’est de choisir mes vêtements qui t’a fait oublier le petit déjeuner, je ferais attention la prochaine fois. indique-t-il. Non pas qu’il ne lui demandera plus, mais il choisira un autre moment. Avant de repartir une fois dans la voiture, il vient caresser la joue de Jeff et se penche pour l’embrasser brièvement. Je suis heureux de passer ce week-end avec toi mon amour. Ils prennent la route du Canada, une route qu’Al connait bien qu’il avait fait des dizaines et des dizaines de fois. Le GPS était loin d’annoncer deux heures mais il pensait que Jeff allait le reprogrammer pour les faire aller encore plus loin, mais non, ils vont avant Montréal. Ils passent la frontière facilement.

Jeff lui dit enfin où ils vont et ça le soulage étrangement. C’est parfait. Ça faisait longtemps que je voulais découvrir le Canada avec toi. La prochaine fois, je te ferais rencontrer mes amis de Montréal. Je suis sûr que tu t’entendras bien avec eux. Ils s’arrêtent à Saint-Jean-de-Richelieu. Al l’avait traversée à chacun de ses voyages mais jamais il ne l’avait visitée. C’était une bonne idée. La ville est pourtant belle au bord de la rivière Richelieu. Jeff a l’air un peu inquiet au fur et à mesure qu’ils arrivent. Ca va parfaitement bien. lui répond-t-il simplement. Puis il se dit que ce n’est peut-être pas suffisant. J’ai toujours eu envie de m’arrêter ici. Merci pour cette belle occasion. Il avait peur que son compagnon en fasse trop. Mais ils allaient dans une petite ville à un peu plus d’une heure de chez eux. Alonso a des repères au Québec même s’il ne connait que les mots basiques en français. C’est un environnement rassurant. Ils arrivent jusqu’à une grande maison blanche avec une très jolie entrée où une place de parking les attend. Jeff se charge de récupérer les clés. C’est très bien situé. commente Alonso. Ils sont en effet à cinq minutes du canal, à deux pas du centre-ville. Ils prennent leur petite valise chacun, pour une nuit, elle n’est pas très lourde.

Ils entrent dans la maison. C’est très moderne. Très beau, très propre et surtout très grand. Waw ! C’est immense ici. Al pose la valise dans une grande chambre dotée d’un lit kingsize. Il y aurait même de la place pour les enfants ! s’amuse-t-il car il découvre deux autres chambres l’une avec deux lits simples, une autre avec un queensize. Il y a un beau parquet au sol. Il tend la main à Jeff pour qu’il la prenne et vient se serrer doucement contre lui. Ses bras passent autour de son cou comme s’ils allaient danser un slow, il pose son front contre le sien. Tu es ma personne préférée au monde. Merci beaucoup. C’est dur pour moi, tu sais, de me laisser guider, de ne pas prévoir, contrôler. Mais j’essaie et je crois que ça va me faire du bien. Regarde, je n’ai même pas mes vêtements habituels. Il rit et vient poser ses lèvres sur les siennes. Il essaie de voir le bon côté des choses, poser son cerveau, se relacher, lacher prise un peu, ça ne pouvait pas lui faire de mal. C’est ce qu’Amalia lui rabâchait à chaque fois qu’il la voyait. Elle sera fière de lui la prochaine fois qu’il la verra.

Tu n'es pas comme Alonso. C'est plutôt une bonne chose, parce que toi, tu n'aimes pas prendre les choses en main et en avoir le contrôle. Tu as toujours l'impression qu'il t'échappe, de toute façon. Tu es très exigeant envers toi même et très vite déçu quand tout ne semble pas totalement parfait. Alors quand vous arrivez, ton cœur s'emballe parce que tu te dis que tu aurais du trouver une solution pour quelque chose que mieux que ça encore. Il t'avait emmené dans un lieu tellement incroyable et tu savais que tu n'avais rien d'aussi bien à lui présenter ce weekend. Pas de vol en montgolfière, non. Tu ne pourrais pas le surprendre à ce point et tu le savais, ça te peinait déjà.

Tu es rassuré mais une petite voix vient doucement te chanter qu'il fait semblant, qu'il est déçu que ça ne soit qu'une maison louée à peine à quelques heures de chez vous, dans une ville quelconque qui n'a pas de valeur sentimentale pour vous. Elle laisse trainer un refrain doux amer dans ta tête. Alonso fait une remarque sur les enfants, comme tu es un peu sorti de la réalité, tu te demande s'il n'aurait pas voulu les inviter. Tu fronces les sourcils. Il se met contre toi, te rassure avec ses mots et ses gestes alors pour le moment, tu arrives à calmer tes peurs. Je voulais assez de place et dès qu'il y a de la place, il y a plus de chambres... Je suis désolé, je sais que tu méritais plutôt un bel hôtel mais je n'en ai pas trouvé ici... Mais si tu veux, on peut repartir. Il n'a rien dit de tel, au contraire même, mais ce n'est pas ce que tu entends. Tu as l'impression d'avoir préparé ce weekend pendant des jours et d'être toujours un incapable. Tu regardes autour de toi. C'est beau et épuré mais où est ce que tu avais la tête en le réservant ? Alonso mérite tellement mieux.

Il a toujours ses bras autour de lui. Tout va mieux pour Al. Il est arrivé, il a un point de chute, un endroit de repère, une ville, il ne lui en faut pas plus pour déjà s’apaiser, mais il semble qu’ils fonctionnent en vases communicants, quand Al se relâche, c’est Jeff qui commence à s’inquiéter. Il frotte son nez contre le sien en riant à sa dernière remarque. Repartir ? Déjà ? Je disais ça pour rire, pour les chambres, mon chéri. Il lui fait un grand sourire, il se veut rassurant. Ne t’inquiète pas… Tout est parfait… Ses mains descendent le long de son corps, jusqu’à attraper ses fesses avec un air amusé, il les palpe un peu d’un air heureux. Sa joue passe sur la sienne et il vient lui murmurer à l’oreille : C’est parfait ici, regarde toutes ces surfaces et plans de travail où on peut faire l’amour et toutes ces chambres aussi. On aura pas assez de deux jours pour tout épuiser. C’est vrai qu’il ne s’inquiète pas outre mesure de ce que lui dit Jeff. Il préfère dédramatiser, lui faire comprendre qu'il n’y a pas lieu de s’inquiéter, que tout va bien pour lui et qu'il est suffisamment heureux et de bonne humeur pour ne pas faire une fixation sur ce lieu. Si tu t’accroches à ma taille, je suis sûr que je peux te porter jusqu’à la cuisine… Il ne l’a jamais fait, porter Jeff, mais ça l’a souvent tenté, une chance sur trois qu’il se fasse un tour de rein, mais deux chances sur trois de beaucoup s’amuser. Jeff lui a dit qu’ils n’avaient rien de particulier prévu ce matin en plus… Bien sûr, ils pouvaient aussi aller se balader et découvrir la ville, c’est un programme qui se tenait également. Tant que Jeff était heureux, tout allait bien pour lui. Après tout, il n’avait pas à s’inquiéter du programme. Doucement, cette idée commençait à prendre de la place dans son esprit.

Tu commences à t’inquiéter et même si tu sais que ce n'est pas bon pour toi, tes angoisses l'emportent toujours. Est ce que tu n'aurais pas mieux fait de partir sur autre chose ? Tu hoches la tête quand il commence à te rassurer. Oui, tout est parfait, tu veux que tout soit parfait. C'est même très important pour toi. Tu souris quand il parle de faire l'amour dans tous les lits, sur tous les meubles. Tu regardes autour de toi. Je ne l'ai pas réservée pour ça mais... Pourquoi pas. Peut être pas tout essayer non plus, où vous n'aurez plus le temps pour autre chose.

Puis, tout en restant contre toi, il te propose de te porter, tu viens entourer son cou de tes bras pour lui répondre, avec une point de défi dans les yeux. Je ne suis pas très lourd... C'était vrai, Alonso pouvait bien te porter sur quelques mètres sans se faire un tour de rein. Tu viens l'embrasser tendrement, ce contact te rassure toujours autant. Tu tente de te répéter mentalement que tout est parfait. Mais on peut le garder pour ce soir... J'aimerai plutôt qu'on pose nos affaires et qu'on commence à se promener. On est pris qu'à partir de quatorze heures mais.... il fait bon aujourd'hui et on est si bien habillé, je ne voudrai pas nous décoiffer... Le monde mérite bien de nous voir ! Du moins, cette ville pour ce weekend. Tu descends tes mains pour venir caresser ses flancs, bien sûr que tu as envie de lui mais tu veux aussi suivre ton programme. C'est important pour toi, de lui montrer que tu es capable de bien faire. Peut être pas aussi bien mais au moins, que tu es capable de lui organiser un beau weekend. On peut déjà choisir notre chambre pour ce soir ? Pour y déposer vos affaires du moins. J'aime bien celle avec le mur rose. Tu te souviens des photos, tu avais préféré cette chambre à l'autre. Je pense qu'on a bien un peu de temps tout de même pour tester le lit ? En se câlinant ? C'était un bon compromis.

Alonso rit lorsqu’il entend Jeff dire tout haut qu’il ne l’a pas réservée pour ça. Il est adorable. C’est vrai qu’il n’est pas très lourd, il est plus léger que lui. Jeff refuse sa proposition, mais au moins, il ne pense plus à partir, c’est une mission réussie pour Al. Il regarde Jeff d’un air amusé, il caresse sa cuisse doucement. Allez Monsieur, passe tes bras autour de mon cou et saute moi-dessus que je t’emmène à notre chambre comme tu le mérites. Il sourit en récupérant Jeff, ses jambes autour de sa taille, c’est vrai qu’il est plutôt léger, les mains d’Al sont posées sous ses cuisses et ses fesses pour le soutenir. Il tourne sur lui-même avec son compagnon dans ses bras. Ça lui rappelle leurs jeunes années, leurs premières fois à l’appartement, leurs moments de tendresse, à cette époque, c’était encore plus facile de porter Jeff mais c’était il y a fort longtemps. Il s’étonne avec une once de fierté de pouvoir encore le faire. Chambre rose, nous voilà ! s’exclame-t-il. Il se diriges vers la chambre, il n’a pas pu prendre les bagages avec lui. Il est plus fort que ce qu’il pensait mais il n’a pas quatre mains. Tu m’embrasses ? demande-t-il en levant les yeux sur son compagnon qui est un peu plus haut que lui. Il rit sous les baisers qu’ils s’échangent et, arrivés dans la chambre, il s’assoit maladroitement sur le lit toujours en riant, son cœur s’est accéléré sous l’effort, mais il n’est pas essoufflé. Jeff est maintenant sur lui, posé sur ses genoux. Il doit sentir la légère excitation d’Alonso de sentir son bassin si proche du sien. Ses yeux se perdent dans les siens, il a les mains libres pour caresser ses cheveux. Allez on essaie le lit ! Il le prend dans ses bras et de le faire basculer avec lui et s’étaler sur le lit.

Il rit de nouveau, il est heureux tout simplement et ça se traduit également ainsi, par de la joie et de la bonne humeur. Il cherche à embrasser son compagnon dans le cou de multiples baisers, pour s’amuser simplement. Il finit par reposer sa tête sur le matelas. Il semble confortable, moelleux mais avec un bon soutien. dit-il soudain d’un air très sérieux. Qu’est-ce que tu en penses ? demande-t-il en faisant revenir son sourire. Assez parfait pour toi ? Il est d’humeur taquine. Je crois me souvenir d’un certain Jeff qui était arrivé dans un appartement avec une vue à couper le souffle et qui avait osé me dire « Oui, c’est à peine mieux qu’une chambre d’hôtel » et qui n’avait pas compris pourquoi je m’étais vexé. Il n'avait pourtant rien dit de mal. Il se mord la lèvre inférieure dans un sourire qu'il tente de contenir, ses yeux brillent d'amusement. S’il en avait dit la moitié Jeff serait sans doute parti dans une terrible angoisse. Il en joue et se love au creux de ses bras, sa tête contre son torse. Il écoute le cœur de Jeff pendant un instant. Le week-end dernier n’était pas parfait mon Jeff, on s’est engueulé à propos de ce prof de gym, y’a Sonia qui m’a appelé en plein milieu pour me prendre la tête, le plus important : il n’y avait pas de douche italienne… Il lève ses yeux brillants vers lui. Il repose sa tête sur Jeff. Mais tant qu’on est tous les deux, on aura de beaux souvenirs. Je t’assure. Il n’y a que ça qui compte. Puis, je suis certain que tu as organisé ça merveilleusement. Il le caresse tendrement. Ils se câlinent tout simplement comme l’a demandé Jeff. Mon cher fiancé… se permet-il de rajouter le cœur plein d’amour.

Tu veux que ça soit parfait. Tu sais que c'est idiot, tu sais que la vie n'est pas parfaite, qu'elle a plutôt tendance à vous jouer des tours et surtout à toi. Mais tu veux le faire pour Alonso, parce que tu te sens tellement moins bien que lui. Tu as aussi l'impression qu'il doit beaucoup plus s'investir dans votre relation, à cause de ta maladie. Il y pense, tu le sais, tu le sais que ça l'inquiète et qu'il ne se permet pas, parfois, de te parler comme il le devrait parce que tu peux très vite angoisser. Tu essaies de pas y penser, et te faire porter par ton fiancé est une assez bonne distraction, il fallait le reconnaitre. Toujours. Tu réponds puis tu le fais. Être porté te fait rire, tu n'as pas peur de tomber. Vous arrivez dans la chambre, celle que tu as choisi, elle semble bien, même pour ce soir. Tu restes quelques instants sur les genoux d'Alonso, assez pour sentir à quel point il semble... apprécier les lieux. Il venait de dire qu'il te ferait l'amour un peu n'importe ou et dans toutes les pièces quelques minutes auparavant.

Il te laisse ensuite tester le lit, il semble lui aussi vraiment bien. Alonso vient avec toi, il te parle, te rassure comme il sait si bien le faire. Tu souris quand il te parle de Sonia, oui, cette partie là n'était pas vraiment parfaite. Tu pense que c'est quand même mieux d'avoir un appel de Sonia plutôt que de Russel mais tu ne le dis pas. Ça serait tellement drôle qu'elle rappelle encore... Cette fois, elle le ferait exprès... Non, elle ne savait pas pour vos weekends et vous n'aviez aucune raison de lui en parler. Comme elle ne parlait pas à Alonso de sa nouvelle vie sentimentale. Tu ne pensais pas du moins. Je te promets de ne plus être rabat joie. C'est vrai je suis exigeant alors je pense que tu l'es aussi... Tu viens te mettre contre lui, tu adores tellement te dire que c'est quelque chose que tu peux faire sans risquer de le perdre. C'était important pour toi et ta stabilité. Tu aimes aussi entendre que tu es son fiancé. Tu viens parsemer son visage de baisers. Est ce que tu en auras assez un jour ? Parce qu'un jour, tu ne m'appelleras plus ainsi tu sais... Mais ça sera mieux encore et tu auras eu une journée merveilleuse, une soirée merveilleuse, un reste de vie qui le sera tout autant. Tu sais que vos vies ne seront pas parfaites, comme ce weekend, comme celui d'Alonso. Mais tu aimerais tout de même faire le moins possible d'erreurs.

Tu as fermé les yeux, tu as tellement stressé cette semaine pour votre sortie en amoureux que tu commences à ressentir le contre coup. Tu soupires. Tu sais que vous allez reprendre mais souffler un peu te fait du bien. Bon, on va manger et après, on pourra se rendre quelque part... J'espère que tu vas aimer. Mais tu restes contre lui encore. Encore quelques minutes d'ailleurs.

Puis il est temps de se lever. Tu le fais à contre cœur mais vous êtes rentré, vous avez posé vos affaires. La voiture est en sécurité ici, elle a sa propre place de parking. On va manger ? Tu lui proposes, mais il est peut être un peu tôt encore, surtout pour ta réservation. Enfin, on peut déjà aller se promener un peu en ville... main dans la main.

Sonia... Il l'avait eu par message pour lui dire qu'il allait déménager bientôt qu'il avait prévenu les enfants. Elle avait répondu, ni chaleureusement, ni méchamment, mais elle avait répondu c'était déjà pas si mal. Il repense à la raison qu'il a donné à Jeff, que le divorce avait été l'événement qu'il regrettait le plus. Il se demande si ces mots résonnent encore en lui. Il n'espère pas. Ce n'est peut-être pas ce qu'il aurait voulu dire. Je ne dirais pas que je ne suis pas exigeant, je suis exigeant au travail, avec le ménage, la cuisine, mais c'est vrai moins dans le choix des week-ends et des vacances. Dans ces moments, j'ai surtout envie de profiter de ceux qui sont avec moi. Il pose un baiser sur sa chemise. C'est sans doute un vêtement pour femme mais il lui va si bien. Il l'appelle son fiancé et Jeff souligne que c'est de courte durée. Il faut que j'en profite alors. Mon fiancé... murmure-t-il de nouveau alors qu'ils restent simplement l'un contre l'autre. Cet instant de pause leur fait du bien à tous les deux.

Il a l'impression de se voir lui-même le week-end passé, à s'inquiéter que les activités choisies plaisent à Jeff. Finalement tout avait été parfait. Même mieux qu'espéré pour la montgolfière. Il fallait qu'il imprime les photos du week-end, qu'ils se fassent un album... mais à chaque fois qu'il pensait à ça, il reculait. Il avait peur d'offrir un album à Jeff, peur que ça réveille d'anciennes blessures. Je suis sûr que je vais aimer... souffle-t-il à son compagnon. Il n'en sait rien à vrai dire, mais il est confiant. Jeff a prévu le week-end avec intensité. Il y avait peu de chance qu'il ait négligé ces activités. Ils restent ainsi, l'un dans les bras de l'autre, allongés sur le lit, à profiter de la présence de l'autre. Ils ont rarement le temps de le faire en semaine, encore moins à ce moment de la journée. Al pense à la veille, au fait que son compagnon lui ait fait un acte sexuel qu'il n'aimait pas vraiment. Ça le travaille beaucoup. Puis le déroulé de cette soirée, assis l'un à côté de l'autre sur des coussins à imaginer leur futur...

Jeff le tire de ses pensées et lui propose de se lever et d'aller manger, il est encore un peu tôt pour le repas, mais ça semble important pour son fiancé de ne pas l'oublier. C'est le genre de détail qui fait plaisir à Al, qui lui fait se rendre compte qu'il a bien prévu son week-end. On se lève oui, il faut bien que tout le monde sache à quel point je suis habillé en couleur aujourd'hui ! il n'a vraiment pas du tout l'habitude. Ils se redressent remettent correctement leurs vêtements et vont prendre leur manteaux. L'avantage de l'hiver c'était qu'il l'avait pas à porter de sac, il mettait tous dans les poches intérieures de son manteau : portefeuille, clés, téléphone portable. Ils découvrent un centre ville très mignon, au bord du canal. Ça parle français québécois partout, c'est amusant d'entendre ces nouvelles consonance. Al ne maîtrise pas vraiment le français. Il connait les mots de base car il y a été de temps en temps dans son enfance dans le sud-ouest français et puis, il avait les amis de Fabio dont certains étaient québecois ainsi que son beau-frère mais ils parlaient tous anglais devant lui. C'est une très belle ville pour un week-end. affirme-t-il, elle avait la taille idéale pour ces deux jours et le centre historique était vraiment beau. Ils se promenent main dans la main. La plupart des passants les ignorent, certains leur font des sourires joyeux. Il y a des regards désapprobateurs mais ils sont très minoritaires et Alonso ne va pas lâcher la main de l'homme de sa vie pour ça.

Et voilà, vous vous promenez dans les rues de Saint-Jean-De-Richelieu. Tu n'es même pas certain de savoir prononcer le nom de la ville correctement. Coco est bien plus fan du français que tu ne l'es et tu ne parles pas plusieurs langues comme Alonso avec l'espagnol. Mais ce n'est pas important, vous êtes si proches de la frontière qu'ici, tout le monde parle également anglais. En général, ce n'est pas un problème du tout dans la région du Québec.

Il fait bon car le soleil est de sorti mais pas assez pour être simplement en chemise. Tu as rajouté une veste qui suivait avec ta tenue, évidemment. Tu es si fier de marcher main dans la main avec Alonso, surtout parce que c'est la main d'Alonso que tu tiens, parce que tu commences à moins t'en faire à l'idée de prendre la main d'un autre homme. C'était bon signe, que ça te préoccupe moins. Pas uniquement bon signe pour votre couple, mais en général. Comme beaucoup d'autres personnes de la communauté, tu espérais qu'un jour, des jeunes amoureux, amoureuses, qu'importe, puissent se tenir la main sans se soucier de ce qui pourrait arriver.

Vous avancez tranquillement vers le centre ville. Tu tiens sur ton téléphone, une carte des lieux où vous devez vous rendre et qui sont déjà prévus alors tu sais que vous ne serez pas loin de l'activité de l'après midi. En y arrivant, vous voyez un attroupement de personnes alors vous vous en approchez. Apparemment, une nouvelle boutique vendant des crèmes glacées a ouvert et ils distribuent des petites enveloppes avec des réductions et même dans certaines, des glaces gratuites. Tu en prends une et tu la donnes à Alonso pour qu'il puisse l'ouvrir. Tu vois qu'elle contient le bon de réduction mais aussi le papier supplémentaire qui rend certains autour de vous très heureux. Vous avez gagné les glaces de vos choix, à retirer dans la journée. Je peux voir ? Tu demandes, même si le bon ressemble à ceux qui semblent ravis d'avoir eu la même chance que vous. C'est bien ça. Décidemment, la chance était de ton côté. Tu le rends à Alonso, vous pourrez retirer votre glace dans l'après midi puisque vous alliez rester dans le centre ville. Il y a aussi plusieurs spectacles de rue, vous vous arrêtez pour les regarder, tu viens poser ta tête contre son épaule. Tu te sens si bien. Tu voudrais juste que ça soit éternellement l'été, parce que tu n'aimes pas trop le froid.

Il est peut être un peu tôt mais ton estomac commence à réclamer un repas plus consistant. Heureusement, il y a du choix ici. Comme tu choisis pour ce weekend, tu décides que vous prendrez le déjeuner dans un restaurant s'appelant Bistro La Morgane. La déco semble belle, la carte appétissante et même si la terrasse se trouvant à l'intérieur du restaurant est jolie, tu demandes à être placé devant, dans ce qui semble être une petite alcôve donnant sur la rue d'où vous venez. Il n'y a pas grand monde pour le moment et le lieu correspond parfaitement à l'ambiance que tu veux donner à ce weekend, tu trouves. Vous prenez place à une table pour deux, côté fenêtre car c'est bien plus lumineux. Pour commencer, tu prends la version sans alcool du Bloody Morgane, puis tu laisses Alonso choisir. Tu viens lui prendre la main ensuite et la rapproche de toi pour y déposer un doux baiser. C'est amusant comme les lieux ont plusieurs ambiances, la salle principale fait très...pirate et ici c'est très doux, très floral. Il y avait aussi un endroit à l'intérieur avec un mur rempli de fleurs mais tu préférais la luminosité d'ici et aussi le fait que ça soit plus calme puisque vous n'aviez pas le bar dans la même pièce.

Le week-end a démarré doucement, Alonso regarde souvent son fiancé, juste pour le plaisir des yeux, même s’ils se promènent et que c’est joli tout autour d’eux. Ils ont gagné une glace pour la journée, Alonso ignore s’ils pourront aller manger une glace avec les activités prévues par Jeff mais après tout peut-être, il le range dans son portefeuille. Son compagnon se serre contre lui, souvent sur leurs déplacements, ils s’arrêtent, regardent tel ou tel bâtiment. Lorsqu’ils regardent un spectacle de rue, Jeff vient poser sa tête sur son épaule. Il est si adorable, si tendre. Il sent qu’il s’est détendu depuis leur arrivée qu’il ne se pose pas trop de questions et ça rassure Alonso qui lui aussi à son tour relâche la pression.

Ils s’arrêtent dans un petit bistrot qui a l’air très mignon. Ils ont déjà du monde alors qu’il est seulement midi. Ils s’installent là où Jeff trouve que l’endroit est le plus agréable. Alonso se laisse guider. Il observe autour de lui. Il est ravi, l’endroit est accolé à un pub irlandais. C’est une ambiance qu’Alonso aime bien, il se doute qu’elle n’est pas forcément au goût de Jeff. C’est certain qu’entre Daniel et même Russel, son compagnon ne devait pas beaucoup trainer dans les bars à bière, ça ne devait pas être du niveau de ses ex – imagine-t-il. En tout cas de bistrot La Moragne est magnifique. J’adore cette coque de bateau renversée avec les lumières suspendues. dit Al en levant la tête. Il commande un « Paper Plane Calvados » classique pour lui, après tout, c’est Jeff qui est aux commandes, il peut s’octroyer un peu d’alcool, puis le nom l’intrigue beaucoup. Tu as vu, ils ont même des vins rouges espagnols sur la carte. commente-t-il toujours content de voir apparaitre le nom de son autre pays. Jeff vient prendre sa main, l’embrasse, commente les différentes ambiances de salles. Oui, j’aime beaucoup ici et la carte à l’air incroyable. répond Alonso d’une voix douce. Il sent son téléphone vibrer dans la poche intérieur de sa veste. Ah, j’ai un appel… Tu crois que c’est Sonia ? On parie quoi, si c’est Sonia ? Une glace supplémentaire ? Il rit, mais il espère que ce n’est pas de nouveau son ex-femme. Elle a eu toute la semaine pour l’appeler. Enfin, il sait qu’elle préfère les week-ends car les soirs de semaines sont toujours plus occupés. Il sort son téléphone. Raté, c’est Amalia ! Je vais lui dire de rappeler. Mine de rien ça le rassure. Il décroche, reposant sa main sur celle de Jeff. Hello mon grand frère chéri, je suis dans les magasins et je pensais à noël, est-ce que vous avez une liste toi et Jeff parce que je sais qu’on est encore loin de noël mais j’aimerais m’y prendre à l’avance, car… Alonso ne peut pas en placer une. Il fronce les sourcils, ouvre la bouche aux moments de respiration de sa sœur mais finalement la referme. Amy, est-ce qu’on peut en parler plus tard ? Je suis au restau avec Jeff. Sa sœur s’excuse, elle a l’air tout de même ravie de savoir qu’il est dans les parages et lui demande de lui passer Jeff. Al lève les yeux au ciel et tend le téléphone à son conjoint. Je crois qu’elle veut te parler de noël… indique-t-il. Il soupire, finalement Amalia prenait encore plus de place que Sonia. Mais c’est vrai qu’elle n’avait pas du parler à Jeff depuis un moment. Quoiqu’ils s’échangaient peut-être des messages, il ne savait pas, en attendant il regarde la carte les pates ricotta chanterelles le tentent particulièrement… Tu aimes les huitres ? chuchote-t-il à Jeff alors qu’il est toujours en conversation avec sa sœur.

C'est vrai que c'est un bel endroit. Tu as remarqué la petite barque renversée et décorée, peut être un clin d'œil à la rivière juste à côté. L'endroit est vraiment beau, peut être qu'il a été rajouté afin que des personnes le prennent en photo pour le rajouter sur leurs réseaux sociaux. C'est ce que tu fais, d'ailleurs. Tu sors ton téléphones et tu te contorsionnes légèrement pour avoir un bel angle de la pièce et un peu du bateau. Tu évites de te lever pour ça tout de même. Les chaises en osier sont confortables, du moins pour le temps d'un repas. Ah non, tiens c'est amusant. Tu passes assez rapidement sur l'alcool étant donné que tu n'en bois plus et que tu te tiens bien à cette règle. Tu vas donc regarder, plus par curiosité, et tu hoches la tête quand il te dit que la carte a l'air incroyable. Carte que tu parcoures, d'ailleurs. Tu relèves les yeux quand il te dit qu'il a un appel, tu as un large sourire quand il te parle de Sonia parce qu'une partie de toi voudrait que ça soit elle, pour pouvoir en rire et surtout chambrer son fiancé. Mais c'est Amélia, tu es légèrement déçu. Passe lui le bonjour. Tu tentes de lui placer tout en continuant de parcourir la carte parce que tu hésites entre deux plats qui te donnent bien envie.

Bon apparemment, tu pourras lui passer le bonjour toi même puisqu'Amalia demande à te parler. Tu reposes la carte sur la table, décroise tes jambes et prends le téléphone. Bonjour Amalia... Non c'est bon, on pensait que c'était Sonia alors tu es plutôt une bonne surprise. Tu souris en regardant Alonso. Puis Amalia te parle de Noel, à quel point c'est difficile de s'organiser avec autant de monde dans leur famille et à quel point Alonso est chiant parce qu'il ne semble rien aimer et que c'est difficile de lui trouver quelque chose de pas banal et qui pourrait lui plaire. Elle précise que pour toi, elle a déjà trouvé depuis un petit moment parce que c'est bien plus simple. Eh bien je ne sais pas, peut être une chemise toute noire ? Ou bien grise, tu crois que c'est assez non-joyeux le gris ? Amalia rit dans l'appareil, tout aussi du coup. Tu fais un clin d'œil à Alonso qui a du comprendre de quoi vous parliez. Amalia te dit d'attendre quelques instants, elle a un catalogue avec quelque chose d'intéressant, elle pose le téléphone. Tu en profites pour faire une petite blague à ton compagnon. Ou sinon, il adore le cuir tu sais... Oui... C'est ça ou bien des jouets pour adultes, tu pourras agrandir sa collection comme ça. La taille ? Oh assez grand, tu connais ton frère... Tu gardes ton sérieux, du mieux que tu peux en tout cas. Il n'y a aucune Amalia pour entendre ce que tu dis à l'autre bout du téléphone mais ça, Alonso ne le sais pas.