Quelle idée elle avait eu. Avery réalisait combien elle avait été stupide. Elle s’était littéralement jetée dans la gueule du loup. Dire que depuis la fusillade et les victimes qu’avaient fait son oncle, elle avait fait son possible pour se tenir à l’écart de tout ce qui concernait la secte, que ce soit de près ou de loin. Et voilà qu’un sms anonyme avait réussi à la tromper. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle ait pu penser qu’il s’agissait de Tyler. Comme si ce genre de messages était son style habituel… Eventuellement le jour où il pleuvra des grenouilles, et encore… Enfin, elle ne pouvait que se blâmer elle-même, elle aurait dû rebrousser chemin sitôt qu’elle avait compris s’être trompée. Mais non, il avait fallu qu’elle aille voir, qu’elle aille satisfaire cette fichue curiosité. Et maintenant, elle était enfermée dans une maison abandonnée, dont le toit pourrait facilement s’effondrer sur eux, avec une quantité impressionnante de personnes toutes aussi paumées qu’elle. L’inquiétude avait naturellement pris le dessus. Elle aurait cent fois préféré que ce soit un faux plan de son ex.

Avery croisa le regard d’une jeune femme (Zooey) qui lui offrit un sourire sans doute rassurant, mais pas suffisant pour qu’elle se sente un peu mieux. D’autant plus que l’homme à ses côtés (Azarias) émit l’hypothèse glaçante qu’ils – qui ? – fassent flamber la maison, avec eux à l’intérieur, et qu’ils périssent tous dans des circonstances affreuses. Avery ferma les paupières en secouant la tête pour chasser les images d’incendies et de corps carbonisés qui lui vinrent à l’esprit. Elle déglutit avec difficulté et croisa en rouvrant les paupières le regard bleu d’un autre homme (Raphaël) qui venait de s’approcher d’elle, en lui demandant si ça allait. Elle inspira un grand coup, mais finit par hocher la tête. « J’ai connu des jours meilleurs mais on va dire que ça va. » Céder à la panique n’aiderait en rien leur situation, alors autant recouvrer le sang froid dont elle arrivait si bien à faire preuve dans son boulot. Son nouveau compagnon jeta un regard circulaire à la pièce avant d’émettre une suggestion qui fit courir un frisson dans son dos. « Je suis pour, tant que je me retrouve pas toute seule à déambuler dans une bicoque dont le plancher risque de céder sous mes pieds et le toit me tomber sur la tête, pour ne mentionner que ça. » Chose hautement improbable, vu le nombre de personnes enfermés avec eux. Mais supplique silencieuse pour qu’il ne l’abandonne pas maintenant, après s’être de lui-même approché d’elle. Ce qu’elle craignait le plus, ce n’était pas le piteux état de la maison, mais bien les démons tapis dans l’ombre qui n’attendaient que le bon moment pour leur sauter dessus…

Mais pourquoi étais-tu venue ? Pourquoi ? Toi, la plus grande peureuse de la Terre. Pourquoi t'étais-tu rendue ici ? Une maison abandonnée. Tu savais qu'il hy en avait eu à Redwood – toutes villes en a une, non ?! - mais tu n'y a jamais foutu les pieds. Tu as toujours détesté les films d'horreur et à tout ce qui rapporte au monde le peur. T'as même gardé une veilleuse jusqu'à tes huit ans. Oui. T'as pas honte de le dire. Enfin si, t'as un peu honte quand même. T'as été complètement stupide de venir ici ce soir. Mais bon, au moins t'es pas seule. Malheureusement, tu ne connais pas grand monde. Peut-être devrais-tu sortir un peu plus ?! Qu'importe. C'est pas le sujet ce soir. Si t'es venue, c'est pour savoir qui a envoyé ce message. Qui et surtout, pourquoi. Il y a vraiment des gens qui veulent faire revivre la secte et la rose lunaire ? Vraiment ? À cause de ça, t'as perdue tes grands-parents. Tu ne les as donc pas connus. Mais tes parents t'en ont souvent parlés. Les bons souvenirs bien évidemment. Bref.


Tu croisais le regard de plusieurs personnes. T'en connaissais pas beaucoup. Un peu plus loin, tu remarquais Azarias. Ce mec qui avait promis de te lancer – de relancer en fait – ta carrière. Tu ne le connaissais pas trop mais tu lui faisais confiance. De l'autre côté de la salle, tu vis ton amie d'enfance. La belle Casey. Elle était accompagnée d'un mec que tu n'avais encore jamais vue auparavant. Ouais, va vraiment falloir que tu sortes plus souvent. Tu ne sais pas trop si tu dois aller la voir ou pas. Après tout, Casey c'est ton amie et vous vous étiez promis de rattraper le temps perdus maintenant qu'elle vivait à Redwood. Ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour le faire. Justement, elle va sûrement déceler ta peur et te rassurer. Enfin, tu l'espères. Tu t'approches donc de ton amie un peu timide. "Hey Casey !!" Tu viens lui faire la bise et arrive à te détendre un peu. Même si tu sais très bien que le pire n'est pas encore passé. La soirée ne fait que commencer.

Scared to death
Topic commun

Son cœur se serrait, sa mâchoire également, elle regrettait soudainement d'être venue ; comme plusieurs autres personnes, sans doute. Diana perdait ses moyens, avoir peur devant les autres n'était pas dans ses habitudes, elle qui préfère faire croire qu'elle est une fille sans sentiment se sentait étrangement ridicule à cet instant, au milieu des autres. Ils avaient tous quelqu'un, et elle, elle était seule. Puis soudain, une voix familière, un peu trop familière, appelant son prénom. Elle zieutait partout, en quête de trouver celui qui l'avait appelé. « … Papy, qu'est-ce que tu fous ici !? Tout les p'tits vieux sont devant un vieux feuilleton ou dans leur lit à cette heure-ci ! » Elle laissait un silence entre deux paroles. « Non puis, laisse tomber. » Diana était maintenant bloquée dans cette baraque avec Elroy, elle était tirée entre le fait qu'elle était rassurée d'avoir quelqu'un qu'elle connaissait avec elle et le fait que ça doit être la plus vieille personne de la maison, puis les vieux et l'horreur n'a jamais fait bon ménage.

« Depuis quand tu me suis, au juste ? » Peut-être que faire une crise contre son Papy allait la détendre, mais peut-être que lui allait faire une crise cardiaque. Est-ce que les personnes qui font cette mascarade laisseraient un vieillard sortir ? Ou alors leur but est de réellement mourir ? Mourir au côté du frère de son papy, ce n'était pas vraiment la mort qu'elle avait souhaiter. « Tout va bien se passer, hein ? » La métisse aurait aimer s'agripper à Elroy, mais sa fierté lui disait de laisser une bonne dizaine de centimètre de sécurité entre chaque personne qu'elle côtoyait. « Oh et puis tu n'es ... Non rien. » Elle voulait lui demander s'il était cardiaque, mais il allait possiblement mal le prendre, Diana ne sait pas manier tout ses mots. Et se mettre Papy à dos dans ce genre de situation n'est pas la meilleure solution. Puis, elle ne voulait pas se prendre un coup de canne, il est préférable de la garder au cas où une guerre éclatait dans cette maison.

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