Il se souvenait désormais pourquoi il détestait la compagnie des autres : les gens avaient cette tendance à juger bien vite et sans savoir, sur simple supposition. Aucun fait. Quel tueur allait jusqu'à décrire ses faits et gestes à tous ? Le plus culotté et le plus narcissique certainement, mais pas Azarias Lovecraft. Ne serais-ce que parce qu'il y avait une petite fouine dont il se méfiait, et secondement car il n'avait pas besoin de tout ça. Il n'avait jamais tué un innocent. Ce n'était pas vraiment sa politique. Au mieux, il le faisait dans ses romans.

Préférant se taire, le jeune homme suivit du regard Zooey, se remémorant de ne plus intervenir désormais. C'était leur problème, pas le sien. De fait, il n'avait qu'à se détruire contre un mur pour y faire un trou – les murs américains n'étaient pas bien connus pour leur résistance.

Il observa la foule qui cherchait des idées et se sentait presque l'âme d'un prince en les méprisant tous autant qu'ils étaient. Il serra la mâchoire pour ne plus rien rétorquer à l'autre abrutis qui s'évertuait à avoir peur (Gaël) quand bien même la situation prêtait davantage à avoir du courage.

« Méd'cin légiste... » siffla tout bas le brun, imaginant très bien ce qu'il aurait donné dans une longue veste blanche et un teint livide. A peu près le même, mais en différent.

Azarias s'avança et aida Zooey sans réfléchir. Il n'était pas sûr ce qu'ils faisaient, mais se mêler à la troupe éviterait peut-être la lapidation en public pour sorcellerie. Il se mit à chercher de son côté des traces, à toquer parfois contre le mur dans l'espoir d'un son creux ou d'une lumière.

Scared to death
Topic commun

Robin jeta un coup d’œil soupçonneux à l’adresse de Casey quand elle proposa de faire exploser la serrure. Quelque chose lui disait que ça n’allait pas lâcher si facilement, forcément, ils avaient dû prévoir le coup... non ? Elle ne savait pas, elle était perdue. Elle s’apprêtait à rétorquer quelque chose à la jeune femme quand une voix mystérieuse s’éleva de la radio et tous les murmures s’estompèrent. Robin ferma les yeux à mesure que le discours défilait dans sa tête et laissa les mots prononcés s’incruster dans sa mémoire. unissez vos forces et libérez-vous de vos chaines. Il n’avait pas tort, dans le fond, tout le monde savait que leur monde était corrompu, mais se révolter était difficile et demandait un sacré courage. « Je l’ai toujours dit, moi, que l’ancien chef de la police était louche, personne ne voulait me croire » grommela-t-elle à la fin du discours, en entendant les accusations portées sur lui. Il avait forcément des choses à cacher, elle s’en était doutée depuis le début, mais il avait fini par quitter la ville et tout le monde l’avait plaint, il avait perdu son épouse bien-aimée, quelle tristesse. L’envers du décor, comme l’expliquait cet inconnu dans la radio, était bien plus sombre.

« Vous pensez que c’est vrai ce qu'il raconte ? Vous pensez que le maire est aussi corrompu ? » demanda-t-elle à la cantonade, même si quelque chose lui disait que forcément, ce devait être vrai aussi. Ce Camden Heathcliff avait une sacrée tête louche, il fallait bien le dire ! Sonnée par ce long discours, Robin n’osait plus bouger. Elle avait des amis flics, eux ils étaient intègres, forcément intègres, alors elle ne pouvait croire ce que ce type disait, mais... les hauts dirigeants, ils se jouaient d’eux. Depuis le début et jusqu’à la fin. Mais c’était la Rose qui parlait, c’était leur ennemi, cette même Rose qui lui avait tiré dessus quelques mois plus tôt. Elle ne pouvait croire les idées qu’ils prônaient, encore moins les accepter !

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Scared to death
Topic commun

Judson avait beau avoir reçu un SMS particulièrement intriguant signé un anonyme, il n’en avait pas vraiment tenu compte. Il avait d’autres chats à fouetter que de se rendre sur les lieux du rendez-vous, il avait prévu une soirée avec Olivia, chez eux, et il devait en plus s’occuper de leur fils. Autant dire qu’il n’avait pas envie de crapahuter à l’autre bout de la ville à une heure pareille pour des conneries. Pourtant, l’heure était déjà bien avancée et alors qu’il comatait dans le canapé, il reçut un appel pour le moins intriguant de son grand frère Sean qui lui parlait de la maison abandonnée et du fait qu’il n’y avait personne, ce qui était fort étrange. Il promit de rameuter du monde, il pensa notamment à leur autre frère, mais aussi Alex ou Aaron, puis prévint Olivia qu’il avait une urgence et devait partir rapidement, avant de grimper à bord de sa voiture. Sean n’était pas du genre à paniquer pour rien et s’il lui disait que quelque chose ne tournait vraiment pas rond, alors Judson le croyait sans hésiter. Il gagna rapidement le lieu de rendez-vous et trouva son frangin au bout du chemin. « Salut ! J’ai appelé des potes, ils devraient pas tarder » expliqua-t-il en balayant les lieux du regard.

Il dévisagea quelques secondes la maison abandonnée puis toutes les voitures garées. Ça ne sentait pas bon du tout. Judd fronça les sourcils et se tourna vers son frère. « Alors tout le monde a reçu un SMS étrange, si je résume bien... Alors où est-ce qu’ils sont passés, tous ? » demanda-t-il, mais il s’adressait plus à lui-même qu’à son frère. De toute évidence, il connaissait déjà la réponse. Ils ne pouvaient qu’être à un seul endroit ; dans cette maison. Et Judson, soudain pris d’un doute, se demanda s’ils arrivaient trop tard. La porte semblait close, les fenêtres complètement barricadées. Comme si le piège s’était refermé sur eux. « On a pas le temps de les attendre, faut qu’on fasse quelque chose. J’ai toujours du matos dans ma bagnole, j’devrais bien trouver un truc. Viens ! » Ils devaient absolument démonter cette porte, et rapidement. Judson ne savait pas ce qui se tramait avec cette maison abandonnée, mais sa nature méfiante reprenait le dessus, il fallait faire quelque chose.

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