Le rappel de la famille avait tendance à alléger un peu plus le cœur de l’assistante sociale. L’évidence s’y émettait d’une manière telle que le naturel prévalait sur tout. Son sourire s’agrandit devant le stand mais surtout face à la réponse qu’elle pouvait entendre. Alarik les connaissait toutes les deux par cœur, au point qu’elle était certaine qu’il serait capable de deviner avant elles ce qu’elles avaient en tête. « Je pense que je peux répondre pour elle à ton questionnement… » commença t-elle à rétorquer tout en lançant un regard en coin à son compagnon. « Le nutella dépasse l’entendement de toute cochonnerie sucrée, c’est unique en son genre. » avait-elle essayé d’imiter sa nièce. Son sérieux avait pourtant essayé de demeurer intact face à cette improvisation mais bien vite le rire s’échappa d’entre ses lèvres et elle ne put que chercher à appuyer le haut de son front contre l’avant bras du jeune homme. « C’était bien tenté non ? » lui demanda t-elle avec un ton innocent avant de finalement prendre un air faussement outré face à sa prévention. « Tu me prends pour qui ? Est-ce que j’ai déjà fais ça ? » mima t-elle pour la forme avant de finalement retrouver son sourire habituel. Main dans la main, les deux amoureux se rapprochaient du stand en question et Ellie lança un nouveau regard qui voulait en dire long à Alarik au moment où il émit un commentaire. Elle n’y répondit pas, préférant attendre que leur tout vienne pour s’empresser ensuite de rejoindre un autre stand. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, la jeune femme désirait plus que tout combler les attentes du Danois, lui prouver qu’elle tenait à lui et à cette vie qui se dessinait enfin devant eux. Son regard maternel couva pendant quelques secondes la silhouette du jeune homme. Cela lui faisait du bien d’entendre qu’ils pouvaient se permettre ce genre de conversation et déjà son cœur répondait volontiers à ses désirs pour retrouver le sien. « On pourra y faire un détour oui, mais avant ça… » Commença t-elle à expliquer avant de finalement s’arrêter en plein chemin pour goûter, tout en se retenant de toute ses forces de ne pas y mettre le doigt dessus, la gaufre d’Alarik. Pourtant, elle s’y était bien prise pour ne pas s’en mettre partout, mais c’était sans compter les blagues que le Danois avait toujours tendance à lui faire. A croire que cela ne lui servait jamais de leçon, voilà qu’elle se retrouvait avec le nez plein de chantilly. Son premier geste fut d’effectuer un mouvement de recul, un instinct de défense qui tardait toujours à se développer, mais le second en revanche fut d’arquer un de ses sourcils tout en lançant un regard à moitié exaspéré à Alarik. « Puisque c’est comme ça… » Commença t-elle à élaborer avant de finalement relever son doigt et le tremper intégralement dans la chantilly de sa gaufre. Elle allait l’énerver, elle le savait, mais elle ne pouvait pas ne pas se venger. Un sourire espiègle sur les lèvres, Ellie finit par relever son doigt et le mettre dans sa bouche, même si son nez se retrouvait encore plein de chantilly. «Mmmmh vraiment délicieuse cette chantilly, je pourrai même en prendre d’autre. » commenta t-elle avec une légère exagération dans la voix. Elle pouvait se le permettre, et un rire commença à lui échapper avant qu’elle ne lui tende les deux gaufres. « Tu veux bien les tenir, le temps que je cherche un mouchoir s’il te plait ? » lui demanda t-elle avec cette fois-ci un ton légèrement plus sérieux. Mieux valait-il qu’elle se nettoie le nez avant que la chantilly ne s’y engouffre et ne la fasse éternuer comme Atchoum.

La journée s'annonçait bonne. Elle était en bonne compagnie et était sûre de bien rire et de manger plein de choses… son estomac avait une place importante dans sa vie. L'intrusion de la très vieille Madame Fergusson et de ses allusions à la ressemblance entre Isiah et le bébé la firent sourire. Bien qu'il fasse un excellent tonton quand ils traînaient ensemble tous les deux, le père de ce petit était encore inconnu au bataillon et ça resterait certainement comme cela. Les blagues entre Thomas et Isiah ne cessait pas, entre le truc de la Fergusson et le capitaine de Redwood… il y avait de quoi dire. Et puis Andy et Kidd parlèrent de bouffe, une passion qu'ils avaient définitivement en commun. Elle fit un grand sourire à son flic préféré, et oui, on pourrait croire, mais non, elle avait pris un petit-déjeuner ce matin. Elle était juste un estomac sur pattes. La tête d'Isiah quand elle reprit deux fois du mélange choco-noisette sur sa gaufre valait le détour. Juste pour ça, elle eut la tentation de demander un troisième rajout, mais ça aurait été un peu exagéré… et elle allait s'en foutre partout. Elle lui fit un clin d'œil. "Mieux en photo qu'en pension !" Et puis elle murmura quelques mots que Thomas ne pouvait entendre tandis qu'il se prenait sa deuxième gaufre. "Mais avoue… tu m'préfères en pension, les avantages sont… grands." Elle pouffa de rire et une fois les gaufres en main, ils s'en allèrent en direction de la dégustation. Trop de monde selon son amant, elle ne pouvait qu'acquiescer. S'il fallait faire des coudes pour avancer, ça allait vite la saouler, même si elle aimait beaucoup plus la foule que lui. "C'est comme l'aïl… ces trucs, ça se mange à deux…" Du moins quand la deuxième personne était un amant. Au moins, ils auraient la même haleine de chacal. Elle jeta le carton de sa gaufre et puis leva les yeux au ciel. "En tout cas, une chose après l'autre. J'ai eu mon overdose de sucre pour le moment, allons vers le salé." Elle se lança à l'attaque du stand de fromage qui était encore relativement vide pour le moment. Les gens lui préféraient le sucré et surtout les tartines de choses diverses et variées. Avec la quantité de chocolat-noisette sur sa gaufre, elle avait besoin d'un break de sucre. Le mec du stand avait l'air quelque peu renfrogné, mais ça devait être son caractère. Les types de fromage étaient expliqués sur des petites cartes devant chacun d'entre eux. Elle étudia les petites cartes et en prit un avec du pain. Croquant dedans, elle fut étonnée, elle s'attendait à plus fort, mais il avait un goût subtil. Sympa. Elle en mit un bout sur du pain et le tendit à Isiah. "Va-y goûte. D'ailleurs, j'vais aller chercher un truc à boire, tu veux quoi ? Tu gardes la poussette ?"

Le soleil était de la partie, une délicieuse odeur s’échappait des différents stands présents sur le marché et surtout, Alarik était en excellente compagnie. « Unique en son genre… parce qu’il doit y avoir de la drogue dans c’truc, c’pas possible autrement ! », lâcha-t-il en secouant la tête. Lui il ne comprenait absolument pas qu’on puisse apprécier de s’empiffrer de cette saloperie. Du gras au gras, avec un faux goût de noisette bien trop sucré. Rien que d’y penser, cela le fit frissonner d’effroi. « J’avoue, l’imitation était parfaite… Bon j’suis pas sûr qu’elle apprécierait mais promis j’dirais rien ! », avoua Alarik en continuant à avancer, après avoir échangé un rapide baiser avec Ellie. Il fit mine de réfléchir quelques secondes en fronçant exagérément les sourcils. « Ça me rappelle vaguement quelque chose, mais j’crois que t’as raison, t’oserais jamaissss faire un truc pareil ! » Absolument pas le genre de sa compagne de faire quelque chose dans le genre. Du tout pas. En fait si, c’était même son activité préférée, chose qui le fit rire. Lorsqu’ils se retrouvèrent chacun avec leur gaufre respectives en main, le Danois ne put s’empêcher de faire une petite farce à Ellie, sa victime préférée. La vengeance de l’assistante sociale ne tarda pas. « Hannn ! », crisa-t-il, lorsqu’elle trempa la moitié de sa main  (oui c’est ainsi que le Danois perçu la chose) dans la chantilly de sa gaufre. Leur complicité se retrouvait même au travers de leurs bêtises réciproques. Il se détourna finalement et goba la moitié de sa gaufre en parlant tout en mâchant « Foilà… comme fa tou peux pas en r’prendre » Il déglutit difficilement avant d’attraper la gaufre que lui tendait Ellie, le temps qu’elle puisse se débarbouiller. « Tu veux faire quoi du coup ? Dégustation gratuite ? Les gens ont l’air de tous se diriger par là-bas », dit-il en désignant une petite marée humaine qui se déplaçait vers le centre du marché.

Malgré l’épisode troublant avec la vieille allumée du ciboulot, Isiah devait bien reconnaitre que cette sortie était plutôt agréable. Il s’amusait des idioties de son collègue et des frasques d’Andy. Et cela lui faisait un bien fou de penser à autre chose qu’à l’enquête en cours. En compagnie de la jeune femme, il avait l’impression stupide que sa vie débutait enfin. « Je vais essayer de m’en rappeler pour  la prochaine fois… », dit-il, par rapport au fait qu’il valait mieux l’avoir en photo plutôt que de tenter de la nourrir, sous peine d’y perdre son porte-monnaie. Un léger frémissement le traversa, lorsqu’elle s’approcha de lui pour lui confier qu’il la préférait en chair et en os plutôt que sur papier glacé. « Que tu crois… » lâcha-t-il en souriant. Il n’avait pas spécialement envie que Thomas puisse entendre la conversation. Vaughn étant bien trop pudique pour ça. « Mais c’est vrai que les avantages ne sont pas… négligeables », glissa-t-il à l’oreille de la brunette. Ils avancèrent ensuite doucement en direction du troupeau au centre du marché. « Mmh… je savais pas que l’ail ça se mangeait à deux. Si t’en veux je te préviens je te regarde faire, mais compte pas sur moi pour ce genre de concours stupide ! » Il voulait bien avaler n’importe quoi, mais pas de l’ail. Le type tenant le stand de fromages leur donna tout l’air d’avoir été dérangé en pleine sieste. Isiah le gratifia d’un grand sourire et se retint de se moquer. Le sommeil étant quelque chose avec lequel on ne rigolait pas. Lui-même avait pu l’apprendre à ses dépens durant ces dernières semaines. Il attrapa le pain avec le fromage que lui tendit Andy « Merci. Je ne vais pas m’étouffer », commenta-t-il – au vue du mini bout qu’elle lui laissa - avant de mordre dans la tartine. « Pas mauvais… Oh… je ne suis pas contre un verre de vin, enfin sauf si c’est du vinaigre » Il s’accouda à la poignée de la poussette « C’est bon, Tata Isiah est là pour éviter que la vieille Ferguson revienne embêter ce pauvre Liam… », plaisanta-t-il.

Grace passait un excellent moment en compagnie de sa fille et de deux de ses plus proches amis. Elle ne voyait pas ce qui aurait pu assombrir cette journée, même si elles étaient en retard pour le banquet puisqu’elles auraient dû retrouver là-bas Elijah et Casey. Qu’importe, la dégustation qui s’offrait à Grace lui faisait oublier ce désagrément. Elle accepta la proposition de Theodora de flâner parmi les stands pour voir ce qui leur ferait envie, jusqu’à se rendre à la dégustation, à condition qu’il leur reste quelque chose à manger. Elle sourit avec bienveillance à Nate, même si elle sentit comme une gêne entre eux, une certaine tension. Toutefois, elle ne laissa rien paraître et se remit en route à leurs côtés en bavardant gaiement. Mais au même instant, elle entendit le crissement des pneus sur la route et tourna la tête. Là-bas, près du restaurant, des camionnettes surgissaient de nulle part, des hommes casqués en descendaient, les forces de l’ordre. Et un peu plus loin, des journalistes. « Qu’est-ce que... » elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase, l’un des hommes prit la parole, leur demandant de garder leur calme. Pas paniquer ? Pourquoi devraient-ils paniquer ? Un coup de feu rompit l’air, suivit d’un second, très rapproché. Grace poussa une exclamation angoissée, chercha du regard Melody, par réflexe, puis agrippa le bras de Nate, qui se trouvait le plus proche. « Eli... Mon fils est à l’intérieur, il... il est à l’intérieur » murmura-t-elle d’une voix blanche. Elle aurait voulu le hurler, mais elle n’avait plus aucun souffle, ne parvenait plus à respirer. Des coups de feu à l’intérieur du restaurant, et son fils. Pas seul, heureusement, il y avait Casey, Grace avait une confiance aveugle en Casey, elle le protégerait, elle l’apaiserait. Mais elle ne comprenait pas ce qui se passait, et elle commençait doucement à paniquer, précisément ce que l'homme avait demandé de ne pas faire.     

Quand Teddy vit débouler la foule assez inquiétante de camions et de militaires, sa gorge se serra. Bien que personne dans la ville n’était de sa famille, demeurait que presque tout le monde était lié à elle d’une manière ou d’une autre. Donc elle savait que si quelque chose arrivait, elle serait détruite. Mais elle savait aussi que, malgré elle, une pointe d’excitation macabre demeurait. C’était son petit côté secret, cet enivrement pour le crime. Elle le refoula avant de se tourner vers ses amis, sa main déjà fortement accrochée à la veste de Nate.

Elle vit tout de suite l’air paniqué de Grace et son cœur fit un bond. Elle referma un cercle en empoignant aussi l’avocate, renfermant Melody entre eux-trois, protégeant l’enfant des mouvements de la foule autour d’eux.

« Ça va aller Grace. »

Les mots semblaient faibles, vides. Non, ça n’allait pas aller – pas si on se fiait à l’historique de la ville -  mais c’était la seule chose à dire.

Les coups de feu retentirent, ses mains se crispèrent sur ses amis et une exclamation de surprise dépassa ses lèvres.

« Il faut se concentrer à rester en sécurité. C’est tout ce qu’on peut faire. Rester ensemble, c’est bien ça le plus logique, non? »

Du coin de l’œil, elle vit quelqu’un regarder une vidéo sur son téléphone. Devant les hommes, un bouquet de fleur.

Elle eut un flash de souvenir et son cœur se mit à battre la chamade, elle eut l’impression qu’elle allait vomir.

Elle pensait savoir qui les avait commandées.

@Grace Fordham & @Nate O'Reilly

Nate était quelque peu confus en compagnie de Grace, mais son sourire le conforta dans l’idée qu’elle ne lui en voulait pas trop pour la dernière fois. Pourtant, ils n’eurent pas le temps d’échanger longtemps avec Theodora et Melody et de profiter de la dégustation puisque le centre s’anima. Et pas pour les bonnes raisons. La police et les médias débarquèrent sur place brusquement et se positionnèrent près du restaurant. Grace lui enleva les mots de la bouche alors qu’elle se demandait ce qu’il se passait quand un homme prit la parole. Malheureusement, ils eurent tous les quatre une réponse immédiatement. Un coup de feu, puis un second. Le coeur de Nate manqua un battement, il sursauta, entendit une exclamation paniquée et sentit une main s’accrocher à son bras. Grace. Et ce qu’elle révéla n’était pas une bonne nouvelle. Elijah était dans le restaurant, ce qui le surprit. Qu’est-ce qu’il faisait là-bas alors que sa mère et sa sœur se baladait dans le centre ? Il ne préféra pas montrer son étonnement, de peur que Grace l’interprète mal. Il laissa alors Theodora s’exprimer et essayer de canaliser la jeune femme en restant à leurs côtés, le regard alarmé parcourant la foule. Ce qu’elle lui dit ne serait sans doute pas très efficace, mais c’était mieux que le silence de Nate. « Teddy a raison, on reste ensemble et on panique pas. » Il les invita à se rapprocher d’un endroit moins à découvert et jeta discrètement un coup d’oeil sur son téléphone, voyant des voisins faire de même. Les infos tournaient sur le sujet depuis déjà quelques minutes. Une prise d’otage. Il le rangea sans rien dire, gardant un visage impassible pour ne pas inquiéter davantage Grace. Il regarda Teddy qui semblait avoir compris ce qu’il se passait aussi puis se tourna vers la mère d’Elijah et Melody. « Grace... » Il la regarda et posa sa main sur son bras. « T’inquiète pas, la police est là, ça va bien se passer. » Il n’y croyait pas beaucoup, mais il faisait un effort pour masquer l’angoisse qui le gagnait et commençait sérieusement à se voir. « Je suis sûr qu’Elijah s'est déjà caché quelque part... » Il se rendit alors compte qu’il en avait déjà trop dit sur ce qu’il venait de lire.

@Grace Fordham & @Theodora Vale

Elle lui fit un clin d'œil quand il avoua finalement que oui, il la préférait en vrai. Enfin, il n'avait pas dit cela comme ça, évidemment. Il n'était pas comme Andy, il était bien plus pudique, ce qui ne la dérangeait pas du tout. Une fois devant le stand qu'ils choisirent, un stand de fromage, et la théorie dans laquelle ils se lancèrent joyeusement… elle sourit en levant les yeux au ciel. Il était parti un peu trop loin dans sa tête. Elle parlait juste de trucs à l'ail, mais elle entra dans son jeu, parce que c'était comme ça entre eux. "Petit joueur !" Et elle se mit à rire. Elle goûta un premier échantillon et en donna un bout à son amant qui râla sur sa taille, évidemment. Plutôt pas mal, aucun doute. Vu que tata Isiah était prête à garder la poussette, elle fila en riant chercher une bonne bouteille de vin. Elle trouva une cave qu'elle connaissait et qui faisait du vin pas trop mal, elle en prit donc une bouteille et revint vers les deux flics qui faisaient son escorte aujourd'hui. Elle distribua les verres et les remplit. C'est évidemment à ce moment-là que son fils se réveilla un peu et se mit à chouiner doucement. Elle posa son verre dans le porte-gobelet de la poussette et le détacha pour le prendre dans ses bras. "Ben alors mon gars, t'es grincheux ?" Elle le fit sauter doucement sur sa hanche pour le calmer et vérifia qu'il n'avait pas faim. Et puis soudain, du mouvement. Elle serra instinctivement son fils un peu plus fort dans ses bras. Des flics. La presse. Autour du restaurant. Merde alors, il se passait un truc. Sortant immédiatement son téléphone, des notifications en pagaille, elle cliqua sur l'une d'elle. Une vidéo. Elle fut déconcentrée par des coups de feu, elle savait les reconnaître et serra le bras d'Isiah en lui montrant la vidéo. Prise d'otage à Redwood Hills. Les mots du flic dans le haut-parleur ne la rassura pas du tout, ils pensaient toujours maîtriser ce genre de situation alors que c'était totalement aléatoire selon elle. "Cette maudite secte à la noix !" Elle frissonna. Elle reposa son fils dans sa poussette et l'harnacha comme il faut. "Ta journée de congé va être raccourcies j'imagine ?" Elle se demandait si elle connaissait des gens à l'intérieur… elle savait qu'Adele et Nathan n'y était pas… au moins ça. Ni Isiah… les trois personnes les plus proches d'elle finalement dans ce petit coin de pays. Il lui semblait par contre que l'une de ses employées y était… elle croisa les doigts pour que tout se passe bien et que la situation soit vite réglée.

Il manqua défaillir sur place lorsqu'Andy lui fit un clin d'oeil. S'il n'y avait pas eu Thomas dans les parages, sans doute lui aurait-il demandé de rentrer presque aussitôt. Mais il se contint et lui fit juste un grand sourire, avec l'envie folle de l'embrasser. L'inspecteur secoua la tête en riant, lorsqu'elle le mit au défi d'avaler des trucs à base d'ail. « Je préfère déguster de la bière plutôt que de l'ail ! ». Tandis qu'Andy partait à la recherche d'une bouteille de vin, il resta en compagnie de Thomas et de Liam. Il comprit que quelque chose n'allait pas, lorsqu'il vit Pornstache se diriger en courant vers le Old Maple. Il allait dire quelque chose à Kidd, lorsqu'Andy revint une bouteille à la main. Un verre arriva presque aussitôt dans sa main, presque au même moment où Liam se réveilla, tandis qu'un crissement de pneus retentissait. Vaughn tourna la tête et vit le balai habituel des voitures et des gyrophares. Puis les journalistes. Assurément, ça ne sentait pas bon. Isiah coula un regard en direction de Thomas. Quelques secondes plus tard, la jeune femme extirpa son téléphone de sa poche. Une vidéo. Prise d'otages au Old Maple. Putain de bordel. Puis un nouveau message fut diffuser via les haut-parleurs, mais pas pour annoncer une dégustation gratuite. Garder son calme. Putain de Rose Lunaire. Son premier réflexe fût de prendre Andy par les épaules, après qu'elle ait harnaché Liam. « Je crois aussi que la journée de repos s'achève, malheureusement. Tu veux bien sortir de la zone avec Liam ? On se retrouve chez toi ? », demanda-t-il d'un ton très calme, ne laissant pourtant aucune place à une quelconque plainte de la part d'Andy. La zone avait beau être sécurisée, il ne souhaitait pas qu'ils restent dans les parages. Isiah l'embrassa rapidement avant de l'abandonner. Il jeta son gobelet de vin à la poubelle et se dirigea vers le cordon de policiers où il reconnut quelques visages. Merde, pourquoi fallait-il que ces illuminés choisissent ce jour pour une telle action ? Il retrouva le Capitaine – sans trop de mal - qui lui fit un topo rapide de la situation. On lui tendit un gilet qu'il enfila sans se poser de questions et attrapa une arme, dont il vérifia les munitions. Vaughn ne put s'empêcher de jeter un regard en arrière, en direction d'Andy.