Elle vit le changement dans les yeux de son homme et fut ravie de l'effet qu'elle lui faisait… elle pouffa de rire après l'avoir traité de petit joueur, elle pouvait bien comprendre sa préférence pour la bière. Bien que l'aïl, dans certains plats, soit absolument délicieux. Laissant la poussette aux deux flics, elle fila chercher une bouteille de vin. Le problème ? à peine la bouteille ouverte et les verres distribués, ce fut l'apocalypse. Enfin… des voitures de flics partout, la presse. Un regard sur son téléphone et elle vit vite ce qui était arrivé. Elle le montra à Isiah sachant pertinemment que leur journée de liberté venait de se transformer en journée d'horreur. Elle avait son fils dans les bras et le serra un peu plus fort, inquiète. Elle le réinstalla rapidement dans sa poussette. Elle mit des mots sur ses pensées, maudite secte et la journée allait s'écourter. Elle resta un instant contre Isiah et puis hocha simplement la tête. Oui, elle sortirait de la zone. Parce qu'elle était avec son fils et qu'une catastrophe était si vite arrivée. "Donne-moi des news quand tu peux. Et reviens-moi." C'était tout ce qu'il y avait à dire. Elle lui rendit son baiser et puis l'observa rejoindre ses collègues, prendre un gilet, une arme. Un frisson d'appréhension la traversa. Quelle ville de merde parfois. Prenant une grande inspiration, elle lui fit un petit signe quand il se retourna et puis lui fit dos pour quitter l'endroit. Elle lisait l'inquiétude sur les visages. Certains se hâtaient de rentrer chez eux, beaucoup était fébrile sur leur téléphone. Elle pensa aux gens à qui elle tenait. Elle les texterait dés qu'elle serait rentrée… sauf Isiah, vu qu'elle savait où il était. En première ligne. Foutu flic.

[andy is out ! ]

Grace ne voyait ni n’entendait plus rien, elle n’arrivait pas à se calmer. Teddy s’efforça de la rassurer en l’étreignant, ce qui la soulagea un peu, mais son cœur battait toujours à vive allure, impossible à apaiser. « Mais si... s’il lui arrivait quelque chose, si... » elle ne cessait de jeter des coups d’œil vers le dispositif mis en place par les forces de l’ordre, vers la porte principale qu’on apercevait à peine, comme si Elijah allait soudain en surgir. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, et se figea en entendant les mots de Nate. « Caché quelque part ? » répéta-t-elle sans comprendre. Que savait-il qu’elle-même ignorait ? Elle n’avait pas eu le réflexe de sortir son téléphone portable mais, au même instant, des passants évoquèrent ce qu’ils avaient entendu dans la presse et le mot maudit tomba enfin, figeant Grace. Prise d’otages. Ils étaient tous retenus en otage, voilà la vérité, cette fichue vérité qui lui donna soudain envie de pleurer. Ce n’était qu’un enfant, ils ne pouvaient s’en prendre à un enfant, non, ils ne seraient pas aussi cruels, ils ne le toucheraient pas. Grace ne voulait pas qu’il arrive le moindre mal à d’autres habitants, bien sûr, mais en cet instant, elle ne pensait plus qu’à son fils. Quand on les informa qu’une liste des personnes présentes à l’intérieur était disponible, Grace n’hésita pas, elle se précipita pour savoir, tout en sachant pertinemment que tous étaient notés. Elle-même y était, avec Melody, puisqu’elles auraient dû être à l’intérieur également. Elle jeta un coup d’œil à Theodora et Nate et, la gorge sèche, souffla « Ils ont dit... Je dois aller vers le van. Teddy, tu peux garder Melody, s’il te plaît ? » Grace ne pouvait pas gérer à la fois l’angoisse de savoir Elijah à l’intérieur et sa fille tout aussi paniquée qu’elle-même si bien que, même si c’était déchirant, elle jeta un coup d’œil plein de reconnaissance à son amie avant de s’éloigner en courant, désireuse d’avoir davantage d’informations, d’enfin savoir ce qui arrivait et surtout, si son fils allait bien.  

Martinez venait à peine de lui décrire la situation à l'intérieur du Old Maple, quand on leur fit bien comprendre que leur présence n'était pas requise pour l'intervention. Après tout, qu'est-ce que deux petits flics de la ville allaient bien pouvoir faire ? C'est vrai, ce n'est pas comme s'ils avaient tous deux un entrainement militaire... Avec quelques années de moins, Isiah aurait sans doute envoyer un coup de boule monumental dans la face de ce jeune con, les toisant tels deux débiles. Le Capitaine tenta une négociation. Vaughn en profita pour envoyer quelques sms, histoire de se rassurer sur le sort de ses proches. On leur donna finalement une copie de la liste des personnes présentes à l'intérieur et on leur expliqua gentiment, qu'ils seraient plus utiles en aidant les habitants de la ville. Son cœur fit plusieurs ratés en voyant apparaître plusieurs noms. L'inquiétude sur les talons, ils se dirigèrent donc avec Martinez vers le van bleu, en dehors du périmètre défini par les banderoles et les flics d'Etat et généraux. « Quel con ! », lâcha finalement le Capitaine, dans son ignoble moustache. Vaughn lui ne disait rien, bien trop inquiet pour ses amis à l'intérieur. D'ailleurs, s'il s'était écouté il aurait foncé tête la première à l'intérieur du restaurant. Mais ce n'était sûrement pas la chose à faire. C'était bien la première fois qu'il entendait Martinez jurer de la sorte. Quelques personnes étaient déjà amassées devant le véhicule bleu. La panique se lisait clairement sur les visages. Isiah dû ranger au placard sa propre angoisse, pour répondre aux interrogations des habitants. Pourvu que tout le monde s'en sorte indemne, pensa l'inspecteur.

Nate se rendait compte qu’il avait été maladroit avec Grace en lui disant une telle chose. Il voulait essayer de la rassurer, mais qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ? Ou faire ? Il ne pouvait imaginer la détresse dans laquelle elle était, sachant que son fils était en danger sans pouvoir rien faire. A part attendre. Peu après, on leur annonça qu’une liste venait d’être affichée. Avec le nom des habitants concernés par la prise d’otage. Grace se précipita pour la découvrir, comme si elle espérait ne pas y voir son fils. Nate la suivit, en compagnie de Theodora et Melody. Aucune surprise, Grace devait rejoindre la zone pour les proches, mais Nate ne trouva rien à dire avant qu’elle parte. Glacé par son regard angoissé. Il la regarda s’éloigner puis jeta un coup d’œil à cette fameuse liste, sans grande conviction, pour faire comme tout le monde. Il eut à peine le temps de la découvrir qu’il tomba sur un nom familier. Casey. Il resta figé quelques instants, le regard fixe sur ces quelques lettres. Pourquoi est-ce que Grace ne lui avait rien dit ? Elle devait pourtant bien savoir. Son regard finit par errer sur cette liste, sans but précis. Il aperçut alors le nom O’Reilly, son frère. Parce qu’une personne n’était déjà pas assez. Un poids s’ajouta, et encore un autre. Parce qu’il vit ensuite le nom d’Hesther s’afficher. Il parcourut rapidement, en panique, plusieurs fois la liste à la recherche d’un autre nom. Et si Hesther y était avec Joyce ? Il vérifia plusieurs fois, mais rien. Elle ne devait donc pas y être. Pareil pour Violett. Mais ça ne le soulageait pas pour autant. Il se tourna vers Teddy qui était encore là avec Melody, regrettant de devoir les laisser seules. « Je dois y aller aussi, je... connais plusieurs personnes. » Il essayait de garder son calme, mais ce n’était plus pareil maintenant qu’il savait. Nate prit la direction du van bleu, le regard vide. Il aperçut Grace mais ne la rejoignit pas immédiatement. « Excusez-moi... » lâcha-t-il, anxieux, à la première personne en charge de la situation qu’il croise (Isiah) pour l’interpeller. « Il n’y a que ceux de la liste qui sont à l’intérieur ? Je veux dire… vous êtes sûr qu’il n’y en a pas d’autres ? » Que ceux de la liste. C’était déjà pas mal pour lui, trois personnes… Et encore, il y avait ceux aussi qui lui étaient indirectement liés, comme Elijah. Mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour le nom qui n’était pas inscrit. Et, au fond, ça lui évitait surtout de penser à ceux qui étaient à l’intérieur.

(@Theodora Vale @Melody Fordham @Grace Fordham @Isiah Vaughn)

La seule pensée qui demeurait dans l'esprit de Teddy, une fois ses deux amis partis vers l'enclosure des proches, tous deux comme des mort-vivants au coeur ne tenant plus qu'à une corde, fut que les gens, en cas de crise, se prennent tous la même habitude. Les priorités deviennent floues et ne compte plus que la crise en cours. Compréhensible... dangereux, mais compréhensible.

Alors qu'elle regarde ses deux amis partir vers la caravan, elle sent ses doigts enfoncés dans l'avant-bras de Melody. Avec un soupir, la fleuriste s'accroupit en s'excusant à la jeune fille.

« Je suis désolée Melody. Est-ce que ça va chouette? »

Elle ne veut pas la stresser plus qui faut, mais il serait pertinent de savoir comment elle vit la chose. En se relevant, elle jette un rapide coup d'oeil à la liste des otages. En étant une propriétaire d'entreprise, elle connaît la majorité de ces noms. Certains plus que d'autres. Son coeur balance vers Nate, qui a du voir le nom de son frère. Fynn. Il est son ami, bien certainement. Mais elle n'ira pas encombrer les familles et proches parce qu'elle a des souvenirs. Elle voit Casey. Nicki. Son coeur prends un pique au nom de cette dernière, mais encore là, ce sont des connaissances.

Theodora retourne son esprit vers la petite qui lui a été confiée. Elles sont habituées ensemble, alors elle n'a pas peur d'une crise de la fillette. Mais demeure qu'elle ne sait pas quoi faire. Partir chez elle, loin du branle-bas, en sécurité? Non, pas de raison d'éloigner la fille de sa mère. Elle se penche donc encore vers Melody, par-dessus le vacarme : « On va rester dans le coin et on va attendre maman? D'accord? S'il y a quoique ce soit, tu me le dis. »

En entendant son propre ventre gronder, la fleuriste balance un billet de vingt dollard derrière un stand déserté et prends deux sandwich sur un étalage avant de les fourrer dans sa sacoche, se mettant en vue de ses deux amis mais un peu plus à l'écart. Ses yeux alternent maintenant sans cesse entre la petite à sa charge et ses deux amis, son coeur lourd de ne pas pouvoir faire plus pour eux.

@Grace Fordham & @Nate O'Reilly & @Melody Fordham

Une boule d'angoisse venait de se former dans la gorge du policier, tandis que les premières personnes affluaient dans sa direction. Des inquiétudes, des questions, toujours les mêmes. De la famille, des ami(e)s à l'intérieur du Old Maple. Isiah comprenait parfaitement la peur des habitants de la ville. Une peur fondée, celle de la perte d'un être cher. Un homme brun vint le questionner. Que devait-il lui répondre ? Mentir ? Enjoliver la vérité ? Mais la vérité dans le fond, c'est qu'il n'en savait rien. Isiah ne savait pas si cette fichue liste était bonne ou non. Une blondinette vint poser la même question. Il préféra jouer la carte de la sincérité, le tout ponctué d'un ton bienveillant. Il n'en menait pas plus large que ses interlocuteurs. « Je ne peux pas vous affirmer que cette liste soit sûre à 100%... Elle l'était à l'instant T des inscriptions. Peut-être que certaines personnes se sont inscrites, mais ne se sont pas rendues à l'évènement. Est-ce que je peux recueillir des noms ? Je vais me renseigner. En attendant, je vous invite à patienter. C'est tout ce que nous pouvons faire. », assura-t-il d'un air empathique, tout en posant sa main sur l'épaule de la jeune femme. Et puis soudain, des coups de feu. La panique à nouveau en dehors de la zoné sécurisée. Cela le renvoya imperceptiblement plusieurs années en arrière. Quelques reporters armés de micros et caméras tentèrent une approche – auprès du van bleu - durant ce mouvement de foule. Martinez les envoya bouler dans les règles de l'art. Mais les reporters étant comme les mouches attirés par la merde, les repousser ne les empêcha pas de revenir un peu plus nombreux. « Je vais vous demander de reculer en dehors de ce périmètre et de ne pas importuner les personnes ici présentes... Nous avons tous des proches à l'intérieur... un membre de notre famille, des ami(e)s, ce n'est pas correct et encore moins respectueux de vouloir recueillir des témoignages en cet instant», tenta Vaughn auprès d'une blonde peroxydée qui semblait avoir passé l'âge d'exercer tout métier. Quelque chose changea dans le regard de la reporter, elle entraina avec elle son équipe en dehors de la zone. L'inspecteur – toujours très calme malgré son inquiétude – revint vers ses interlocuteurs (Nate et Sky). « Avez vous besoin de quelque chose ? Comment vous sentez-vous ? », leur demanda-t-il. Hormis une écoute active, il ne pouvait faire plus pour le moment.