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Le problème d’être un nouveau venu dans une ville aussi petite, c’était que lorsqu’il était question de donner des noms, il n’y avait plus personne. A défaut de ne pas avoir grandi avec eux, je n’avais même pas encore eu le temps de les croiser au travail. En fait j’avais perdu beaucoup trop de temps avec une personne et à vrai dire, je me sentais con à présent. J’avais horreur de ce sentiment. « J’étais loin, je sais pas vraiment qui, mais il faudrait surveiller, il y a eu dégradation. » répondis-je donc avant de reprendre mon observation un peu trop appuyée des lieux. C’était toujours mieux que de la matter et de réaliser combien la situation était grotesque et loin d’être aussi réglée.

J’aurais dû me contrôler dès le début au lieu de profiter de la situation.

Tandis qu’un silence pesant, mais moins gênant que de devoir lui parler s’installa, elle commença à parler avant de s’arrêter en pleine phrase. « Est-ce que quoi ? » demandais-je en tournant finalement la tête vers elle. Ne rien dire aurait été plus simple, mais je voulais savoir et faire comme si de rien n’était serait encore le meilleur moyen de conjurer le sort, de passer à autre chose, de prouver qu’il n’y avait au final rien de gênant entre nous.

Technique de l’autruche, bien connu et assez efficace.

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♛ ♛ ♛
{  And if I may just take your breath away
I don't mind if there's not much to say
Sometimes the silence guides a mind
To move to a place so far away }
crédit/ tumblr ♛  w/ free to go  

Pourquoi tu t'imposes ça? Pourquoi tu décides de te rendre ici, hm? Tu sais bien que ce n'est plus pour nous. Du moins, pour toi n'est ce pas? Le jeu n'en vaut surement pas la chandelle ce soir. Pas le moins du monde, elle le sait la princesse. Pourtant, elle est présente en cette douce soirée. Soirée qui pourrait partir en vrille si elle ne fait pas attention. Si elle s'aventure au delà des sentiers battus. Si elle commence à s'intéresser à quelque chose de bien plus grand qu'elle. Elle n'est pas habituée à s'imposer dans ce genre d'endroits. Pas qu'elle n'en n'a pas envie mais elle a perdu ce sentiment de sérénité qu'elle détenait encore à l'époque. Depuis l'accident, depuis ce qu'elle est devenue, elle préfère de loin rester dans l'ombre. Se complaire dans ce qu'elle n'est pas, au final. Néanmoins, elle devrait connaitre tout ça. Parce qu'elle vient d'une de ces familles grandioses qui donnent de l'argent à ces incroyables galas de charité. Qui se montrent sur la première page d'une couverture de magasine. Elle y est déjà parue, elle se souvient bien de ces moments où sa maternelle lui aura demandé, à elle et son frère de se tenir tranquilles. De sourire à la caméra alors qu'ils n'ont qu'une envie, celle de s'enfuir. Et puis, ils se seront enfuis, à de maintes reprises. Mais aujourd'hui, quand la princesse s'évade, la solitude vient à la suivre comme un poison mortel. Ce soir, elle fait une apparition. Car en tant que fille de bonne famille, elle se doit de montrer l'exemple n'est ce pas? Ce sont des conneries, et tu le sais. Une mise en scène alors que notre propre paternel est dans cette secte. Bien sûr qu'elle le sait. Raison pour laquelle, à l'entrée, elle laissera un bon amas d'argent au stand réservé au don. Un doux sourire sur son visage, la princesse s'éloigne ensuite et disparait dans la foule. Elle espère retrouver des visages connus, des caractères qui ressemblent aux siens. Mais elle se revoit, plus jeune, à porter ces belles robes ou tenues préparées pour elle. Et elle se souvient, à cet instant, de l'horrible vérité. Elle n'a plus d'allié avec qui traverser ça. Avec qui profiter de ce genre d'enchantement. Elle inspire, glisse ses fins doigts dans ses mèches puis disparait encore une fois au milieu de la foule en se dirigeant inconsciemment vers le bar à cocktails. L'estomac qui gronde, l'envie de reprendre un peu du poil de la bête et la voilà en train d'avaler quelque chose. L'alcool lui brûle la gorge mais ça en vaut pleinement la peine quand elle évite certaines personnes qui connaissent tout à fait sa famille. Loin de là l'envie de leur parler ne serait ce qu'un peu, la princesse s'éclipse entre deux invités mais reste assez présente, assez voyante pour que ceux qu'elle apprécie réellement, pourront déceler sa présence. Et autant dire qu'elle croise dores et déjà les doigts.

libre.

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Bal masqué

Tout le monde

Hannah se demande bien ce que Finn entend par dégradation au juste, connaissant son excès de zèle, peut-être qu’il en fait des caisses pour pas grand chose. Il a tout de même arrêté Oliver pour avoir uriné sur son pneu en état d’ébriété. Mais miss Brennan se dit que ça vaut le coup d’aller y jeter un œil, sait-on jamais que ce soit plus grave que ce qu’elle s’imagine. En plus de ça il ne se passe pas grand-chose à l’entrée et deux autres collègues sont assez près pour surveiller les allées et venues des convives. Surtout que ça lui permettra de se dégourdir les jambes après être resté un moment debout sans trop bouger et d’éviter des conversations gênantes parce qu’elle a du mal avec le silence pesant qu’il y a entre eux. La rouquine ne va de toute façon pas au bout de sa demande et si elle pensait que le sergent continuerait de rester dans son mutisme, la voilà bien étonnée quand il lui prouve l’inverse.

— Vous devriez me montrer l’endroit où se trouvent les excités, répond-elle sans le regarder.

Bon, ce n’est pas ça qu’elle voulait lui dire, mais l’officier aimerait éviter de parler de ça ici, il y a pas mal d’oreilles qui trainent autour d’eux et elle ne souhaite pas que leur escapade dans la salle des archives s'ébruite. Hodges passe donc devant et elle n’a plus qu’à le suivre, tout en regardant ce qu'il se passe autour. Vigilance constante ! Quand enfin il y a moins de monde autour d’eux, Hannah se lance, même si elle aurait bien eu besoin d’un verre avant.

— Je… Je me doute que ce n’est pas le lieu idéal pour ça, mais je crois qu’il est important que nous crevons l'abcès. J’ai le sentiment que notre conversation par sms ne nous aide pas en définitive, il fallait parler alors on l’a fait, mais c’est tout.

Bah oui, c’est bien beau de dire qu’ils assument, qu’ils sont adultes, mais s’ils pouvaient mettre ça en pratique, ce serait encore mieux non ? Hannah finit par arrêter Finn dans sa marche en posant doucement sur son bras et cette fois elle le regarde.

— Mais, je suis peut-être la seule qui ressent cette gêne ?

@Finn Hodges

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Judson bougonna, un peu comme à son habitude, mais fit tout de même un semblant de présentation. Bien sûr, ce n’était plus vraiment la peine étant donné qu’ils l’avaient déjà fait mais elle se mit à rire de la situation avant qu’il ne s’éloigne de courtes secondes pour prendre à boire. Liam en profita pour lui demander s’il n’était pas trop pénible. « Si je disais qu’il est pénible il faudrait que je dise que tous les autres le sont aussi donc on va simplement dire que c’est une ambiance à laquelle il faut s’habituer. » Ce n’était pas toujours évident d’être la seule femme à la caserne mais elle avait maintenant sa place bien établie donc elle ne se plaignait pas mais elle fit à un clin d’œil à Liam lorsqu’il lui dit qu’il pouvait sortir des dossiers. « J’ai rien contre. » Elle remercia rapidement Judson alors qu’il lui tendait son verre et failli avaler de travers lorsqu’il lui dit qu’ils étaient civilisés. « Tu parles, le dernier barbecue qu’on a fait entre collègue c’était des cubis… » il n’y avait franchement pas de quoi rivaliser avec cette soirée. Non, ils étaient bons pour sauver les chatons des arbres et éteindre des feux mais les soirées chics n’étaient pas leur domaine. En revanche, Julia n’était pas mauvaise pour ce qui était de reconnaître les gens à l’évidence. « Oh, tu reconnais facilement les gens qui t’ont fait le coup de "si tu fais du mal à mon frère je m’occuperai de toi". » dit-elle dans un léger rire en faisant référence à sa rencontre surprise avec Juliet quelques temps auparavant. Bien sûr, elles se connaissaient depuis longtemps mais c’était plus drôle de dire ça. Elle se mit à rire face à la réaction de Judson et encore plus à la remarque de Liam. La perfection pour mettre le feu aux poudres chez son compagnon. « Je le connais pas non plus mais si c’est un choix de dernière minute, ça aurait pu être bien pire. Tu comptes aller lui poser la question ? » demanda-t-elle à Judson.

@Judson Howell @Liam Swire

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Plus de peur que de mal, finira par constater le médecin au terme d’un regard soucieux en direction de sa compagne. Du monde ? Pour ça, oui. « On se croirait à la cérémonie des Golden Globes. » observe-t-il avec humour, rapport à cette foule au moins autant qu’à ce nœud papillon dont il n’est manifestement pas familier – comme en témoigne la façon dont il tire nerveusement dessus à intervalles réguliers. « Absolument. » Le temps de détourner la tête pour mieux considérer la scène – et la principale intéressée – le voici qui poursuit : « Qui sait ? Peut-être que Bradley Cooper est ici – si c’est le cas, c’est dans la poche ! » A star is born. Dans sa bouche, cela n’a rien d’une moquerie – mais tout d’un compliment. D’ailleurs, il s’empressera de préciser : « C’est une jolie cause pour laquelle s’engager. » Pour cela – comme pour la qualité de sa prestation – il tire son chapeau à celle qui doit bientôt lui être présentée. « Tu n’as pas eu envie de soutenir l’effort de guerre, toi aussi ? » Drôle de choix de mots. Cela ne lui ressemble pas – prêcher le faux pour connaître le vrai. C’est qu’il n’est pas certain d’avoir été tenu informé du véritable motif de leur présence ici. « Je suis sûr que vous formiez un bon duo par le passé – du genre à enflammer les planches de la salle des fêtes de Redwood Hills. » Le ton se veut léger – comme une porte de sortie offerte à la jeune femme. « Et je ne dis pas ça parce que je suis frustré d’être le seul vermontois à cent miles à la ronde à ne jamais avoir gagné le droit de te voir danser. » Ce lapsus lui arrache un sourire. « Vermontois… d’adoption. » Par la force des choses – ou pour le sourire enjôleur d’une jolie ballerine. Ne lui en déplaise, Charlene sait comment l’amener où il n’aurait jamais pensé aller. « Euh… Non ? » proteste-t-il enfin, pris de court face à cette injonction à bouger. « Je suis pas… photogénique. » Trop tard. Les voici rendus sous le feu des projecteurs du photographe de la soirée. « Hm. Bonsoir. » C’est qu’il ne saurait se montrer impoli, Julian. « Je suis là. Je vous entends. » croit-il néanmoins utile de préciser, souriant à cette joute verbale dont il est la victime collatérale. « Et après, vous autres féministes viendrez parler de mansplaining… » Comme il se cherche un auditoire pour rire à cette plaisanterie, il finit par remarquer la présence d’un visage ami – le terme est-il encore d’actualité ? « Salut Noam. » Son sourire se fige l’espace d’un instant, le temps pour lui de se confondre en banalités, ne même temps que de lui tendre une main qu’il veut amicale. « Ça fait un bail. T’as l’air en forme. » Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu’il retire son bras qu’il tenait jusqu’ici noué autour de la taille de sa compagne, dans un réflexe coupable – de quoi ? « Je ne savais pas que tu envisageais un changement de carrière ? » Soldat. Vétérinaire. Photographe. « Désolé. » finit-il par glisser à l’attention de Charlene qu’il consent à rejoindre pour suivre les instructions du photographe. « Ça dépend. » sourit-il, à la question de ce dernier. « Avant ou après avoir été traîné de force devant l’objectif ? » Et d’ajouter, comme il roule des yeux : « Ce que femme veut… » Dieu le veut. Non ?

 

@Charlene Cartwright @Oliver Hale @Noam O'Hara
(@Alize L. St James)

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La présence de mon frère me faisait plaisir. Après tout, n'y avait-il pas toujours cette crainte que les choses ne fonctionnent pas aussi bien qu'espéré ? En ce qui concernait cette soirée, ce n'était encore que le début et, déjà, il était permis de constater que c'était bien l'inverse. La population répondait présente en un très grand nombre, chose que je ne me rappelais pas d'avoir vu à un autre évènement. Était-ce donc vraiment la cause qui attirait autant la sympathie ? Ou plutôt l'idée de passer une soirée festive dans un décor rêvé ? Car nous avions mis les moyens : le gala était tout à la fois chic et divertissant, ouvert à tous. « Enchantée, Juliet. Merci d'être là ce soir. » Je passais la réflexion sous silence, mais Howell était un nom bien connu en ville.« En effet, ça se passe bien. Tellement que je ne sais déjà plus où donner de la tête. » Le sentiment était sincère, bien que tout se déroulait à merveilles, pas d'ombre au tableau jusqu'à présent. Il y avait de quoi être fier et je comptais bien souligner la réussite plus tard auprès de mon associée et amie, une fois l'heure des discours - le plus stressant - derrière elle. « Absolument, je vous avoue que ça dépasse largemment nos attentes. Ça augure bien pour l'avenir de la Fondation en tout cas. » Adressais-je alors à la cavalière d'Edwin, un sourire plus décontracté prenant naissance sur mes traits. Tout était bien. Plus que ça, mon compagnon ne tarderait pas à arriver et il me serait donné, à moi aussi, de profiter un peu de la soirée. Pendant qu'Edwin et sa compagne échangeaient, je guettais l'entrée, mon regard filtrant les différentes silhouettes et toutes les couleurs, masques et tenues élégantes qui défilaient devant nous. À l'instant où l'avocat faisait son entrée, une douce chaleur se glissait sous ma poitrine et je me tournais vers Edwin pour lui glisser: « Tu me diras ce que tu auras pensé du vin ? » Dans la famille, nous avions toujours été des amateurs. Je m'étais donc assuré que ce que nous allions offrir ce soir aux invités soit digne du nom Stanhope. « C'est un plaisir de t'avoir rencontrée, Juliet, je vous recroise plus tard. Amusez-vous, tous les deux. » ​C'était aussi ça, l'objectif de cette soirée. Faire triompher le plaisir de l'être ensemble par-dessus le sentiment de peur qui animait trop souvent Redwood Hills.

Sur ces mots, je m'excusais auprès du couple pour rejoindre celui qui... brillait, dans tous les sens du terme, mais ce soir, plus que jamais ! « Wow ! » ​Je m'arrêtais devant lui, relevant mon masque sur mon front pour le regarder, presque sans mot ! « Re-wow. Tu voulais impressionner qui comme ça, au juste ? » Je m'approchais suffisamment de lui pour poser un baiser sur sa joue, difficile de faire autrement avec le masque qu'il portait. « Il y a déjà un monde fou et en fait, ça tourne tout seul sans que je n'aie à y faire quoi que ce soit. » Après toutes les heures investies ces derniers jours et même, ces dernières semaines, cela semblait grotesque de dire que je n'avais rien à faire. « Je suis heureux que tu sois là. » Ce qui aurait pu être une banalité ne l'était, pas pour nous. Le soutien de Gwenn pour ce projet m'était primordial. Chaque fois que je pensais à ceux que je souhaitais que nous soyions en mesure d'aider avec la Fondation, j'avais une pensée pour l'enfant ayant perdu ses deux parents tragiquement qu'il avait un jour été. ​« Vin blanc ? Rouge ? Désolé, on n'a pas pris de champagne... Sauf si tu avais l'intention de voler la vedette avec une imitation de John Travolta ce soir ? On peut faire des demandes spéciales. » Et je n'avais aucun problème à aller demander du Queen ou des chansons de Grease.