feat leah & roy

Initialement perçue comme une taquinerie innocente de la part de Leah, son invitation avait rapidement évolué dans l'esprit de Roy pour revêtir un caractère plus sérieux. En un laps de temps étonnamment court, il avait pris la décision impulsive de réserver ses billets d'avion. Pour beaucoup, rejoindre une fille, qu'il n'avait rencontrée que brièvement deux ou trois fois, et dont la relation se limitait à des échanges de SMS, à l’étranger, semblait une idée folle. Cependant, pour Roy, cela avait du sens. La confiance qu'il plaçait en Leah était évidente. À travers chaque message se ressentait une connexion unique, une complicité qui dépassait les simples mots. Leurs échanges écrits étaient devenus comme un journal intime, où leurs vies se dévoilaient sans retenue, partageant leurs joies et leurs peines. Chaque conversation les rapprochait davantage, leur permettant de se comprendre au-delà des apparences. Au fil du temps, Leah était devenue une alliée précieuse. Pourtant, malgré cette complicité transparente, Roy choisit de garder la réelle raison de son coup de tête pour lui-même, du moins pour l'instant. Il ne mentait pas en disant à la reporter qu'il avait simplement besoin de changer d'air. C'était une vérité partielle, une vérité qui dissimulait le poids des révélations familiales récentes. Il n'était pas prêt à ouvrir cette porte-là, pas encore.

Il n’aurait pu imaginer un meilleur refuge que cette semaine passée à Guayaquil, en compagnie de Leah Hargreaves. Que ce soit ensemble ou en solitaire, Roy se trouvait enchanté et serein au cœur de l'effervescence de cette ville côtière. Les journées s'étiraient voluptueusement, imprégnées de la lumière douce et dorée du soleil équatorien. Il se laissait emporter par des promenades le long des rives du fleuve, caressé par la brise marine, tandis qu'il observait les pirogues colorées glisser gracieusement sur les eaux scintillantes. Les soirées, quant à elles, étaient un véritable festin pour les sens. Roy se délectait de mets exotiques aux épices enivrantes, savourant chaque bouchée dans une explosion de saveurs. Le son envoûtant de la musique emplissait les ruelles étroites, créant une ambiance envoûtante qui transportait Roy dans un autre monde, loin des soucis et des tracas de sa vie quotidienne. Ce n’est que lors des deux derniers jours, que ses pensées le ramenaient peu à peu à la réalité, de ce qui l’attendait à son retour. Toutefois, alors que les derniers jours de son séjour approchaient, les pensées de Roy commençaient à se tourner de plus en plus vers la réalité qui l'attendait à son retour. Le dernier soir, ils avaient décidé de la passer ensemble, savourant la compagnie de l'autre dans la douceur moite de l'air équatorien. Alors que la nuit enveloppait la ville dans un manteau de mystère, Roy se retrouva assis aux côtés de Leah, contemplant les lumières qui reflétait sur les eaux sombre du fleuve Guayas. Il se laissa emporter par la tranquillité de l'instant présent, le doux murmure de leurs conversations résonnant comme une mélodie apaisante dans l'obscurité. « Je suis tenté de dire que je préférerais rester. » lance-t-il, alors qu'il se tenait près de la rembarde, scrutant les eaux paisibles du fleuve depuis l'esplanade du MAAC, une lueur de taquinerie dans le regard en ajoutant : « Mais New York me manquerait trop. » Parce qu'il ne pouvait se tenir loin, trop longtemps, du chaos New Yorkais qu'on aime tant détester. Les piétions pressés et agressif qui débordent les trottoirs, les klaxons, les taxi jaune, les cris. Roy n'échangerait ça pour rien au monde. Il connaissait trop bien le tumulte et l'agitation incessante de la ville qui ne dort jamais. Le brouhaha des piétons pressés, le vacarme des klaxons, le ballet incessant des taxis jaunes... Tous ces éléments, bien que souvent agaçants pour certains, étaient pour lui une symphonie à laquelle il était profondément attaché. « Tu crois rester encore longtemps ? »