melody // dreams

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Les portes du van sont grandes ouvertes afin d'aérer le véhicule. Et puis, la nuit promet d'être chaude, il préfère autant laisser les portes ouvertes afin de créer un passage d'air frais au milieu de la nuit. Et puis, ça permettra à Goldie de dormir à la fraîche sur l'herbe et à eux de ne pas être trop à l'étroit, aussi. Parce qu'il se fiche bien quand c'est Van qui vient squatter la moitié de son lit, d'être serré et collé contre le siège conducteur, il est tout de même moins à l'aise avec Melody. Et s'il apprécie la jeune fille et n'a pas hésité à accepter cette soirée pyjama (chose qui, il pense, il regrettera sans doute selon les choix de films de Melo) pour lui faire gagner une nuit loin du domicile familial, il en est pas au stade de piss off Madame la Maire pour qu'elle vienne l'égorger. Pas fou, le métalleux. Et pour l'occasion, il a fait un ménage complet du véhicule, sorti l'édredon léger et préparer des snacks divers. Il a même fait le plein de boissons, sucrées, gazeuses, toutes savamment conservées dans une glacière électrique branchées depuis le début d'après-midi, quand il est revenu des courses. Il a jamais fait de soirée pyjama, Zep. Il n'a jamais vraiment eu d'amis avec qui essayer d'en organiser (ignore même si le terme n'est pas réservé aux amitiés féminines et, auquel cas, ne sait pas comment nommer ce genre de soirées entre mecs) et son frère, eh bien, son frère, il ne compte pas vraiment. C'était juste une soirée normale pour eux avec, parfois, le père pour venir commenter le film lancé et ça finissait davantage dans la critique générale d'éléments que dans une soirée à proprement parler. Du coup, Zeppelin, il ne sait pas à quoi s'attendre pour ce soir. A préparé une cafetière pleine au cas où elle veuille faire nuit blanche (parce que lui, il ne sait plus vraiment tenir de nuit entière s'il n'a pas de caféine injectée dans son organisme). Préfère être trop organisé que pas assez, pour une fois. Et peut-être qu'il aurait dû investir dans une tente pour l'occasion, qu'il y auraient été plus à l'aise que dans son combi - bah, tant pis. Il y pensera la prochaine fois (même s'il ne sait pas si prochaine fois il y aura réellement).
Le seau de pop corn est chaud quand il le dépose sur le plateau au centre du lit, rejoignant ainsi le saladier de friandises. Il a quand même prévu de quoi cuisiner des wraps ou un tacos s'ils ont vraiment faim (ce qui lui arrivera sans aucun doute et il en vient à regretter qu'il ait déjà terminé les restes du mariage Wheelan-Fordham, Zeppelin, parce que ça aurait pu être sympa). C'est Goldie qui, par ses aboiements, lui signifie l'approche de Melody. Le brun, il n'a qu'à lever la tête pour voir son chien s'élancer en direction de la jeune fille, l'accueillir avec joie, coups de langues, bonds, câlins, demande de caresse et la queue pour venir gifler l'air. « Goldie, calme-toi un peu, » qu'il souffle dans un soupir mais sans conviction parce qu'il sait bien que c'est peine perdue. Et pour cause. L'animal continue de faire la fête à l'invité de la soirée, toujours ravi de se faire caresser et d'être le centre de l'attention. Le regard de Zeppelin est posé sur son chien, un air blasé dessiné sur le visage avant qu'il ne secoue la tête. « S'il te colle trop, envoie-le paître, hein. » Ca ne fonctionnera que pour une courte durée car l'odeur de la nourriture le fera rappliqué à la vitesse de la lumière - mais ce seront toujours quelques minutes de répits bonnes à prendre. « Alors, » qu'il entame en frappant dans ses mains avant de se décaler d'un pas pour la laisser voir les préparations, « j'ai préparé du pop corn mais on a des mars, des bonbons, des gâteaux variés. Il y a aussi des barres glacées si tu veux mais elles ne doivent pas être encore prêtes. Dans la glacière en revanche, tu trouveras de quoi boire, soda, jus, sirop. » Et il est aussi allé jusqu'à piquer des coussins à tous ceux qui en avaient en trop pour que le tout soit cosy et confortable. « Si jamais tu veux un vrai repas, j'ai de quoi préparer des wraps, végé ou non, ou un tacos, végé ou non. Mais si on veut faire ça, faut penser au temps de préparation, juste. » Et il dit ça surtout pour lui, l'expert en Attendre-la-dernière-minute-pour-commencer-à-cuisiner. « Et j'ai trouvé un vieux lecteur DVD, aussi. » Même s'il n'en possède pas, lui, de DVD et que, maintenant qu'il a mentionné l'objet à voix haute, il n'est absolument pas certain que Melody ne sache seulement ce dont il s'agit.

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Qui avait décrété que les soirées pyjama n’étaient que pour les enfants? Melody se refusait à tout jamais à cette constatation, elle ne supportait pas qu’on cloisonne les choses. Telle chose était pour les jeunes, telle chose ne se faisait plus à partir d’un âge, tel boulot était pour un homme, telle occupation était mieux pour les femmes. Alors que ce soit avec des copines ou d’autres êtres chers elle était exactement la même, et c’était ainsi qu’en quelques messages une soirée s’était organisée chez Zep. Bon, clairement ça avait un côté un peu fun de pouvoir dormir dans son van et elle savait que Grace ne serait absolument pas fan de l’idée donc elle était restée très flou concernant le lieu de sa soirée, promettant juste que comme d’habitude elle serait prudente et raisonnable alors qu’elle partait avec un sac plein de petites choses pour venir le rejoindre en voiture. Se garant à un endroit approprié pour ne pas venir perturber la nature ou abîmer quoi que ce soit elle avait fait les derniers mètres à pied, un grand sourire aux lèvres en voyant le véhicule de son ami. Elle avait toujours beaucoup apprécié Zeppelin depuis qu’elle l’avait rencontré par le biais de Jamie, et avait décrété partant de là qu’ils seraient amis, ne se privant jamais de venir le squatter et passer l’après midi avec lui quand elle en avait l’occasion. Certains pourraient trouver ça bizarre, l’amitié entre un type de 31 ans et une fille de 17 ans mais elle ne voyait vraiment pas le mal il était comme un grand frère qu’elle aurait aimé avoir, ou comme un jeune tonton très fun qui vivait selon ses propres ambitions et souhaits sans chercher à se ranger dans une petite case. Tout ce qu’elle admirait chez quelqu’un en fait !

Elle s’était baissée en voyant le chien débarquer en courant, échappant un petit cri en manquant de tomber au sol face à son éternel enthousiasme. En même temps elle sentait l’odeur de ses propres chiens mais Goldie la connaissait à force et savait que la jeune femme n’était bsolument pas radine en matière de calins ! Melody était venue lui gratouiller la tête joyeusement, calinant le chien bien volontiers. Elle aimait tellement les animaux, que rien que ça suffisait à faire sa soirée! « Moh nan je vais pas le chasser regarde cette tête! Il est juste tout content! » Avait elle soufflé avec cette voix beaucoup trop gaga réservée aux animaux, se redressant quand même pour venir rejoindre Zeppelin qui semblait totalement dépité. Ca lui faisait toujours un peu bizarre d’ailleurs, ce nouveau nom… Après tant de temps à l’appeler autrement. Mais elle s’y était faite rapidement, aimant bien ce nom là.
Lui offrant une petite accolade rapide pour ne pas non plus l’étouffer elle regardait avec beaucoup de surprise tout ce qu’il avait préparé, surprise qu’il en ai fait autant. Wow! Il savait recevoir ça ne faisait pas de doute et ça suffisait à la faire sourire de toutes ses dents blanches en posant un instant son sac pour venir voir tout ça. Elle qui s’était tâtée à embarquer son coussin sous son bras au final il y en avait bien assez de partout, et même plus. Elle tapote doucement dans ses mains en entreprenant une petite danse de la satisfaction, Melody et son enthousiasme naturel et assez communicatif. « Tu es trop génial! » Avait soufflé la jeune femme en détachant bien chaque mot qu’elle ponctuait d’un tapotement sur le bras de son ami, sa gourmandise légendaire applaudissait dans son cerveau à l’idée de toutes ce choses à manger. « J’ai embarqué des chips, et des cheetos qui piquent et de l’argent pour commander des pizzas! J’ai des pourboires de dingue, c’est moi qui régale ! Comme tu préfères du coup! Bon, on devrait pas mourir de faim ! » Elle en rit en prenant son sac pour en sortir les dites affaires, brandissant un grand paquet de chips en le mettant à l’abri des fois que Goldie ai dans l’idée de se faire un petit en-cas aussi.
En l’entendant alors qu’elle piochait déjà dans des pop corn pour les caler dans sa bouche elle avait haussé un sourcil, le regardant avec cet air qu’elle réservait habituellement à Jamie. « Mais.. qui a encore des lecteurs dvd surtout? T’es aussi old school que Jamie ! » Entre les services de streaming et les films en numérique obtenus de manière plus ou moins légale. « Le numérique Zep ! J’ai amené mon ordi portable, mon disque dur, et des batteries portatives, on est bons là! Bienvenue au 21 eme siècle ! » Elle sort le tout sur le lit, pas peu fière de son côté organisé à elle aussi.

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Le sourire qui apparaît et subsiste sur ses lèvres est amusé autant par l'engouement de Goldie qui ne cesse d'essayer de mettre Melody par terre, semble-t-il, que par la jeune fille elle-même qui accueille avec des rires les jappements et coups de queue excité de l'animal. Et puis, il le sait, Zeppelin, qu'elle comme tant d'autres encore, n'auront jamais le coeur à repousser Goldie et son enthousiasme grandiloquent quand il s'agit de recevoir quelques caresses, qu'elles fussent méritées ou non. Il ne peut pas juger, Zep, parce qu'il est sûrement le premier à craquer pour cette bouille comme elle le dit elle-même, le premier à céder et à attraper son chien pour le serrer contre lui-même et s'endormir juste comme ça, avec cette peluche géante et vivante et chaude tout contre lui peu importe les températures à l'extérieur mais il craint toujours que les autres ne le fassent que parce qu'ils s'en sentent obligés, par politesse et il a bien conscience de combien Goldie peut se montrer envahissant. Alors il le répète toujours, cette possibilité de virer l'animal si ça devient trop, la glisse toujours d'entrée de jeu pour laisser les autres décider sur la durée du temps passé ensemble et après, il laisse faire, Zep. Leur fait confiance pour prendre les choses en main si, effectivement, Goldie devenait un poil trop collant. Et maintenant que le sujet du chien est passé, il se décale d'un pas sur le côté pour la laisser voir et juger des préparatifs de leur soirée pyjama, un peu gêné avec cette légère crainte d'en avoir peut-être trop fait. Il doit se pencher légèrement pour croiser les traits de Melody qu'il ne sait pas comment interpréter, décide que c'est sans doute trop, oui, ça doit être ça, c'est trop, trop organisé, trop pensé, trop rangé et il tord les lèvres, Zep. Mais c'est autre chose qu'elle laisse échapper et qui lui souffle la parole. Une exclamation spontanée et, le juge-t-il, plutôt enthousiaste. Ses yeux tombent sur la main avec laquelle elle le tapote, sourcils froncés parce que c'est bien un geste qu'il a, lui aussi, mais généralement envers le golden retriever et il ne sait pas trop s'il doit se montrer heureux, ou non, d'être traité comme il traite lui-même son chien - il ne poussera pas trop loin la réflexion, c'est sûrement mieux. « Ouh, si t'as de quoi payer des pizzas, pizzas ce sera ! Je trouverai une autre occasion pour les tacos et tu seras invitée, bien sûr. » Autant profiter de l'occasion de ne pas avoir à cuisiner quoique ce soit, vraiment, surtout que son coin cuisine est très loin d'être pratique pour deux personnes (soucis d'une tiny house). Et puis, si c'est Melo qui régale, il ne va certainement pas cracher dessus, Zeppelin, autant en profiter doublement. Une pizza gratuite est toujours meilleure que n'importe quelle pizza. Il retourne dans le van pour y récupérer divers bols et autre petits saladiers afin d'y verser les snacks apportés par Melody, pour ne pas avoir à se lever une fois le film lancé, tout sera directement à portée de main. Et il en profite pour sortir la gamelle de Goldie qui redresse les oreilles, cet air béat de celui qui sait qu'il va aussi se faire péter la panse collé sur la gueule.
« Hey ! C'est pas être old school, c'est être vintage, s'il-te-plaît ! » Il porte une main à son coeur, faussement blessé - y a pire que d'être comparé à Jamie, vraiment, sans doute l'un des rares adultes qui soit réellement sympa et qu'il porte en admiration même s'il ne le dira pas à voix haute. « Non mais j'ai pas non plus quatre-vingt ans, pour qui tu me prends ? Bien sûr que j'ai un abonnement Netflix et même un super smartphone, » et il le sort pour l'agiter sous son nez pour preuve, « mais tu connaîtras jamais le délice du menu d'un DVD, devoir s'assurer que le disque n'est pas rayé avant de le lancer ou même, encore mieux ! De profiter des commentaires audio ou avoir de bons bonus comme les bloopers reels, ou les scènes coupées. Et crois-moi, c'est toute une histoire du cinéma qui se perd. » Et ça, c'est bien quelque chose qui l'attriste au moins un peu. Cette perte, cette absence grâce au numérique et aux abonnements de VOD. Elle est trop jeune, Melody, elle n'a pas connu tout ça - née après les 2000 qu'il se rappelle alors et il se prend un sacré coup de vieux rien qu'à cette pensée, lui, né au siècle dernier. « Et puis, je te ferai remarquer que j'ai vécu le passage au XXIè siècle, young lady, respecte donc un peu tes aînés. » Il tend une main pour la poser sur sa tête, lui ébouriffe les cheveux affectueusement avant de voler une chips et d'enfin poser la gamelle de Goldie un peu plus loin. Suffisamment proche pour qu'il puisse garder un oeil dessus mais suffisamment loin pour que l'odeur ne leur parvienne pas. « Bon, Miss Numérique, que me proposes-tu comme entrée dans notre soirée ? » Et il se laisse lourdement tomber sur le matelas, les jambes tendues, un bras passé sous la nuque. « Je te suis et te fais entièrement confiance pour le déroulé de la soirée, j'ai jamais participé à la moindre soirée pyjama. Tout ça, c'est des tips trouvés sur internet. Pas mal pour un vieux old school, hein ? » Le clin d'oeil adressé avec un sourire en coin tandis que de sa main libre, il présente les victuailles et les coussins et toute son installation.

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Melody ne pouvait pas s’empêcher de gratouiller joyeusement l’animal avec un grand sourire heureux, ils aimaient les animaux dans la famille et elle ne faisait pas exception en s’occupant souvent de leurs toutous. Ca jouait aussi dans sa décision de ne pas résider sur le campus. Sa chambre, la maison, sa famille, et les animaux! Son quotidien en fait. Elle était bien consciente du fait que désormais un sablier avait été retourné et que le sable viendrait inéluctablement s’écouler plus vite qu’elle ne le voudrait avant le moment où elle quitterait pour de bon le domicile pour une vie d’adulte. Son propre appartement, le quotidien mais sans ces moments en famille. Un petit pincement au coeur toujours à cette perspective, mais il fallait bien avancer. Zeppelin ne semblait pas vraiment s’en faire de ce genre de chose, il vivait sa vie à sa façon. Alors choix ou circonstances de la vie, c’était discutable. Elle n’avait jamais trop osé d’ailleurs aborder le sujet avec lui en lui demandant plus de détails sur sa vie privée mais l’envie de savoir était là. C’était Melody quoi, ni plus ni moins.

Un rire lui avait échappé alors qu’elle se mettait à l’aise comme si elle était chez elle, mimant le fait de faire voler des billets avec sa main. « Je bosse, t’en fais pas j’ai amplement de quoi nous payer des pizzas! Ohh bah j’éspère bien je veux goûter tes tacos! C’est quoi ta pizza idéale? Je vais te trouver ça tu vas voir et on va se régaler! » Elle se dandinait sur place avec une petite danse de la joie, prenant son téléphone pour regarder sur son application afin de voir qui livrait dans le coin. Une chance, il y en avait plus d’un donc ils pourraient faire selon les envies farfelues de son ami s’il souhaitait une pizza qui sortait un peu de l’ordinaire. Elle était prête à accepter l’ananas dessus, elle aussi aimait bien innover parfois. Elle était venue piocher dans les chips avec plaisir, en calant plusieurs dans sa bouche en croisant ses jambes confortablement. « C’est du pareil au même, dire que c’est vintage c’est comme dire qu’on a encore 20 ans dans sa tête. Je le dis toujours à Jamie. Faut accepter que vous êtes plus aussi jeunes que ça. » Avait soufflé Melody avait une petite moue compatissante en venant tapoter son épaule. C’était son petit running gag avec Jamie de le traiter de vieux de diverses façons détournées, elle ne s’en lasserait jamais. « J’ai connu ça quand j’étais gamine qu’est ce que tu crois! Mes DVD Disney ont connu leur heure de gloire figure toi! Ils ont été bien usés d’ailleurs et j’avais encore le plaisir d’aller en louer avec mon père quand j’étais gamine après la séparation d’avec ma mère. Mais ça n’empêche pas le côté pratique des vidéos à la demande sur les plateformes de streaming. » Précise Melody avec un petit sourire amusé avant d’ajouter : « On a encore des bloopers, sur youtube, sur tiktok, sur instagram et t’en fais pas j’en profite! » Elle avait grandi avec des séries, films, sitcom, même si friends par exemple était relativement vieux pour elle elle avait facilement les références et était capable de crier “Pivot” quand elle portrait quelque chose pour aider Jamie ou Grace et qu’il fallait tourner. « Et à part être une vaste plaisanterie avec le fameux bug de l’an 2000 qui s’est pas passé, t’as quoi à déclarer à ce sujet? Je pense pas avoir manqué tant que ça. Tu parles comme si t’avais connu la guerre. » Pouffe Melody, il se donnait un air de petit papy nostalgique d’un temps révolu et c’était assez drôle en soi. Remettant ses cheveux en place en pouffant elle le regarde donner une petite gourmandise au chien qui ne le refusait pas non plus, autant partager l’apéro !
Assise contre une des paroies du van, elle étend ses jambes pour surplomber les siennes au niveau des chevilles et se servir donc de lui comme de repose pied par la même occasion, le regard rieur « Pas mal du tout même! Alors je te propose de partir sur un peu de musique, papotage et grignotage, le temps que les pizzas arrivent puis on part sur un film d’horreur. Un truc classique du genre… halloween, scream, ou vendredi 13? Comme tu le sens! Il y en a des chouettes. T’aimes les films d’horreur Zepp rassure moi? » Elle grignote ses chips, assez téméraire en la matière elle adorait ça même si avec un craquement dehors la nuit elle risquait de flipper il était assez proche pour ne pas qu’elle s’en fasse.

PRETTYGIRL

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Il se souvient de son premier, Zeppelin. Du premier vrai travail d'adulte, avec contrat et rémunération à la clé — pas les petits boulots que son père leur dénichait, à son frère et lui, afin de leur apprendre la discipline et leur montrer les véritables sensations de la vie de grand. Il se souvient de sa fierté en découvrant le chèque à la fin de semaine, de l'avoir agité au nez de la maison tel un paon faisant la parade. Plus encore, Zeppelin, il se souvient d'avoir insisté pour payer un petit restaurant à son aîné et le père Hemmings afin de marquer le coup. Pour fêter ce sentiment d'importance qu'il éprouvait sur le moment, cette entrée véritable dans la vie professionnelle. L'impression de devenir riche, un adulte à responsabilités (sentiment qui avait disparu dès le lendemain, de ça aussi, il se souvient bien). Il a fond un sourire amusé et nostalgique qui étire ses lèvres devant les mimiques de Melody. Il a connu ça, lui aussi. Voilà qui ne le rajeunit pas. Mais voir la jeune fille rejoindre cette étape de la vie lui fait étrange, surtout qu'il a parfois du mal à réaliser qu'elle n'est plus l'adolescente dont les yeux se portent au ciel une phrase sur deux. Et si lui se prend le poids des années aussi brutalement, il préfère ne pas envisager ce qu'il doit en être pour Jamie et la maire Fordham. Encore une chance qu'il n'envisage pas d'avoir des enfants (autre que Goldie) car il ne serait pas prêt à les voir grandir aussi rapidement. Et comme, aux dernières nouvelles, son compagnon à quatre pattes vit très bien sa vie de princesse gâtée et entretenue et ne paraît pas s'intéresser le moins du monde à se lancer dans une vie de chien responsable qui paierait un loyer avec de l'argent durement gagné, Zep, il assume sans trop de difficultés que sentir son coeur se briser de voir son enfant grandir n'est pas pour les prochaines années. Petit soupir soulagé. C'est donc sans scrupule qu'il accepte la proposition de la rousse. « Ah bah si tu travailles et que t'es devenue riche, peut-être que j'en profiterai pour prendre un menu avec boisson et dessert, » qu'il raille comme s'ils ne sont pas entourés de boissons et de snacks pouvant faire office de dessert. « Le rendez-vous est noté pour une prochaine soirée tacos. » Un doigt porté à sa tempe comme pour souligner la note dans sa mémoire. « Pepperoni obligatoire ! Champignons, poivrons. Pour le fromage, je te laisse choisir. » A moins qu'elle ne soit vegan et qu'il soit obligé de recommencer la composition de la pizza de zéro, dans ce cas. « Tu manges du fromage ? » Le doute est insinué dans son esprit. Peut-être qu'il ferait mieux de regarder les cartes et prendre une pizza toute faite plutôt que de vouloir en composer une intégralement. « Une fois, j'ai goûté une pizza avec de la pistache et du pesto, sinon. Tu sais... Si on prend l'option vegan. » Et s'il avait été sceptique de prime abord, il avait rapidement adhéré une fois un premier croc planté.
Une chips dans la bouche et il se jette presque sur le matelas, un bras passé sous la nuque en guise d'oreiller, habitude acquise au fil des années. « Je suis tout de même plus jeune que Jamie, » qu'il insiste. Jamie est un adulte adulte. Lui, il lui arrive encore de se demander s'il est vraiment devenu adulte (et puis les impôts viennent lui souffler que c'est bien le cas). « Mais merci de me rappeler que je ne suis plus du tout dans ma seconde décennie. » Un regard jeté du coin de l'oeil avec une mine boudeuse et une main à son coeur bien que le passage aux trente ans n'ait pas été aussi violent qu'anticipé. Sans doute parce que hormis son père et son frère, il n'y avait personne pour lui souhaiter son anniversaire. Il en vient même à se demander s'il a déjà divulgué sa date de naissance à quelqu'un depuis qu'il est dans le Vermont. « Pour ce soir et pour te faire plaisir, j'accepte d'être une vieille branche. » Plus loin, Goldie redresse la tête. Sans doute qu'il a reconnu le mot branche et se demande si ça sous-entend une partie de fetch. Dans le doute, le chien laisse la gamelle (vide) pour venir se blottir entre les humains. « Oh, tu es donc de la vieille époque, toi aussi. » Il rit, Zeppelin, avant d'attraper deux gobelets, en distribuer un à Melo en lui faisant signe de se servir. « Par contre, les bloopers sur tes réseaux ne sont pas aussi quali que les features des DVD. Je serai intraitable sur le sujet. J'adorais regarder les scènes coupées ou mettre la version des commentaires audio. » Une façon d'en savoir davantage sur le processus de réalisation, les ressentis des acteurs, producteurs et réalisateurs. Il y en avait des vraiment intéressants sur les classiques. Zep, il ne suit plus l'actualité des films et séries pour vraiment faire un comparatif poussé mais le peur de vidéo tiktok vues lui ont surtout donné envie de fuir. Les réseaux, c'est loin d'être sa tasse de thé. Déjà à l'époque de Facebook il n'en était pas un grand fan. « T'as pas connu l'époque où les forfaits illimités n'existaient pas ; quand on apprenait les numéros de téléphone par coeur pour appeler depuis une cabine. Quand on devait parler aux parents des copains pour essayer de se voir. Tu t'en rends peut-être pas compte mais, si. C'est énorme l'avancée technologique qu'il y a eu en quinze ans qui nous séparent et ça fait une plus grosse différence que tu ne l'envisages sans doute. Il n'y a pas nécessairement besoin de survivre à une guerre et le simple fait que tu penses que seule une guerre fait un vécu en dit long sur tout ce que tu as manqué. Passe une semaine sans téléphone portable. Jamie doit bien avoir une relique de l'époque à te prêter. A la fin de cette semaine, tu me diras si t'as pas eu l'impression de vivre une autre vie. » Qu'il est aisé pour ceux nés après le passage à l'an 2000 de traiter les autres de vieux et se moquer sans pour autant réaliser tout ce qui avait changé — en bien comme en mal — en si peu de temps. Et c'est sans doute ce qui lui convient le plus dans sa vie de nomade : la déconnexion fréquente. Et s'il a pris l'habitude de certaines technologies, parfois même bien obligé pour se débrouiller en van, il préfère toujours passer son temps livre à l'extérieur, à apprendre via une personne de chaire et d'os plutôt qu'à travers des vidéos sur youtube (et ce, même si ces vidéos l'ont aidé à plus d'une reprise). « Go pour Scream, je pense que c'est celui qui a le mieux vieilli. Et pour qui me prends-tu ? » Une main qui rappelle son t-shirt à l'effigie d'un énième groupe de hard métal. « J'ai une réputation de sataniste à entretenir, tu crois que je pourrais être crédible dans mon rôle si je craignais facilement les films d'horreur ? » Pas qu'il les aime tous, cependant — les classiques cités passent mais ceux avec des fantômes et des possessions ? Hard pass, il en est beaucoup moins fan. « T'as une enceinte pour la musique ? » Et une playlist car si elle veut papoter, sans doute est-il préférable de ne pas choisir sa playlist à lui. « Alors, pressée d'entrer à l'université ? » Et puisqu'elle veut papoter mais sans avoir précisé s'il y avait des sujets à fuir, autant mettre les pieds dans le plat (ou pas). Et puis, sans doute qu'elle doit être un peu excitée de débuter ce nouveau chapitre.

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feat@"Zeppelin Hemmings"  

Ce qu’elle pouvait avoir hâte elle aussi, la jeune Fordham, d’avoir un jour son premier vrai travail. Le travail de ses rêves, pas juste un petit boulot pour renflouer son compte en banque un minimum avant la rentrée et pendant l’année scolaire pour pouvoir aller faire un peu de shopping. Le jour où enfin elle pourrait se dire “ ça y est, j’y suis, tous mes efforts ont payé, les études sont terminées” mais mine de rien elle n’y était pas encore et les années d’études seraient sans doute encore bien longues. Alors en attendant son CV se remplissait avec des petites missions comme son travail de serveuse, le baby sitting qu’elle avait pu effectuer, et elle trouvait déjà ça pas trop mal. Au moins elle se bougeait on ne pourrait pas dire d’elle qu’elle était fainéante. Elle ne l’avait jamais été d’ailleurs! Depuis enfant, la rouquine aimait faire ses preuves. Une affaire de famille, et une mère pour la pousser surtout, ça faisait beaucoup.Alors si aujourd’hui elle pouvait asseoir un peu sa nouvelle condition de jeune adulte elle le ferait avec grande fierté, et ça passait par le fait de pouvoir assumer financièrement quelque chose d’aussi simple que des pizzas. Plus besoin maintenant de demander un petit billet à Grace quand elle voulait aller s’acheter un sweat, sortir manger ou aller au cinéma. Elle était contente de pouvoir montrer à Zeppelin aussi qu’elle avançait dans la vie. Ce n’était pas son père ou quoi que ce soit du genre mais elle le connaissait quand même depuis un petit moment maintenant, il avait cette présence un peu fun comme un grand frère, et en même temps un peu rassurante aussi comme un oncle. Elle aimait bien se tourner vers lui après une journée un peu bof, quit à ne pas prévenir et juste venir s’égarer par là en espérant le croiser. Justement parce qu’il n’essayait pas de rentrer dans les petites cases, c’était un esprit libre, quelqu'un de spontané qui vivait sa vie comme il l’entendait. Melody était persuadée que les gens devraient s’inspirer bien plus de personnes comme Zepp au quotidien. Gratouillant tranquillement la tête du chien à leurs côtés qui soupirait déjà d’un air bienheureux, ainsi vautré près d’humains qui s’occupaient de son bien être et mangeaient de bonnes choses qui devaient venir chatouiller sa ptite truffe. « Ca va ouai? On trouve ton nom à la définition du mot abus! Je pense qu’on a laaargement de quoi faire là ! Respecte mon compte en banque s’il te plaît! On aura une pizza en format maxi parce que je veux pas passer pour une gloutonne toute seule puis c’est tout! » Elle presse son bras à chacun des trois derniers mots formulés comme pour venir ponctuer tout ça avec cet air décidé et presque un peu autoritaire. « Je reviendrais comme ça je pourrais te raconter mes déboires d’étudiante autour de tacos! Ok donc pepperoni, champignons, poivrons, mozzarella évidemment c’est ce qui va le mieux avec ça. Double dose si tu veux, rien de mieux que le fromage bien filant sur les pizzas. » Mais la composition lui allait plutôt bien, même si elle aimait aussi la version avec du jambon de parme, de la roquette et de la crème de balsamique… Hmm peut être une prochaine fois à nouveau, pourquoi ne pas changer. Commandant via son appli, elle tire légèrement la langue sous la concentration. Sa question avait eu le mérite de la faire rire alors qu’elle lançait la commande fièrement, heureuse du résultat. « Non seulement j’en mange mais je voue un culte au fromage! Donc c’est parfait! T’inquiètes. J’adore les animaux mais pour autant je suis pas végétarienne ni végétalienne. » Bon elle ne mangeait pas toutes les viandes et serait incapable de manger un animal qu’elle a connu comme dans certaines fermes mais sinon elle mangeait globalement de tout. Ses parents n’avaient jamais trop eu à s’arracher les cheveux pour contenter le palais de l’aînée de la famille. Melody avait retenu un rire partiellement étouffé par les chips qu’elle avait enfourné tant bien que mal dans sa bouche, bon en même temps elle ne faisait pas la délicate à croquer dans une chips 6 fois alors que la totalité pouvait être mangée en même temps, retenant une taquinerie au sujet de son âge quand il avait voulu se comparer à Jamie. « C’est vrai. T’aurais pas l’âge d’être mon père même en t’y étant pris tôt. Du coup, ça va. T’es pas vieux vieux. T’es un entre deux. Mi jeune mi vieux… Un vieune. » Créait alors Melody, projetant sa main devant elle de gauche à droite comme si elle venait d’annoncer le prochain grand titre au cinéma. « Ohhh ça va dramatise pas, t’approches pas de la quarantaine encore! T’es tout juste dans la trentaine. Chill Zepp! » Elle tapote quand même son épaule comme on le fait pour compatir.

De l’ancien temps, oui, peut être qu’elle l’était un peu aussi. Elle se disait parfois qu’elle était née à la mauvaise époque et aurait bien aimé connaître une autre décennie plus ancienne mais ça elle n’y pouvait pas grand chose. Piochant dans tout ce qui pouvait constituer un apéritif autour d’eux avec également deux trois bonbons tombés dans sa main, elle rit plus franchement et se tourne un peu vers lui avec un air excédé et clairement moqueur. « Alors, déjà, ce côté c’était mieux avant ça fait de toi un vieux en puissant je sais pas si tu t’en rends compte mais ça fait vraiment très cliché. Ensuite, mon premier forfait était limité figure toi parce que maman voulait pas que j’abuse, j’ai même déjà passé un appel en PCV. Je suis consciente qu’il y a eu pas mal de changements mais maintenant vous diaboliser tous les portables chez les jeunes et tout mais on s’en sert pour plein de choses. Je fais pas partie des greluches qui se prennent en selfie H24, je regarde les horaires de train, de ciné, je fais des recherches, je trouve un numéro dessus quand j’en ai besoin, je m’occupe de trucs administratifs pour la fac, on se transmet nos cours quand on est absent. C’est de l’information en immédiat, et pourquoi vouloir se priver de ça sous pretexte qu’il y avait d’autres façons de le faire avant? » Pour elle, c’était surtout vivre avec son temps tant qu’on s’en servait intelligemment. Vautrée confortablement dans le van où elle allait passer la nuit, elle tapote son estomac qui commençait à grogner malgré les petits amuse bouche que représentaient les différents sachets qui ne demandaient qu’à être picorés, ce dont elle ne se privait pas. Elle était bien là, et c’était confortable! Bon, peut être pas au quotidien pour les nombreuses contraintes qui allaient avec ce choix de vie mais pour autant elle pouvait comprendre que Zeppelin puisse être heureux de cette vie. « Le premier est très clairement le meilleur, j’adore ce film même si y’a plus la surprise de qui se cache derrière le masque! » Le frisson de voir les deux compères se dévoiler à la fin. Elle se souvenait de la première fois qu’elle avait vu ce film. Avisant le t-shirt elle approuvait d’un petit signe de tête mêlé d’un pouce levé, ce style lui collait à la peau et elle peinait à l’imaginer habillé tout sagement avec une petite chemise bien repassée, en bon employé de bureau. Son style faisait partie de lui, ce côté unique. « Clairement, on sait tous que tu sacrifies les petits écureuils tu sais! » Soufflait Melody sur le ton de la confidence avant de sourire avec amusement en se disant que s’il faisait ça Van lui aurait sans doute botté le cul jusqu’à que mort s’en suive. Fouillant dans son sac elle brandit une enceinte JBL, simple et efficace pour être emmenée partout. Idéale pour écouter de la musique pendant une soirée entre copines. Ce n’était pas le plus puissant qui soit mais le son était bon. « Vas y, si tu devais choisir un groupe ça serait quoi? » Lui demande alors Melo en prenant son téléphone pour chercher ça. « Impatiente ouai, mais un peu nerveuse aussi. Tout ce monde nouveau, de nouvelles habitudes, le trajet tous les jours. C’est l’inconnu et j’ai peur de pas m’en sortir. De moins bien réussir… la peur de l’échec quoi. J’ai pas envie de décevoir ma mère, ni Jamie.. » Grimace un peu la rouquine.

PRETTYGIRL

( dreams )
‹ @melody fordham

L'enfant prend la mouche et il explose de rire, Zeppelin. A croire que c'est lui l'enfant des deux, à taquiner ainsi et profiter comme s'il n'avait jamais eu la conscience de l'argent, de sa valeur. Il s'amuse des répliques qu'elle lui rétorque, la tête qui se secoue de gauche à droite et peut-être même une première larme de rire qui perle à ras des cils. Il est tenté de prolonger le jeu d'acteur, Zep, de passer pour avare et profiteur mais il sait combien Melody n'a pas la langue dans sa poche et il ne doute pas qu'elle trouverait plus d'arguments que lui. Il ravale ses palabres, alors, roule des yeux exagérément — quelque chose qu'elle maîtrisait à la perfection il y a encore peu de temps. « Respecte ton compte en banque. Je l'avais jamais entendu, celle-là. J'aurai pensé respecte mon travail mais non, juste le compte en banque, » qu'il s'amuse. « Très bien madame la rentière, je me contenterai d'une maxi pizza. Si mon estomac crie famine durant la nuit, ce sera de ta faute. » Peu de chance pour que ça arrive, toutefois, puisqu'ils sont presque littéralement entourés de victuailles supposés les sustenter. Mais il est dans le personnage, Zeppelin, et s'il est loin d'être un acteur, il perd parfois pied, ne sait plus quand sortir du jeu. Il ne rajoute rien à ce sujet, toutefois, bien que la comparaison avec Goldie soit plus qu'évidente, tendue telle une perche. C'est qu'il en l'habitude, Zep. Déjà parce que son propre appétit est loin d'être en reste mais aussi parce que Van s'invite régulièrement chez lui et ils partagent la bouffe, alors. Et la blonde aussi, elle aime manger. Alors Melody ne lui change pas tellement de d'ordinaire, finalement. « Exactement, en plus j'suis jamais allé à l'université donc faut que quelqu'un me dise si c'est comme dans les films ou non. » Pas que ce soit ce qui l'intéresse réellement, Zeppelin, les amphithéâtres, les longues heures à écouter. Pas tellement son délire à lui qui préférait largement être en extérieur et apprendre du concret. Ça ne l'empêche pas d'être curieux de cette étape si commune et, éloigné de ce qu'il a connu. « Va pour la double dose de fromage, » qu'il opine, la réponse à sa question obtenue par cette simple demande — pas d'intolérance ou de régime particulier, visiblement. Il ricane, se tourne vers Goldie. « T'entends ça ? Je serai toi G, je resterai sur mes gardes cette nuit au cas où elle décide de te croquer une oreille. » Loin de s'en effrayer, le golden se frotte un peu plus contre eux et son propriétaire ne peut que lâcher un soupir. Pas le plus intelligent, son chien. Sa main pioche dans le bol de bonbons, il en jette quelques uns sur sa langue paresseusement. « Un qu — un vieune ? » Son rire est dubitatif même s'il adore cette invention, tout de même surpris de ce mélange. « Non, je suis un vrai adulte par contre, j'en ai peur. » Pas un vieux mais un adulte, un vrai. Pas qu'il ait cette impression. Il y a des jours où il se demande s'il n'a pas vingt ans, plutôt, et qu'il a toute la vie à découvrir et apprendre. « Je note que pour toi, la vieillesse se fait à quarante ans. On en reparlera dans neuf ans, alors. » Quand il s'approchera de cette année fatidique.

Il plisse le front, Zep. « Je sais pas où t'as fumé que je disais que c'était mieux avant. C'était différent avant. Je fais pas dans le jugement de valeur, désolé de te décevoir. » Loin de chercher à comparer sa jeunesse de son présent, Zeppelin. Il énonce une réalité, des faits. « Et je ne te reproche rien. Je fais la même chose. Cesse donc d'être sur la défensive, jeune padawan. Et arrête de croire que tous les vieunes sont forcément contre la technologie, c'est tout de même ma génération qui l'a développé et l'a autant popularisé. » Autre énonciation, autre réalité. « Toutefois, ce n'est pas non plus parce que tu as ce moyen-là de faire tes recherches que ça veut dire que tu dois forcément l'utiliser. Je pense qu'un juste milieu est pas mal, au final. Ce que les générations passées reprochent ce n'est pas tant la technologie que les écrans et l'addiction qui se développe. Parce que, à l'instar de toutes les addictions, ça créé des troubles comportementaux qui sont dangereux. Et pour en développer, pas besoin d'être la pimbêche qui se prend en selfie. » Tout comme pour être alcoolique, il n'y a pas besoin d'être le type qui se pointe au bar dès le lever du soleil — un peu plus sournois que ça. Zep, il a toujours eu cette peur de le devenir. Comme une ultraconscience des faiblesses de son organisme qui pourrait le rendre plus sensible à toute forme d'addiction. Une peur sans doute infondée, au final mais qui l'a paniqué durant quelques années de sa vie, surtout quand il faisait le tour du pays et que la plupart de ceux qu'il croisait et avec qui il arrivait à discuter souffraient de cette maladie. « Donc peut-être qu'avant de monter sur tes grands chevaux, peut-être que tu devrais apprendre à écouter ce qui est dit et juste accepter que la vie avant les portables étaient différentes, que ce n'est pas parce que certains en sont nostalgiques que ça veut dire qu'ils pensent que c'était mieux, mais le lien sociale se fragilise tout de même c'est un autre constat et ça, que tu le veuilles ou non, que ce n'est pas parce que toi tu en as une utilisation intelligente que ça signifique que la majorité des gens de ton âge font de même, plutôt l'inverse étant donné que dans ce charmant pays, la plupart des jeunes de vingt ans ne savent pas lire l'heure sur une horloge qui ne soit pas digitale. Et avoir connu une autre époque ne signifie pas avoir vécu ou survécu à la guerre. C'est avoir connu à une autre époque. Aujourd'hui, nous sommes à l'ère digitale. C'est un fait. Quand je suis né, ce n'était pas le cas. C'est un autre fait. Donc j'ai connu une autre époque. Réfléchis avant de tout prendre comme une attaque personnelle. » Il s'allonge à moitié, un bras sous sa nuque, une poignée de chips dans la main. Très factuel, Zeppelin. Moins bête qu'il en a l'air, aussi. Le genre qui lit et se renseigne et conserve les informations assimilées sans pour autant les recracher si la conversation ne s'y prête pas. Le genre à ne pas s'embêter avec des comparaisons qui n'ont pas lieu d'être — il ne pense pas qu'il y ait un mieux en terme d'époque. Juste des choses différentes et tous les ressentis sur ces différents temps qui sont, il lui semble, tous légitimes.
Sur les films et les sequels, en revanche, il a un avis un peu plus tranché, Zeppelin. Pas très amateurs des suites, surtout quand elles n'en voient plus la fin. Comme une impression qu'un peu de nouveauté et de créativité ne ferait pas tant de mal aux différentes industries — mais peut-être vraiment critiquer, lui qui serait incapable de créer quoique ce soit d'intellectuel ? « Oh oui, ce serait pas royal si on pouvait... Oublier genre vraiment les plots d'un film ou de livres aussi pour les revoir avec le même plaisir que la première fois ? » Tant de livres qu'il aimerait pouvoir relire pour redécouvrir les sensations de la première fois. Les Gaiman, surtout. Lire ses lignes et ses mots et y trouver la même magie qu'à la première lecture. Vraiment, ce serait cool. « Oui, et ça, c'est pour les petits rituels. Je suis passé aux sangliers pour les plus gros rituels. » La palabre balancée d'un ton sérieux et neutre. Bien évidemment qu'il était de ce genre-là — selon les autres, en tout cas. Et la question dérive, lui coupe le souffle, il ouvre la bouche, les yeux ronds. « Que — Quoi ? Mais c'est quoi cette question ? Si on te demande de choisir entre tes frères et soeurs, tu y arriverais ? » Pas qu'ils considèrent les groupes de rock comme des membres de sa famille — quoique. Il se prête tout de même au jeu, Zeppelin, s'accorde le temps de la réflexion. Les noms se succèdent dans son crâne, il essaie de trouver des critères. Led Zeppelin est trop évident — et puis, au final, ce n'est pas tellement ce qu'il écoute lui-même. « Peut-être Iron Maiden. » Peut-être même s'il ne sait pas quel autre groupe pourrait venir le concurrencer ni pourquoi il serait celui en tête de liste. Les Red Hot sont très haut sur la liste mais ils sont un peu plus classiques. « Grace et Jamie t'aiment et parce qu'ils t'aiment sincèrement, tu ne les décevras pas. » Il a tourné la tête dans sa direction, légèrement. De quoi observer son profil. « Et puis, tu te donnes toujours à fond dans ce que tu fais. A partir de là, c'est déjà une réussite. Et si on en croit les sages d'internet, il n'existe pas d'échec, ce sont des leçons donc au pire, si t'échoues, il te suffira de voir la chose sous un autre angle : qu'aurais-tu pu faire différemment, que devrais-tu faire différemment la prochaine fois ? Mais si tu te donnes et que tu fais quelque chose que tu aimes... Je ne sais pas s'il est vraiment possible d'échouer. » Lui qui est pourtant le pro pour avoir cette impression de décevoir, de n'avoir jamais été assez, de cumuler les erreurs. « Tu te souviens de ta rentrée au lycée ? » Sa main se tend pour attraper un sachet quelconque qu'il ouvre tranquillement. « De ce que t'as ressenti à ce moment-là ? Et comment ça s'est passé, au final ? » La réponse, il la connait.
Bien.
La logique suggérée : elle a survécu à une autre étape qui la mettait probablement dans ce même état, elle a géré. Elle gérera à nouveau.

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'you're still alive', she said, oh, do i deserve to be?
is that the question?
and if so, who answers? who answers?

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