Gabriela secoue frénétiquement de la tête lorsque Sacha lui fait remarquer qu’elle a le droit de mettre des limites à sa fille quant à sa présence parfois un peu trop étouffante. Elle est rarement embêtée par elle, et par les gens en général, surtout quand ils sont toujours d’aussi bonne humeur. Evidemment, il y a des moments plus compliqués que d’autres, quand on la sollicite un peu trop, ou quand elle a besoin de se concentrer sur certaines tâches, mais elle n’a aucune envie que ça s’arrête. C’est toujours une bonne surprise de la voir dans les parages, ou d’entendre ses histoires et ses aventures de petite fille en pleine découverte du monde. « T’inquiète pas va, ça me fait plaisir. Elle a le sourire contagieux. » Parce que la vie d’une petite fille de son âge est tellement plus simple. Il y a toutes ces choses un peu futiles qui lui traversent la tête, et des réflexions que des adultes n’ont plus depuis longtemps, et c’est tellement rafraichissant de pouvoir s’y replonger. C’est comme si elle retombait en enfance.

Et tandis que Sacha prépare les deux cafés, Gabriela a déjà la tête dans les préparatifs. Les deux cafés sur la table, Sacha lui montre de nouveaux documents quant à l’organisation de l’évènement. Quand il fait la remarque qu’ils ne seront pas beaucoup, Gabriela se dit que ce n’est pas vraiment gênant. « On n’a pas besoin d’être beaucoup. Je pense que ça peut être une première approche pour d’autres évènements par la suite si tout se passe bien. » Et aux prochaines fois, d’autres refuges auront peut-être l’envie de se joindre à eux. « Et j’imagine que ça leur permet de ne pas trop s’éparpiller. » Et au moins, personne ne se marchera sur les pieds – quand bien même c’est pour la bonne cause, Gabriela sait que des questions d’égo peuvent toujours mettre en difficulté les honnêtes gens.

Gabriela acquiesce à l’idée de contacter l’un des refuges. « Ca peut être une bonne idée. On n’est pas beaucoup, on peut même en profiter pour contacter tous les autres. Je peux le faire si ça peut te soulager d’un poids. » Elle met un temps d’arrêt, en tentant de mettre ses idées en ordre. « On peut essayer de s’organiser avec eux pour savoir si certains veulent mettre l’accent sur un thème en particulier, et se déléguer et partager les bonnes pratiques. » Cet évènement, c’est aussi l’occasion d’apprendre à connaitre les autres refuges pour, peut-être, mieux travailler ensemble par la suite.

Après avoir fait mention de banderoles et autres affiches qui permettraient de faire la promotion de leur évènement, Gabriela sort son portable. « J’ai pas pris mon ordi avec moi mais je peux retrouver ça sur mon téléphone. » Elle a surtout fait un moodboard avec différentes affiches qui lui paraissaient sympas. Elle aimerait que cela intrigue suffisamment les gens pour qu’ils veuillent passer alors elle hésite encore quel ton utiliser. Il y a des affiches plus humoristiques avec des slogans tape-à-l’œil, qui interpellent le lecteur « hé, mais qu’est ce que t’attends ? », et d’autres affiches plus classiques, avec une photo de ce qui pourrait être leur refuge, ou une photo d’un animal emblématique de leur refuge, avec écrit en très gros que c’est un événement gratuit, qui sera fun et qui leur permettra de découvrir leur univers. Elle lui montre quelques-uns de ces modèles. « J’hésite encore, tu penses qu’on devrait partir sur un truc fun avec de l’humour, avec des photos drôles de nos animaux, peut-être aussi des mises en situation, ou on reste dans un truc classique et clair sur l’évènement, avec plein de couleurs mais sans trop en faire non plus ? » Elle ne veut pas non plus que leur évènement soit pris comme une blague.
« C’est une bonne idée, à quel genre d’activités as-tu pensé ? » Qu’elle demande, curieuse d’en savoir plus.

@Sacha Lewis