La soirée se présentait plutôt bien jusqu’à la vague de liquide rougeâtre leur tomba sur la gueule… recouvert, tout le monde en était recouvert. Quelle merde. Andy avait poussé un cri, mais plus d’étonnement que de peur. Avant ça, elle avait quand même bien entendu la réponse de son amie, elle allait bien et elle sourit en l’entendant se décrire et conseiller le film. Le reste du monde par contre… enfin certaines personnes commençaient à s’échauffer… Le flic qui était avec elles, annonça que ce n’était pas du sang humain… tant mieux. Et puis un hurlement contre la secte la prit par surprise et elle se retourna, incapable de dire qui avait balancé ça. Bon, sur le principe, elle était d’accord. La secte pourrait les lâcher un peu, ça leur ferait des vacances ! Elle-même avait reçu un sms plutôt flippant un peu avant les vacances qu’elle avait prise… elle ne savait plus trop si elle devait continuer à chercher ou pas, elle ne pouvait plu penser qu’à elle maintenant... cette grossesse changeait un peu la donne. Elle soupira doucement en serrant un peu plus la main de son amie. "Mais non, ça doit être un truc organisé par la ville pour nous amuser…" Mais une fois répondu, elle remarqua un jeune homme balancer simplement que c’était fortement possible et que la secte était beaucoup plus meurtrière que ce que tout le monde pensait. Elle ouvrit grand les yeux et puis secoua la tête. Le flic s’était barré. "Vous êtes malade de balancer des trucs comme ça… c’est sûrement juste la mairie qui a craqué dans son organisation pourrie." Et puis un taré se met à déclamer des choses étranges. Là, c’était un peu mal barré quand même. Et puis encore un autre homme, un Dark Vador qui accuse Batman d’être un criminel et ne pas se demander d’où vient le sang… Super. La soirée commence vraiment pas de manière extraordinaire… il va être lapidé sur place… Andy serre encore une fois la main d’Adele. "Il va se faire démonter si des gens raisonnables calment pas le jeu… les gens sont un peu taré dans le coin." Elle soupire et puis s’approche de l’attroupement. "Laissez-vous pas manipuler. Ils mentent presque toujours pour nous monter les uns contre les autres… Laissez-les vous pas manipuler…" Elle secoue la tête. Elle ne peut pas dire qu’ils mentent à chaque fois… mais la plupart du temps, rien n’est avéré.

Le destin agit parfois en notre faveur sans que nous ne nous en rendions compte. N’était-ce pas ce qui était en train de se passer sous mes yeux alors que l’homme qui avait détruit ma vie, qui avait menacé de me tuer et qui m'avait obligé à tuer était accusé d’être un criminel ? J’aurais pu voir cela comme une chance à saisir mais je ne le faisais pas ! L’accusateur s’était fait la malle sans que personne ne tente de le retenir alors que cela aurait été une bonne idée de mon point de vue. On n’avait pas idée de dire que tel ou tel type était un criminel. On n’avait pas idée de le faire sauf si… *La Rose Lunaire !*
Je frémissais alors que Rouge jubilait. Si elle avait pu elle aurait suivi le Dark Vador car nous étions fermement persuadées qu’il s’agissait d’un des membres de cette fichue secte. Rouge, avec sa curiosité malsaine, voyait ça comme une opportunité de suivre Dark Vador et de laisser Jonathan à son sort. Mais je n’eus pas à réfléchir bien longtemps quand à ce que je devais faire. Il était hors de question que le deuxième survivant à notre accident aille en taule ou pire et je m’étais rapprochée pour voir comment il encaissait le coup. Il n’eut pas le temps de me répondre car un homme interpella celui dont ma main était toujours posée sur son bras pour lui demander ce qu’il avait fait pour se faire traiter de criminel.


- Il a tué mon fiancé dans un accident de voiture ainsi que sa propre famille et cela n’est pas un secret puisqu’un article est paru dans la presse locale et… ailleurs, déclarais-je froidement en regardant le type (Edwin). Mais il n’était pas le seul responsable de l’accident. Mon fiancé l’était aussi. Je marquais une pause et regardais les gens qui m’entouraient et qui pour certains me connaissaient moi et ma triste histoire. Mais je ne voyais pas Zelda. Si ce genre de blague est à l’honneur, je n’ai rien à faire ici, continuais-je tristement. NOUS n’avons rien à faire ici, précisais-je en jetant un coup d’œil à Jonathan. C’est monstrueux…


Rouge m’avait prise de cours en prenant la parole mais je pensais exactement la même chose. Cependant, j’étais pleinement consciente du risque que je venais de prendre mais cela en valait la peine. La Rose Lunaire était derrière tout ça, j’en étais certaine. Et cette secte était dangereuse ! Assez dangereuse pour menacer un homme capable de tuer sans laisser la moindre trace.  

Les notes glacées s'élevaient dans l'air comme une ultime mélopée. Elles figeaient les sangs, et on ne pouvait l'écouter que le cœur haletant. Les paumes collées aux vitres paraissaient, sous l'éclat pâle des réverbères, plus grandes, plus sombres et plus fantomatiques. Des murmures parcoururent la salle, rumeur de la peur qui saisit les esprits, frémissement de l'excitation qui s'empare des sens. Un chuintement déchira l'air, et un liquide rouge, opaque, inquiétant, s'écoula allègrement sur chacun des convives. " PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! " s'écria Nathan en bondissant en arrière. Son verre lui échappa des mains, décrivit une courbe dans l'air asphyxiant, et retomba en se déversant. Tout fut oublié d'un coup ; la remarque d'Edwin à propos d'Harry Potter, la taquinerie de Nicki qui voulait qu'il fasse une démonstration de claquettes, la gêne de Zelda face à ses amies. Bien sûr, immédiatement, peut-être parce qu'il venait d'en parler, peut-être parce que la crainte était si bien intériorisée qu'il ne pouvait pas vivre sans, peut-être parce que c'était trop évident, il pensa à la Rose Lunaire. Il y eut aussitôt, pour calmer les battements du cœur affolé, une vague de rationalité rassurante : c'était la fête d'Halloween, à quoi s'attendait-il ? Ce n'était pas du vrai sang, ce n'était pas un vrai crime ; c'était une mise en scène, un jeu. Un divertissement.
Il tourna la tête vers ses amies, qui ne semblait pas en mener beaucoup plus large. Soudain, Nicki traduisit en un cri de colère ce qui préoccupait son esprit, et sa peur revint au galop. " Mais non, Nicki, calme-toi... " tenta-t-il, sans trop savoir si lui même y croyait. Elle ne l'écouta pas, submergée par ses sentiments, et plongea ses mains dans les poches de l'étudiant pour récupérer de quoi fumer. Il ne l'en empêcha pas, et la regarda s'éloigner, bien trop préoccupé par la teneur de ses propres pensées. Ça ne pouvait pas... ça ne devait pas...

Du sang. C'était un homme qui affirma ça. Nathan secoua la tête et regarda Maggie - il ne restait plus qu'elle près de lui -, une lueur terrifiée au fond des iris. Il ne voulait pas y croire. Il voulait se rassurer. C'était simplement une mauvaise blague - car personne de sensé n'aurait osé faire cela à Redwood Hills, surtout pas à Redwood Hills. " Ça va ? " parvint-il tout de même à articuler.
Il s'apprêtait à chercher Robin et Andy - il savait qu'elles étaient là -, lorsqu'un homme entra dans la salle, félin, gracieux. Il le suivit des yeux, le souffle en suspens. L'étranger masqué clama des paroles sibyllines, avant de déclarer que la fête commençait. Forcément, il s'agissait d'un membre de la mairie. Ses mots eurent un effet presque immédiatement apaisant : il sembla à Nathan que l'appréhension et l'angoisse retombèrent d'un coup. Il aperçut sa sœur et sa colocataire, ensemble, à quelques mètres de là - quelque part, savoir Robin auprès d'Andy, c'était rassurant. Il savait son aînée capable de réagir au quart de tour si les choses tournaient mal - parce que même si la tension s'était atténuée, il gardait à l'esprit cette douce inquiétude. Alors, il demanda à la brune (Maggie) : " On va chercher Nicki et Zelda ? "

Cependant, ils n'eurent pas le temps d'esquisser deux pas qu'un nouvel événement venait perturber le cours de la soirée. Dark Vador, enveloppé dans sa cape sombre, la voix rauque et sifflante, accusa quelqu'un d'être l'auteur de cette farce, d'être un criminel. Nathan se retourna et vit qu'il s'agissait de Monsieur Mills - ou Jon, il ne savait plus trop comment l'appeler après cette soirée VIP partagée en août avec tout un petit groupe de Redwood. Immédiatement, il fronça les sourcils. " Je le connais, il vient souvent acheter des fleurs. " Peut-être même que Maggie l'avait déjà vu lors de ses nombreuses après-midis passées auprès des deux jeunes fleuristes. Un criminel, cet homme ? Il leur avait dit, lors de la soirée d'août, être un militaire, certes, mais être un militaire, ce n'était pas être un criminel... Et pourquoi donc l'accuser en place publique ? Quel était le but de la manœuvre ? Une nouvelle fois, la secte effleurant son esprit ; vieille rengaine. Rapidement, un attroupement se forma autour du présumé coupable.
Nate aperçut Andy qui tentait de calmer le jeu, notamment face à Edwin qui s'interrogeait et s'inquiétait - à raison. Bientôt, Laura se mêla au débat - Nicki et Zelda étaient avec elle, soulagement. Nathan s'en rappelait bien. Pendant un temps - lointain, un temps d'adolescence -, il avait eu le béguin pour elle, et elle aussi passait régulièrement chez le fleuriste. Elle établit la connexion qui la liait à Jon, et soudain, le tableau prit une toute autre signification. Nate n'aurait jamais pensé qu'ils partageaient ce passé d'accident. Il était au courant, pour Jonathan, puisqu'il détenait un talent de gaffeur sans égal. Mais ça... c'était un signe que cette ville regorgeait encore de mille secrets que chacun tâchait de masquer aux yeux des autres. C'était partout comme cela, forcément, mais à Redwood Hills, tout avait un autre sens, rien n'était comme ailleurs. A Redwood Hills, on avait désespérément besoin de savoir qu'on pouvait faire confiance. Et si c'était bien la Rose Lunaire qui tentait, encore, toujours, de liguer les habitants les uns contre les autres ? C'était si facile, de jeter la pomme de la discorde. Nathan prit Maggie par le poignet, et l'entraîna avec lui vers l'attroupement. Il se posta près d'Andy, et dit à Edwin : " Vous emballez pas, c'était sûrement quelqu'un de la secte. Je connais Monsieur Mills, et pour autant qu'je sache, il a pas buté qui que ce soit autrement que dans le cadre de ses fonctions ou lors de cet accident avec Laura. " Il resserra inconsciemment sa prise autour du bras de Maggie. " La Rose Lunaire a un seul but et c'est de foutre la merde. C'est super facile de balancer des trucs comme ça pour liguer les gens les uns contre les autres. " Et n'était-ce pas le début d'une réussite qui se profilait ?

Spoiler:

Qui disait fête disait forcément bonne occasion pour se détendre et profiter un peu de ce que la ville avait à offrir. Cela faisait plusieurs jours que Rachel avait récupéré les tracts mettant en évidence des festivités données pour l’occasion d’Halloween. De quoi réjouir les plus têtes brûlées, mais aussi les personnes qui adoraient se déguiser. Fidèle à elle-même la brune n’avait pas hésité une seconde de plus pour appeler le reste de ses amies et élaborer des plans pour cette soirée. Toutes seraient présentes, sauf Mag qui avait décidé de rester avec son cher et tendre. Pitié… Rachel était probablement la plus romantique du groupe mais il n’en restait pas moins qu’elle savait vivre seule ou avec ses copines quand elle était en couple. De toute manière la question ne se posait pas puisqu’elle était aussi libre que l’air et aussi imprenable que les bonbons lancés en l’air et délaissés dès lors qu’ils touchaient le sol. Au moins, elle profitait de sa liberté, mieux valait-il le voir sous cet aspect. Peut être aurait-elle du demander à Abigail ou à Grace de la rejoindre ? L’idée lui avait effleuré l’esprit pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’elle en vienne à comprendre qu’Halloween était aussi une fête mettant en évidence des instants de partage entre parents et enfants. Bon… Elles feraient donc entre copines, cette idée allait pour lui ravir. Surtout devant les élaborations les plus rocambolesques les unes que les autres. Voilà qu’elles n’hésitèrent pas longtemps pour les costumes. Choisissant chacune une des représentations féminines des films Batman. Nous avions donc Poison Ivy, Harley Quinn pour finir par Selyna Kyle. Autant dire que toutes les trois avaient beaucoup ri durant les essayages des costumes. Se les échangeant à tout va jusqu’à ce que l’une d’entre elle finisse par adorer le déguisement d’Harley Quinn et le garder pour elle. Rachel avait opté pour celui de Selyna, voyant là une occasion de laisser son côté félin s’exprimer et de garder un peu de chaleur dans ce monde glacé. Certes, le déguisement était un peu pour ne pas dire beaucoup moulant, mais elle préférait celui là à l’échancrée vraiment prononcé de Poison Ivy ou le short ras les fesses de la petite amie du Joker. D’autant plus que niveau maquillage, elle serait vite comblée. Ne lui avait fallut qu’un peu de fard à paupière noir, suivi d’un épais trait de crayon de cette même couleur ainsi que de faux cils pour que le tour soit joué. Le masque lui sied à merveille, révélant un regard plus envoutant qu’elle ne l’aurait cru. Au moins, elle pourrait peut  être effrayée quelques personnes. Elle s’en amuserait dans tous les cas. L’air se voulait vif ce soir, marquant ainsi les aspects les plus noirs de cette organisation. Les filles pénétrèrent les lieux en même temps que le reste de la foule et déjà Rachel sentit son sang se glacer. Visiblement, la mairie avait bien investi cette année. Les décors se voulaient révélateurs de la lourdeur dans laquelle ils auraient à se mouvoir jusqu’au bout de la nuit. Pouvait-on danser la dedans ? Visiblement, le lugubre n’en dérangeait pas tant que cela puisque la musique commença à s’affoler et l’une des filles tira Rachel pour qu’elles se retrouvent au centre de la piste. Elles s’amusèrent toutes les deux et en redressant ses yeux pour regarder aux alentours, Rachel crut reconnaître la silhouette d’Edwin. Peut être irait-elle plus tard le saluer ? Elle se le promettait en tout cas. Le reste des participants lui étaient familiers aussi, jusqu’au moment où elle reconnut son amie d’enfance Adele. Là aussi, la brune se promit de délaisser son petit groupe à un moment pour aller la rejoindre et prendre de ses nouvelles. Elles avaient tant partagé des aventures toutes les deux. L’idée lui redonnait le sourire.

Profitant d’un instant de pause, la cadette des Miller se rendit jusqu’au bar d’où elle commanda un des cocktails spéciaux pour l’occasion. Mais alors qu’elle tendait sa main pour récupérer son dû, elle fut une victime de plus à décliner face à l’apparition inattendue de ce liquide carmin qui se déversait depuis les hauteurs. Une mine dégoutée ne tarda pas à s’afficher sur son visage. On aurait cru qu’on avait appuyé sur le bouton stop alors que ses yeux incrédules regardaient toujours le barman « C’est vraiment dégueulasse… » laissa t-elle échapper. Puis elle tourna sa tête à droite, à gauche, encore à droite pour finalement fixer devant elle. « Vous pourriez m’en faire un autre s’il vous plait ? » Mieux valait-il passer au dessus. Dans tous les cas, cela n’avait pas encore tendance à l’effrayer plus que de raison, c’était surement contrôlé. Mais rapidement son sourire s’estompa pour regarder derrière elle face à des cris qu’elle ne reconnaissait pas mais qui laissait nettement présager d’une colère vraiment hors de contrôle (coucou Nicki). Des trombes filèrent en direction des toilettes, une fois, deux fois, peut être même trois. Tous ces mouvements mettaient la puce à l’oreille de la brune qui commençait littéralement à paniquer. Elle récupéra enfin son verre et en but une première gorgée jusqu’à remarquer Edwin prêt du buffet. Lui aussi paraissait aussi interloqué qu’elle et à vrai dire qui ne le serait pas… Ni une ni deux, la jeune femme essaya de se frayer un chemin dans la foule pour rejoindre son ami. Mais fut interceptée par la main de Dark Vador qui lui tirait le bras et lui désignait Batman comme étant un criminel. Un criminel ? « Hein ? » fut la seule réaction de Rachel ou plutôt de Catwoman avant de sentir la pression se relâcher de son bras. Elle ne parvenait à réaliser rien du tout… Ni la situation et encore moins la gravité de cette dernière. Elle se contentait de rester stoïque face à Batman et d’arquer son sourcil qu’il ne devait certainement pas voir à cause de son masque. Mais en faisant ce geste, le rouge lui brouilla la vue. Certainement bloqué derrière une pliure, il lui rappelait les mots utilisaient par Dark Vador. Sang… Sang … Machinalement, la jeune femme remonta sa main libre pour venir toucher le liquide et l’admira en cherchant à rouler ses doigts.  Mais le rythme s’accéléra et une femme blonde arriva en trombe (coucou Laura) tout en demandant à Batman si il allait bien. Qu’est ce qu’il se passait là ? A vrai dire, la brune n’y comprenait rien et finit par secouer la tête de gauche à droite tout en essayant de rassembler ses idées et en reculant. Tout se bousculait dans sa tête au point qu’elle palissait à vue d’œil. Et ce sans même en comprendre la raison. Peut être mieux valait-il qu’elle mange ? Oui c’était probablement la meilleure idée qu’elle avait eu durant toute la soirée. « Manger… » balbutia t-elle avant de finalement rejoindre le petit groupe formé autour de la table. Edwin était là et maintenant qu’elle était tellement dans un état secondaire, elle avait oublié ce qu’elle devait faire. Les conversations semblèrent filer, émettant des hypothèses, cherchant à accuser le coup de Batman. « C’est pas Halloween qu’on fête… C’est un règlement de compte permanent… » laissa t-elle échapper devant le dernier commentaire entendu de la part du Chapelier Fou. « ça en devient même chiant … On peut jamais s’amuser y a toujours des emmerdements. » Depuis quand Rachel parlait de cette façon ? Depuis quand avait-elle troqué son sourire contre ce regard vitreux qui cherchait quelque chose qui pourrait lui remonter le moral ? « Puis en même temps, ça m’étonne qu’à moitié la jalousie de Dark Vador à l’égard de Batman… Tout ça pour une histoire de cape, non mais sérieusement… » Voilà la Rachel qu’on connaissait, prête à se reprendre. Son regard effleura les quelques personnes alentours et lorsqu’elle fut au même niveau que le chapelier, elle pouffa de rire.

Spoiler:

Je me tends en sentant quelqu’un derrière moi. Sensation désagréable d’être piégé. Pris par surprise. J’attends la lame, sous mes côtes droit en direction de mon cœur. Mais rien ne vient. En dehors d’une voix déformée, qui m’appelle par mon prénom. Personne n’a rien remarqué, en tout cas pas pour le moment. Prévenu. Ce mot résonne à mes oreilles, et fait écho à mon âme meurtrie et dévastée par le peu de soin que j’avais apporté à sa conservation, à son intégrité. Je me retourne, prêt à en découdre. Mais aucun coup ne vient. La silhouette de Dark Vador s’éloigne et prend l’avant-bras d’une svelte et jolie catwoman pour pointer ses « griffes » dans ma direction. L’inconnu m’accuse de criminel et me désigne comme le responsable de tout ce sang versé, dont les éclaboussures que nous venions de subir en étaient l’illustration. Ca créa un espèce de blanc, de temps mort. Beaucoup de gens me regardaient, et de plus en plus. L’espace d’un flash sensoriel particulièrement désagréable, je me retrouvais à Kirkouk au milieu d’un bazar en colère après la nouvelle de la mort de deux gosses dans une frappe aérienne. J’avais la gâchette qui me démangeait… Mais j’étais venu sans armes. Les muscles de ma mâchoire se contractèrent alors que je plissais des yeux et que je serrais les poings. Etrangement, je protégeais le peu qu’il me restait d’anonymat en activant le micro sous la mentonnière de mon masque, pour déformer ma voix. Quand je vous disais que la réplique m’avait coûté la peau du cul. Laura revient, toujours couverte de sang, ses iris colorées par ses lentilles alors qu’il semblait faire plus froid que jamais, et elle semblait toujours aussi fragile, si peu couverte. Je ne posais pas le regard vers elle, ni dans la direction de Zelda. Ce n’était plus le moment. Doucement, je la repoussais par l’épaule, la repoussant dans la direction de Zelda.


| Tirez-vous. Ca va dégénérer. |


J’étais sérieux, et mon ton l’était plus que jamais. Le ton d’un type qui avait jadis guidé des hommes dans le fer et dans le feu, qui en était revenu, mais qui avait gardé le même ton péremptoire. Laura prend ma défense, et je reconnais le ton véhément de Rouge. Je sens dans mes tripes que ça ne va faire qu’empirer.


| Si tu ne te protèges pas toi, rentre avec tes copines pour les protéger elles. Ca va chier, et ça va dégénérer. Je t’ai dit de te tirer, Laura. Fais ce que je te dis, je te rejoins après. Tire-toi ! | soufflais-je un peu plus vivement.


Et Rouge pouvait trop facilement contribuer au chaos. Je préfèrerais que l’attention se porte sur moi et non sur elle, car ma petite actrice avait un pète au casque aussi grave que le mien. Imprévisible et dangereuse, pour tout le monde mais surtout pour elle. J’élève la voix, alors que beaucoup de gens ; des jeunots qui me disent quelque chose en passant par Catwoman, s’interrogent, me défendent ou non. C’était con, en fait, de me préparer à la bagarre. Dans la foule il n’y avait aucun des bestiaux avec lesquels j’étais plus habitué à traiter. Il s’agissait d’individus rationnels, plus ou moins corrompus, et dont certains faisaient partie de la Rose. Et s’ils savaient pour moi, ils savaient peut être pour Laura et Zelda. Je ne devais rien laisser échapper, et centraliser, maintenant que l’attention était portée sur moi, toutes les invectives et les inquiétudes. Je pourrais toujours plaider l’ivresse et quelques errements dûs à ma situation personnelle après coup.


| Je m’appelle Jonathan Mills, je suis agent fédéral, et le premier qui s’approche, je vous jure que j’le défonce. Où est passé Dark Vador, putain de bordel de merde, ce sale connard est de la Rose Lunaire ! Par où est-il parti ? |


J’interpellais le groupe de nanas qui avait été un peu bousculé, dont Catwoman qui avait servi à mon accusation. Je commençais à jouer des coudes pour m’extirper de la foule et essayais de suivre sa piste ; si j’arrivais à suivre la direction qu’il avait prise, une fois extrait de la foule, je pourrais peut être courser ce fils de pute ?

Vingt et un ans de vie ce n’était pas beaucoup mais c’était déjà bien. Et elle dramatisait déjà tout dans sa tête. Ses pensées se mélangèrent, mais une dominait toute les autres. Elle pensait à sa mère. Simplement, dénuée de toute expression, la violence des mots et des actes surpassant sa capacité de compréhension. Elle avait poussé un cri de surprise quand elle s’était retrouvée souillée de d’écarlate. Puis, elle avait perdu le fil. Une seule personne à laquelle se raccrocher. Nathan. « J’ai pourtant fait ce qu’on m’a demandé. », murmura-t-elle comme si personne ne pouvait l’entendre. Elle regarda ses amis tour à tour, sa famille. L’horreur de ce qui était en train de se dérouler. Et Zelda dont le visage se décomposait. Pourquoi ? Elle n’arriva pas à articuler un seul mot et acquiesça seulement aux questions du chapelier. Puis, il l’empoigna par le poignet, alors elle se laissa faire. Héroïne tragique d’une pièce de Shakespeare. Antigone à la ceinture colorée. Balançant les pieds dans le vide de son sinistre tombeau. Elle sentait l’angoisse lui nouer la gorge. « Je veux partir. J’arrive pas à respirer. », dit-elle après que l’on ait finit de déblatérer sur le statut de meurtrier de Jonathan Mills. Tout partait clairement en vrille et le calme qui avait paralysé Maggie ne prenait plus. Ses mains commencèrent à trembler. « Nathan, je veux m’en aller ! », hurla-t-elle en pleine crise de panique. Elle lui avait empoigné le bras et l’avait secoué comme une folle. En pleine crise de nerf, comme si elle ne distinguait plus personne autour d’elle.

Elle avait eu envie de s’isoler, mais visiblement personne n’avait envie de la laisser faire. Elle était arrivé seule au toilette et voila que maintenant Zelda et Laura l’avait rejoint. Ca allait que c’était des personnes qu’elle aimait,  enfin, qu’elle l’aime ou pas, elle fit une grimace quand la rousse se permit de lui prendre son joint. Non mais sans déconner y’en a qui n’on pas de gêne. Elle la laissa cependant faire, tant qu’elle ne le foutait pas sous l’eau ou ne l’écraser pas, elle pouvait bien fumer comme tout le monde. Elle sursauta  à nouveau quand  quelqu’un d’autre vint les rejoindre, Jordan cette fois. Son visage se décomposa quand elle vit Zelda jeter d’un coup le joint, encore fumable dans les toilette. Elle lança un regard noir à la rousse puis regarda Jordan. «Faites ce que vous voulez, aller où vous voulez moi je reste avec Maggie.» Dit elle un peu agacer de tous les entendre vouloir partir. Pourquoi elles ne partaient pas alors ? Pourquoi elles voulaient que Nicki les suivent ?  Elle les regarda un instant et rejoint la salle, suivit de prés par les filles. Et là, tout partie en vrille, ou commença du moins. Un homme, déguisait et  Batman, fut accuser d’être un meurtrier et visiblement Laura et Zelda le connaissait vue qu’elles volèrent un peu a son secours. Mais elle en avait que faire, dans sa tête, la seule qui comptait c’était Maggie, c’était elle qui l’avait attirer ici alors elle se sentait coupable et avait l’impression de devoir la protéger quoi qu’il en coute. Elle la repéra alors qu’elle semblait ne pas aller bien. Ni une ni deux, Nicki se fraya un passage dans la fouler et alla doucement la prendre dans ses bras   «Chut, panique pas ma puce, ça va aller.»  Elle la lacha et glissa doucement sa main dans celle de la blonde face a elle «Vien, on va prendre l’air.» Elle avait un peu peur de sortir, peur de finir comme Elsie, car elle savait que c’était un coup de la Rose Lunaire et surement que leurs tueur trainer dans le coin, mais Maggie avait besoin de prendre l’air. Alors elle allait prendre le risque. «Fait gaffe, je sens que ca va mal finir.»Chuchota t elle doucement a l’oreille de Nathan avant de lui faire un bisou sur la joue et entrainer Maggie avec elle dehors. C’est avec appréhension qu’elle poussa les grandes portes de la salle et fut frapper par la différence de température entre dehors et dedans. Une fois dehors elle lacha Maggie et la regarda avec tendresse. «Ca va mieux ?» Demanda t elle avant de regarder autour d’elle, pour s’assuré que personne n’approchait. «Dit moi si tu as froid, on ira  chercher mon manteau au vestiaire.»   Dit elle en regardant a nouveau son amie. Elle avait tellement envie de la protéger, elle se sentait tellement coupable de l’avoir entrainé dans cette fête qui aller surement mal tournée.

Une Catwoman à l'air drôlement égaré ajouta son avis à l'affaire - elle lui disait vaguement quelque chose, mais le costume et son esprit confus n'aidaient pas -, et ce fut bientôt tout le petit groupe qui se retrouva secoué de chuchotements et de spéculation. Pourtant, Jonathan Mills ne semblait même pas ébranlé par l'agitation. Il affirma avec aplomb qu'il ne se laisserait pas faire et, surtout, qu'il allait retrouver Dark Vador, et lui faire tâter de ses poings. Dans l'idée, Nathan ne s'y opposait absolument pas - après tout, c'était un membre de la Rose Lunaire, aucun doute là-dessus. Ne méritait-il pas quelques coups, et la possibilité de pouvoir l'attraper ne se révélait-elle pas terriblement alléchante ? Pourtant, il était convaincu qu'il valait mieux qu'ils restassent tous à l'intérieur. D'autres attendaient peut-être dehors. Eux, dispersés, étaient vulnérables. Mais tous ensemble... ils avaient peut-être plus de chances de s'en tirer ? Néanmoins, il n'eut pas le temps de protester que Maggie se mettait à hurler, saisie par une hystérie paniquée. Elle lui secouait le bras avec une frénésie qu'il ne lui connaissait pas. « Maggie… » Heureusement, Nicki arriva à la rescousse, et prit la blonde par la main, afin de l'entraîner vers l'extérieur. Avant, elle mit en garde Nathan, et lui colla un baiser sur la joue. Mais il n'avait aucune intention de les laisser filer ! Entre une vague connaissance et ses deux amies, le choix était vite fait. Pourtant, il lui fallut un petit temps avant de réagir - lui aussi était chamboulé. Après de rapides excuses et quelques coups de coude pour se dégager un passage, et s'engagea à son tour vers la sortie. Arrivé dehors, il vit immédiatement les deux filles, et s'approcha.  « Nicki, j'pense pas qu'ce soit une bonne idée d'rester dehors. » dit-il aussitôt. « On sait pas si d'autres tarés traînent dans le coin, c'est plus sûr à l'intérieur. Enfin, au moins, on y est tous ensemble. Sinon, on rentre. » Comme il évoquait cette possibilité, il se tourna vers Maggie. « Ça va ? Tu veux qu'on appelle quelqu'un, ta mère, tes tantes...? » L'inquiétude lui chatouillait les entrailles.

Face à la révélation de Laura, j’étais complètement abasourdie. Ma tête me tournait, un frisson me parcourait la colonne vertébrale, et j’avais l’impression que j’allais vomir. Pas un seul instant je n’aurais pensé que Jonathan vienne à cet soirée… Et pas un seul instant je n’aurais pensé ce qu’il était sur le point de faire. Ma respiration s’était accélérée, tandis que les événements se déroulaient. Une jeune femme qui m’était inconnue (Andy) tenta aussitôt de calmer le jeu, bientôt suivie par Laura, qui expliqua ce qui lui était arrivée. Tout cela semblait irréel. Immobile, les bras ballants, j’assistais, impuissante, aux événements. Nathan intervint à son tour, calmant la foule. D’une certaine façon, il me calma aussi, et le fait qu’il soit mon dealer, autrement dit celui qui m’aidait à tenir le coup, en était probablement pour beaucoup. Le fait est qu’après de longs instants, je sortis de ma léthargie, puis, après avoir cligné plusieurs fois des yeux, revenant à la réalité, j’opinai de la tête tandis que Nicki me disait qu’elle resterait avec Maggie. Je la laissai s’éloigner, puis fendis la foule, à coups d’épaules, retrouvant mon amant et bourreau, en costume de Batman. Pas étonnant que je ne l’ai pas reconnu. Tous les yeux étaient rivés sur lui, après ladite révélation. Je n’avais rien pu voir, étant bien trop occupée à tenter de calmer Nicki dans les toilettes, mais visiblement, un Dark Vador avait accusé Jon. C’était complètement rocambolesque, et pourtant, ça ne me surprenait pas. Après le message que l’agent fédéral avait reçu et m’avait montré, deux mois plus tôt, je m’attendais à tout, à présent.

Je me plaçai devant Jonathan, encore toute dégoulinante de faux sang, puis saisit sa main. En réalité, je devrais plutôt dire « agripper », car j’aurais pu lui briser les os, tant je mis de force dans ma poigne. Puis, à voix haute, à l’attention de la foule, je déclarai :

« C’est vraiment dégueulasse, ce que les gens peuvent être capables de faire. S’attaquer à un homme qui a perdu sa famille ! »

Puis je l’enlaçai, sans aucune chaleur, trop perturbée par le fait que c’était la première fois que je le revoyais, depuis le meurtre. Je me sentais comme une coquille vide et alors que j’avais rêvé de nombreuses fois le tenir à nouveau dans mes bras – à moins qu’il s’agisse de cauchemars – je ne ressentais rien. Rien, sauf de la colère. Je glissai mes lèvres à son oreille, puis murmurai doucement, devant me contenir pour ne pas lui hurler dessus :

« Bordel, tu comptes tous nous faire tuer ou quoi ? »

La soirée devenait de plus en plus bizarre, puisqu’après l’apparition d’un type bizarre, qui n’était d’ailleurs pas vraiment déguisé, vint un Dark Vador plus vrai que nature. Robin pencha la tête, l’examinant brièvement, et le trouva plutôt séduisant, même si elle n’avait absolument aucune idée de qui se cachait là-dessous. Que la fête commence vraiment ! Robin n’était pas certaine que tout ceci fasse réellement partie de la fête, mais elle s’efforça de rester lucide et surtout, calme. Paniquer dans ces conditions ne servirait à rien, d’autant plus que le moindre mouvement de foule risquait de causer bien plus de dégâts. Du regard, elle chercha Nathan, pour s’assurer qu’il allait bien, puis elle reporta son attention sur le Dark Vador qui venait de disparaître par une porte secondaire, en proférant des allégations sûrement mensongères à l’égard de Jonathan. « Y en a qui ne savent vraiment pas quoi faire pour attirer l’attention » siffla-t-elle entre ses dents. Jon, elle ne le connaissait pas tant que ça, mais il était un frère d’armes, il avait fait l’armée lui aussi, alors pour cette raison, Robin le respectait et ne croyait pas un mot des paroles prononcées par l’inconnu. Un meurtrier ! Robin aussi était une meurtrière, elle aussi, elle avait du sang sur les mains. Et pourtant, ce n’était pas cela qui définissait qui elle était, elle valait bien mieux. Elle entendit les mots de son frère défendant Jon et elle sourit. Elle reconnaissait bien là son frangin.  « C’est sûrement ce qu’ils veulent, nous liguer les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner, une connerie de ce genre » les gens commençaient sérieusement à s’énerver, la tension augmentait d’un cran ; Robin redoutait plus que tout que cela finisse mal. « Ok tout le monde, on s’caaaalme... Ils sont où les putains d’organisateurs là ? Y en a pas un pour donner une explication sur ce qui se passe bordel ?! » et c’était elle qui demandait aux autres de se calmer.  Elle se dirigea vers le bar, il lui fallait vraiment à boire.