Prénom(s) & noms ★ Madison. Il fut d’abord patronyme, issu des contrées germaniques, qu'il quitta pour voguer sur les eaux de l’Atlantique Nord, vers sa curieuse hybridation. Bientôt prénom, par le truchement de quelques ressorts incertains... Mixte. Paradoxale quand on se penche sur son sens. Fils du guerrier… Erreur de casting ou prédestination ? Prénom terriblement commun, trop à son goût… Madison, continuelle figurante des séries adolescentes, blonde un peu garce de l’americana profonde, jetée à bas au bénéfice d'une intrigue triangulaire, comprenant héroïne  incomprise et quarterback du lycée.  Ainsi sonne-il à ses oreilles... Se fait appeler Mads. Sans rapport avec Mikkelsen... Stanhope. Patronyme usurpé, à tout le moins n'est-il pas celui qui figure sur son passeport.  Elle en jouit à tort et à travers, passe-droit à même de combler tous ses caprices. « Juste compensation » qu'elle dirait. Et si papa n'est pas content, il ne fallait peut-être pas tomber le futal. Date & lieu de naissance ★ Née un 2 avril (1994), passée près du canular en forme de poisson que l’on colle au revers. Pas de fait notoire sur sa naissance, hors qu’elle n’était pas désirée. Accident malheureux, résultante d’une collision passagère... Histoire d’un soir qui prend des airs de perpétuité. Le karma avait manifestement décidé que Richard Stanhope ne devait pas s’en tirer. Hartford fut son berceau. Ville empoussiérée, détient le palmarès des vieilleries... Capitale du Connecticut qui s'abîme désormais dans un océan de précarité, loin de son lustre d'antan.  Quartier de résidence ★ Waterfall Avenue. Âge ★ 30 ans. Statut social ★ Encaisse les chèques du Daron, en dépit d'une indépendance financière. Situation maritale ★ Pas de boulet accroché au pied. Orientation sexuelle ★ Nord et Sud. Métier ou études ★ A étudié en Lettres Modernes à l’Université de Hartford. Ennui mortifère… Elle a eu tôt fait de déserter. Ça ne l’aura pas empêcher de rafler son diplôme. De ces fantômes qui exaspèrent les étudiants les plus assidus. Concurremment, Mads était des premières heures du purchase-resale. Achat de stocks invendus qu'elle refourguait aux plus offrants, rafflant une jolie plus-value. Esprit des affaires ! Elle a toujours eu du flair, Mads. On se demande d’où ça lui vient... Problème. L’argent lui brûle les doigts. Un rien panier percé, elle aura flambé jusqu’au dernier cent. Amour des fringues et du paraître... L’habit fait le moine ! Arrivée à RH, Archie lui a transitoirement offert une place au sein du Snow Rose. Il aurait tout aussi bien pu la nommer directrice et lui filer les clefs du royaume. À l'heure qu'il est, elle aurait fait de son petit café une multinationale – qu'elle croit. Le café, elle le servait d'ailleurs avec toute l’approximation d’une Rachel Green. Autant dire que les clients ne recevaient jamais ce qu’ils commandaient. Ultimo, elle lui est toute de même reconnaissante. Expérience enrichissante…  Levier qui lui aura permis de cimenter les bases de son propre business. Tient désormais une boutique en centre-ville. The Book Cellar. Comprendre La Cave à Livres. Entre bar à vin et librairie, Proust, Wilde, Poe, Austen, Dickinson, Christie et King – pour ne citer qu'eux – y côtoient les bouteilles de grand cru. Inspiration des cafés littéraires de la bohème artistique. On passera sous silence l'Absinthe de Verlaine et Rimbaud... Avatar choisi ★ Lily James. Groupe choisi ★ Money on my mind.

ANECDOTE 1 ★ Enfance, somme toute, ordinaire… Elle n’aura manqué de rien. Le chèque paternel pourvoyait aux besoins élémentaires. Il fut longtemps la griffe élégante apposée à l’encre fluide d’un stylo grand luxe, rectangle de papier que sa mère pressait entre son index et son annulaire. On aurait presque pu y voir les fondements d’un récit dicté par Jean Webster, elle-même. Le Daddy-Long-Legs qu’une obscure figure de son enfance aura eu l’ironie de lui offrir, pour un quelconque anniversaire. Bienfaiteur de l’ombre ? Non, placement stratégique... Richard gardait la mainmise, remuant les fils depuis son fief familial. Il n’aura pas eu les couilles de la reconnaître, cependant trop lâche pour s’effacer tout à fait. ANECDOTE 2 ★  Elle n’a jamais déploré son absence. L’a-t-elle même questionnée ? Souvenir tronqué… Il était bien des gosses pour lui cracher cette différence au visage, avec tout le fiel des genoux crottés et de la goutte au nez. Début des offenses... Les enfants sont cruels lorsqu’ils savent l’isolement de l’autre dans sa dissemblance. Mads n’a jamais plié. Pour s’en défendre, elle controuvait des récits épiques et lacrymaux, justifiant l’absence d’un père, suscitant compassion en lieu et place des mesquineries.  Pour les bénéfices de l'intrigue, Richard mourut en quelques occasions, victime tragique d’accidents aux effluves héroïques qui la laissaient orpheline. On pardonnera peut-être l’enfant qui tâchait de se prémunir des douloureuses railleries de ses congénères. ANECDOTE 3 ★ Elle a méprisé sa mère, "l’entretenue". Accepter les cachets du père, comme d’autres ramasseraient l’argent laissé sur la table éraflée d’un motel premier prix… C’était sans doute trop facile de la blâmer, elle. Commodité de voisinage qui la désignait pour victime. Richard était hors de portée. In fine, tout aussi injuste et faillible que ses pairs en culottes courtes, Mads, faute de ne rien savoir des difficultés de la vie… Adolescente qui jouait l’adulte. Pas la première… Elle aurait pu s’y accrocher, Maman, mais s’asseoir sur sa fierté demande parfois bien plus de courage. ANECDOTE 4 ★ Comme d’autres, Mads a cru son ancrage éternel. Erreur du jeune fou qui  se pense immortel et néglige aux devoirs filiaux. Visites espacées, appels ignorés, excuses inventives... Autant de coups silencieux encaissés par la matriarche, qui jamais ne broncha. Présente – toujours – pour ramasser l’ingrate qui se rappelait à son souvenir quand la vie frappait trop fort. Tragédie ordinaire d’un sens unique, lot parental... Inconsciente de sa chance, Madison. Mads qui n’a jamais été plus riche qu’en ce temps-là, sa mère ici-bas. L’argent est un voyageur qui passe de poche en poche. C’est sans doute pour cela qu’elle s’en arrange avec si peu de consciencieux. La fortune, la vraie, était ailleurs… ANECDOTE 5 ★ Fraîcheur matinale. Le bus soupire sa fatigue décennale. La carcasse rouée de son lent crépuscule remue vers un prochain voyage. À sa respiration se mêlent les longs récits embrouillés de quelques usagés. Les pensées volatiles se dispersent dans un vide contemplatif. Le moteur change de tonalité, atteignant de nouveaux sommets. La lueur blafarde des lampadaires écrase le blues des trottoirs. Ligne quotidienne, visages familiers d’une migration pendulaire… Le téléphone remue sous des mains moites. Ongles soignés qui claquent contre l’écran Amoled du Samsung dernier né. Une succession de gestes machinaux portent le cellulaire à l’oreille encadrée de quelques boucles indisciplinées. Voix étrangère, timbre alarmiste qui amène à cette lucidité aiguë. L’esprit se saisit, une dernière fois, de la linéarité d’une réalité soufflée hors champ. L’aurore fait éclipse. « Elle est montée se coucher, en fin de soirée. […] Elle ne s’est jamais réveillée. » Sa mère... ANECDOTE 6 ★ Dépensière, sa mère l’était dans une égale mesure, pour ne pas dire qu’elle la dominait de haute volée. Secret bien gardé, cadeau joliment enrubanné qu’elle réservait pour plus tard. Après moi le déluge… Elle se souvient du notaire et de son air pincé. Note salée… Situation économique catastrophique, maison en hypothèque… Elle n’en avait jamais soufflé mot. Probablement le sang british qui coulait dans ses veines, tradition du keeping up appearances. Mads tombait de haut. Ce n’était pas son salaire de prolo qui allait éponger les dettes maternelles. Le Richard, bien sûr, trouva bon de rappliquer en vitesse, tout prêt à la mettre en laisse. Son aide, elle n’en voulait pas, Mads. Elle n’en avait jamais eu besoin. Son argent, pourtant, avait couvert ses épaules, chaussé ses pieds, alimenté ses lectures compulsives, garni son assiette…  Le joug était là, aux premières heures de son enfance. Ventre lourd d’un nouveau siècle, la daronne avait pactisé avec un autocrate familial, cocufieur de son état… Triste vérité, Madison n’était pas en position de refuser. Pour s’éviter une banqueroute socio-économique, elle accepta l’offre du patriarche Stanhope. Il assumerait les impayés de sa mère. En contrepartie, Madison devrait rejoindre le Vermont pour y reprendre sa vie en main. ANECDOTE 7 ★ Proche de devenir une James Bond Girl… ou pas. Identité sous couverture, question que la bâtarde ne se fasse pas connaître. Il ne fallait pas entacher le patronyme. Stan-ho-pe… Elle en avait testé la sonorité, la texture,  chaque syllabe venue claquer contre la voûte palatine. Présentée comme une cousine, Mads, la bonne blague… À l’ampleur du mensonge, elle discernait l’ambiguïté de l’homme. Un père qui mentait dans le plus grand sang-froid, toujours pas près d’assumer l’incartade… Madison devint l’instrument de son forfait. Il lui incombait d’endosser le rôle et d’assumer le poids du mensonge. Situation qui éprouva, de bien des façons, ses talents d’actrice. ANECDOTE 8★ Gosse unique, v’là que trois frères lui tombent du ciel. Une belle brochette de petits bourgeois… Une fratrie, elle n’en a jamais voulu. Mads se suffisait à elle-même. Elle n’était pas là pour eux, ni même pour Richard, convaincue de pouvoir tourner la situation à son avantage. Mads attendait tranquillement son heure, profitant des nouveaux privilèges que lui octroyait son nom d’emprunt. Un nom qui, à certains égards, lui revenait de droit. Ambition dormante, galvanisée par l’entour de ses trois prétendus cousins…  ANECDOTE 9 ★ Archibald. Doyen de la fratrie, en d’autres termes, la vieille branche… Elle voyait déjà en lui le rapporteur qu’implique le cliché d’aînesse. Primogéniture qui se conforme au souhait parental, marchant droit, encore et toujours. Le prime abord tendait à confirmer cette apparence lisse. Sourire facile, bienveillance excessive… Archibald était la perfection faite homme…  Une perfection qui l’incitait à la méfiance. Mouvement stratégique, c’est sans rechigner qu’elle accepta l’offre formulée avec courtoisie, rejoignant les rangs de son café. Serveuse chaotique… Plus cérébrale que manuelle, Mads… À lui, elle doit sûrement plus qu’aux deux autres. ANECDOTE 10 ★ Oiseau de nuit… Elle n’a jamais eu peur du noir. Gosse qui allait au-devant des montres tapis dans le placard. Elle plonge dans les ténèbres comme un scaphandrier dans l’abîme. Morphée s’est vu remerciée, voilà longtemps. Mads avait d’autres plans. Elle aime les rues ruisselantes de lumières offertes à son seul vagabondage.  Vacillantes qu’elles se font dans l'ivresse. Les cafés et les restos tombent le rideau. Ne reste que les imprécations rauques des bars qui ascendent aux fenêtres closes. Silhouettes ébauchées, décalque du jour, les noctambules déambulent. Ça gueule pour le tapage. Il y a école demain ! Les talons claquent le béton. Minuit, heure du crime. La tête tangue. Dans le petit matin, elle a le pied marin.  Mads ripaille vaille que vaille. Un peu trop, parfois…  ANECDOTE 11 ★ Portée sur la picole ? Non… Amour des bonnes bouteilles, œnophile de mère oblige… Carte utile.  Art du bien recevoir… Elle saura toujours trouver le parfait accord mets et vin. Il lui arrive de jouer les piliers de bars. Persuadée qu’elle est de tenir la barre. Mouais… Elle prend plutôt son lit en marche. Hédoniste, sans le doute… Mads aime profiter de la vie, qu’elle brûle souvent par les deux tenants. L’alcool la souffle comme une flamme de bougie. Son emprise a signé quelques conneries. Hors qu'il ne s'agisse d’une excuse derrière laquelle se ranger… Ipso facto, le casier n’est pas tout à fait vierge. Orange is the new black ? Menues bêtises, qu’on se le dise… Pas le calibre d’une délinquante. PQfiage des baraques, rayage de bagnoles… Les personnes visées, bien sûr, l’avaient toujours cherché… ANECDOTE 12 ★ Edwin le malaisant… Au sein du triumvirat, le cadet la hérisse quelque peu. Après la vieille branche, le frigidaire... Il progresse toujours sur le même ton, constante mathématique. Jamais elle n’a pu surprendre sur son visage la plus imperceptible nuance de mécontentement, le sourire entretenu avec le consciencieux d’un feu dans l’âtre. Tiré à quatre épingles, probablement que sa femme le pend sur un cintre à la nuit tombée, en sorte d'éviter les plis. Il ne faudrait pas qu'un fil dépasse. Son humeur égale la déstabilise de bien des manières. Elle aimerait parfois le secouer, et ce, pour voir ce qu’il pourrait en résulter. Est-il humain ? La question se pose… Androïde ou psychopathe… Une telle maîtrise cache nécessairement quelques squelettes dans le placard. In petto, elle se demande ce que ses revers dissimulent, bien décidée à creuser le personnage. Se méfier de l'eau qui dort, la morale l'a souvent préconisé. ANECDOTE 13 ★ Aux livres, elle n'a jamais fait offense. Train emprunté, jamais quitté avant d’en avoir connu tous les arrêts… S’il est quelques rendez-vous manqués, romans dépréciés ou indigestes, elle abandonne rarement ses lectures, songeant que la fin la surprendra peut-être. Mads laisse toujours sa chance... ou est-ce l'excès de fierté ? Répugnant qu'un ouvrage se refuse à elle. Ce n'est pourtant pas une fatalité. En dépit de quelques rejets... Elle les aime, les livres. Intimité à l’écriture, vocation originelle… Tombée dedans quand elle était enfant, pages jaunies dont l’odeur lui restait sur la pulpe des doigts…  La pavasse fourrée au fond du sac à main, pour les petites faims... Il lui faut toujours de quoi se mettre sous la dent et assommer le malandrin. ANECDOTE 14 ★ Henrik. Benjamin du triptyque... Last but not least. De lui, elle aurait peu à dire, forteresse inviolable…  Sans doute le plus intriguant ou… rasoir. Le fait est qu’il ne correspond en rien à l’image du puiné. Où sont les frasques et les éclats du petit dernier ? Calme et réservé, Henrik... Tout ce qu’elle n’est pas.  Comme une envie de briser sa coquille... Mads s’en est fait un devoir. Pas sûr que l’intéressé apprécie. Ce n’est pas comme si elle comptait lui demander son avis.  ANECDOTE 15 ★ Elle ne cherche pas à se faire aimer. Quelle utilité ?  Elle ne pourrait rivaliser avec la ténuité d’une enfance partagée. Les dés, depuis longtemps, sont jetés. Mads est l’outrage et la disgrâce.  L’imposture, bien entendu, n’a pas fait long feu. Issue prévisible, s’il en est. Insulte à leur intelligence que d’avoir cru qu’ils y donneraient crédit. Pas toujours des plus fins, le Richard… Bâtarde démasquée, saint père entamé, discorde semée. Ironique d’avoir tant fustigé une mère dont elle semble en tout point suivre les pas, chèques encaissés, d’une même main signée. Tant de fierté, elle aura pourtant accepté d’être dissimulée. Une fois de plus... Ça ne pique pas ou alors rien qu’un peu... ANECDOTE 16 ★ Relations éphémères, le consommable interchangeable. Mads ne s’inscrit jamais dans la durée, préférant les satisfactions instantanées. Recette efficace, laquelle n’entraîne aucune responsabilité face à soi ou aux autres. Une affectivité soumise aux lois du marché, qu’elle pourrait avancer. Consciente d’être le parfait reflet d’un mal de son temps, cœur bétonné, sentimentalité écrasée, exploitation mutuelle. L’amour est une denrée périssable. Séductrice, à ses heures… Pour mieux se rendre inaccessible, par ailleurs. Peur du soi, peur de l'autre... ANECDOTE 17 ★ En cela, Mads change souvent de cavalier. Une fois, elle aura proprement valsé. Débuts vertigineux qui terminent en piqué fulgurant. Il travaillait dans le Marketing Digital, au profit de ces start-ups montantes, qui vous assignent un sac de couchage. Rencontre survenue lors d’un salon professionnel de l’e-commerce, au sein duquel elle avait ses entrées. Intervenant d’une conf’ sur la data analyse... Elle était restée, à l’issue, pour l’abreuver de ses questions de jeune entrepreneuse. Cartes échangées, pour ce qu’il convient de réseauter. Quoiqu’il l’ait peut-être prémédité, un rien intéressé... Relation épistolaire du cyber. Avec le temps, la conversation dérive pour emprunter un ton plus personnel. On se découvre des centres d’intérêts communs, et le professionnel cède gentiment du terrain. Ils ont commencé à se fréquenter. Mads était claire, flirt sans engagement. Elle s’y laissa pourtant attraper. Histoire banale et maintes fois répétée du petit couple standard qui vient à s’installer. Projet conjoint bientôt envisagé, fort de toutes leurs idées… Enfin… Ses idées… Création d’une plateforme en ligne dédiée à la vente de livres, stratégie marketing innovante, montée par ses soins… Vous le voyez venir ? Bien, pas elle… Son concept, il l’a vendu sans l’en aviser, s’attribuant – au passage – l’entière paternité. Spoliée de son travail, Mads, à l’instar des Colette, Margaret Keane, Jocelyn Bell Burnell… Autre histoire tristement répétée… La trahison, elle ne l’a jamais digérée. Ego éraflé. ANECDOTE 18 ★ Redwood Hills, impasse du Vermont… Le dépaysement fut conséquent. Manquaient deux ou trois gratte-ciel pour la contenter. Mads, cependant, a tout de suite perçu le potentiel dormant. Terre propice aux affaires futures... Elle n’était pas là pour muser. La Stanhope, nouvellement née, avait des pions à damer. Il n’était plus de librairie locale. Sacrilège pour la lectrice avertie, qui n’aurait su composer bien longtemps, ainsi dépourvue de sa substance. Dans cette absence "criminelle", Mads détenait déjà l’ombre d’une idée. Ouverture récente… Elle œuvre à la tâche, forte de son bagage. L’esprit commerçant toujours bien présent… Les rebondissements incessants du patelin offrent sa matière première… Un corbeau qui paraît et Poe se retrouve en vitrine, accompagnée de Cecily von Ziegesar. Son éventaire suit toujours l’actualité locale, talent pour dénicher les ouvrages en résonance directe. Mads réseaute déjà, patronyme à l’appui. Le Stanhope ouvre des horizons, amenant quelques auteurs de renom. Rencontres organisées dans le confort de sa librairie, coalition avec le club lecture. Elle voit déjà grand, Mads, volonté d’activer le pouls littéraire de cette communauté. ANECDOTE 19 ★ Rancune tenace, Madison, aura d’une Némésis prête à exercer sa justice divine… Les coups bas sont rarement oubliés. Va-t-en-guerre, dès lors qu’il s’agit d’obtenir réparation. Pour elle, pour d’autres… À quelque chose malheur est bon. Sentence à laquelle elle s’efforce – toujours – de donner une résonance littérale. Nécessité de trouver un sens aux coups que la vie vous porte en traître. Tirer profit, sortir grandi… L’ex, à cette image, fut consciencieusement dépouillé. Action en justice menée pour violation de propriété intellectuelle, dont il résulta une juste compensation financière. L'expression, pourtant, est restée gravée au vent glacé qui soufflait grésil. Amertume du mâle déchu, au regard duquel elle se trouvait coupable et non victime. Les hommes ont toujours eu l'art de lui faire porter le chapeau. ANECDOTE 20 ★ Redoute le silence. Elle s’endort toujours sur le volume parasite d’un écran, jouant quelque absurdité. Incapable de fermer l’œil dans le vide sonore qui tapisse ses insomnies. Peur de s’entendre penser ou que sa présence soit inapte à combler les blancs qui, parfois, viennent à s’imposer ? Il y a, dans les hourvaris, des souvenirs tapis. Rémanence proustienne d’une maison animée qui berça ses jeunes années. La radio qu'une mère négligeait de couper, écho venu toquer à la porte de sa chambre. Où la lumière égarée du couloir formait un clair-obscur qui, jamais, ne la laissait seule.