Alonso a un geste de recule alors tu rabaisses ta main, un peu surpris. Tu n'arrives pas à bien comprendre. Est ce que tu vas trop loin avec Daniel et tes souvenirs ? Tu ne sais pas si c'est ça. Ton compagnon ne refuse rien mais en même temps, il ne semble pas ravi de la journée qui se profile. C'est compliqué pour toi. Tu as toujours eu du mal à bien comprendre le fonctionnement de ceux qui sont si secrets comme Alonso. Je suis désolé. Tu réponds simplement, quand il te dit que ce n'est pas comparable. Il a raison, mais tu as tenté de lui rendre la pareille. Surement que ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Tu te sens un peu perdu. Triste, nostalgique, maladroit et perdu. La journée n'est pas si belle finalement.

C'est entendu pour Santa Monica, tu confirmes d'un hochement de tête mais tu te perds de nouveau dans tes pensées. Les mauvaises pensées. Celles qui tournent encore et encore et qui t'angoissent. Tu sais que tu ne dois pas, tu sais que tu dois lui parler de ces moments là mais c'est compliqué pour toi, tu dois toujours lutter contre toi même. Tu restes encore dans ces pensées néfastes le temps de le voir commander un taxi. Quand tu vois qu'il a terminé, tu te rapproches un peu mais tu ne le touches pas, tu n'as pas envie qu'il te repousse. Je suis trop chiant avec Daniel, c'est ça ? Je ne me rends pas compte Alonso, je suis désolé. C'est ce que j'ai besoin de faire oui mais je ne suis pas le seul à avoir des besoins. Est ce que c'est trop pour toi ? Je te sens... distant ? Et j'essaies que ça ne tourne pas trop dans ma tête mais ça commence à tourner et... Et tu as peur. Peur quand ça tourne encore et encore, quand tu te détaches de la réalité parce qu'une pensée néfaste en entraine une autre, puis une autre encore plus néfaste. C'est toujours comme ça. Mais tu as tellement besoin de te rattacher à tes souvenirs, tellement que tu oublies que ton présent est tout de même bien beau. Dis moi, il y a quelque chose que tu voudrais vraiment faire ? Dis le moi s'il te plait. Ta lèvre inférieure tremble un peu. Tu as peur, comme toujours. Peur de le décevoir, peur que d'un coup, il se mette à te crier dessus parce que tu es égoïste. Ces peurs sont irrationnelles, alors tu ne t'en rends pas compte. Mais décevoir ceux qui comptent... C'est ce que tu crains le plus.

Ne le soit pas, c’est comme ça. répond-t-il à son "désolé" avant de commander un taxi. Alonso se perd dans ses propres pensées, il n’oublie pas Jeff mais il essaie de se rassembler un peu avant de revenir vers lui. Quand il l'entend, il lève les yeux sur Jeff, un peu surpris. Il l’écoute, il ne se rend pas compte, ce qu’il pense laisser à Jeff comme liberté, il le prend comme de la distance. Il vient prendre ses mains dans les siennes. Non, je ne veux rien je veux juste te suivre et t’accompagner. Excuse-moi Jeff… Et non, tu n’es pas chiant avec Daniel. Il secoue la tête, vraiment c’est l’impression qu’il donne ? Il ne sait pas quoi dire mais il sait qu’il doit donner une explication. Je ne suis pas distant. En tout cas ce n’est pas l’impression que je veux te donner. Je veux te montrer plutôt, du respect envers tes souvenirs, je te laisse de la place de les vivre comme tu l’entends. C’est peut-être ce que lui aurait voulu si ça avait été inversé. Peut-être d’ailleurs qu’il n’aurait pas emmené Jeff du tout dans ces souvenirs, qu’il aurait tout gardé pour lui. Surtout s’il avait pensé que ça aurait pu être blessant pour son compagnon. Je me suis dit… Je suis désolé, j’ai du mal à trouver les bons mots. Il se permet de lui dire, toujours les mains dans les siennes. Il les caresse doucement de ses pouces, regarde leurs mains avant de remonter les yeux vers Jeff. Je me suis dit que tu ne voudrais pas que je m’implique dans ces souvenirs. Que tu m’en parles parce que tu as besoin d’en parler, pas parce que tu veux que je te dise quoique ce soit. Le temps que tu as eu avec Daniel t’appartient et j’ai bien compris que tu aurais voulu vivre avec lui jusqu’à la fin de ta vie… Alors, j’ai l’impression que ma présence… Il soupire. C’est vraiment difficile de parler de ça, les mots sortent doucement, pas à pas. Que ma présence est de trop dans ces souvenirs. J’ai l’impression que le fait que je sois là, te rappelle encore plus son absence et donc je préfère m’effacer un peu…

Il soupire. C’est sans doute idiot. Mais, non, tu n’es pas chiant avec Daniel. répète-t-il. Ce n’est pas ça, bien sûr. Je suis désolé d’avoir réagi comme ça quand tu as évoqué Sonia. C’est juste que… En réalité. Je ne pense pas que ça te ferait plaisir que je te montre ma vie avec elle, d’ailleurs, tu n’as jamais demandé à en savoir plus, tu n’as jamais demandé quoique ce soit sur elle. Et je comprends tout à fait, moi-même, j'ai mis ces souvenirs de côté il y a des années… Alors si c’est par culpabilité que tu me proposes ça, parce que toi, tu me montres le miroir de ce qu’a été ta vie avec Daniel, que moi je dois te montrer ce que j’ai vécu avec Sonia. Ça ne sert à rien. Ses mots sonnent plus durement qu’il l’aurait voulu, c’est toujours le cas quand il évoque Sonia c’est pour ça qu’il évite d’en parler. Ce n’est pas contre Jeff, mais il se protège à sa manière. Je ne regrette pas Sonia comme tu regrettes Daniel, donc tu n’as pas besoin de te forcer à y montrer de l’intérêt, surtout en ce moment, surtout ce week-end, je le vois que c'est dur pour toi. Donc pense d'abord à toi. Il préfère laisser Sonia là où elle est. Cela ferait bien trop à penser, bien trop d'émotions à gérer. Ne pense pas à moi, d’accord ? Ce week-end est pour toi, un hommage à ta relation avec Daniel, pour tout ce que tu as trop longtemps refoulé… Et tout ce que je veux, c’est que tu sois bien. Que tu puisses parler avec moi de tout ça. Que tu rapportes les souvenirs dont tu as besoin. Il lui sourit. Au moins cette conclusion pouvait rassurer Jeff, c'est ce qu'il se dit. Vivre avec le fantôme de Daniel entre eux lui semble possible, de toute façon, il n'a pas vraiment le choix. Jeff lui a dit qu'il aurait choisi Daniel même s'il était revenu dans sa vie et donc il avait beau dire que c'était Al, l'homme de sa vie, c'était Daniel qui avait remporté la victoire, il y a bien longtemps et peut-être la remportait-il encore. Il n'y avait qu'à espérer que cœur de Jeff ait encore de la place pour deux.

C'est comme ça. Mais ça pourrait être autrement, tu viens à penser. Tu regrettes. Tu regrettes de ne pas savoir comment agir. Tu as peur aussi, peur que de choisir d'ignorer Daniel te fasse du mal. Et tu sais que d'ignorer Alonso te fera aussi du mal. Il n'y a pas de bonne solution. Dans les deux cas, tu es perdant. Dans les deux cars, une de tes angoisses va se nourrir du manque.

Vous attendez le taxi, les taxis n'attendent pas ici alors il faut un peu plus de temps pour que celui-ci arrive à destination. Ce n'est pas plus mal. Tu préfères parler de tout ça avec Alonso avant d'y monter. Tu le laisses parler, tu finis par baisser les yeux quand il te parle de Sonia. C'est vrai que tu t'en fiches. Tu l'as demandé pour qu'il ait une sorte de retour, qu'il ne se sente pas lésé. Tu accroches ton regards sur le sol, sur les petits pavés de ce derniers, bien trop réguliers d'ailleurs. Tu commences à gratter le cuticule d'un de tes ongles à l'aide d'un autre ongle. Tu fais non de la tête. Tu ne veux pas que le weekend soit pour toi si c'est pour décevoir Alonso. Tu es perdu. Il y a Daniel, l'idée de te plonger dans son souvenir est un appel auquel tu as du mal à résister mais il y a aussi Alonso, Alonso que tu crains tellement de décevoir. Et si tu lui imposes quoi que ce soit, c'est ce qui se passera. Mais Alonso... Je ne veux plus faire tout ça... Je veux juste faire ce que toi tu veux faire. Tu déglutis, tu sens l'angoisse s'installer, tu sens qu'elle commence à gagner ton esprit, dans doute bientôt ton corps qui n'arrivera plus à rester en place. S'il te plait, on s'en fiche de moi, tu sais à quel point je suis bête. J'ai déjà été assez égoïste, je ne veux plus. Tu t'éloignes de moi et bientôt... Tu vas partir. C'était ça, ta réelle peur, qu'Alonso en est assez de toi, de ton passé, du fait que tu parles d'un ex. Il partirait, rejoindrait Redwood Hills et te dirait de ne pas le suivre, que tu avais assez pour t'acheter quelque chose dans le coin, loin de lui. L'angoisse est là, tu le sais. Elle ne gagne pas encore mais elle s'installe. Bientôt, tu n'arriveras plus à rester sur place, bientôt, n'importe quel bruit viendra te perturber.

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Jeff lui dit qu’il veut faire ce que lui a envie de faire et il la voit monter la crise, il la sent monter, dans les regards de Jeff qui balaient le sol, dans sa façon de parler sans l’écouter tout à fait. Il sait qu’il doit agir vite ne pas parler, ne pas partir dans un long discours que Jeff n’écouterait plus. Il fait ce qui lui semble le plus naturel. Okay, on fait ce que moi j’ai envie alors. Jeff n’a pas dit le mot clé, mais Alonso passe en mode d’autorité, parce qu’il estime cette fois que c’est ce dont Jeff a besoin. Il est perdu sans doute entre lui et Daniel et Al ne peut pas lui donner les clés dont il a besoin. Il ne peut pas lui demander de choisir. Mais il peut se permettre de lui faire penser à autre chose. Il le prend tendrement par la taille et l’embrasse, il serre son corps contre le sien, passe son autre main dans ses cheveux. Il prie pour que le taxi n’arrive pas à ce moment-là, il prie aussi pour qu’ils ne soient pas dans l’angle de vue des caméras de la maison et que les locataires ne soient pas en train de les regarder, que le notaire ne sorte pas à ce moment-là.

Viens… Il le décale de l’entrée marche dix mètres avec lui sa main dans la sienne pour venir le placer sur le mur de l’enceinte, passe alors une main sur ses fesses, la presse pour sentir son bassin contre le sien. Ce n’est pas vraiment l’attitude normale d’Alonso, il fait majoritairement attention à son attitude dans l’espace publique. Le taxi n’arrive pas, il ne l’entend pas arriver en tout cas. Si tu dois fixer tes pensées, ne pense plus qu’à moi. lui murmure-t-il en glissant son visage dans son cou, en commençant à le parsemer de baisers tandis que sa main vient caresser son entrejambe. Il est pourtant toujours rationnel, il veut toujours que Jeff lui montre les coins de Daniel, il veut toujours qu’il aille voir le garde-meuble, mais il y a des choses plus pressantes, comme montrer à Jeff qu’il ne va nulle part et instinctivement, il se dit que les mots sont moins forts que les actes.

Il entend le bruit d’une voiture qui s’arrête. Il arrête ses mouvements. On passe à l’appartement, je te veux à moi. Il ne lui pose pas la question, l’embrasse sur le nez et le prend par la main. Direction Hollywood Hill et non Santa Monica Beach.

Tu ne sais pas quoi faire. Alonso sera mieux que toi. Tu le sais. Ce n'est pas à toi de choisir, pas à toi de prendre ces décisions parce que tu te trompes toujours. C'est une constante, chez toi, de te tromper. Alonso te dit que vous allez faire ce qu'il veut, lui. Tu hoches la tête, c'est ce que tu voulais entendre. Tu ne veux pas qu'on te laisse le choix, parce que les choix sont parfois trop compliqués pour toi.

Alonso vient t'embrasser, on pourrait penser que le geste est déplacé à ce moment mais il ne l'est pas pour toi. Au contraire, tu te sens désirable et désiré et c'est important pour toi. Tu réponds à son baiser, tu as réellement envie de lui, de ses lèvres, tu as envie qu'il te choisisse, qu'il te dise qu'il ne veut que toi, que tu arrêtes de parler de Daniel. Vous vous décalez, tu le suis, le cœur battant, tu ne sais pas ce qui va se passer mais tu ferais tout ce qu'il dit. Un pouvoir dangereux que tu lui as offert. Mais Alonso sait ce qu'il fait. Il se montre encore plus désireux de ton corps, ses gestes sont équivoques, Tu ne penses plus qu'à lui, comme il te le dit. Son corps contre le sien te fait du bien. Un réel bien. Tu aurais envie de lui tout de suite, mais tu n'es pas totalement déconnecté de la réalité et tu sais que vous êtes dans la rue.

Le taxi arrive, Alonso se détache de toi, tu souris parce que tu aimes beaucoup ce qui se passe. Ta main dans la sienne, tu grimpes dans le taxi, ton cœur bat fort, si fort dans ta poitrine. Tu sais que tu dois attendre l'appartement et attendre est comme un doux supplice. Tu lui caresses discrètement la jambe, de toute façon, le chauffeur est en train de conduire. Tu te rapproches de lui et tu lui murmures dans l'oreille. Tu me réserves quoi ? Tu lui demandes, avant de déposer un baiser dans son cou. Alonso a réussi, tu ne penses plus qu'à cela, à l'envie d'Alonso pour toi, au désir qui brûle en toi. Tu ne penses plus au passé, pas un seul Daniel ne vient effleurer ton esprit. Tu as envie de le toucher, tu as envie d'être touché. L'attente est longue, tu aimes cette attente parce qu'elle t'est presque insupportable, justement.

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Dans le taxi, la main de Jeff le caresse alors Al vient poser la main de Jeff sur sa cuisse et sa main par-dessus la sienne. Il lui fait un simple sourire. Tu vas voir. répond-t-il simplement, il tapote simplement de la pulpe de ses doigts sur la portière. Son esprit se fixe, lui aussi finalement en avait besoin, de ce mode qui ressemble à son mode automatique. Il n’avait pourtant pas l’impression d’en avoir besoin, mais cet état le met dans cocon confortable qui l’éloigne lui aussi de ses angoisses. Il paie et ils sortent du taxi. Passe devant, Jeff. Il le regarde descendre les escaliers qui vont jusqu’à l’appartement, la vue toujours à couper le souffle. Il ouvre l’appartement. Il le laisse entrer, ferme la porte derrière lui à clé mais la laisse sur la serrure, il ne veut pas que Jeff se sente enfermé non plus. Je ne veux pas entendre un mot de ta part, excepté « oui Alonso » ou notre safeword - si tu veux que ça s’arrête ou qu’on en discute - tout autre mot sera puni, tout autre « mais » ou « pourquoi » n’existent plus, tu comprends ? Réponds-moi. Il ne pensait pas en arriver là. Il ne sait d’ailleurs pas bien comment il en est arrivé là. Il se rappelle ce moment en Espagne, face au soleil couchant où il lui avait dit qu’il prendrait le contrôle si jamais Jeff se sentait submergé, pas forcément de manière sexuelle d’ailleurs.

Il ne sait pas si c’est bon pour Jeff, il ne sait pas si c’est bon pour leur couple. Il sait simplement qu’il est arrivé à LA avec la peur que Jeff le quitte s'il faisait mal les choses, avant de se rendre compte que son partenaire était encore touché par la mort d’un de ses précédents compagnons et que tout se renverse dans son esprit. Une mort qui expliquait la peur de perdre Piotr qui l’avait amené à le trahir au profit de Russell. Les pièces du puzzle s’assemblaient de mieux en mieux et le fait de prendre le contrôle sur Jeff lui permettait lui-même d’avoir l’esprit plus clair. Déshabille-toi, entièrement puis allonge-toi sur le lit. Il prend son temps, il n’a pas retouché Jeff depuis qu’ils sont arrivés, il lui tourne autour, le regarde. Il approche presque sa main pour le caresser mais finalement ne le fait pas. Il se dirige vers le petit fauteuil qu’il y a dans le renfoncement à l'opposé de la cuisine, le descend puis le pose à un mètre du lit et s’assoit dessus, jambes croisées. Tu sais ce qui, à mon grand étonnement, passe dans les bagages cabines ? Il sait que Jeff ne peut pas lui répondre, mais c’est amusant de voir le regarder. Continue de te déshabiller. indique-t-il. Puis au bout de quelques secondes, il répond à sa propre question en s’approchant de lui alors que Jeff grimpe sur le lit. Les cordes, Jeff. On a pas le droit aux couteaux, aux aérosols, aux cigarettes électroniques, mais on peut emporter des cordes... dit-il d’une voix douce. Normalement, ce simple mot est déclencheur, ils n’en ont pas reparlé depuis Londres, depuis ce fameux massage où ils avaient échangé sur leurs pratiques. Il lui fait un sourire. Il passe sa main sur son torse. Tu es satisfait ? Tu as envie que je t’attache Jeff ? Tu as envie d'être à ma merci ? Il ne pense plus non plus à Daniel, il ne pense plus qu'au jeu, à la confiance qui s'instaure entre eux, forte, indéfectible entre celui qui soumet et celui qui est soumis. Il va jusqu'à sa valise pour sortir deux sets de cordes l'une de couleur rosée et l'autre noire et lui fait un léger sourire. Il se rapproche tout en désenroulant la corde rosée. Allonge-toi... Il vient le caresser avec un bout de corde. Je t'aime mon trésor, toi aussi tu m'aimes, n'est-ce pas ? Une fois que Jeff lui donne la réponse - la seule qu'il a le droit de donner -, il se penche sur lui pour l'embrasser.

Tout s'enchaine. D'abord, Alonso refuse que tu le touches. Il te le fait comprendre avec tendresse. Tu te contiens. Vous arrivez rapidement, pas assez rapidement à ton gout mais vous êtes là. Tu passes devant comme il te le demande, tu ne réfléchis pas, tu sais que la réflexion n'a plus sa place, que tu dois te laisser diriger, qu'Alonso est là pour penser à ta place.

Arrivé dans le petit studio, tu le vois fermer à clef, tu vois que la clef reste sur la porte. Chaque geste qu'il fait t’excite parce que chaque geste qu'il fait te rapproche du moment où il viendra de toucher, toi. Oui, Alonso. Tu réponds sans une once d'hésitation. Tu as bien noté. Juste ces deux mots et le safeword que tu espères ne pas devoir utiliser. Rien que cette contrainte est grisante pour toi. Parce qu'Alonso pourrait justement jouer sur les mots, te faire hésiter à répondre oui, parce que ce qu'il te dira ne te plaira pas, ou irait à l'encontre de votre jeu. Tu devrais en théorie continuer de répondre oui, mais tu pourrais hésiter, voire te tromper. Et c'est ce qui te plait. Une réponse qui parait si évidente mais avec laquelle il aura tout le loisir de jouer. Tu commences à te déshabiller, il ne t'a pas dit comment le faire alors tu le fais normalement, sans te précipiter, ni sans faire durer la chose. Tu le regardes déplacer le fauteuil, tu souris encore, tu retires ton pantalon, ton sous-vêtement et Alonso peut voir à quel point tout ce qu'il vient de te donner comme ordre et contraintes t'excite déjà. Alonso pose une question, tu relèves la tête, tu le regardes sans rien dire. S'il ne veut pas répondre, alors tu n'auras pas de réponse. C'est le jeu. Il te demande de continuer, tu continues. Tu es presque nu. La réponse arrive. Ton sourire s'élargit, ton cœur palpite d'excitation, des battements qui remontent jusqu'à tes oreilles. Les cordes. Tu aimes tellement les cordes et tu sais qu'il le sait. Tu t'autorises à songer qu'il s'est bien gardé de te dire qu'il en emportait. Des neuves.

Tu t'installes sur le lit. Tu as envie de te toucher mais il n'a pas dit que tu pouvais le faire. Oui Alonso. Bien sûr que tu as envie qu'il t'attache, tu as envie qu'il te donne envie de craquer et que tu arrêtes de prononcer les seuls mots qui te soient autorisés. Tu t'allonges comme il te le demande, tu sens un bout de corde contre ta peau. Tu fermes les yeux un instant. Tu sais ce qu'elles te font, la sentir, juste un peu, contre ta peau t'envoie un courant électrique dans tout le corps et c'est agréable. Oui Alonso. Celle là est simple. Bien sûr que tu l'aimes. Tu voudrais lui dire plus que ça, le remercier surtout, mais tu n'as pas le droit. Tu te mords la lèvre inférieure. Tu n'as pas le droit de te toucher parce qu'il ne te l'a pas donné encore. Tu attends son prochain ordre, sa prochaine action. Tu espères qu'il viendra bientôt t'attacher avec cette corde. Tu entends déjà le bruit qu'elle fera contre ta peau, quand il la fera se froisser sur elle-même en la serrant. Ton cœur s'emporte encore plus, tu as l'impression qu'il pourrait l'entendre. Tu ne peux rien dire, c'est compliqué, mais tu attends.

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La corde a précisément l’effet escompté. Il voit dans le regard et dans le sourire de Jeff a quel point il a eu raison de les prendre avec lui. A Redwood, il avait longuement hésité avant de se dire que c’était petit et que ça ne prenait pas tant de place dans sa valise. Il le sait que Jeff l’aime, mais il aime l’entendre dire comme ça, sous la contrainte. Il passe doucement la corde sur son corps. Il appris quelques nœuds simples, il n’y a pas besoin d’en connaître énormément finalement. Je ne peux pas t’autoriser à te toucher ou à me toucher, tu le sais, n’est-ce pas ? Parce que tu ne le mérites pas encore. Tu m’as beaucoup déçu quand tu t’es qualifié de bête tout à l’heure… Tu le sais que ça me déçoit quand tu me dis ça ? Al, lui, ne s’est pas déshabillé, n’a même pas ôté un bouton de sa chemise, pourtant la situation l’excite au plus haut point. Il aime cette sensation de se sentir en contrôle total. Tu n’es pas bête Jeff… ses mots sont doux mais secs, ils caressent, tout en ne laissant pas la place à une autre réponse que celle qu’il attend. Est-ce une forme de leçon qu’il veut lui inculquer ? Possible. Il fait claquer les cordes. Il attache la corde à un pied du lit, puis à son pied droit, il se dirige vers son pied gauche. Répond-moi Jeff… Tu crois que moi ? Je pourrais être amoureux de quelqu’un d’idiot ? Vraiment ? C’est ainsi que tu me vois ? Il attache son second pied puis vient le lier à l’autre pied du lit. Il ne serre pas fort, le but n’est pas que Jeff ait des marques non plus et puis, c’est leur première fois. Au pire, si Jeff tire et se fait mal, il a repéré les ciseaux sur le comptoir de la cuisine. Il lui fait non du doigt pour lui faire comprendre qu’il n’a pas intérêt à répondre oui à cette question.

Il vient prendre la seconde corde qu’il avait laissée sur le lit et la déroule lentement, elle est plus courte, il en s’assoit à côté de Jeff. Il caresse son torse, passe aussi doucement sa main sur son sexe avec tendresse, mais il ne s’agit pas ici seulement de sexe, non, il joue surtout sur son mental. Donne-moi tes mains. Tu me le fais comprendre si c'est trop serré ou que ça te gêne, hein ? Il les attache l’une à l’autre. Il les pose derrière la tête de Jeff. Là, ne bouge plus, mon trésor. J’ai tellement envie de toi si tu savais… Il caresse doucement sa joue, sa gorge, tous ses gestes sont lents et doux, contrastant avec le ton presque peiné qu’il emploie maintenant. Qu’est-ce que je vais faire de toi ? Il glisse ses doigts sur son corps, il aime le voir réagir, se tendre quand il vient caresser son entrejambe, il n’y reste jamais longtemps. Tu crois vraiment que je pourrais partir et t’abandonner ? lui demande-t-il doucement en recommençant à caresser son aine. Il sourit doucement, parce qu’il voudrait que Jeff lui montre qu’il a confiance en lui. Son compagnon ne peut que lui répondre oui, une réponse qu'il ne le satisfera pas. Mais s'il répond non, il devra aussi en subir les conséquences.

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Le jeu commence. Alonso pourrait te faire dire un tas de choses. En réalité. Il pourrait te faire dire une seule chose, mais faire en sorte que les deux seuls mots que tu puisses utiliser viennent à te faire dire un tas d'autre chose. Et c'est ce que tu aimes. Tu n'as plus à décider, tu n'as plus à te torturer. Tu te laisses porter. D'ailleurs, il te dit que tu n'es pas bête, que tu l'as déçu en le pensant et pire en le disant à voix haute. Mais tu penses vraiment être bête, perdu, complètement perdu.

Tu n'as plus le droit d'être bête pour le moment. Alonso te dit que tu ne l'es pas, alors tu ne l'es pas. Il commence à t'attacher. Un pied, puis l'autre. Tu sens l'excitation grimper d'un cran en toi, tu as l'impression de brûler de désir et pourtant, tu ne contrôles rien. Tu ne peux pas répondre à sa question. Parce que si tu le fais, tu dis qu'il pourrait être amoureux de quelqu'un d'idiot et tu n'as pas le droit de le dire. Un oui, Alonso, n'est pas ce qu'il veut entendre et un non est complètement interdit. Tu te tais donc. Tu ne fais même pas non de la tête. Alonso se met à côté de toi, tu regardes ses gestes, surtout ceux qui sont en lien avec la corde. Ceux là te rendent dingue, mais tu te contrôles, tu ne dis rien. Tu préfères le voir jouer avec la corde que de te toucher. C'est complexe, c'est tout autre chose. Il t'attache les mains, tu le regardes faire. C'est très bien, un peu serré comme tu l'aimes. Oui, Alonso... Tu peux répondre cette fois, il a envie de toi et tu as envie de lui... Tu aimes qu'il te désire, c'est tellement important pour toi, d'être désiré.

Il te touche, tu ne peux que pousser de longs soupirs pour réclamer plus. Ta peau est tellement réactive parce que ton corps s'adapte, il sait que tu ne n'auras que ça pour le moment. Tu voudrais tant qu'il te prenne en bouche, ou bien qu'il retire juste une partie de son pantalon pour te prendre sans même te prévenir, une main sur ta bouche pour t'empêcher de geindre... Non, une main contre ton cou plutôt, l'idée te plait bien plus. Tu ne dis rien, tu fermes les yeux, tu voudrais qu'il continue. Ses questions sont faites pour te faire fauter mais tu es un bon soumis. Alors tu ne dis rien.

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Il sourit parce qu’il aime que Jeff l’écoute. Il le regarde, apprécie l’absence de réponse. Bien… C’est bien Jeff. Il se lève et déboutonne sa chemise pour l’ouvrir. Il a un grand sourire, de ceux qui lui prouvent combien il aime être avec Jeff. Combien si sont fait l’un pour l’autre. Il va chercher le lubrifiant. Il déboutonne son pantalon. Il se repositionne sur le lit. Tu es à moi, tu m’appartiens… Mon tendre Jeff, mon bel amour, mon doux trésor. Sa voix est enjôleuse. Il se place au-dessus de lui et vient placer un coussin sous ses hanches. C’est moi qui décide à partir de quand tu gémis et quand tu jouis. Il descend son pantalon, enduit son propre sexe de lubrifiant. Sa bouche descend d’abord sur ses tétons, lèche son torse, l’embrasse, alors que son sexe se frotte contre ses fesses. C’est déjà tellement agréable, un tel soulagement.

Il lève les yeux vers Jeff. Est-ce que tu en as vraiment envie ? Il sourit parce qu’en réalité, tout le corps de Jeff se tend vers lui. Il aime entendre le bruit de la corde qui se tend entre ses chevilles pour écarter plus ses jambes, essayer de répondre à ses mouvements. Lui-même n’en peut plus de son propre jeu. Il retire son pantalon complètement et se frotte un peu plus jusqu’à entrer en Jeff. Lui gémit, fort, il ne s’en prive pas, il le laisse s’habituer à sa taille avant de commencer des va-et-vient en lui. Il appuie sur ses cuisses qui ne peuvent pas s’écarter autant que d’habitude, il vient mordre son cou. Sa main remonte jusqu’à sa gorge qu’il enserre et vient chercher un long baiser alors que ses hanches accélèrent le rythme. Gémis pour moi Jeff, montre-moi comme tu aimes me sentir en toi. Sa joue contre la sienne pour mieux entendre ses gémissements, l’une de ses mains accrochée aux cordes qui enserrent ses mains pour les garder bloquées, l’autre toujours autour de sa gorge. C’est brutal, contrôlé mais brutal. Il ne se demande plus comment il en est arrivé là, il est tellement excité qu’il gémit de plus en plus fort. Jouis mon amour, jouis avant moi. Il veut le sentir se contracter alors qu’il est encore en lui, entendre le son que l’orgasme lui produit alors qu’il dépose un suçon mordant à la base de son cou et que son corps se frotte contre son sexe. Je t’aime tellement… Alonso finit lui-même en Jeff dans des râles de plaisir. Ses mains n’ont pas quitté leur place. Il relâche son étreinte et reprend sa respiration. Il arbore un grand sourire et tourne la tête vers Jeff. Est-ce que tu veux que je continue à décider de la suite ? demande-t-il doucement. Jeff est libre de reprendre le contrôle de sa vie ou de laisser Alonso garder la direction. Il se met contre lui et caresse doucement autour de ses tétons, attendant la réponse avant de libérer Jeff de ses liens.