Tu tentes de ne pas lui montrer mais tu retiens ton souffle, littéralement.Tu aurais pu dire quelque chose de travers, sans le vouloir, sans savoir exprimer ta pensée. Ça t'arrive si souvent que c'est devenu une peur, à chaque fois que tu fois lui parler de la sorte. Les mots sont importants pour Alonso alors tu dois faire attention à ceux que tu choisis. Mais tu continues de mal les choisir de dire les choses comme tu penses qu'elles doivent être dites mais dans son esprit, elles ne sonnent pas comme dans le tien.

Il te demande de s'accrocher à lui, tu le fais. C'est un bien drôle d'endroit pour parler de tout ça. Mais c'était vous, ce besoin de se dire les choses, de se les cacher aussi trop longtemps et qu'elles sortent enfin, même à des moments improbables. Il t'embrasse, ton corps contre le sien, tu arrives à te rassurer, à songer que tu as peut être employé les bons mots cette fois. Tu te sens soulagé, lèvres contre lèvres, ton amour contre le sien. Tu finis par lui caresser ses beaux cheveux noirs. Ils vont finir par grisonner, tu as hâtes parce que ça voudra dire que si tu assistes à ce changement, alors tu seras encore avec lui... et en même temps, tu adores le noir de ses cheveux. Ce n'est rien, tu l'aime comme il est, comme il deviendra aussi. Finalement, la piscine est un bon endroit pour tout ça. Vos corps sont bien plus légers, peuvent se mouvoir sans trop de difficulté. Tu l'aimes tellement, ce grand homme face à toi. Je le sais, ma lumière quand je plonge dans les ténèbres c'est de le savoir. Même si parfois, les ténèbres étaient trop puissants, que la lumière ne filtrait plus la noirceur qui t'entourait. La lumière restait là, brillante, étincelante, attendant patiemment de se frayer un chemin, même minuscule.

Tu te tournes alors, ton dos vient se poser contre son torse et tu regardes face à vous. Cette si belle vue. Tu songes encore à cette photo que tu voudrais faire de vous deux, ici, après une telle déclaration. Beaucoup ne verraient qu'une photo cliché, un poil romantique mais pour Alonso et toi, ce serait bien plus que ça. Dis ? Ça te dérange si je vais chercher mon téléphone, que je le mette sur une chaise ou quelque chose pour prendre une photo de nous comme ça, de dos ? J'aimerai avoir une photo pour me rappeler de ce moment, c'est un beau moment. Un très beau même.

Sa lumière dans les ténèbres, c’était une belle image, une image qui lui évoquait beaucoup de choses, même si elle était un peu triste. Parce qu’Al aurait souhaité que les ténèbres ne l’atteignent pas. Mais ils l'atteindraient, toujours, il le savait, il ne se mentait pas à lui même. Il espérait simplement que ce serait de moins en moins, mais les crises arriveraient toujours, parce que Jeff vivait dans les émotions, il s'en nourrissait et la vie ne pouvait pas toujours être facile. On vivait alors. Jeff se tourne pour se retrouver dos à lui et Alonso pose ses lèvres sur son épaule en regardant la vue avec lui.

Alonso hoche la tête à la proposition. Tu veux que j’y aille, je te rappelle que tu es nu et qu’on voit la terrasse voisine d’ici… Il sort de l’eau facilement et va chercher son téléphone qui est de qualité équivalente à celui de Jeff. Alonso utilisait beaucoup son téléphone, notamment avec ses comptes et donc s’achetait de bons appareils. Il revient vite, en profite pour ramener deux serviettes qu’il pose au bord et fait ses réglages. Alors, je le mets ici ? J'ai pris ton téléphone aussi, si tu veux en faire avec le tien après. Il cale son téléphone avec son livre et un coussin. Il prend une première photo pour voir comment ça fait. On voit un peu la chaise alors il le rapproche du bord, il manque de le faire tomber deux fois mais s’améliore. Il va falloir que j’achète une coque qui fait tenir les téléphones droits, j’ai vu que ça existait. Il sent un frisson le parcourir quand un léger coup de vent le caresse. Le soleil est en train de s’enfoncer, les lumières de la piscine sont allumées, l’endroit est magnifique. C’est le bon moment pour prendre une photo. Une fois qu’il a paramétré comme il le voulait, il se tourne vers Jeff. L’angle est bon, j’ai mis un mode rafale pour dans 10 secondes. Tu es prêt ? Il lance, se remet à l’eau dans une grande éclaboussure qui heureusement ne touche pas le téléphone et vient prendre Jeff dans ses bras. Il pose un baiser dans son cou. Si elle est belle, j’aimerais qu’on l’affiche chez nous, ou dans notre futur chez nous… murmure-t-il à son oreille. C'est effectivement un beau souvenir, une belle étape de leur relation, ils ressortiront tous les deux grandis de ce week-end, dans leur relation, dans leur chemin personnel également.

Alonso propose d'y aller. C'est vrai que tu n'es pas du genre à aimé être vu nu, surtout quand ce n'est pas le bon endroit pour ça. Tu te remettais à peine d'une période où te voir nu toi-même était compliqué. Ce n'était plus le cas et tu ne craignais plus non plus de te montrer à Alonso.

Tu le laisses s'en aller, tu te retournes et pose tes bras sur le rebord de la piscine, tu viens y poser ta tête pour le regarder partir, puis revenir. Il tente quelque chose, tu souris, c'est un peu maladroit et Alonso fait bien attention aux détails. Quel amour d'homme, tu penses alors. Oui ici, ça sera bien. Pas trop haut, comme tu l'aurais imaginé. Prêt ! Tu indiques et tu te mets déjà un peu plus en place. Peut être qu'il aurait pu mettre trente seconde et éviter d'aller si vite et de se briser la nuque en faisant vite... Heureusement, ça n'arrive pas, il t'éclabousse mais vous avez le temps de reprendre rapidement votre position. Le mode rafale prenait des tas de photos de toute façon, tu lèves même rapidement ton bras en pointant...absolument rien dans le ciel, pour donner un effet.

Tu ne peux pas attendre plus longtemps, tu sors et enroule rapidement une serviette autour de ta taille, pour éviter de choquer tout LA. Tu ne peux pas t'empêcher d'aller voir la photo ou plutôt les photos et tu les fais défiler. Celle où tu pointes avec ton doigt est flou, tu es encore en train de lever ton bras et il ne restait plus assez de temps pour d'autres photos en rafales. Tant pis, parce que les autres, celle où vous regardez simplement l'horizon sont très bien, l'angle est parfait et le ciel est magnifique. Tu zoomes par endroit pour voir les détails, les couleurs, tu as un grand sourire plaqué sur ton visage et le cœur qui déborde d'amour. Oui. Je pensais justement que tous ne verraient qu'un beau cliché pris lors d'un weekend... Mais il comptera bien plus pour nous deux et j'aime cette idée qu'il compte bien plus, juste pour nous deux. Une espèce de private joke, sous forme tendre et sous forme d'image, en quelque sorte. Le vent se lève à nouveau, tu as rapidement attaché la serviette autour de ta taille alors elle tombe alors que tu bouges un peu pour montrer la photo à Alonso, le téléphone dans les mains et donc, tu ne peux pas la rattraper. Tu rougis d'un coup, comme si quelqu'un était réellement en train de vous épier alors que ce n'était qu'une supposition. Tu te saisis de la serviette à terre mais une de tes mains est toujours occupée par le téléphone alors tu caches surtout le devant. Je vais rentrer je pense... On commande, on mange et petite balade avec Coco ? C'était ce qui était prévu. Tu n'attends pas de réponse, tu rentres et tu peux poser cette fois la serviette sur la petite commode à l'entrée et profiter d'être nu. Tu attends qu'Alonso te rejoigne. La prochaine fois, le critère numéro un sera sans vis-à-vis ! Comme ça, je pourrai te claquer les fesses quand je le veux. Tu ris, de bon cœur, ce n'est pas trop ton genre mais tu le ferais juste pour voir sa réaction.

Tu vas te mettre dans un fauteuil, tu n'as pas froid alors tu restes nu pour le moment, tu croises les jambes. Je commande pour les sushis. Tu iras mettre des vêtements après.

Il rit quand Jeff pointe le ciel comme si une étoile allait finir par apparaitre alors que le ciel se couvrait de teintes rosées. Jeff sort immédiatement. Alonso reste un peu dans l’eau mais se retourne pour le regarder. Il se rapproche du bord, apparemment les photos sont belles car Jeff a un sourire jusqu’aux oreilles. C’est là qu’il faudrait le prendre en photo. Quand il a ce sourire et cette joie sur son visage. Il est magnifique, pense Alonso. Il sort de l’eau et vient le rejoindre pour regarder par-dessus son épaule en prenant la serviette pour s’essuyer rapidement. C’est vrai qu’elles sont très belles. Les couleurs sont incroyables ce soir. Une photo qui symbolise leur amour et la confiance retrouvée. Quelque chose de précieux après une journée si longue et si forte en émotions. Alonso ne peut s’empêcher de pouffer de rire et de venir caresser les fesses de Jeff alors que sa serviette est tombée. La maison d’à côté semble peuplée mais ils ne sont pas dehors. Enfin, leurs yeux ne seraient pas tombés d’avoir vu le corps de Jeff nu. Au contraire… Alonso lui a apprécié le spectacle et ça se voit à la manière dont il le regarde.

Moi je trouve que tu es très bien comme ça… s’amuse Alonso alors que Jeff dit qu’il va rentrer. Mais il acquiesce pour le programme. Il profite de la vue quand Jeff retourne dans le petit appartement. Alonso jette un dernier regard à cette vue immortalisée et rentre à la suite de Jeff. Arrivé à l’appartement, Al enlève son maillot et va le rincer dans le lavabo de la salle de bain, se retrouvant complètement nu lui aussi. En l’occurrence, c’est moi qui aurait pu le faire ! s’exclame-t-il tout sourire… J’aurais dû d’ailleurs… murmure-t-il mais assez fort pour que Jeff l’entende. Je vais me doucher. Oh ! Prends-moi aussi du wakame s’il y en a, j’adore cette petite salade d’algue ! Il reste dans la salle de bain en laissant la porte ouverte, il n’a rien à cacher à Jeff de toute façon. Ils n’ont plus grand-chose d’intimité qu’ils n’ont pas partagé, surtout après l’avoir attaché au lit tout à l’heure en lui faisant l’amour. Rien que d’y repenser est un peu grisant. Il repense à sa chemise blanche qui est tachée de maquillage, il faudrait qu’il passe aussi un petit coup de savon dessus. Heureusement, il avait prévu une troisième chemise, pas un troisième pantalon en revanche, mais au moins, il pourrait surprendre un peu Coco. Il a hâte de la voir, hâte de passer du temps avec elle. Il se demande si Coco voudra sortir ou juste faire un tour ? Jeff s’était bien reposé aujourd’hui, il devait être plutôt en forme pour la soirée, Alonso lui, est un peu plus fatigué mais il la suivra bien sûr, il pourrait suivre Jeff ou Coco jusqu’au bout du monde s’il pouvait. Il sort de la salle de bain la serviette sur les hanches, il sent bon, il s’est parfumé de nouveau, à refait ses rituels habituels. Il attendra que Coco se prépare pour se rhabiller. Au pire, il mettra ses vêtements d’aujourd’hui pour aller chercher les sushis. Tout va bien mon chéri ? Il vient chercher un baiser de son conjoint et s'assoit sur le lit tranquillement. Il faisait assez bon pour manger dehors et ça c'était très agréable...

Il aurait du... Mais tes petites fesses sont déjà rentrées à l'intérieur et pas du tout rougies par une claque qu'il aurait pu y mettre. Ça pourrait être un jeu entre vous, peut être, qu'il tente de te fesser et que de ton côté, tu tentes de préserver le plus longtemps possible ton fessier.

Tu restes un peu sur ton téléphone, nu sur ton siège, tu regardes quelques postes, tu postes quelques petites choses toi même. Tu commences à commander, quelque chose de simple pour deux et du wakame comme il te l'a demandé. La commande sera là dans un peu moins d'une heure. Tu gonfles les jours et tu souffle l'air accumulé parce que ça te fait loin. Tu ne pourras te changer en Coco qu'après et ça prenait tout de même un certain temps. Tu restes sur ton fauteuil, tu t'es perdu dans ton jeu quand Alonso revient et t'embrasse. Ça va oui, j'ai les vies infinies pendant une heure ! Tu es content, en effet, car tu es sur un niveau dur et tu peux au moins le recommencer comme tu veux au lieu d'être bloqué et de devoir attendre au bout de cinq essais. Bon, tu ne parviens pas à passer le niveau et tu vas devoir penser à prendre une douche aussi, pour ensuite laisser Coco se préparer. Pour le moment, tu t'étires, tu te lèves et tu poses ton téléphone sur le fauteuil. Tu rejoins Alonso sur le lit, tu viens te mettre au dessus de lui et le fait s'allonger, pour que toi, tu viennes te mettre par dessus. Tu l'embrasses, puis tu dérives dans son cou. Ce serait dommage hm ? Tu viens de te laver et... Tu viens doucement mordre son cou puis tu te relèves. De toute façon ça me fatiguerait trop. Tu te mets presque dos à lui. Tu viens claquer ta fesse. Tu vois, moi j'y arrive... Tu le fixes avec beaucoup de malice, comme une pointe de challenge dans le regard.

Des vies infinies, hum… Il sourit et le laisse regarder son téléphone. Jeff finit par le rejoindre, sans doute se dit-il qu’il peut bien lui consacrer 10 min sur son heure de vie illimitée, il ne sait pas. Jeff le fait s’allonger, la serviette d’Alonso glisse légèrement dans ce mouvement. Il ferme les yeux sous le baiser puis en sentant la barbe de Jeff dans son cou, ça le fait frissonner de plaisir. Il sent une légère morsure de Jeff, il le tente et Alonso ouvre les yeux quand il se relève. Ça le fatiguerait trop ? Il vient vraiment de faire ça ? Jeff lui montre ses fesses et se claque devant lui. Mais tu es le pire des compagnons ! s’exclame-t-il en riant.

Il l’attrape par le bras pour l’attirer à lui le faisant se retourner face à lui. Il claque ses fesses quand elles arrivent à sa hauteur, mais Jeff met sa main pour protéger son derrière et s’échappe de la prise d’Alonso qui se lève pour le poursuivre, il tente de le bloquer contre un mur mais Jeff secoue la tête et se moque de lui, Alonso mord sa lèvre, la serviette a définitivement quitté ses hanches. Des gosses qui courent nus dans l’appartement, il arrive à le bloquer dans la cuisine mais Jeff est une anguille il se glisse toujours et Alonso n’est pas assez rapide. Jeff finit par se mettre dos sur le lit et toise Alonso avec un air provoquant. Alonso lui grimpe dessus, l’enserre de ses jambes et l’oblige à se tourner, Jeff résiste, Alonso fait la technique lâche des chatouilles. Ils éclatent tous les deux de rire depuis un moment car la situation ressemble plus à un match de catch sur le lit qu’à un moment amoureux. Mais Alonso a plus de force que Jeff, il arrive à le retourner sur le ventre et la claque finale sur le derrière de Jeff retentit. Enfin ! rit-il avant de s’écrouler sur le ventre à son tour. Il tourne la tête vers son compagnon et lui sourit avec tout son amour. Ils sont essoufflés tous les deux, idiots et essoufflés. Tu n’as pas l’air si fatigué finalement… murmure-t-il en glissant les doigts tout doucement de la naissance de ses fesses à sa nuque.

Tu sais que c'est idiot, mais là, tout de suite, tu as envie de le provoquer. Et ça fonctionne. S'en suit un jeu du chat et de la souris et tu es plutôt bon à ce jeu apparemment. Tu arrives à déjouer ses plans pour parvenir à ses fins, ton popotin reste intacte malgré les attaques à répétitions dans l'appartement. Tout ça, complètement nus tous les deux mais ce n'est plus qu'un détail. Tu finis par être bloqué devant le lit, Alonso te rattrape, utilise la vile technique des chatouilles pour te faire céder et te mettre à plat ventre sur le lit. Bien entendu, il a tout le loisir de claquer tes fesses maintenant et tu les entends aussi bien que tu sens sa main s'y abattre. Ça semblait être primordial pour Alonso d'y parvenir, tant il clame sa victoire. Tu reprends ton souffle avec lui sur le lit, tu l'observes, tu t'es mis un peu sur le côté pour pouvoir le regarder. Alonso te caresse le haut des fesses et remonte tout le long de ta colonne vertébrale. La sensation te procure un doux frisson que tu aimerais ressentir toute la soirée, tant c'est agréable. Tu ne réponds pas tout de suite, tu reprends ton souffle et surtout, tu admires ce visage que tu as juste en face du tien, qui te regarde avec autant d'amour que tu lui en donnes. Je savais que tu ne résisterais pas à l'idée de me claquer la fesse... Parce qu'en réalité, c'était un jeu que vous aviez commencé à faire il y a tant d'années de cela, quand vous n'étiez encore que des adolescents au lycée, puis de jeunes adultes à New York. Vous n'y aviez pas pensé depuis vos retrouvailles, ce petit jeu s'était perdu au fil des années lors de votre première relation et le retrouver maintenant avec un gout particulier. Un instant, tu vois le jeune Alonso, qui lui pouvait te poursuivre bien plus longtemps pour arriver à ses fins. Mais ce n'est pas grave, parce que tu préfères l'Alonso que tu as maintenant, essoufflé par son effort, beau dans la cinquantaine qui approche à grand pas.

Tu te rapproches pour venir doucement l'embrasser. Une main dans ses cheveux, l'autre posée contre son torse, pour sentir les battements de son cœur. Qu'est ce que je t'aime... Tu viens doucement le souffler quand vos lèvres se séparent. Vraiment, ce weekend était rempli de surprises, elles n'avaient pas toutes étaient bonnes mais celles de maintenant te plaisaient beaucoup. Je veux que dans vingt ans, on s'amuse encore à se pourchasser pour se claquer la fesse. C'est promis ? Bien sûr, que c'était une promesse un peu bête, mais tu t'en fiches, ce n'est pas l'exactitude de la promesse que tu recherches, tu veux te dire que dans vingt ans, il y aura un Alonso et un Jeffrey ensemble et qu'ils pourront repenser à tout ça en riant, en se disant des mots aussi doux que ceux de ce soir.

Ils se regardent, il s'observent, les yeux d'Alonso se promènent sur ses cheveux, sa barbe, les rides aux coins de ses yeux... Jeff a bien changé depuis ses vingt-cinq ans. À l'époque, il était aussi dynamique qu'un ressort, il sautait partout. Alonso était vif mais moins agile que Jeff et leurs courses nus dans l'appartement duraient bien plus longtemps. Les années l'avaient changé, mais Al ne désespérait pas de voir un jour son compagnon refaire ses étirements, son yoga, chercher à se remuscler pour se sentir mieux. Il devait attendre d'en avoir la force, d'en avoir l'envie. J'ai été comme poussé une vague de nostalgie que veux-tu... il continue ses lentes caresses dans son dos. Je dois avoir des dessins de ces moments... murmure-t-il en repensant à tous les dessins qu'il avait fait en préparant la Constellation d'Orion. Il les avait totalement oublié... mais ça lui revient maintenant. Bien sûr, il ne les avait pas integré au livre, c'était intime et ça n'apportait pas grand chose au récit, il y avait d'autres moments qui montraient leur complicité. Jeff s'approche pour l'embrasser, sa main sur son torse et dans ses cheveux lui font répondre au baiser de manière passionnelle. C'est si simple entre eux tout à coup, comme ça pouvait l'être en Espagne ou comme ça ne l'avait jamais été. Car entre Boston où ils avaient redécouvert la sexualité à deux, l'accident d'Alonso où il devait se ménager, puis Londres et l'Espagne... tous leurs moments intimes avaient eu une teinte particulière. Il aurait envie de rester à l'embrasser toute la nuit, son Jeff, sa tendresse. Son sourire s'élargit aux mots que Jeff prononce.

L'amour réciproque n'est pas évident à trouver. Alonso en savait quelque chose. Au cours de ces cinq dernières années, il avait repoussé quelques prétendants qui disaient être tombés amoureux de lui, de sa douceur et de ses manies. Car Al n'était pas un amant d'un soir comme les autres, ceux qu'il invitait ou ceux chez qui il allait avaient le droit à sa tendresse et sa douceur. Quelque chose que beaucoup cherchaient et qu'Alonso donnait naturellement. Mais une fois... une fois, il s'était laissé prendre au jeu lui aussi. Il avait été cruellement repoussé et avait perdu quelqu'un de cher. Un ami qu'il ne pourrait plus revoir. Mais ici, avec Jeff, il n'y avait aucun doute. Son compagnon ne le quitterait pas et il ne le quittera pas non plus. Dans dix, vingt, trente ans, avec peut-être un peu moins de vigueur mais je te le promets... Sa main glisse sur son visage et caresse la ligne de ses pomettes, le dessin de sa joue. Quelque soit tes ténèbres, quelque soit les difficultés que nous renconterons, nous les affronterons ensemble... jamais je ne t'abandonnerai... Tous les deux, on a assez vécu pour savoir que notre relation vivra au delà de la passion, au delà du superficiel. Nos liens sont plus fort que l'amour ou que la passion. Ça sera toujours Jeffrey et Alonso, toi et moi. Crois en moi Jeff... Crois, que chacun de mes pas futurs t'appartiennent, car c'est le cas. Je n'irai nulle part sans toi mon amour. Il ne pouvait pas promettre qu'il n'aurait pas d'accident comme Daniel, mais il prendrait soin de lui, de sa santé, ne se mettrait pas en danger pour gagner six secondes de son temps, il le ferait pour lui-même mais aussi pour Jeff.

Al vient reposer ses lèvres sur les siennes. Glisse sa main sur sa cuisse, puis sur ses fesses dont il se sert pour ramener plus près leur corps. Il adore le caresser, il adore sentir ce grain de peau fin sous ses doigts, ce corps qui a tellement souffert, tellement de fois qu'il ne mérite aujourd'hui plus que de la tendresse, du respect et surtout du consentement... Le corps d'Alonso se frotte doucement contre celui de Jeff alors qu'ils poursuivent leur baiser, réveillant un désir pour son compagnon qui n'est jamais loin. Tu as dit qu'ils arrivaient quand les sushis ? demande-t-il en éloignant ses lèvres des siennes. Jeff avait-il déjà payé, comme ça le liveur posait simplement la commande devant leur porte ? Il fait basculer Jeff sur le dos et l'embrasse de nouveau, leur corps commençant une danse sensuelle l'un contre l'autre simplement pour le plaisir de faire grimper leur désir. Les cuisses d'Alonso enserrent celles de Jeff. C'était souvent comme ça que ce jeu de claquer la fesse finissait. Oui, il s'était douché, mais il n'était pas contre une douche supplémentaire...

Des dessins de ces moments ? Ca devait être bien drôle à voir, vous, nus comme des vers, à vous poursuivre de bulle en bulle pour tenter de vous claquer les fesses. Il te promet de toujours continuer ce jeu, et te projeter dans l'avenir te rassure. Savoir que lui aussi se voit avec toi dans tant d'années a quelque chose de tellement sécurisant. Tu parles si bien... Ca semble si simple quand tu parles, les mots sortent, ils sont à la fois beaux et justes. Je t'admire pour ça, je t'admire pour un tas de choses mais ça... C'est tellement touchant je trouve quand tu parles. Vous étiez juste à parler l'un contre l'autre et tout semble basculer du côté coquin de la force. Tu aimes tellement quand il te touche, te caresse, tu aimes sentir le désir monter en lui, le plaisir qu'il a à parcourir ton corps. Etre désirable est tellement important pour toi et tu sais qu'Alonso ne fait pas semblant. On s'en fiche ? Oui, on s'en fiche clairement... Tu es pris par l'envie, par Alonso qui vient au dessus de toi et bloque tes cuisses. Ca n'a rien à voir avec les cordes... C'est doux, étonnement très doux et sensuel. Alonso prend soin d'y aller doucement, de répondre à la moindre de tes envies. Vos regards ne cessent jamais de se croiser. C'est le plus important dans cet échange.

Tu es essoufflé, encore plus, mais heureux, pleinement satisfait. Alonso allait devoir reprendre une douche mais tu n'en avais pas prise. Ton téléphone se met à sonner. Tu te lèves et tu chancelles un peu, mais tu te rattrapes sur tes jambes et ça te fait doucement rire. Tu arrives à attraper ton téléphone et à répondre. Oui ?... Oh oui, les sushis... Laissez en bas on viendra les chercher... Oui dans le petit renfoncement c'est bien c'est bien, je ne pense pas qu'on soit dans un quartier où le vol de sushis se fait régulièrement... Merci à vous, bonne soirée. Tu raccroche, tu poses ton téléphone où tu l'as trouvé, sur le fauteuil où tu étais posé plus tôt et tu te retournes vers Alonso, tu pouffes de rire. Bon, les sushis sont en sécurité... Je vais les chercher rapidement, tu peux reprendre une douche, on mange et j'irai ensuite me doucher pour que tu puisses retrouver Coco. Toute cette histoire te fait rire. Tu enfiles rapidement quelque chose de quoi aller chercher les sushis, tu fais l'allé retour en prenant ton temps étant donné qu'il va prendre sa douche. Tu restes même à profiter du chat qui cette fois se frotte à tes jambes faute de mieux et probablement parce qu'il sent le poisson frais dans le sachet... Tu remontes, le chat te suit jusqu'à votre logement et se prélasse sur la terrasse. Alonso sort de sa nouvelle douche, tu lui montres le sachet. On va manger dehors ? Mais je te préviens, il y a un petit chapardeur qui nous attend de pied ferme. Effectivement, le chat s'est allongé et vous fixe, fixe surtout le sac de sushis et remue la queue comme pour montrer son impatience.

Vous prenez le risque et vous vous installez. Tu sors ce qu'il y a dans le sac et tu montres que tu as bien pris la salade d'algues. Tu aimes bien aussi d'ailleurs. Le chat se rapproche et s'assoit cette fois, pour le moment, il reste sage et attend juste que ses serviteurs du jour lui donne sa part.