Pour les sushis tu ne sais pas, mais il semblait connaître son méfait par cœur. Suivre ceux qui prenaient en location ce logement et réclamer à manger en les toisant. Chanel ne survivrai pas une semaine si les humains disparaissaient d'un coup. Ce chat n'a du chat que l'aspect... Tu ris, parce que c'était aussi le cas pour Chacha, qui avaient peur des gros chats et d'à peu près tous les autres chiens qu'elle ne connaissait pas. Sans humains, elle serait alors vite perdue.

Le chat ne semble pas ravi du tout qu'on lui ait présenté des algues dégoutantes. Il tape sa queue derrière lui pour montrer son mécontentement et plisse légèrement les yeux, comme s'il s'apprêtait à vous faire payer cet affront. Tu tentes avec un bout de sashimi et le chat le prend sans attendre, l'emmène dans sa gueule quelques pattes plus loin comme si vous alliez lui reprendre. Tu secoues la tête, oui, ce chat aimait les sushis, les sashimis en tout cas. Tu commences à manger, manger des sushis est toujours un plaisir pour toi, surtout depuis que tu as retrouvé l'appétit. Alonso prend la parole, il soulève un point intéressant. Avoir sa propre maison, ses propres envies. C'est une idée oui... Mais j'aimerai voir pour faire des plans, je ne veux pas un truc trop carré partout.... J'aime les petites alcoves, les pièces un peu alambiquées... Sinon je trouve que ça fait impersonel. Tu songes quelques instants à cette idée de faire construire. Je pourrai dessiner moi même notre donjon... Et tu pourrais mettre un casque de chantier et prendre une pelle pour faire semblant de creuser je ne sais quoi... Tu seras très sexy ! Et tu seras surtout le premier à dégêner ton téléphone pour le prendre en photo et immortaliser cet instant. Et après l'homme du chantier, tu pourrais te déguiser en indien, puis en policier, en cowboy... Tu faisais clairement référence à ce clip connu de tous du groupe Village people. Mais l'idée de voir Alonso se déguiser te plait. L'idée te plait même beaucoup. On pourrait... Tenter les jeux de rôles un peu plus poussés tu penses ? Tu viens lui demander en avalant un california roll, ceux que tu préfères avec de l'avocat. Vous en parlez, tu manges bien, le chat réclame plusieurs fois et semble satisfait de sa chasse du soir. Il repart alors sans demander son reste ou s'il doit une participation. De toute façon, pour votre maison, vous pouviez faire les deux. Penser à construire et visiter. Surtout pour se rendre compte de ce qui existait déjà. Peut être s'en inspirer et peut être que vous tomberiez sur la maison parfaite, tu ne sais pas. Le repas se finit sur diverses discussion, sur le jardin notamment. Tu finis par te lever, tu déposes un baiser sur la joue d'Alonso. Je te laisse. Il sait pourquoi, il sait aussi qu'il ne va pas te retrouver tout de suite.  

Tu prends bien le temps de te préparer, tu reprends une douche puis tu te changes, tu te mets de côté pour que Coco apparaisse enfin. Elle portera une robe aux couleurs de l'été, très douce, et légère, une sous robe couleur pèche claire, unie, puis une seconde couche légèrement transparente, bien plus légère, de la même couleur mais parsemées de fleurs. Une ceinture du même motif de la robe vient marquer sa taille, Coco se coiffe ensuite, porte une perruque blonde aux cheveux ondulés qui descendent jusqu'à ses épaules. elle se maquille, juste du noir sur les yeux, très marqués en pointe vers l'extérieur, un rouge à lèvre pêche qui rappelle sa robe. Bien sûr, elle enlève la bague que tu portes habituellement pour la ranger dans sa trousse, ce n'est pas la sienne. Elle porte aussi des talons, pas très haut, mais assez pour qu'ils puisse se voir. Un petit nœud de la même couleur des chaussures sur le devant de chacune d'entre elle. Bien sûr, elle prend son temps et se fait attendre, c'est toujours ainsi avec elle. Quand elle sort enfin, elle ouvre juste la porte, fais quelques pas et regarde Alonso avec tendresse. Que tu m'as manqué. Le jeu commence, la parade aussi. C'est à Alonso de venir à elle, pas le contraire.

Son compagnon nourrit le chat, il se fait un copain, Alonso a trop l'habitude de ne rien donner à Chanel qu'il ne le fait pas de son côté. Tant pis, on l'aimera moins. C'est vrai que Chanel n'avait de chat que le nom de la race. Il aimait les calins, se prélasser contre ses maîtres ou contre la chienne, on était bien loin du matou indépendant et chasseur même s'il regardait les oiseaux pendant des heures, il n'en avait jamais apporté un à Alonso. Des araignées et des lézards c'était arrivé par contre. Il caresse doucement la main de Jeff. Oui, on prendrait pas une maison sur plan, on choisirait quelque chose qui nous correspond. De toute façon, on y est pas, c'est une idée comme ça... Jeff part sur des délires de Village People... Alonso avait un casque de chantier. Ça le fait sourire mais l'idée du plombier ne le chauffe pas tant que ça. On pourrait faire des jeux de rôle, oui. Peut-être pas le chantier ou l'indien, mais on pourra y penser... Le policier à la rigueur, il se voit bien fouiller Jeff. Le cow-boy... a voir comment Jeff s'habillerait, il ne s'agirait pas de faire une nouvelle version de Brokeback Mountain. Ils papotent encore un peu de maison, de jardin, ils échangent sur leurs envies et leurs besoins. C'est tellement agréable de se projeter sans stress. Cette soirée est à l'inverse de la journée dure et stressante pour tous les deux.

Jeff finit par l'abandonner, il reviendra ce soir. Mais en attendant Alonso range tranquillement, Coco met toujours du temps pour se préparer, il y a le maquillage, les vêtements et puis tout simplement la métamorphose prend du temps, Alonso le sait bien, il pratique Coco depuis un moment déjà. Il en profite pour se recoiffer, changer de chemise et mettre une couleur lavande toute douce qu'il avait récemment achetée. Il l'ouvre un peu. Il trouve que ça lui va bien, même si elle n'est pas à motif comme Jeff les aime, il a choisi une couleur qui change un peu et c'est une petite avancée. Il sort aussi de son sac la bague. Il ouvre la boite et la regarde, une bague très féminine, mélant trois or doré, rose et blanc avec trois diamants incrustés. Il avait caché ce bijou à Jeff, le choisissant seul avec le vendeur avant leur dîner au bistrobus. Depuis, ils n'avaient jamais été seuls tous les deux pour lui offrir. Il la met dans sa poche de la veste qu'il avait mise pour voyager, il la mettra pour sortir. Ce sera plus naturel.

Il finit par regarder ses réseaux sur une chaise haute du bar de la cuisine en attendant l'arrivée de Coco. Sa voix le fait se retourner. Blonde, c'est la première fois qu'il la voyait blonde depuis son retour. Il reste un instant sans voix. Il a un sourire. Coco, ma belle... Tu es à couper le souffle. murmure-t-il en espagnol. Il se lève de son siège, traverse en quelques pas la pièces. Tu m'as tellement manqué. Ton absence a été cruellement longue, querida mía, mais le plaisir de te revoir vaut tous les sacrifices... Il se penche pour embrasser délicatement sa main qui se tend vers lui. Il la caresse du bout du pouce, discrètement comme s'ils pouvaient être vus et que ce geste intime ne devait pas être surpris. Tu es sublime, ma chérie, comme toujours. tente-t-il cette fois en français, il sait que Coco y est sensible. Il a eu le temps d'apprendre quelques phrases par cœur depuis Londres. Il l'observe sans être insistant bien sûr,  un gentleman ne fixait pas la femme qu'il convoitait, il la caressait du regard. Comme à leur habitude, l'arrivée de Coco s'entourait de compliments sur son apparence, sur ses choix vestimentaires, ce n'était pas difficile, elle était toujours parfaite aux yeux d'Alonso. Cette chevelure blonde te va à ravir. Et cette robe... Incroyable. Elle te va si bien. Je n'ai pas de mots, tu es magnifique, ma chère Coco. Il la traite avec délicatesse, déférence même. Comme d'habitude, il adapte son comportement, sa façon de faire à la femme en face de lui. Où souhaites-tu aller ce soir ? Je suis tout à toi. Il ne ignore si elle souhaitait une balade en bord de mer, ou aux alentours de l'appartement, ou encore dans la ville ou dans le quartier gay non loin de là. Il avait failli demander à Jeff où Coco voudrait aller mais s'était ravisé. Seule Coco pouvait décider ce dont elle avait vraiment envie. Il va chercher sa veste et la met avant de sortir en laissant passer sa magnifique compagne en premier. Comment te sens-tu ma belle ? J'imagine que toi aussi tu as de beaux souvenirs ici... demande-t-il avec douceur une fois dehors.