Elle a les joues très rouges autant à cause du froid que de l’excitation. Survoltée dès qu’il se passe quelque chose en ville, Katey n’aurait manqué cette soirée pour rien au monde, quand bien même les grands yeux de ses chatons semblaient la supplier de rester avec eux à la maison. Désolée, désolée mes chéris leur a-t-elle dit, promis, je reviens vite ! Et elle s’est rapidement éclipsée pour ne pas se sentir trop coupable. Elle marche dans les rues gelées de Redwood, son souffle forme de petits nuages de vapeur quand elle expire par la bouche et elle s’amuse à faire ça, justement, pour se rappeler le temps où elle était enfant…
Perdue dans ses pensées, elle fait un pas de côté pour éviter un poteau au dernier moment, ne voit pas la plaque de verglas sur laquelle elle met le pied et glisse… tout se passe très vite, elle n’y comprend rien et se retrouve dans une étrange posture, renversée en arrière, en appui sur ses coudes. Le moment de stupeur passé, Katey se relève, et sent alors une vive douleur dans sa cheville gauche. Ça va passer, se dit-elle, et elle se remet bravement en route en faisant bien attention désormais à là où elle met les pieds. Il n’empêche qu’elle a du mal à marcher, mais c’est étrange, la douleur irradie tout le long de son mollet. Tant bien que mal, elle finit par arriver au cinéma. Il y a déjà du monde, mais elle repère une silhouette qu’elle connaît bien près des flippers et ne peut réprimer son envie d’aller vers elle avant de se mettre en recherche de Ian qu’elle tient absolument à féliciter en ce grand soir. Elle s’approche donc d’@Aspen Vaughn à pas de loup, mais avec la douleur, sa démarche est un peu ridicule. En plus, comme elle avance très lentement, il y a des chances pour que la jeune femme la voit avant qu’elle n’arrive jusqu’à elle. « Bouh ! » s’écrit Katey en parvenant dans son dos.

Un cinéma ! Forcément, la nouvelle a enthousiasmé Jamie. Un cinéma ! Comme il aurait aimé qu’il y en ait un si près de chez lui, quand il était gamin ! Il aurait aimé pouvoir s'y rendre à pieds, quand il le voulait, sans tanner son vieux, y passer toute la journée si ça lui chantait. C’est au sien, de gamin, qu’il pense, heureux qu'il puisse connaître un bonheur aussi simple qu’aller au cinéma le mercredi après-midi, peut-être y traîner son père les week-end ou sortir avec des amis sans avoir besoin de voiture. Jamie, il a des réticences sur le film à l’affiche. Le documentaire, plutôt. Il ne serait peut-être pas venu aujourd’hui, pas pour voir ça, s’il n’avait pas eu quelques retours à son sujet par Adam. Eh. S’il n’avait pas su qu’Adam avait fait partie de l’équipe technique, pour être honnête. Ça a été une raison suffisante pour le rendre plus curieux que méfiant. À l’entrée, il le cherche du regard par réflexe, au cas où il soit aussi de la partie, ce qui ne serait pas deconnant, mais c’est son fils qui repère quelque chose d’interessant. « Papa regarde ! Un flipper ! » Il est partant pour une partie, Jamie, mais son sourire se fane en repérant la machine, ou plutôt la grosse doudoune dorée à côté de celle-ci. Difficile de la rater. Pas que ce soit le vêtement le problème, plutôt la personne dedans, qu’il croit bien reconnaître. « Non at...tends ! » Marlon a déjà couru vers le flipper. Prévisible. En le rattrapant, Jamie reconnait la jeune femme qui travaille avec Grace à la mairie, celle dont elle lui dit souvent du bien et qui sans le savoir devient son seul espoir de passer à la trappe. « Pars pas comme ça. » Sa main ébouriffe la petite tignasse brune avec un peu trop de vigueur. Y’en a au moins un des deux qui rigole.

A titre personnel, Grace était absolument ravie de l’ouverture du cinéma à Redwood Hills, c’était un grand jour à ses yeux, un pas de plus vers l’agrandissement et le dynamisme de cette ville, sa ville. Elle avait soutenu le projet dès qu’elle en avait entendu parler et, pour fêter l’inauguration, la mairie avait contribué à l’organisation du buffet. La maire était impatiente de découvrir le nouveau lieu et elle était arrivée un peu plus tôt que tout le monde pour s’assurer que tout se déroulait bien. Désormais, le monde commençait à affluer et elle s’approcha de l’entrée, prête à guetter l’arrivée de Jamie, qui avait promis de venir avec Marlon. Elijah, lui, passait la soirée chez un copain. Il était intéressé par l’ouverture du cinéma, beaucoup moins par la projection d’un documentaire chiant comme la pluie, selon ses propres mots.  Grace finit par apercevoir son compagnon et le petit garçon qui courut d’ailleurs vers le flipper. Elle s’apprêta à s’avancer, tout sourire, quand elle fut arrêtée dans son élan par la vision d’une doudoune dorée. Elle cligna des yeux, réalisant tout à coup qui se trouvait en-dessous – Aspen, bien sûr. Depuis le temps, elle avait mené ses recherches, elle savait précisément à quoi elle ressemblait. Enfin, ce jour-là, elle semblait plutôt enrobée dans un mauvais papier aluminium doré, on aurait dit une pomme de terre qui s’apprêtait à dorer au four, mais passons. Ce n’était que l’avis, absolument pas objectif, d’une Grace passablement agacée. En revanche, elle était jolie, et ça, ça lui plaisait beaucoup moins. Groumpf, pensa-t-elle en étouffant un soupir avant de s’avancer, juchée sur ses talons, elle aussi élégamment vêtue pour l’occasion – d’une manière beaucoup plus sobre toutefois. « Jamie, Marlon ! Vous êtes là » elle leur adressa son plus beau sourire, avant de remarquer la présence de l’une des employées de la mairie. « Bonsoir, Katey. Ravie de voir que tu es venue, toi aussi » en revanche, elle tourna ostensiblement le dos à l’indésirable numéro une, comme si elle n’existait pas. La meilleure attaque pour ne pas faire de vagues en public restait l’indifférence, et Grace était douée pour ça, faire comme si de rien n’était.

@Jamie Whelan @Katey Swanson (et @Aspen Vaughn )

Ça fait longtemps.
Satine se tenait à l’entrée du cinéma, vêtue d’une jolie robe pull aux tons vert foncé et d’une veste en cuir raccommodée. Elle cassait les lois de la mode et la lui rendait bien d’ailleurs.
L’avis des autres n’est autre que la vie des autres. La brune enverrait piètre n’importe qui, osant critiquer sa tenue. Chacun est libre de penser, mais il ne fallait pas abuser tout de même.
Elle aimait plaire, mais à sa façon. La jeune femme aux longs cheveux bruns tressés en une longue tresse, balayait le lieu du regard.  Les enfants s’étaient tous jetés sur les jeux. Ils avaient l’air de s’amuser comme des petits ce qui lui arrachait un sourire en coin. Souvenir éphémère d’avoir perdu autant d’argent sur les jeux d’arcade de zombie. Elle reporta son attention sur le buffet. Très tentant. Bonsoir, les caries. Au diable, le cholestérol ! C’est le moment de se faire plaisir. Après tout, personne ne voulait l’accompagner. La solitude l’envahissait petit à petit, l’accueillant comme une amie. Elle prenait le temps d’avoir une autre vision de la vie et prit le temps de réfléchir sur ses futurs projets.
Le ventre gronda, elle réprimait un soupir. Affamée, elle se dirigea vers le buffet offert par la mairie. L’odeur alléchantes des biscuits apéritifs rendit sa faim insatiable. Un peu de retenue mademoiselle ! Quand même, vous n’êtes pas chez vous pour une soirée canapé ! Elle regardait les autres personnes sans piper mot. Ils avaient tous l’air heureux d’aller à une inauguration… Qui ne l’était pas pour une soirée gratuite ? Elle fronça les sourcils en penchant la tête, écoutant certaines conversations. Inintéressantes. Ça discutait des strings de grands-mères. Elle roula des yeux en se servant d’une assiette. Elle allait prendre le dernier toast d’œufs de lompe, vous savez ce qu’on met à l’apéritif le soir de noël, qu’on fait croire aux gosses que c’est du caviar ?! Un homme le piqua aussitôt et le mit en bouche sans déguster. Satine l’assassina du regard et montra le dégoût qu’elle eut lorsqu’elle vit le toast non dégusté. Elle était affamée, mais elle savait se tenir à table…En revanche, lui…on ne dirait pas. Satine reporta son attention sur les crevettes qu’elle prit avant de s’en aller. Elle n’avait pas l’intention de donner son assiette. Comprenez-là ! Elle était morte de faim, cette petite !

Petit résumé:

Une soirée d’inauguration ?
C’est quelque chose que Ally ne pourrait pas louper dans le cadre de sa mission, elle se dit que ça pourrait être pas mal pour faire de nouvelles connaissances mais aussi pour découvrir des informations qui peuvent être intéressantes… Enfin bref, elle est là en restant habillée sobrement, parce qu’elle ne veut pas non plus trop attirer l’attention comme la fille qui s’est enroulée dans du papier aluminium. Ally se déplace en piochant de temps à autre dans le buffet, puis s’est trouvée une boisson. Elle boit un peu son champagne alors qu’elle se dirige vers le directeur du cinéma qui discute avec une rousse. Elle le reconnaît, Ian Carter, la rousse pas trop. Elle ne s’est pas trop renseignée sur elle, mais ce n’est pas grave. « Bonsoir ! » dit-elle avec un sourire. « Je viens pour vous féliciter de l’ouverture du cinéma, il est très beau et je suis heureuse de pouvoir faire mes séances ici maintenant ! » dit-elle à l’attention de Ian Carter. Elle sourit légèrement et réalise qu’elle ne s’est pas présentée. Ah oui, la joie d’une fan de cinéma l’a emporté, au moins elle n’aura pas à aller à Burlington pour regarder des films. « Pardon, je ne me suis pas présentée, je suis Ally. » Autant connaître les prénoms des futurs habitués du cinéma non ?

résumé: