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Cette conversation était un foutoir pas possible tant nous nous tirions tous dans les pattes les uns après les autres. Heureusement, rien parmi les propos dégainés était à prendre au premier degré. Nous nous amusions, contaminés par la bonne humeur des jours de fête. Ma blague concernant la qualité supérieure des baisers d’Oliver ne passa pas inaperçue auprès de ce dernier – qui dut surtout y percevoir un moyen de taquiner le tatoueur – ni auprès de Peter à qui elle fit forte impression. J’avais beau joindre le geste au regard afin de le rassurer, mon petit doigt m’assurait que j’étais loin d’avoir fini d’en entendre parler. Je retins un sourire satisfait, me focalisant sur les paroles de l’anonyme qui tentait désespérément d’y voir plus clair dans notre chantier sentimental. Ce fut aisé d’acquiescer quand il décrivit ma relation avec le serveur mais quand fut venu le tour du brun aux cheveux roses… Même la seconde moitié concernée ne broncha pas. Il opta pour un silence complet que je ne sus comment interpréter. Moi qui pensais qu’il sauterait sur l’occasion pour poser à plat que nous n’étions que de simples amis… Il n’en profita pas. Puisqu’il fallait bien répondre et qu’il était évident que j’étais le seul à vouloir me dévouer, je lâchai avec une timidité à couper au couteau :

- C’est plus complexe que ça.

Notre interlocuteur devrait s’en contenter ! Néanmoins, la mention de mon boss me fit me raidir légèrement tant je peinais de plus en plus à être à l’aise avec cette fixation de la part de l’artiste. Ne pouvait-il pas tirer un trait sur Castiel ? Je l’avais pourtant averti de se méfier et puis… Celui-ci n’avait pas l’air enclin à se laisser séduire par le fils Black ! Au contraire, il me demandait si nous avions posé une date pour notre mariage à chaque fois que nous échangions – chose qui ferait énormément à plaisir à Martha comme il savait si bien me le rappeler.

- Pas pour l’instant en tous cas. Je ne suis pas sûr qu’il va se pointer ici… Quoique je ne refuserai pas de le voir déguisé en lutin ou va savoir…, répliquai-je avec une note enjouée dans la voix malgré tout.

Les chances pour que cela se réalise étaient négatives mais mon imagination se chargea instantanément de faire le job pour compenser la triste réalité. Bref, pendant cet échange, ce fut un véritable débat sur la qualité de mes biscuits qui inspira les deux autres du groupe. Après avoir soupçonné crachat et empoisonnement, le verdict fut sans appel : ils n’étaient pas terribles. J’aurais été vexé si l’inconnu ne s’était pas enfilé une poignée supplémentaire après son commentaire. S’il ne s’agissait pas de la preuve la plus parlante quant au manque de sincérité du jugement ! Je pouffai, levant les yeux au ciel puis fus pris au dépourvu par l’annonce du départ de mon ami. Peter sauta sur l’occasion pour me taquiner en mentionnant la possibilité qu’ils se revoient, récupérant alors un froncement de nez qui voulait tout dire. S’ils devaient un jour se retrouver dans la même pièce à nouveau… Ce ne serait pas avant que je me sois préparé psychologiquement ! D’ailleurs, cela relevait la question de : quand est-ce que je verrai Noam ? Nous allions nous éviter toute notre vie durant ? Je n’avais rien contre lui, Oliver et moi étions de simples amis alors… Pourquoi se montrer si allergique à l’idée ? Bref, aujourd’hui n’était pas le moment de poser ça sur la table. Le bisou qu’il déposa sur ma joue – tendresse qu’il justifia par la présence de gui au-dessus de nous – me fit sourire tandis que je lui donnai une tape sur l’épaule entre réprimande et affection. Une fois de plus : le tatoueur ne releva pas la remarqua concernant notre duo. Il devenait maître en la matière !

Le glas du départ du Père Noël sonna également, non sans quelques répliques débordant de malice. Ce dernier savourait tellement que son identité demeure secrète, n’hésitant pas à renchérir sur le mystère qui lui permettait de me localiser si précisément dans Redwood. Toujours un peu plus creepy pas vrai ? J’étais sûr de passer les prochains soirs à surveiller par ma fenêtre en quête d’un espion psychopathe. Fermer mes rideaux ?

- C’est comme si c’était fait ! lançai-je tout en le regardant s’éloigner, tiraillé entre perplexité et amusement. Il m’a définitivement fait flipper… Le Père Noël n’est pas censé vendre du rêve plutôt que des scénarios de films d’horreur ?

L’unique survivant de cette séance cancans se fichait bien de ce que je venais de déblatérer, attaquant directement sur la fameuse histoire des baisers. Ça aurait été trop beau qu’elle lui sorte de la tête hein ? M’enfin, qu’il y accorde une telle attention avait un je-ne-sais-quoi d’extrêmement plaisant et de… flatteur ? Je me postai devant lui, le regardant droit dans les yeux avec un rictus qui en disait long.

- Si je ne te connaissais pas mieux, je penserais que tu es jaloux…

Nous avions beau avoir déclaré que nous n’aurions pas de sentiments romantiques l’un envers l’autre, l’idée que Peter puisse grogner en m’imaginant avec une autre personne n’était pas répugnante. Toutefois, ça ne devait pas être le cas puisqu’il n’avait même pas sourcillé lorsque mon ex avait posé ses lèvres sur moi. J’étais stupide à penser que cela puisse en être autrement. Il ne dérogerait jamais à la règle.

- Quant à ce que j’ai dit… J’ai bien peur que tu sois obligé de me fournir une preuve du contraire pour me faire changer d’avis…, soufflai-je dans une tentative de flirt évidente.

Une fois de plus : le pianiste n’en ferait rien. Il refusait que nous soyons vus en public et, malgré mes provocations, probablement resterait-il de marbre. Dans le but d’accentuer la tentation, je m’étais tout de même rapproché de lui sans pour autant que notre proximité soit telle qu’elle puisse être la source de futurs ragots.

- Le gui pourrait être un excellent alibi cela dit.

@Peter Black

A la demande de ses deux comparses, voici déjà que survient un nouvel indice – lequel ne saurait davantage éclairer ses lanternes. L’identité de la gagnante est enfin dévoilée, en même temps que son cadeau – une paire de chaussons dont il ne peut que souligner le style. « Magnifiques ! » Et de se lamenter, au terme d’un regard complice à l’endroit de l’influenceuse dont l’ironie dont elle avait usé un peu plus tôt ne lui avait évidemment pas échappé. « Je suis jaloux – ils seraient parfaitement assortis à mon pull. » Lequel ne fait pas l’unanimité. Qu’à cela ne tienne ! Voici que le lutin du Père Noël se transforme en indicateur en réponse à la sollicitation de sa compagne. Charlene a trouvé sa personne, et l’étau se resserre. Une chance que la joyeuse petite troupe se trouve interrompue par deux jeunes femmes, visiblement déterminées, elles aussi, à échanger leurs cadeaux. La blonde est à l’initiative, quand la brune se fait timide. Pas pour longtemps ! La plaisanterie du trublion trouve enfin son public, et l’inconnue le prend de court – son cadeau est pour lui. « Mince alors ! C’est pour moi ? » Le ton se fait tout-à-coup suppliant. « Ne soyez pas si cruelles… ! » Le pauvre bougre peut heureusement compter sur sa moitié pour prendre sa défense. En réaction à cet étrange compliment, le voici qui lève les bras pour dessiner une auréole au-dessus de sa propre tête. Et de répondre à son baiser avant de la laisser disparaître parmi la foule. « Sans rancune… ! » énonce-t-il alors, dans un clin d’œil complice à l’attention d’Alize – dont il espère qu’elle n’est pas véritablement vexée par ses précédentes boutades. Il ne peut pas s’en empêcher, Julian. Il a toujours le mot pour rire – souvent à ses propres dépens. A son tour, la chanteuse s’inquiète de trouver sa personne. Le hasard faisant bien les choses, c’est Alexis qui la met sur la voie – sans langue de bois. « Je crois que le facteur est officiellement habillé pour l’hiver. » commente le médecin qui rit sous cape. Et d’ajouter, plus sérieusement, à l’attention de celle qui paraît bien connaître l’énergumène : « Est-ce qu’on doit s’inquiéter pour elle ? » Autrement dit sonner l’alarme si Alize ne réapparaît pas d’ici quelques minutes ? « Et voilà pour toi ! » s’exclame-t-il enfin, en même temps que de lui tendre le paquet qu’il tient lui-même à la main, à peine malmené par le voyage. A l’intérieur, cinq figurines à l’effigie de Baby Yoda – le plus exotique des vœux qu’elle avait formulé, et tout naturellement celui qu’il avait retenu. « J’espère qu’elles te plairont. » Et d’ajouter, avec humour : « Mon fils a commandé les mêmes au Père Noël. Il ne sera là que dans quelques jours, j’ai encore le temps de changer mon fusil d’épaule. Merci pour le crash test ! » Parlant de ça, voici qu’il jette un nouveau coup d’œil à l’écran de son téléphone, à l’affût d’un appel qui tarde encore à arriver. Au même moment, voici déjà qu'un autre homme se faufile jusqu'à eux. « Venez ! Plus on est de fous, plus on rit. » plaisante le médecin qui se plait beaucoup à ce jeu.

@Charlene Cartwright @Alize L. St James @Aspen Vaughn @Alexis Powell @Suelita Powell @Tehaunui Kealoha

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