Les heures passent, le monde afflue, Jamie ne se lasse pas des réactions -protestations des familles, beaucoup de fratries, ou enthousiasme des binômes qui se succèdent. Il répète les règles un peu machinalement, s’adresse toujours plus joyeusement aux plus jeunes et les regarde s’élancer non sans quelques premiers dérapages, laissant le relais à ses collègues qui balisent le parcours. À force d’adresser des sourires timides et polis, il s’est gravé sur son visage, indélébile. Il ne fait pas tout de suite attention quand Tehaunui s’approche que c’est Tehaunui et pas un festivalier lambda. Il reconnaît sa voix et alors son sourire s’élargit franchement, en oubliant de rougir à sa remarque. « Seulement si tu me laisses voir mon neveu ! » Il rattrape le fil, prend vite conscience qu’il n’est pas venu seul. Sa tête fait déjà une petite gymnastique pour apercevoir le nouveau né caché dans l’écharpe de portage. Son neveu. La première fois qu’il le dit à voix haute. Ça lui fait tout drôle. Être tonton aussi. C’est une grande première pour Jamie, forcément enthousiaste. Ce n’est qu’après qu’il remarque les attaches dans les mains de son beau-frère. Ah, oui, ça. « C'est pour les chevilles, va pas t’imaginer des choses. » Il souffle du nez, un peu gêné. « On espère souder des amitiés. » Ou en créer. C’était l’idée. Enfin ce sera déjà gagné si personne ne s’étripe avant la fin. « Je t’aurais bien proposé de le faire avec Moïra mais… » Mais, hormis le fait qu’elle n’est pas avec lui, ce n’est sûrement pas recommandé avec un bébé contre sa poitrine. C'est à ça qu’il pense, Jamie.

@Tehaunui Kealoha

Tehaunui n’hésite pas une seconde quand il aperçoit Jamie à un stand. Son beau-frère. Son allié dans la famille Miller. Les membres de la famille de Moïra ne l’avaient pas mal accueilli, mais l’hawaïen se sentait encore un peu mal à l’aise entouré par autant de monde. Par autant de femmes. Mal à l’aise aussi à côté de Grace. Madame La Maire. Heureusement, Jamie était là. Un autre homme. Une autre pièce rapportée. Et ils se ressemblaient assez pour s’être liés rapidement d’amitié. Ouais, Whelan n’était pas simplement son beau-frère. C’était aussi un pote. Il ne se gênait donc pas pour le taquiner un peu. Mais celui qui attirait toute l’attention, sans rien faire en plus, c’était Elio. On ne le voyait pas tout à fait, avec l’écharpe de portage, mais on devinait bien qu’il y avait un bébé la-dedans ! Un bébé qui ne bougea même pas quand Tehau écarta le bout de tissu pour montrer sa trogne à… son oncle. Le teint légèrement hâlé, quelques cheveux bien noirs sur le sommet de son crâne, Elio ne donne pas l’occasion à Jamie de voir ses yeux. Tehaunui rit en reposant les attaches sur le stand. « J’préfère rien imaginer. Et puis, tu les attaches où tu veux… Tant que tu me laisses en dehors de ça ! » Il garde le sourire aux lèvres, l’hawaïen. L’ambiance légère et enjouée s’empare de lui. Il hausse les sourcils. Souder des amitiés. Tehaunui se retourne pour constater de quoi il retourne. Une chasse au trésor en étant attaché à son binôme. Pourquoi pas… « Vous avez aussi prévu une équipe pour séparer en urgence ceux qui voudraient s’étriper ? » Le risque était aussi là. « On n’est pas assez proches, tu crois ? » Il plaisante. « Je l’ai laissé se reposer un peu à la maison. Elle nous rejoindra un peu plus tard. Et ta troupe à toi, elle est où ? » Pas de gosses. Pas de femme. Enfin, il imaginait que Grace était occupée à autre chose.

Tout était calme dans la maison. C’est donc en toute tranquillité que je sortais petit à petit de ce doux moment de repos. Je n’étais absolument pas une habituée du sommeil diurne, mais aujourd’hui j’en avais réellement ressenti le besoin. Depuis l’arrivée d’Elio, les nuits étaient bien évidemment courtes et irrégulières. Mais cette nuit fut sans doute la plus courte et la plus  laborieuse depuis sa naissance. La fatigue avait clairement pris le dessus, Tehaunui avait donc proposé de prendre Elio pour aller faire un tour au Snow Drop festival. Nous avions convenu que je les rejoindrai un peu plus tard.

C’est donc seule, vêtue d’une robe légère d’été, que j’arrivai sur les lieux. L’ambiance était  à la fois champêtre et un peu bohème, fleurie et joviale. J’avais l’habitude de me rendre tous les ans à l’évènement festif organisé par la ville. Mais je dois bien avoué que cette année, les festivités semblaient être plus que réussies. Bien évidemment, je croisai beaucoup de connaissances. A peine arrivée que je m’étais déjà arrêtée pour discuter. Néanmoins, le fait d’être seule me procurait une sensation assez étrange. Depuis la naissance d’Elio, je ne l’avais jamais réellement laissé. J’avais d’ailleurs pris l’habitude de le porter toujours contre moi à l’aide de l’écharpe de portage. Cela me laissait alors beaucoup de liberté pour vaquer à différentes occupations. Mais aujourd’hui c’est Tehaunui qui avait le dispositif. Il avait fallut que je bataille un peu pour le lui faire accepter d’ailleurs.

Tout en me baladant dans le festival, j’aperçus au loin les deux hommes de ma vie. Je souris en voyant Tehaunui portant Elio dans l’écharpe de portage. Finalement, il s’en était accommodé. Et tout semblait se dérouler à merveille. Le jeune hawaïen était en pleine discussion avec Jamie. Tout avait l’air d’aller pour le mieux. Alors je profite pour faire un petit tour sur les différents stands aux alentours.

Un stand attira mon attention. Un jeune couple qui fabriquait des spécialités à base de sirop d’érable. En plus de la présentation de leurs différents produits, les deux jeunes gens proposaient également des démonstrations culinaires. Impossible donc pour moi de ne pas m’arrêter ici. Néanmoins ma contemplation fut interrompus par un homme venu se poster à côté de moi et qui avait commencé à me faire la conversation. Quelques banalités tout d’abord, sur le temps qu’il faisait, la diversité des activités proposées. En soit rien de très anormal. Sauf que. Sauf que au bout d’une dizaine de minutes, je commençais doucement mais sûrement à me dire que cet homme voulait, au fond de lui, sans doute un peu plus qu’échanger des banalités sur le festival. La preuve, ce dernier me suivi quand je voulu m’éloigner un peu, prétextant vouloir aller un peu plus loin pour m’intéresser aux autres activités proposées. J’eus le droit à quelques compliments. On passait subitement à la vitesse supérieure là. Alors toute en douceur je lui fis comprendre que j’étais attendu et aussi pas intéressée. Mais c’était sans compter que l’homme, prénommé Will, était du genre très obstiné apparemment. Déposant une main sur mon bras, il ne se découragea pas et me proposa de m’offrir un verre tout en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Un léger pas de recul, et je déclinai son offre bien évidemment.

Jamie se réjouit qu’un visage familier apparaisse à son stand. Celui de son beau-frère, qui plus est, qui n’est pas venu seul. Il transporte son tout premier neveu, dans cette écharpe que Jamie reconnait bien. Il en utilisait une similaire il n’y a pas si longtemps et pourtant, bientôt trois ans auront passé, déjà. Il lui semble parfois que Lucy est encore le bébé endormi contre son coeur comme l’est Elio sous ses yeux. Des yeux curieux, qui ne perdent pas le nord. Jamie veut découvrir le visage du nouvel homme dans la famille ! Celui qui vole la vedette à son ami, car comment pourrait-il en être autrement ? « On voit déjà la chevelure de rêve. » S’il y a bien une caractéristique physique propre à Tehaunui, c’est sa longue chevelure. Les quelques mèches noires sur le sommet du crâne d’Elio en attestent. Et Jamie s’en amuse. Au regard qu’il porte sur le nouveau-né, aucun doute qu’il le trouve beau. Et il n’a même pas encore vu ses yeux ! Peu importe, son visage endormi est déjà plus qu’il n’en faut pour l’attendrir. Bien vite, son attention se repose sur les attaches qui ont l’air de fasciner l’hawaïen, cet air amusé mais gêné caractéristique de Jamie. « Je ne force personne. » Il lève les mains, parfaitement innocent. Promis juré. Pas l’air convaincu par ses explications, Jamie ne se démonte pas, le laisse inspecter ce qu’il en est sans flancher. « Les rangers sont parés, ouais. » Il le dit avec sérieux, c’est plus drôle ainsi, jetant un oeil aux collègues derrière. Quant à l’encourager à participer avec Moira, il se doutait de sa réaction. Pas de quoi l’arrêter non plus. « C’est peut-être l’occasion de le découvrir ? » Ou vont-ils s’étriper comme Tehau le redoute ? En y réfléchissant… « Non oublie, si vous vous disputez Grace me tuera. » Parce qu’il serait responsable, bien sûr. « Et elle te tuera après. » Il n’oublie pas qu’elle l’impressionne, Grace, il dirait même qu’il en a peur. Ça aussi, ça l'amuse. Jamie rigole bien, la pause que lui offre Tehau est agréable. Il acquiesce aux nouvelles qu’il donne de Moïra, qu’elle ait besoin de se reposer n’a rien de surprenant. Il lui faut quelques minutes pour réfléchir où se trouve "sa troupe", le terme on ne peut plus adéquat. « J’ai déposé Melody en arrivant, elle rejoignait des amis. J’sais pas si Grace est déjà là, si oui elle doit être pas mal sollicitée, mais elle passera peut-être avec les enfants. » Autrement dit, il n’en sait trop rien. Avec Grace, il est toujours difficile de savoir. Elle a toujours beaucoup à faire sur ce genre d’évènement.
La discussion suit son cours quand il aperçoit Moïra devant un autre stand non loin de là où ils sont. Il doute d’abord, puisque Tehau lui a dit qu’elle le rejoignait plus tard, mais il voit bien que c’est elle. Momentanément distrait, il perd le fil de la conversation. « Tu connais c’type ? » Y’a comme un truc pas net et Jamie fronce les sourcils.

@Tehaunui Kealoha @Moïra Miller

Tehaunui ne peut pas renier son fils, il paraît. Le teint légèrement hâlé y fait pour beaucoup. Les cheveux aussi, apparemment. Combien de temps ne les avait-il pas coupés ? Il ne saurait même pas dire. Tellement long qu’il en est arrivé à devoir les attacher. Un chouchou et en un tour de main, l’hawaïen s’était fait un chignon sur le haut de son crâne. Peut-être pourrait-il envisager de rafraîchir tout ça, un de ces quatre ? Peut-être devrait-il en toucher deux mots à Moïra avant. Il se gratte la joue, ou plutôt la barbe. De ce côté-là aussi, ça pousse. « Il est aussi beau que son père ! » Il plaisante. Tehau ne s’est jamais considéré comme beau. Sauf quand Lali le lui disait, à l’époque. Quand Moïra le lui dit, maintenant. Peu importe pour lui. Il se sent d’une humeur légère, l’hawaïen, à taquiner et rire avec Jamie. Il aurait aimé le voir, le garde forestier, tenter d’attacher l’hawaïen avec ces trucs-là. Il tourne la tête vers les collègues de son beau-frère. Les gars anti-émeutes, anti-bagarres. Mouais. Toujours pas convaincu, Tehaunui. Il avait toujours l’excuse du bébé pour passer son tour. Ou celle de Grace. Il rit, Tehau, mais n’en mène pas large quand il s’agit de sa belle-sœur. Et Jamie le sait. « C’est moche d’utiliser ta femme pour me faire peur. Toute façon, même sans Grace, c’est pas pour moi ce genre de trucs. Pas assez de patience… » Ce qui n’est pas très vrai. Il en fallait beaucoup pour énerver le professeur. Il était rare de le voir perdre son calme. Mais peut-être parce qu’il évitait les situations qui pouvaient le stresser et le mettre en colère. Éviter il savait faire. Il demande ensuite ce qu’il en est de la troupe de Jamie. Grace, Melody, Elijah, Marlon, Lucy. Ça commençait à faire ! Apparemment, le garde forestier ne savait pas où tout ce petit monde était. Ils grandissaient, faisaient leur vie sans se soucier de quoi que ce soit. Par réflexe, Tehaunui scrute la foule, pour peut-être y voir l’un d’entre eux. Mais c’est la silhouette de Moïra qu’il distingue. Tout comme Jamie la voit. Les deux hommes froncent les sourcils. L’hawaïen prend le temps de répondre à son beau-frère. « Non, connaît pas. » Avant de foncer tête la première vers Mo’ et ce type. Jaloux, il ne l’a jamais été, Tehaunui. Enfin, il ne l’a jamais montré. Pas comme ça en tout cas. Jaloux et protecteur. Il n’aime pas la façon dont ce gars se comporte avec sa copine. La mère de son fils. Il essaie de ne pas lui foutre son poing dans la gueule, à ce type, quand il arrive à leur hauteur. Son regard est noir, dur. Il entoure les épaules de Moïra avec son bras. « Un problème ? » Il parle à la jeune femme, mais ne quitte pas des yeux l’intrus.

En me rendant au Snow Drop festival je pensais tout simplement pouvoir flâner de stands en stands, discuter avec des connaissances plus ou moins proches et y retrouver Tehaunui et notre fils. A aucun moment je n’avais pensé me faire aguicher de la sorte. Au début, ça avait simplement commencé avec une discussion banale. Mais le dénommé Will insistait jusqu’au moment où il me proposa sans passer par quatre chemins de m’offrir un verre. Ne venait-il pas d’entendre que j’étais attendue et aussi et surtout pas intéressée ? « Juste un verre pour faire connaissance. » Je n’hésite pas une seconde à réitérer mon refus « Et je vous ai déjà dit que votre proposition est… flatteuse mais je ne suis pas libre. Je suis même attendue. » Et alors que je ne l’avais pas vu arriver, Tehaunui est là. A mes côtés. Il entoure mes épaules de son bras et demande sans attendre si il y a un problème. « Tehau... » soufflai-je surprise. Je suis néanmoins quelque peu soulagée qu’il soit là. Mon visage se lève vers le sien. Son regard est figé sur l’homme devant nous. Son regard est dur, comme le ton de sa voix d’ailleurs. « Non, il n’y a pas de problème. » Peut-être que les apparence disaient le contraire. Il valait donc mieux minimiser la situation. « On discutait et monsieur allait partir. » dis-je en lançant un regard qui voulait en dire long au principal concerné. A présent il était inutile d’insister encore. Si mes mots n’avaient pas suffit à le dissuader, la présence imposante Tehaunui le ferait sans doute. Je me rapproche alors davantage du jeune hawaïen. « Certaine alors !? » Et bien non, comme quoi parfois on peut se tromper. Je trouvais son toupet incroyable, mais pas forcément d’un bon œil. Etait-il idiot ou quoi ? N'avait-il pas compris ce que je lui avais déjà expliqué. N'avait-il touours pas compris avec l'arrivée de Tehaunui près de moi ? « Oui, certaine. » dis-je assez froidement cette fois-ci. Je n’avais jamais apprécié me faire aguicher par les hommes, surtout dans ce contexte là et aussi et surtout de cette manière là. J’avais la sainte horreur des hommes qui pouvaient insister lourdement. Et ce qu’on pouvait dire c’est que ce dénommé Will avait déjà bien insisté, même en la présence de Tehaunui. Je savais que le jeune hawaïen n’apprécierait sans doute pas. Quant à moi je n’appréciais pas non plus. Sans oublier le fait que j’avais donné naissance à Elio il y a quelques semaines à peine, j’avais toujours les hormones en ébullition et l’accumulation de la fatigue n’arrangeait rien non plus.

Bien sûr que non, Peter Black -pourquoi diable son visage m’était si familier, ce n’était quand même pas les confitures- ne pouvait pas même être près de comprendre la dynamique bien particulière qui m’unissait à ma génitrice. Ce qui ne m’empêchait finalement pas de me fendre d’un sourire en l’entendant reconnaître, plus ou moins, qu’il s’était bien fait avoir. Cette Ellen, celle qui s’amusait de sa connerie avec une camarade de son âge, il me semblait presque ne pas savoir de qui il s’agissait vraiment. Comme quoi, elle avait toujours eu son lot de mystères, et plus particulièrement encore à l’encontre de son propre fils. « Ta mère a l’air d’une personne amusante. » Commentais-je avec curiosité. Si Madame Black parvenait à dérider la mienne, assez pour faire ce genre de plaisanterie, c’était qu’elle méritait déjà un trophée. « Oh, tu ne sais pas ce que tu viens de faire, je suis très, très têtu, et j’adore les poires. » À mon tour de rire et, cette fois, de bon cœur, bruyamment, comme j’en avais le secret. Fils à maman, certainement, altruiste, clairement aussi, toujours était-il que Peter Black aux cheveux colorés semblait être une personne à connaître dans les environs, surtout si l’on ne voulait pas s’ennuyer. Surfait, alors, vraiment ? L’énergumène -il fallait le prendre pour compliment– s’élançait dans un scénario tellement farfelu que j’en restais bouche bée une seconde. « Dude. » À nouveau, un grand éclat de rire sonore. « J’aime ta façon de penser. » Dans d’autres circonstances, à une autre époque, j’aurais été le premier à me lancer corps et âme dans cette mise en scène, d’abord pour prendre la bêtise de nos mères au revers et ne surtout pas les laisser gagner, mais surtout, surtout par amour de la surenchère, Peter aura eu le grand numéro. Aujourd’hui, pourtant, je me contentais d’un ricanement. Ce David-là était aussi devenu papa et une sorte de sourire tendre me peignait les traits en y pensant. « C’est pas un genre de Viking ? Pas sûr que ça m’irait. » Mais pour être unique, au 21e siècle et plus encore dans notre charmant patelin perdu du Vermont, ça ne faisait pas de doute que ça serait une réussite. Peter avait beau proposer ces idées loufoques, il s’empressait bien assez rapidement de composer le numéro de sa mère. Let’s be honest, je nourrissais l’espoir secret que notre August se comporte comme ça, lui aussi, d’ici ces quelques années qui fileraient trop vite quoi qu’on tente de faire pour les retenir. Amusé, je le regardais interagir avec ce qui était apparemment un père-poule, et alors, je percutais ! Peter Black comme dans l’ex du camarade Jayden Jax la menace. Oh. « Et moi qui allais te proposer un match endiablé de chamboule-tout pour nous détendre après cette frayeur, je suppose que tu préfères partir à leur recherche ? » Okaaaay, même moi, je devais reconnaître que cela devait être génial d’avoir des liens aussi forts avec sa famille.
« Si on s’y met à deux, on devrait les repérer, elles ne peuvent pas être rendues si loin que ça. » À moins que cela ne soit sous-estimer nos mères respectives ? Si ça n’avait rien de bien surprenant de la part d’Ellen, parce que rien ne me surprenait plus, il me semblait pourtant que Madame Black devait savoir que son fils -ou son mari, ou les deux- en viendrait à s’inquiéter ! « C’est pas que les confitures, au fait, je crois bien t’avoir vu sur les réseaux de Jayden. C’est un pote à moi. » Comme ça, au moins, c’était dit, pas de cachotterie. Parfois, les enfants faisaient mieux que leurs parents ! « Ta mère elle est plutôt du genre… balade en calèche, groupie en folie pour ces rock stars westerns ou expo de tracteurs ? » Parce qu’en dehors des confitures, justement, j’en étais à m’imaginer une image très cool de sa mère, à présent ! Une future candidature pour ce qui un serait une compétition très champêtre de M’am Redwood Hills ?