Il s’était senti coupable, Chase, d’imposer à son collègue un si gros travail à faire à sa place. Il lui fait savoir qu’il n’avait pas pensé que ce serait aussi énorme, et forcément s’imaginait que le brun avait d’autres choses à faire de son temps libre, peu importe l’activité, d’ailleurs. Apparemment Angel, selon ses dires n’avait pas eu mieux à faire, et que ces soirées étaient plutôt calmes. Bon, voilà qui rassure qu’à moitié le brun qui hoche la tête, en trouvant tout de même triste de ne pas avoir autre chose que travailler pour tuer le temps. C’est peut-être pour ça qu’il n’aurait pas dû être étonné, en l’entendant mentionner la présence de Castiel DeWitt. Contrairement à son collègue, Chase n’est pas spécialement pressé d’aller le saluer - pas parce qu’il a quelque chose contre le propriétaire du Point, mais parce qu’il n’a pas envie de penser au travail; après tout la seule fois où il a eu l’occasion d’échanger avec ce dernier, Chase s’était senti accablé par la mission qu’il lui avait attribuée sur le tas. N’ayant pas envie de provoquer de nouveaux devoirs à rendre au plus vite, le mieux était donc d’attendre plutôt que de provoquer le destin. Qui plus est, il est quasi sûr que l’homme d’affaires avait remarqué leur présence, il avait senti quelques regards dans leur direction. Son processus de pensée le pousse à faire remarquer à son collègue que si l’homme avait eu envie de dire bonjour, il l’aurait fait. Après tout, il avait entendu de sa bouche, à quel point il accordait une importance à ses employés - et avait cru comprendre qu’il entretenait des bonnes relations avec certains d’entre eux. Tu sais mieux qu'moi, sans doute, qu’il répond simplement, en arborant un léger sourire. Le barman n’est pas vraiment contrariant, le plus âgé du duo semblait en savoir plus que lui sur le sujet, et s’il n’était pas forcément d’accord, il n’a pas envie d’insister sur le sujet.

Un petit moment de flottement plus tard, le barman repose son regard sur son collègue, s’inquiète de son envie de rester les genoux dans la terre, et surtout de savoir s’il allait bien. La question est bienveillante, évidemment car il pouvait comprendre si ce n’était pas sa tasse de thé. Angel lui répond être simplement en train de penser à autre chose. Oh, okay... Il hésite à lui demander plus de précision, plus par intérêt qu’autre chose mais craint que sa question soit trop intrusive. Chase se retient puis hoche la tête. En réaction à sa plaisanterie, Angel l’interroge sur ses habitudes spirituelles. Chase hausse un sourcil, puis se dit que le trait d’humour n’avait pas été compris. Il se pince la lèvre. Pas vraiment assidu, c’était … une plaisanterie maladroite. Un sourire gêné, ça vibe pas des masses du côté des tulipes. Pour le peu d’éthique de conversation qu’il a, il songe aux propos endoctrinés dans sa tête, la voix de son père qui disait que de parler de religion, d’argent ou de politique n’était jamais une bonne chose à faire si on voulait éviter les conflits. Une chance qu’il décide de faire taire ses pensées, regrettant un instant de ne pas avoir pris des gummies avec lui, traitement efficace. Il relance, en lui expliquant : Je crois en des choses, c’est juste un peu plus “à la carte”, et moins basé que sur un seul livre, je me cherche encore de ce côté là. Qu’il explique simplement dans un sourire, étant plus réceptif à d’autres choses. Le Dieu représenté dans cette paroisse, il ne l’a pas souvent écouté, alors il préfère élargir ses horizons. Cela dit, j’suis plus venu ici pour aider qu’autre chose. Si j’viens pas d’Redwood Hills de base, les gens ici ont toujours la main tendue et ça m’fait plaisir de rendre un peu, comme je peux, c'est pas grand chose. Bon, il s’abstient de lui dire qu’il a également un peu peur d’une vengeance spirituelle de la part du Pasteur, s’il apprenait qu’il avait volé des cierges la dernière fois. On se rattrape comme on peut, right ? Ses intentions sont, en tous cas, sincères.

Il détourne finalement le regard, à ce moment-là, il aperçoit @Castiel DeWitt, son téléphone à la main, se diriger dans leur direction. Il s'arrête alors dans sa lancée, et plus pour ne pas embarrasser son collègue, décide de remettre son t-shirt. Oh bah t'vois, il arrive. Il s'essuie vulgairement les mains sur son pantalon. Cependant, en le voyant s'approcher, le brun ne peut que relever que l'homme d'affaires semblait lui aussi être victime d'un accident domestique lié à une boisson. Bonjour Monsieur DeWitt ! Qu'il lâche sans timidité, un mélange de décontraction et de politesse, de ceux qui voient sous ces vêtements probablement hors de prix, un humain. Il ne l'avait pas revu depuis qu'il avait déposé les fameux dossiers, mais il était parti sur le principe que s'ils n'avaient pas été à son goût, il l'aurait bien vite su.

Le regard goguenard suit Jensen tandis qu’il s’éloigne vers l’intérieur de l’église, un mince sourire effleure les lèvres du pasteur. Parfait. Une vermine de moins sur les bras, ne reste plus qu’à s’occuper de l’homme d’affaires qui rit de sa mésaventure. « Pourquoi ne le seriez-vous pas ? » Méritant. Question purement rhétorique bien sûr, prononcée d’un ton plus froid qu’il ne le voudrait. Face à Castiel, il se peut que le pasteur éprouve de plus en plus de difficultés à garder le masque, obnubilé par son désir de le coincer une bonne fois pour toutes. Il réprime le soupir qui lui serait bien venu ; De toute façon il s’attendait à ce qu’Anahid soit l’objet de toutes les discussions en cette journée. « Ça m’étonne que vous disiez cela, je donne pourtant très régulièrement de ses nouvelles. » Un froncement de sourcils faussement interrogateur, l’air de celui qui ne comprend pas. Feindre l’incompréhension polie, une parade comme une autre qui aurait peut-être pu fonctionner si seulement le fils Black ne s’y était pas mis à son tour. « J’ignore ce que vous voulez « voir », Peter. Les visites à mon épouse ne sont autorisées que de la part des membres de sa famille. Je suis navré. » Le regard se déporte lentement de DeWitt à Peter, les lèvres dessinent un nouveau sourire poli. Le pasteur n'est absolument pas navré. Et quel culot de lui proposer de jouer les facteurs, comme si Asael n’était pas la personne la plus indiquée pour aller voir sa propre épouse ! S’il trouve le jeune Black particulièrement intrusif et extrêmement agaçant tout à coup, le pasteur maintient tout de même son masque d’indifférence bienveillante. « C’est tout de même très gentil de votre part de penser à elle. A moi de retourner la proposition : si vous voulez lui faire parvenir un courrier… » Qui finira aux ordures.

La naïveté de certains de ses paroissiens est indéniablement un handicap avec lequel le pasteur doit composer chaque jour, à son grand dam. Devrait-il être surpris que Peter s’allie de manière non intentionnelle avec la Rose contre lui ? Non. Les Black ont toujours été une famille à part, difficile à comprendre et encore plus difficile à manipuler en raison de leur grande imprévisibilité. Martha, heureusement, demeure une oreille attentive. Asael se note d’aller directement traiter du sujet avec elle, puisqu’elle demeure après tout le réel chef de cette famille. L’urgence est néanmoins à DeWitt, que le pasteur aimerait de toute évidence éloigner du reste du groupe. Ne serait-ce que pour les protéger. « Il est bon de savoir que nous n’oublions ni l’un ni l’autre nos engagements » se contente-t-il de répondre au brun visiblement pressé de s’échapper. Par curiosité, il suit tout de même la direction désignée pour savoir avec qui Castiel doit absolument s’entretenir. Leo qui serait déjà revenu ? Seulement Chase et un autre homme inconnu. Suspect, forcément. « Tout se passe bien ? » En dehors de cet incident de soda, voudrait-il ajouter à l’adresse de Grace tout en lui souriant avec davantage de sincérité que précédemment. « Vous n’avez pas passé tout le début d’après-midi à discuter de mon épouse, j’imagine ? » Et attrapant à son tour une serviette, le vieil homme aide à essuyer le reste du stand en piteux état. Quel dommage, après tant d’efforts pour disposer de si jolies nappes ! La question est cependant moins innocente qu’il n’y paraît et s’il sait pouvoir faire confiance à Grace, il serait curieux d’apprendre jusqu’où Castiel aura pu manipuler le jeune Black pour se lancer dans cette quête impossible.  

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Après avoir rapidement pris congé de l'assemblée, Castiel traverse les parterres de fleurs et les pelouses, en prenant garde de ne rien piétiner. Avant de ranger son portable, il écrit rapidement un message à @Peter Black

Castiel Je ne sais pas ce que manigance le pasteur, mais une chose est certaine, il y a un problème avec sa femme car personne ne l’a revu depuis qu’elle est soi-disant malade. Tu ferais bien de remettre en service ton jeu de cluedo .

Il range ensuite son portable dans sa poche et c’est tout sourire qu’il rejoint ses deux employés. Il est surpris de les trouver là, à trimer pour ce vieux débris, cependant, il reste souriant. Qui sait, si ces deux connaissent bien le pasteur, cela pourrait constituer deux alliés dans la place.
Il constate que Mason a remis son t-shirt. Cela fait moins ‘décontracté’ et il préfère, même s’il est mal placé pour juger une tenue depuis que la sienne a été copieusement arrosée par @Grace Fordham . Il ne peut que se demander si cette femme est maladroite ou bien, si c’est sa façon de prouver son intégrité au vieux croûton. Ne connaissant pas madame le maire, il reste dans l’expectative.
C’est tout sourire que Castiel salue @Chase Mason , puis @Ángel Ortega , occupé à gratter la terre. Il ne peut s’empêcher de sourire en songeant que si son père le voyait ainsi, il lui hurlerait certainement dessus.
« Monsieur Mason, quel plaisir de vous revoir. Je suis heureux de constater que de jeunes hommes participent à la vie de la ville et de sa paroisse. Je ne me doutais pas que vous connaissiez le pasteur O’Neill.»
Il se tourne ensuite vers son autre employé.
« Ángel, comment vas-tu ? Je ne savais pas que tu aimais jardiner. C’est une bonne chose de faire du bénévolat pour les bonnes œuvres. »
L’homme d’affaires fait mine de s’épousseter et rajoute, amusé.
« Je vous prie de bien vouloir m’excuser de me présenter ainsi » d’un geste de la main, il montre son accoutrement « mais j’ai été victime d’une maladresse. »
Son rire revient tandis qu’il murmure, à l’adresse des deux jeunes hommes.
« Je vous déconseille de vous approcher de Grâce Fordham, cette femme est d’une maladresse… inouïe. Et comme vous pouvez le constater, évitez les sodas. »
Il se remet à rire.
« Bon sang, je me sens tout poisseux, mais je ne suis pas ici pour parler de ma tenue. »
Castiel fait quelques pas vers Chase.
« Je n’ai pas eu le temps de le faire, mais je tenais à vous féliciter de vive voix monsieur Mason. Le rapport que vous m’avez rendu est tout simplement...parfait. Un travail digne de l’un de mes secrétaires. Êtes-vous certain de ne pas avoir un diplôme de gestion ou quelque chose qui s’y apparente, parce que, si ce n’est pas le cas, vous êtes très doué.»
Tout en parlant, il secoue la tête avec approbation.
« Si tu avais vu ce rapport Ángel, tu aurais été aussi admiratif que je l’ai été. »
Son attention revient sur le barman « Surtout, que si vous m’aviez rendu une simple feuille sur laquelle vous aviez listé les besoins des employés, cela m’aurait amplement suffi. Toutefois, j’apprécie les initiatives, et celle-ci allait au-delà de mes attentes. »
Castiel se rapproche encore de Chase et lui donne une tape amicale sur l’épaule.
« Félicitations. Il se pourrait qu’un jour, je vous arrache à votre bar et à votre table de massage pour vous faire rejoindre mon équipe. Vous m’avez impressionné monsieur Mason. »
Un grand sourire éclaire son visage.
« Ángel, si tu as besoin d’un collaborateur, je pense qu’il sera tout désigné en la personne de Chase. Il faudrait voir comment vous pouvez vous organiser pour tout caser dans votre emploi du temps. Je ne doute pas de vos capacités d'adaptation, vue la vitesse à laquelle ce rapport s'est retrouvé sur mon bureau. »
Castiel évite de croiser les bras, il craint que ses manches restent collées l’une sur l’autre. Dans le coffre de sa voiture, il y a une tenue propre. Cela lui arrache un sourire. Pas question pour lui de faire un strip-tease dans la rue. Pour entrer dans son bolide, il enlèvera simplement sa veste, cela devrait suffire.

Résumé:

Comment se sortir de cet interrogatoire imprévu ? Jusqu’où allait la loyauté de Grace qui défendait Asael alors même qu’elle se posait exactement les mêmes questions que tous les autres ? Il ne se confiait pas davantage à elle, quand bien même elle était l’un de ses plus fidèles soutiens. Cruel retour des choses. Néanmoins, Grace continuait d’afficher un sourire de façade tout en se demandant comment elle se sortirait de ce mauvais pas. Le karma ou un don de la Providence, toujours est-il que la manipulation maladroite d’une bouteille de soda lui offrit exactement ce qu’elle espérait : un moyen de s’extraire de là, puisqu’elle arrosa sans le vouloir les deux hommes les plus insistants : Castiel et Leo, trempés. Ses serviettes en papier n’arrangeraient pas grand-chose et elle avait envie de disparaître à travers le sol tant elle était mortifiée, mais impossible. Et autour d’elle, les gens continuaient de bouger, de s’activer. Comme les deux hommes s’étaient éloignés, Asael en profita pour s’enquérir des discussions du petit groupe avant qu’il n’arrive et Grace esquissa un pâle sourire. « Tout se passe relativement bien, comme on l’avait prévu. Et… non, heureusement ! Nous avons parlé d’autres choses. Mais c’est une idée fixe chez certaines personnes, la santé d’Anahid… » et les secrets que tu dissimules, manqua-t-elle de rajouter en se mordillant la lèvre inférieure. Elle rêvait de le dire, mais s’abstint. Surtout pas en public. Surtout pas devant Asael en personne. « Je crains que ça ne s’arrête pas de sitôt » ils n’étaient pas les seuls habitants à s’interroger, mais Grace s’efforçait de ne pas trop prêter attention aux racontars, quand ils concernaient ce sujet.

Elle se servir un verre d’eau pour se remettre de ses émotions, avant de porter son regard vers Benedict un peu plus loin. « Désolée que vous ayez assisté à cette scène… je ne suis pas aussi maladroite, d’habitude » elle ignorait ce qu’il en pensait, elle ne le connaissait pas assez bien pour savoir précisément ce à quoi il pensait. Mais elle avait envie de parler de tout sauf de ce qui venait de se produire. « Vous avez trouvé votre bonheur, de quoi aider en tant que bénévole ? » s’enquit-elle, bien décidée à le mettre à l’aise. Elle ne tarderait pas à délaisser son stand pour aller mettre la main à la pâte également, mais elle pouvait bien attendre quelques minutes. Personne n’était pressé, surtout maintenant que la conversation au sujet d’Anahid était achevée… en espérant qu’elle le soit bel et bien, et que personne ne reviendrait à la charge.  

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Le sourire de Grace arrache un léger froncement de sourcils à Asael, tout juste le temps d’une seconde. Il la connait suffisamment pour reconnaitre une contraction inhabituelle de ses traits, sentir un malaise flottant dans l’air. A cause de cette histoire de soda renversé ou de l’absence de son épouse ? Avisé, le pasteur ne feindra pas de ne pas entrevoir les limites de sa stratégie d’évitement, heurtées aux sentiments sincères que son entourage porte pour Anahid. S’ils savaient, tous, à quel point c’est également par amour qu’il agit de cette façon. « Qui eût cru qu’un départ en maison de repos puisse susciter tant de réactions… » Si le ton se veut détaché, le fond demeure préoccupant. Il faudra avouer que lui, le premier, n’aurait jamais parié sur une telle vague de questions persistantes dans le temps. Grace se détourne tandis qu’il jette à la poubelle les serviettes trempées, se redressant péniblement pour se retrouver de nouveau nez à nez avec le fils Black. Bon sang, certaines personnes sont décidément plus insistantes qu’une nuée de sauterelles ! « Oh, eh bien, c’est-à-dire que j’évite en général de commettre des péchés consciemment… Dont celui de mentir ou d’assumer une fausse identité… » Le visage ridé s’efforce d’agrémenter le rappel hypocrite d’un sourire bienveillant. Combien de fois aura-t-il menti ? Combien de fois l’aura-t-il fait en toute conscience ? Certains péchés sont commis pour la bonne cause, sans cette idée fixe nul doute que le vieux pasteur ne parviendrait plus à trouver le sommeil.

Dans son dos, une main amicale. Asael se retourne, échange quelques paroles avec Mathilda, une vieille paroissienne venue chercher un verre d’eau après avoir durement participé au dépoussiérage de l’église. Est-ce bien sérieux que les jeunes restent à se prélasser à la buvette tandis que les plus âgés s’échinent aux tâches ménagères ? Mathilda repartie, c’est bien avec l’intention de lui faire un petit sermon que le pasteur se tourne de nouveau vers Peter. Pour être, une fois de plus, relancé au sujet d’Anahid. Cette fois, le soupir ne lui échappe pas. « Sincèrement, Peter, je ne comprends pas bien en quoi le fait d’avoir laissée mon épouse âgée et fatiguée se reposer dans une maison de retraite nuit à ma réputation. Nous vieillissons… Nous aspirons à terminer notre vie au calme. D’où viennent toutes les spéculations que vous nourrissez à ce sujet ? » De lèvres mal intentionnées, sans nul doute. L’observant un instant en silence, Asael se demande à quel point Peter peut s’être laissé amadouer par cette crapule de DeWitt. Un beau parleur, à n’en pas douter ! Et le fait qu’ils se voient régulièrement est secret de polichinelle dans leur petite ville. Bien qu’agacé, Asael réfléchit vite et bien à la situation. Non seulement repousser le sujet à répétition ne mène visiblement nulle part, mais en plus les paroissiens sceptiques comme Peter sont des cibles faciles pour la secte. Des cibles qu’il doit protéger des sornettes que l’on voudra bien murmurer à leurs oreilles. « Cependant, j’entends vos préoccupations appuyées. S’il faut cela pour faire taire les rumeurs… Allons demander à votre mère ce qu’elle penserait du fait de m’accompagner lors de ma prochaine visite à mon épouse, voulez-vous ? » De fait, le pasteur se sentirait plus à l’aise en compagnie de Martha, qu’il sait plus crédule et plus prévisible que son fils.

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Leo est particulièrement ravi, le vautour avait initié la conversation avec sa pauvre remarque bienveillante. Si on lui accusait une insistance, elle était fausse car il ne s’était contenté que d'une seule phrase à son arrivée, Castiel et Peter étaient ceux qui s’étaient posés en soldats de la vérité, en posant les bonnes questions. L’avocat est particulièrement satisfait, si cette intervention avait pu remettre de l’huile sur le feu, et attiser davantage le doute dans le coeur des habitants de Redwood Hills quant au triste sort de sa cliente Anahid, son objectif était donc atteint. Il est sincèrement inquiet pour la mamie de Redwood, qui a vu grandir un bon nombre d’âmes présentes aujourd’hui. Il l’a toujours appréciée et ne lui souhaitait que le bonheur qu’elle méritait, et non de disparaître “Dieu” sait où.  Contrairement à lui, la réaction de Castiel est plus joviale. Il admire la fausseté du control freak, en la trouvant soudainement inspirante. Il aurait pu faire mieux, Leo. Le naturel de p*tasse était sans doute revenue au galop sans pouvoir masquer un brin d’agacement. Leo rit légèrement à l’anecdote sur sa femme. Elle aussi, elle aurait sans doute aimé être présente, s’imaginait-il en lui adressant un beau sourire. C’est vrai, je me souviens de son rire communicatif. Qu’il commente dans un sentiment qui se voulait sincère, partage d’un souvenir qui lui semblait si lointain à présent.

A défaut de partir dans une nostalgie, il accepte volontiers les serviettes de Castiel, pour nettoyer ses lunettes au moment où le pasteur faisait son arrivée. Il écoute avec curiosité la remarque du businessman sur son baptême improvisé. Pas d’humeur rebelle, il accepte la solution proposée par le religieux, non sans s’interroger sur ses intentions tandis que Castiel revenait à la charge en remettant une charge au sujet d’Anahid. L’homme refuse sa proposition en revanche mais choisit une autre porte de sortie. A défaut de pouvoir échanger son ressenti sur cet échange, il remet cette discussion à plus tard et choisit de se diriger vers la paroisse. Sur son chemin, il sent son téléphone vibrer. Il arbore un sourire en découvrant le contenu. Il poursuit jusqu’à la fameuse salle de bain, non sans avoir un certain intérêt pour le bureau qui se trouvait juste à côté. Il lui avait dit qu’il fouillerait right… ? Il se disait que s'il pouvait aller fouiner, ça ferait bien ses affaires, qui plus est, en partant il avait bien constaté que le vieillard était toujours en pleine conversation.

Jensen Je vais rester sur mes gardes. A plus tard.

Et en relevant la tête, l’avocat tombe nez à nez avec une jeune femme qu’il ne resituait pas, ce qui ne manque pas de le faire sursauter, elle l'aborde. Bonjour Suzy, excusez-moi, je ne vous avais pas vue. Un sourire plus grand, tandis qu'il se souvient de ses propos antérieurs. A savoir de rester sur ses gardes.   Dites, vous m'avez l'air de bien connaître les lieux... On tente, on tente. Je cherche quelque chose pour détacher du coca, c'est très embarrassant. Il se pince la lèvre, fais tout un cirque pour en arriver à sa demande : Pensez-vous que derrière cette porte, je pourrais trouver mon bonheur ? Il désigne la porte juste à côté de la salle de bain. Le Pasteur O'Neil est si prévoyant, je ne serais pas étonné s'il avait quelque part dans son bureau du bicarbonate. Termine-il par dire en croisant le regard de celle qui s'était présentée à lui un instant plus tôt.

En réponse à son remerciement, Samantha lui adresse un sourire. Comme ils n’étaient pas en consultation, qu’elle ne suivait pas sa nièce, et qu’ils s’étaient déjà vus dans d’autres contextes, il est vrai que la blonde s’était permise une certaine familiarité étant donné le moment qu’ils passaient tous ensemble. A aucun moment elle ne souhaitait le mettre mal à l’aise. Il y avait du monde à ce stand, la blonde était contente de la bonne ambiance, ou du moins c’est ce qu’elle pensait, n’ayant pas spécialement écouté les échanges autour d’elle au sujet de la femme du Pasteur. Elle concentre son attention sur l’homme qui avait répondu à ses salutations (Castiel). Elle le trouvait particulièrement chic, pas le genre de tenue adaptée à ce type d’événements mais ça ne gâchait absolument pas le paysage pour la pédopsychiatre qui le trouvait charmant. Lorsque son attention se reporte sur Benedict, elle relève une petite poussière sur lui, rien de bien dramatique. Une remarque qui se voulait bienveillante lui est adressée tandis qu’il vérifiait par lui-même sans doute, à travers son téléphone. Grace proposait plutôt d’ouvrir une bouteille de soda. Sam n’en dit rien, ne voulant pas être contrariante, et s'apprêtait à relancer la conversation avec Benedict, lorsque Grace, qui ne semblait pas à son aise, éclaboussa les deux hommes qui se trouvaient en face.  Tout comme Benedict, Samantha, qui est pourtant assez serviable, ne sert pas à grand chose dans tout cette agitation, jugeant qu’ils étaient probablement assez sur le projet. Elle reporte son attention sur le chef de chantier qui l’interrogeait. Je vais bien, et vous-même ? Qu’elle commence à dire avant de secouer la tête. Oh non, je venais juste de sortir les tartes que j’ai faites, de base je venais de finir de ranger les cierges dans la paroisse. Qu’elle se justifie un peu, au sujet de la raison de sa présence. Comme Benedict, elle était venue sans doute pour faire une mini pause. J’ai vu qu’il y avait les vitres à nettoyer mais je crains que mon petit vertige ait raison de moi. Ajoute la jeune femme dans un petit sourire, en se disant sans doute qu’elle trouvera autre chose à faire. Son regard se posait autour d’elle, la blonde aperçoit Grace qui s’approchait d’eux et qui s’adressait à Benedict. Sachant se faire discrète pour ne pas déranger, - écouter en silence, elle en a l’habitude. Elle s’imagine qu’elle aura probablement d’autres moments pour échanger avec son amie. En attendant, Sam apporte sa bouteille d’eau à ses lèvres. Par réflexe, son attention se porte ailleurs, juste à côté où malgré les départs, la conversation autour de la femme du Pasteur était toujours bien vivante. Samantha se demandait pour quelles raisons certains mettaient autant le pauvre pasteur au pied du mur. Elle a le sentiment d’avoir raté un épisode, notamment en écoutant le fils de Martha Black se montrer aussi instant et un brin intrusif. La pédopsychiatre réagit tout de même à la dernière réflexion de Benedict. C’est déjà super ce que vous avez fait, j’en suis certaine ! En tout cas, elle a toujours été admirative de ceux qui savaient restaurer et donner une deuxième vie à certains meubles plutôt que de les jeter. Suivant le regard de Benedict, elle se permet un petit commentaire :   C’est un si joli édifice, de quoi la rendre à nouveau un peu nostalgique. Je suis contente qu’on soit là pour en prendre soin, afin qu’elle puisse être toujours là pour que l’on célèbre de belles choses. Elle en a fait des mariages, y compris le sien ici, et trouverait dommage que la jeunesse redwoodienne n’en ait pas l’occasion non plus.

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